-
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BULLETIN
Société des Etudes Océaniennes
Phosphate»
XII
( N°
2)
1962.
Anthropologie
Histoire
—
—
Ethnologie
—
Institutions et Antiquités des
Littérature
Astronomie
—
PAPEETE
et
Océanographie
-
Philologie
Populations Maories
Folklore
—
IMPRIMERIE
Sciences naturelles.
OFFICIELLE
�Conseil d'Administration
Président
M. Henri JACQUIER.
......
Vice-Président
M.
Secrétaire
Melle
Trésorier
M. Yves MALARDE.
Assesseur
M. Cdt PEAUCELLIER
Assesseur
Assesseur
M. Rudolphe CAMBRIDGE.
M. Terai BREDIN.
Assesseur
M. Martial IORSS.
Assesseur
M. Siméon KRAUSER.
Assesseur
M. Raoul TESS1ER.
Secrétaire-Bibliothécaire
un
Pour être reçu Membre
membre titulaire.
Bertrand JAUNEZ
Janine
LAGUESSE.
Musée 'Mlle
du
de la Société
se
NATUA.
faire présenter
par
Bibliothèque.
Le Bureau de la Société informe
ses membres que désormais
à domicile certains livres de la Bibliothè¬
que en signant une reconnaissance de dette en cas où ils ne
rendraient pas le livre emprunté à la date fixée.
ils peuvent emporter
Le Bibliothécaire
La
leurs
présentera la formule à signer.
Bibliothèque est ouverte aux membres de la Société et à
invités tous les jours, de 14 à 17 heures, sauf le
Dimanche.
La salle de lecture est ouverte
au
public tous les jours de
14 à 17 heures.
Musée.
jours, sauf le lundi de 14 à 17
jours d'arrivée et de départ des courriers : de 9 à
Le Musée est ouvert tous les
heures. Les
11 heures et de, 14 à 17 heures.
I
Société des Etudes Océaniennes
�BULLETIN
DE LA
SOCIÉTÉ D'ÉTUDES OCÉANIENNES
(POLYNÉSIE ORIENTALE)
TOME XII
M»
139
—
(N° 2)
—
JUIN
1962.
SOMMAIRE
Pages
Archéologie
Notes
Note
archéologiques,
sur
sur
les groupes
l'île de Makatea (P. Vérin).
51
sanguins de Makatea ( Pierre
Vérin)
57
l'île
Me'etia, traduits, revisés et
augmentés par P. Vérin. ( Extraits de « Stone Re¬
mains in the Society Islands par K.P.. Emory) .
59
Quelques informations concernant les marae'de Tupai
( André Ropiteau )
81
Documents
sur
de
Histoire
Pièges à détente de Moorea
87
Bibliographie
92
Société des
Études
Océaniennes
��Notes
archéologiques
sur
l'île de
IVIAKATEA.
(P. VERIN).
I.— Généralités
L'île de Makatea fait partie de l'archipel des Tuamotu.
Elle est située à 130 miles marins dans le nord-est de Tahiti
par
15° 30' de latitude sud et 148° 11' de longitude ouest.
Makatea est une île corallienne surélevée entourée de fa¬
laises de 50 à 80 m de hauteur, avec un récif frangeant. En
gros
l'île
orientée
a
du nord
couvre
la forme d'un haricot dont la partie concave est
le nord est ; elle est longue de 7,5 kilomètres
sud, large de 3 kilomètres d'ouest en est, et elle
superficie de 2.400 hectares ( lp. 1).
vers
au
une
L'île appelée Ma'atea par les Tahitiens est peut-être le
Sagittaria » que Quiros aperçut le 13 février 1606. Roggeven appela Makatea « Eyland Van Verwikking » (île de
la Distraction )
et non pas « Aurora » qui est probable¬
ment Manihi où le navigateur hollandais
débarqua le 2 juin
1722 (2 a p. 27).
«
Les hommes de Mœrenhout qui se rendirent en 1832 dans
l'île pour y faire du bois y trouvèrent des arbres de si grande
taille qu'ils ne pouvaient les transporter. Les arbres les
plus
gros
tant de
connut
Au
croissaient auprès des
ces
naguère
début
le nombre impor¬
à l'écrivain belge que l'île
population nombreuse (3. vdl 1. p 211).
marae et
structures fit supposer
une
du
vingtième siècle le gisement de phosphate
tricalcique couvrant le plateau du centre de l'île était re¬
connu
et
cette
découverte
allait
amener
l'installation
de
la
Compagnie Française des Phosphates de l'Océanie (CFPO)
qui entreprit l'exploitation des gisements et installa une in¬
frastructure industrielle.
Les habitations des immigrants furent d'abord établies à
MOUMU au nord est de l'île où se trouvait déjà un village
de
pêcheurs autochtones, puis s'installèrent à VAITEPAUA
la cuvette du centre du plateau où réside aujourd'hui
la majorité de la population ; un important village d'em¬
ployés de la compagnie et de pêcheurs existe aussi sur la côte
ouest à TEMAO, le port actuel.
dans
Société des
Études
Océaniennes
�—
52
—
II.— Les sifes de surlace
Polynésie française ont vu leurs vestiges ar¬
chéologiques subir un anéantissement aussi complet qu'à Makatea. Lors d'un court séjour effectué entre le 5 et le 11 oc¬
tobre 1961 j'ai pu me rendre compte que les sites côtiers
avaient été érodés par l'action des éléments marins et que
les vestiges de l'intérieur avaient disparu à l'occasion des opé¬
Peu d'îles
en
rations d'extraction.
28 ) qui visita l'île en 1930 signale qu'à
bien préservé, Ra'iupu, avait survécu
et que l'on se souvenait de l'existence de 7 autres récem¬
ment détruits :
marae
Aro à Tearaa à l'ouest du plateau,
marae Teaotea,
Tefau, Poitia et Teihi ( à Tahue ) au centre
de l'île et marae Matapu - rei - hau et Aputera'i à Moumu.
Il ajoute que selon Teuira Henry le nom du marae du grand
chef Taruia pofatu était Tapuhina et que des manuscrits de
Emory (2
cette
époque
p.
donnent les noms de Tairoka
de marae de Makatea.
Takaroa
étant
a
un marae
et Tamapua
comme
ceux
Lors
de
mon
passage
l'existence de Ra'iupu n'était même
plus un souvenir mais les opérations d'extraction avaient
quelques années auparavant mis au jour à Pu'utiare ce qui
devait être un ancien complexe d'habitat. Dans son compte
rendu sur le site Villaret ( 5 ) mentionne l'existence de ter¬
rasses
et émet la supposition que Pu'utiare était naguère
peuplé par des habitants pré-polynésiens sans doute mélané¬
siens.
hypothèses ont été naguère formulées pour
régions de la Polynésie orientale, notamment pour
les Iles Hawaï que l'on prétendait avoir été à l'origine occu¬
pées par les négroïdes de petite taille, les Menehune. Les
fouilles ont démontré que dans le cas de l'archipel hawaïen
les premiers habitants étaient bien des Polynésiens ; de même
l'étude des matériaux osseux qui fait suite à l'article de
Villaret met en lumière le fait que les restes humains de
Pu'utiare appartiennent à des Polynésiens. L'archéologie de
l'intérieur des Iles de la Société commence à faire connaître
ces
complexes d'habitat de montagne comme par exemple les
ruines des hauteurs de Ha'apape, à Tahiti, et il serait inté¬
De
semblables
d'autres
de comparer ces types
ressant
d'habitat
avec ceux
quand le relevé des ruines effectué par
être obtenu.
Makatea
pourra
Société des
Études
Océaniennes
étudiés à
Villaret
�—
III.— Abris et
53
—
grottes
les grèves de Temao et de Moumu
d'abris tandis que certaines zones
plateau et les environs du village de Moumu possèdent
cavernes
souterraines. La plupart des cavernes souter¬
Les falaises qui dominent
sont trouées, de grottes et
du
des
des environs de Moumu comme celle de Ya'i'ata sur
Taua contiennent des nappes d'eau où les lumières
visiteurs font refléter une fantasmagorie de stalactites
raines
la
terre
des
qui pendent du plafond. Ces nappes pouvaient fournir des
quantités plus que suffisantes d'eau de consommation à l'abon¬
dante population de jadis et ravitaillèrent la nombreuse co¬
lonie qui s'établit à Moumu après 1900. C'est sans doute de
cette période que date la margelle aménagée au fond de la
grotte d'Ana Pu (qui s'ouvre au pied des escaliers reliant
Moumu au plateau).
Des abris
du
sud
Utilisés
envahis
sous
roche existent
sur
la côte ouest
un
peu au
village de Temao ainsi que vers Vairehu et Tahiva.
encore
aujourd'hui par les pêcheurs ces abris sont
par forte mer et par les raz de marée qui les érodent.
La situation est analogue sur
nord et au sud de Moumu
stériles.
au
la côte est où les abris situés
( Ana Poto ) furent reconnus,
En revanche, les cavités un peu élevées dans la paroi des
falaises ont été utilisées comme sépultures. Les plus facile¬
ment accessibles contiennent des cercueils de type européen
de
planches clouées., dans lesquels le défunt a été déposé en
position couchée. Au nord du village de Moumu sur la terre
Teruaaie une large grotte située à une vingtaine de mètres,
de
hauteur
contient
dans
une
anfractuosité
9 cercueils
em¬
pilés et un autre cercueil isolé dans une cavité voisine. Emory
( 2b ) décrit une grotte au même endroit qui pourrait bien
être celle qui nous occupe actuellement où il vit « un sque¬
lette relativement peu ancien » déposé « dans la moitié d'un
vieux canot d'ati »
( inophyllum callophyllum ) avec « un
couvercle fait d'un fond de canot » du même bois. Les cer¬
cueils modernes, se trouvaient tout auprès ainsi que les per¬
qui avaient servi à hisser les dépouilles et leur contenant
jusqu'à cette endroit. Comme dans beaucoup d'autres grottes
des os avaient été placés (directement) dans de petites
ches
«
crevasses ».
Parmi
avec
les
sépultures qui sont postérieures aux contacts
Européens se trouve celle d'une anglaise dont la
ces
Société dès
Études
Océaniennes
�—
dépouille
54
-
été déposée à plusieurs centaines de mètres au
de Temao là où l'imposante muraille de corail
présente deux vastes grottes superposées. Un ancien résident
de l'île m'a assuré qu'il arrivait jadis aux autochtones de se
rendre à cette sépulture située sur la grotte supérieure et de
déposer sur le cercueil des « tara » ( unité de compte corres¬
pondant à 5 francs de notre monnaie). Cette pratique était
faite avec respect et il pourrait s'agir d'une survivance du
ho'o qui consistait à remettre un présent, même symbolique,
à la personne visitée que l'on désirait honorer.
a
nord du port
Un peu
sud du chemin de pente de Temao au-dessus
occupée par M. Salmon une grotte
funéraire contient dans chacune de ses deux salles contiguës
un
cercueil moderne et, dans une cavité du plafond de la
salle la plus au nord un cercueil en bois de cocotier proba¬
au
de la maison actuellement
blement ancien.
Comme ailleurs
en
Polynésie les grottes funéraires, de l'épo¬
pré-européenne correspondent à des sépultures « diffé¬
rées ». Ce sont les ossements parfois le crâne seul, et non
le corps, qui étaient déposés. Très souvent un lieu retiré ou
inaccessible était choisi comme emplacement de sépulture afin
que les restes ne puissent être utilisés à des fins de sorcelle¬
rie ou vandalisés par les ennemis. Les nombreux cercueils
que l'on aperçoit à Moumu dans les cavités de la partie su¬
périeure de la falaise sont complètement hors d'atteinte ;
ils auraient été descendus depuis l'arête supérieure du pla¬
que
teau
à l'aide de cordes.
Les
grottes, funéraires anciennes, les plus accessibles ont
fréquemment visitées à l'époque moderne et évidem¬
ment
dépouillées des objets, voire des ossements qu'elles
pouvaient contenir.
été
Le 8
tuée
janvier 1902 Alvin Seale (4) du Bernice Bishop Mu¬
le privilège de visiter la grotte Ana Taui ra'i si¬
eut
seum
dans
la falaise du nord-ouest de l'île. Il
nous
a
laissé
la
description suivante de sa visite :
Le guide autochtone m'expliqua que cette grotte était
appelée la grotte de la mort et qu'elle était utilisée dans les
temps passés comme forteresse lors des guerres avec les
gens d'Ana'a. La grotte elle-même était constituée par une
caverne juchée à plus de 100 pieds de hauteur dans le flanc
«
de
à
la
une
falaise.
Son
immense
accès était fort difficile. Elle ressemblait
cathédrale dont les stalactites et les stalag-
Société des
Études
Océaniennes
�55
—
—
mites formaient les. arches. Par endroit le plafond était fort
haut et laissait voir des salles ayant plusieurs ouvertures.
Dans une de ces salles latérales je trouvais un pilon dont la
base avait été taillée dans, la section d'un stalactite. Les
au¬
m'expliquèrent qu'il servait à pilonner les cônes
de pandanus qu'ils consommaient lorsqu'ils étaient assiégés.
Plusieurs os humains étaient éparpillés et il me fut précisé
que dans le sol qui contenait une bonne épaisseur de débris
tochtones
trouvaient
se
superficiel
étaient
en
les
ensevelis.
d'habitants
restes
Un
sondage
me confirma ce renseignement ; les ossements
mauvais état de préservation et brisés en menus
C'est là que Seale trouva un bâton en bois de
(nom botanique inconnu) utilisé pour décortiquer
l'enveloppe des noix de coco.
fragments
».
mikimiki
Seale
poursuit « Je pénétrai ensuite dans une grotte un
plus au nord. Elle était plus difficile d'accès que la
précédente et en fait il fallait pour y pénétrer abattre un
peu
arbre et s'en servir
d'une échelle. Cette vaste grotte
comme
uniquement utilisée à des fins
funéraires, J'y trouvai une quantité d'os cariés et finement
brisés mais ni crânes ni squelettes entiers. Un récipient de
forme ovale ( Bishop Museum n° 6098 ) destiné à contenir
des offrandes pour les morts, un bâton d'interdit (?) et une
noix de coco polie ( n° 6099 ) associés aux ossements furent
recueillis. On voyait des débris de nattes pourries et des
avait
été
de
de cheveux
touffes
évidence
toute
placés dans des cavités.
perches grosses comme une jambe et longues de 12
pieds barraient le haut de la grotte. Les autochtones me
précisèrent que des cadavres y avaient été attachés ».
Trois
IV.— Conclusion
de l'ancienneté du peuplement poly¬
de type quadrangulaire
plat a été fréquemment rencontrée. En outre, la présence du
type triangulaire moins archaïque atteste les contacts avec
Tahiti par migration ou par commerce. Makatea fut égale¬
Nul
ne
nésien
ment
que
les
de
en
peut douter
où l'herminette
Makatea
relation
étroite
avec
les
Tuamotu
voisines
ainsi
traditions qui relatent
et Me'etia. Cependant
reconstruire le passé de
nous l'apprennent les anciennes
incursions des guerriers d'Ana'a
bien
l'île
veau
peu aujourd'hui
la nature de
site comparable
et
vert et
étudié avant
subsiste pour
son peuplement à
moins, qu'un nou¬
à celui de Pu'utiare puisse être décou¬
sa
destruction.
Société des
Études
Océaniennes
�—
56
—
V.— Littérature citée
Anonyme — Notice sur la compagnie française des
phosphates de l'Océanie, explication de Makatea ( Polynésie
Français ) 6 p. ronéotypé Makatea 1961.
1.
2.
Emory, Kenneth P. Tuamotan Stone Structures, Bishop
Museum Bull. N° 118 Honolulu 1934.
Notes manuscrites archivées au Bishop
3. Mœrenhout
—
voyage
aux
Museum
Iles du grand océan. Paris
1841
4.
Seale Alvin. Notes manuscrites archivées
au
Bishop Mu¬
seum
5.
Villaret
Pu'utiare
ciété des
(et S de Félice). Les crânes préhistoriques de
So¬
320
Makatea Polynésie française. Journal de la
Océanistes T V n° 15 décembre 1959. Paris p
à
337.
Société des
Études
Océaniennes
�NOTE
SUR LES GROUPES SANGUINS DES
IMMIGRANTS DE MAKATEA
Nous devons à l'obligeance des Dr. BARBIER et SAINTMARTIN de l'hôpital de Makatea ces renseignements concer¬
nant la répartition des groupes sanguins parmi les immigrants
qui viennent travailler dans l'île des
phosphates. Les prélè-*
été effectués sur 76 sujets (tous
dans le courant du deuxième semestre 1961.
vements
ont
Iles Australes
Sujets examinés
des hommes)
G. A.
G. O.
Rimatara
3
1
2
Rurutu
8
4
4
Tubuai
3
1
2
Raivavae
1
0
1
Sous-le-Vent
Iles
8
2
6
17
6
11
Huahine
5
2
3
Maupiti
1
1
0
Raiatea
Bora-Bora
Iles du Vent
18
10
7
Moorea
1
0
1
Tuamotu et Marquises
7
3
4
Rarotonga
4
1
3
76
31
45
Tahiti
Total
indiquent une proportion très importante de
sujets appartenant au groupe A et au groupe O, alors que B
est insignifiant et AB absent. Cette répartition est conforme
à celle de l'ensemble de la Polynésie orientale — Pour une
discussion complète du problème des groupes sanguins en
Polynésie nos lecteurs pourront avantageusement se reporter
aux
deux publications suivantes.
Les
chiffres
Société des
Études
Océaniennes
�—
H.
L..
Polynésia
XXVI
SHAPIRO
—
—
The
58
—
destribution of
blood
groups
in
American iournal of Physical Anthropology vol
1940.
mars
S. BORIES Etude des groupes
sanguins ABO, MN, des Types
RIi, des antigènes Kett et DUFFY et de la Sicklémie chez
les Tahitiens.
Le
Sang, Tome XXX n° 3, 1959,
p
237 à 244.
Pierre VERIN.
Société des
Études
Océaniennes
�DOCUMENTS SUR L'ILE DE ME'ETIA
traduits, revisés et augmentés par P. Vérin.
( Extraits de « Stone Remains in the Society Islands
par
Société des
K.P. Emory )
Études
Océaniennes
�—
NOTE
une
—
HISTORIQUE
Le volcan altier de Me'etia
à
60
se
dresse au-dessus de la
mer
altitude de
l'Est de
les îles
près de 500 mètres. Située à 60 miles à
Tahiti, l'île était autrefois le point de départ depuis
de la Société
vers
le monde des atolls des Tuamotu,
le pays
par
de TAPUHOE. C'était également la porte de Tahiti
où passaient ceux qui venaient de l'Est. L'île est située
sur
un
ancien
itinéraire du
commerce
tahitien de
la
nacre
dans
laquelle on taillait des ornements, des hameçons, des
leurres de pêche. Les. gens de Me'etia se livraient à ce com¬
merce
des Tuamotu. Wilson qui écrivait en 1797 révèle
l'état de
ces
relations commerciales dans les termes suivants
:
Maitea est vassale du chef de Tiarafaoo ( péninsule de
Taiarapu, Tahiti)... La liaison est assurée par un grand ca¬
not de guerre qui y fait un ou deux voyages chaque année,
en
profitant du vent du Nord-Ouest pour s.'y rendre et de
l'alizé pour en revenir. Dans cette île ils se procurent leurs
perles et leur nacre, des plats et des sièges en tamaanoo et
d'autres objets, Tapihoe (Tapuhoe) dont les nacres sont fa¬
meuses
se
trouve plus loin dans
la même direction. En
échange de ce qu'ils reçoivent ils apportent des clous et
tous les objets de fer qu'ils peuvent trouver ; et ces objets
sont à leur tour échangés, dans d'autres îles plus éloignées ».
«
James
Morrison
décrit
ce
commerce
dans des termes
à peu
près identiques.
Avant
l'arrivée
Européens, les habitants de Me'etia
commerce des pilons
de pierre et
des herminettes, ce qui expliquerait pourquoi tant de ces ob¬
jets de type tahitien se retrouvent aux Tuamotu dans l'Est
jusqu'à Hao et Amanu et au Nord jusqu'à Napuka.
faisaient
des
certainement
le
Me'etia a environ
élevé et fertile
cinq kilomètres de tour. Un étroit re¬
se prolonge
sur un kilomètre et demi
et forme le pourtour de la côte sud et sud-est offrant quel¬
ques possibilités aux cultures et à l'habitat. Une source au
centre du plateau et un puits sur la côte-est fournissaient
l'eau potable,
bord
Société des
Études
Océaniennes
�61
—
Le
nom
-
indigène de l'île était autrefois Me'etu, A l'occa¬
sion de l'avènement de Ppmare dont le
Me'etu fut
nom
sacré était Tu,
Me'etia. L'orthographe Mehetia ( avec
un
sur certaines cartes récentes provient d'une
confusion entre le s,on dit « coup de glotte » et l'h ; erreur
à laquelle beaucoup de Français sont sujets. Dans les anciens
chants des Tuamotu on trouve l'île désignée sous le nom
de Meketu, et le nom de son grand marae Irakau.
Corney s'est fié à certains érudits tahitiens pour affirmer
que l'ancien nom de Me'etia était Tahua. Tahua provient
sans
doute d'une mauvaise transcription de Tuhiva, mot qui
lui même serait l'ancienne désignation d'un chef qui com¬
mandait jadis à Me'etia et dont le nom était Te-Kura o
changé
h ) qui apparaît
en
Tuhiva.
C'est
en 1777 que le Capitaine Wallis découvrit l'île. D'après
qui mirent pied à terre l'île avait au moins une cen¬
taine d'habitants : ils, aperçurent plusieurs grandes pirogues
doubles sur le rivage.
Les Espagnols suivirent et touchèrent Me'etia en 1772. Le
groupe qui se rendit à terre aborda en canot sur la côte
Ouest à Fatiapo (voir carte) monta sur le plateau et em¬
prunta la piste qui traverse celui-ci jusqu'à la côte Est.
Après une courte distance ils rencontrèrent les premières
plantations ( à Matahiva ).
Là ils virent cinq maisons couvertes de feuilles de coco¬
tier, dont la hauteur atteignait tout au plus dix pieds, la lar¬
geur onze à douze et la longueur 22 à 28. Les côtés de ces
ceux
maisons étaient ouverts et le sol avait été recouvert d'herbe à
l'intérieur. Dans une des huttes était accrochée une mâchoire
et il y avait dans une autre un oreiller à pieds. Ils ne re¬
marquèrent comme autres meubles que des paniers et des
nattes de feuilles de cocotiers ou de pandanus. Chaque mai¬
son était entourée d'une
palissade. Ils rencontrèrent une femme
qui suivait un jeune chien noir aux oreilles pointues. Un
peu plus loin ils notèrent un parc à porcs dans lequel se
trouvaient plusieurs beaux spécimens, dont « les limites étaient
faites de pierres larges d'un vara » ( un mètre ). A l'inté¬
rieur de l'enclos
se
trouvait
:
Une
plateforme élevée au-dessus de marches (un ahu
à gradins ) et ornementée de quelques poteaux ( unu ) sculp¬
tés de motifs parmi lesquels on remarquait surtout peur chaque
l'effigie d'un petit chien... Un peu plus loin noua aperçûmes
sept eases analogues à celles que nous venions de rencontrer.
...
«
Société des
Études
Océaniennes
�—
62
—
cet endroit un Indien nous apporta deux calebasses rem¬
plies d'eau douce. Le lieu où il avait puisé celle-ci est situé
sur la
côte ,s.ud de ,1'île... Voyant qu'il y avait peu d'intérêt
à visiter cette zone et que cela risquait de nous faire par¬
courir un trajet fort accidenté, je décidais de retourner par
le chemin par lequel nous étions venus. Tout le reste de la
pente qui conduit de la colline au rivage est très, fertile et
agrémentée par une grande variété de petits arbres et de
nombreux terrains qui n'ont pas été mis en culture ».
A
Le
les Espagnols virent est sans doute
n° 4, où une ligne d'environ six
contigues de tuff rouge de 80 centimètres à un mètre
de haut se dressent le long du côté est de la cour et
tituent probablement le seul vestige apparent du mur
des
marae
ruines
que
du site
celui
dalles
vingt
cons¬
d'en¬
clos.
marae n'a d'enclos fait de pierres larges d'un
En outre, un peu au-delà de ce marae se trouve
certain nombre de sites, de maisons d'où part un sentier
Aucun
«
vara
un
autre
».
qui mène à la côte sud. Si les Espagnols avaient continué un
peu plus loin, ils. auraient sans nul doute rencontré un troi¬
sième groupe de maisons, peut-être le plus important, situé
à l'Est du
marae
Mahutoa.
Les
Espagnols notèrent qu'il y avait dans l'île des arbres
pain, des pandanus, des cocotiers, plusieurs variétés de ba¬
naniers et des. ignames. La population fut estimée à 150
âmes. Cinq à huit pirogues, vinrent au navire des visiteurs.
Les Espagnols apprirent également que « ( les naturels de
Tahiti) punissent aussi des délits par le bannissement dans
à
certaines
îles
de
leur domaine
réservées
à
cet
effet
;
ainsi
Maitu (Meetia)... qui est sujette de Vehiatua »
(chef de la péninsule de Taiarapu, Tahiti).
A Tahiti on dit aux Espagnols que Meetia avait un grand
canot, un palii « qu'ils hissent sur la hauteur afin de le
est-il
en
mettre
A
à
son
pour
l'abri du vol
tour
;
sans,
doute est-il démonté
Mœrenhout vit l'île
en
».
1829 et y envoya cou¬
du bois en 1832. Ses. gens y trouvèrent des arbres si con¬
qu'il leur eût été impossible d'en effectuer le
transport. Mœrenhout remarque plus loin qu'une dépopulation
n'a laissé que 20 ou 30 habitants en permanence dans l'île,
bien qu'il y en ait là parfois un plus grand nombre qui y
séjournent pour attendre les vents favorables.
Les Mormons firent des adeptes à Me'etia où le passage
per
sidérables.
Société des
Études
Océaniennes
�—
du missionnaire PRATT est
la
terre
cienne
PONAO
63
—
signalé
subsistent
en
1851. Actuellement
les
encore
fondations
de
sur
l'an¬
édifiée avec les pierres d'un marae
( voir plus loin dans le Relevé des ruines ).
En 1905 la majeure partie de la population aurait disparu
en
mer.
L'île, désormais peu ou temporairement habitée,
resta une escale pour les bateaux, ceux de la Pacific Coconut
Products Corporation ( P.C.P.C. ) notamment, qui se dirigeaient
vers
les lieux de la plonge, y faisaient provision d'oranges
et de fruits de l'arbre à pain.
église
mormone
voisin détruit
Légendes de l'histoire traditionnelle
La
légende de Tuliiva.
Il existe
une
légende bien connue des vieux habitants des
qui relate comment et à quelle époque Meetia
passa sous la suzeraineté de Tautira (Tahiti). L'affaire se
situe au temps, du grand héros Honokura qui appartient à
l'histoire de Tahiti, des. Tuamotu et de Rarotonga et se
place 31 générations en arrière à partir de 1900 dans, la gé¬
néalogie de Punaauia. Mais la généalogie d'une famille de
Me'etia fait remonter Tuhiva à seulement 19 générations.
Ce qui est donné ici ne représente pas une transcription in¬
tégrale et stricte de la légende telle qu'elle fut écrite par
Paea de l'île d'Anaa et confirmée par Tetumu de l'île de
Tuamotu
Faite
:
Alors
que Tekura-o-Tuhiva (L'oiseau sacré écarlate de
Tuhiva) régnait à Meetia comme Chef suprême de l'île, il
était réputé pour son hospitalité.
Rua Kaua de Tautira, Tahiti, père de Honokura partit en
voyage et vint à Meetia. Quand Te-Kura-o-Tuhiva l'aperçut,
«
il lui cria
ces
mots
:
«
Ko vai ariki
Meketu-nui-ki-te-vai-ava ?
du dos
e
eke mai ai te tua
o
( Qui est le chef qui voyage
le vent) du Grand-Me'etia-à l'eau
»
(côté sous
).
Kua répondit : « Ko vau ia, o Kaua Nui » ( c'est moi, le
Grand Kaua ). Son mât avait pour nom Rua-i-havahava.
Te-Kura-o-Tuhiva reprit en ces termes son adresse : « A
haere mai ra e, e te ariki o Tahiti e ». (Venez donc chef
de Tahiti). Une fois que Kaua fut à ses côtés, Te-Kura-Tuhiva
dit: « Ka pua tou tere » (Faites-moi connaître la raison de
votre voyage). Et Kaua de répondre « J'ai fait ce voyage
pour vous rencontrer parce que j'ai entendu dire que vous
êtes un homme qui sait recevoir ».
autour
saumâtre ?
Société des
Études
Océaniennes
�■—■
Te-Kura-o-Tuhiva
tuer
l'invita
la nourriture du
parer
pays
64
à
—
rester.
Il
se
mit
à
faire
pré¬
et ordonna à ses sujets d'effec¬
le nécessaire pour
bien recevoir Kaua. Une fois qu'ils
Hikuragi, le festin commença.
profita amplement et se trouva pleinement satisfait.
furent tous réunis
sur
le tahua
Kaua en
Il dit alors à Te-Kura-o-Tuhiva : « On m'avait dit que vous
étiez un homme ayant du bien et de la renommée, je me rends
compte qu'il en est ainsi. Je suis très satisfait de la façon
dont
vous
m'avez traité
».
Te-Kura-o-Tuhiva donna sa femmte à Kaua et ils dormirent
ensemble. Quand il repartit à Tautira il la rendit à son mari.
Lorsque Kaua revint à Meetia, la femme de Te-Kura-oétait de notoriété publique enceinte de ses œuvres.
Dès qu'il s'en était aperçu Te-Kura-o-Tuhiva avait dit à sa
femme: « Kua roaka to taua taki ki Tahiti « Nui » (Notre
généalogie est transférée à Tahiti).
Tuhiva
La femme donna naissance à un enfant qui fut nommé
Ruarei, ainsi que Kaua l'avait prescrit « Kia to noa'tu oe e
kîa hanau mai, e topa i te igoa nei, o Ruarei » ( Si tu es en¬
ceinte et donne naissance à un enfant, nomme le Ruarei.
C'est
hiti Nui
et
o
Kaua vivait seul dans
que
s'était rendu
rere,
on
de Ruarei
ko Tahiti Nui
Alors
dit que cette terre de Meetia est le Ta¬
( No reira i reko hia'i taua henua nei e
Ruarei).
pourquoi
Tuamotu à la
son pays
et que son fils
recherche du
guerrier Toales tribus de Raka et de Purumsama fondirent sur lui
aux
le tuèrent.
Le chant de Meetia.
Le
chant
de
Meetia,
connu et chanté naguère par ceux
l'île rappelle l'époque où elle était indépen¬
dante : « Ne laissons pas l'illustre Me'etia être
subjuguée par
les Manahuoe, prenons, garde à ce que les usurpateurs n'en¬
vahissent pas le pays de Tuhiva ».
qui ont vécu
Selon
sur
Tetumu
qui récita ce chant « Manahune » s'appli¬
de Tahiti et de Moorea. Lors d'une grande
réunion à Takume ( Tuamotu centrales ) il y a une quaran¬
taine d'années, il entendit qualifier les gens de Raiatea, Taha'a, Bora-Bora, Huahine et de toutes les îles sous le vent de
Te Marama, tandis que ceux de Tahiti et Moorea étaient ap¬
pelés Te Manahune et ceux des. Tuamotu du Nord Ouest Te
querait
aux gens
Vahitu.
Société des
Études
Océaniennes
�—
65
—
Le chant récité par Tetumu et son épouse a été traduit en
anglais par Franck STIMSON dont la traduction est reproduite
en
regard du texte polynésien.
nui
Me'etu
'ava'ava
Hi'ura'i i ta'i
i
-
-
-
te
vai
-
-
Mighty
Me'etu
-
brackish
hia
'orna'
te
e
tains
of
of
resounding
spur
skies
oma'o
-
waters. !
-
cries
the
of
-
the
Moun¬
the the
-
to
woodland
-
thrush !
Horua,
ta'are,
-
,a
fati
a
Ta'u
-
( It is the place called )
Thundered
upon - by charging - combers at last
bursting upon the Rock of
(the planet) - Venus !
rua,
-
-
Rave hia Te
fahau i
Te
ara
-
-
hihi
Tu-
e
ara
-
dealer
-
of
-
blows
-
took the
ta, i
Hopuhopu
hia, Hopuhopuai'a.
-
Tu
path called The
winding - trail, the Trail
-
on
the
-
brink
-
-
of
-
the
precipice, leading on to
(the place called) Bathed in
the breakers, to (the
place called) Bathed - in -
the
'A
vehe
te
'ura
i Hi'ura'i,
'a
'A
ara,
0
Me'etu
ra
mau
-
fntii 'oi
mau-
Manahune !
hia
e
te
Rapturous
'a
o
te 'eia i te fenua
-
Ororimu
i ni'a
breaker !
were
-
birds,
-
Be
vigilant lest
vade
mai
rua
-
the sacred (flitting
over
the peak called
Spur - of - the - skies
while plucking the red. flowers of the ate a (ErytliTina) !
Let not Mighty - Me'etu be
over
run
by the Mana-
Tuhiva !
Tuorooro
1 Te -
violents
crimson
'ato i te pua o te atae,
'Eiaha
-
From
usurpers in¬
the land of Tuhiva !
above
(the place cal¬
led) The turtle-pit Orori¬
mu (Spring of moss.) shou¬
honu,
ted hither ;
'Ua tere ha'apapa Pae noa e i
ni'a i Pohatu - o - 'Oro :
Te
ara
pota'a, Temihi
Pae
-
Société des
Études
(Drafting - aim¬
lessly) pursued him all the
way to (the place called)
-
noa
Océaniennes
�—
a
te
-
-
66
—
Rock
Oro, ( to )
twisting - trail, (to
the place called)
The plaint - of - the - hus¬
band, ( to ) the path there ;
tane, te ara ti'a ra ;
Thje
Te i
Paru
'o'iri
-
Te
-
tapapa, 'a heva iti e i
ana
tapairu
-
au
-
Te
-
;
-
au
fana
-
-
pure
pu'u
-
Te
pure,
-
(the woman called) Pursuingi - delight was at (the
place called) The - oiri fish, while weeping plain¬
tively (at the place called)
cave
-
teous
Te
of
-
The
Heru a'e nei au i te umu opi'o,
Na ni'a Haera'i i te haere i
-
of
-
maidens
-
beau¬
;
I have
scraped out the slowbaking oven, (He who was
called) Sky - shot - with gleams - of - light went
by way of the heights to
the place called The discolered
rapids to The -
-
;
-
kno'll
Fariu ta'u mata i mûri, ta'u i'o
ra'a tu i na pu - toru ri'i,
'ua rêva ratou i reira.
My
-
of
-
'bows
eyes glanced
then I sax
and
plets
-
;
backward,
the Tri¬
they had departed
thither.
Na maeha'a ho'i teie, O
Ra'i
-
These
ra,
ura,
Rai
-
mata, Te riro e
Meetu Hui e,
mou'a
ti'ati'a
Meetu
are the triplets : RaiuRaireia, Raimata, who
became
ferns
of
Meetu
Nui.
Nui.
Ouvrages cités.
CORNEY, B. G. The quest and occupation of Tahiti by emis¬
saries of Spain during the years 1772-1776, 3 vols., Lon¬
don, 1913.
ELLSWORTH S. Zion in Paradise. Early Mormons in the
South seas.. Logan Utah State University 1959 36 p.
MOERENHOUT J. A. Voyage aux îles du Grand Océan, Paris
1837.
MORRISSON. Le journal de James Morrison. Traduction par
M. Bertrand Jaunez, manuscrit à paraître parmi les publi¬
cations de la société des Océanistes, Paris.
Société des
Études
Océaniennes
�67
-
WILSON, JAMES. A missionary
fic Ocean 1796-1798 in the
—
voyage
rhip
«
to the southern Paci¬
Duff
»,
London 1799.
Relevé des ruines
Généralités.
Le premier relevé des ruines de Me'etia a été effectué à
l'occasion du séjour de quatre jours de K. P. Emory dans l'île
du 13 au 16 décembre 1930. Emory bénéficia alors de l'aide
H. D. Skinner, archéologue néo-zélandais. Ils étaient ac¬
compagnés par Martin L. Grant, du Bernice Bishop Museum,
qui fit une étude botanique et géologique. Le séjour fut rendu
possible grâce à la précieuse collaboration de M. Krainer, pro¬
priétaire d'une grande partie de l'île. M. Krainer faisait
partie de l'expédition. A l'époque de cette visite deux familles,
autochtones vivaient à Me'etia ( notamment celle de M. Snow
aujourd'hui à Mamao, Papeete Tahiti).
de
Sans être très familiers avec les traditions de Me'etia ils
connaissaient bien les lieux où se trouvaient les ruines des
marae.
Ils y conduisirent avec obligeance les visiteurs, s'ef¬
forcèrent de faire en sorte que leur séjour soit à la fois
agréable et utile.
Emory put décrire 6 marae bien préservés et étudier, les
vestiges de 4 autres. Il nota également de nombreux sites
de maison parfois marqués par de simples terrasses et des
enclos de murs bas faits de pierres grossièrement assemblées.
Les visiteurs montèrent au sommet de l'île et descendirent
fond du cratère. Aucune structure lithique ne fut observée
dedans ou aux abords de celui-ci. L'intérieur de la cheminée
au
présente des pentes inclinées où les cendres sont couvertes
par une végétation, de fougères et de petits, bosquets de
pur au (hibuscus filiaceus). Des apa (colocasia macrorrhiza) et
quelques pieds de fe'i (musa fehi) croissaient alors tout au
fond.
Emory visita à nouveau l'île en 1934 et procéda à certaines
corrections. A son tour P. Vérin accompagné de H. Picard
se
rendit à Me'etia dans le courant du mois de mars 1961.
L'île était sans habitants et de mauvaises conditions atmos¬
phériques gênèrent considérablement les recherches. De nou¬
veaux
sites furent découverts et des sondages pratiqués. A
peu près tous les objets prélevés en surface étaient brisés
mais ils demeurent suffisamment reconnaissables pour affir¬
mer, comme l'avait déjà remarqué Emory, qu'ils appartiennent
Société des
Études
Océaniennes
�C8
—
à
tous
des
—
types qui se rencontrent communément à Tahiti.
Aucun des
10
sommet de
barre transversale.
pilons observés
par Emory ne possédait à son
Cependant une tête de pilon de
ce
type fut trouvée dans l'enclos du site 4 et il existe un
pilon possédant cette particularité parmi les pièces de la
collection Picard provenant de Me'etia.
Les sites.
Site n0 1 Marée à Tamatomcto
L'ahu
faces
(Emory site 104) fig. 1
a.
tient sur la partie élevée d'une longue cour. Les
l'ahu et des terrasses sur lesquelles il repose sont
se
de
faites de
pierres taillées d'équerre. Des bandes de petits blocs
eux
aussi taillés d'équerre le traversent. Il devait
aussi y avoir des bandes de ponce car de petits blocs de ce
matériau ayant la même forme sont éparpillés, aux alentours.
Des pierres taillées et de gros galets du rivage apparaissent
à de larges intervalles, dans les murs des côtés de la cour,
de
corail
comme
marae
de
la
si
on
avait reconstruit
ceux-ci
L'extrémité de la cour
détruit.
est constituée
avec
qui
des
se
éléments du
trouve au bas
grossièrement
de haut.
A l'extérieur du bout de cette cour le sol était jonché d'un
grand nombre de petits blocs de corail qui provenaient peutêtre d'une terrasse occupant autrefois le site.
A 50 m au sud-est du marae existe une plateforme de
15 m de longueur ; 7 m de largeur, et 1 m de hauteur sur.
laquelle croissent deux liotu (barri.ngtonîa). En remontant
la crête montagneuse qui domine le marae au nord on ren¬
contre encore une grande plateforme de lave couverte de ba¬
nyans dont la face présente une protubérance carrée qui
s'avance à angle droit par rapport à la face en retrait. Des
terrasses en lave analogues à celles décrites au site 12 exis¬
tent également sur cette crête.
pente
construite
dont la face
a
un
par une terrasse
mètre cinquante
Site n° 2
grand marae à Tematomato et petit
voisinage. (Emory site 105) fig 1 b.
marae
dans le
L'ahu est bâti sur une terrasse de la partie la plus élevés
d'une longue et étroite cour entourée de murs. La partie
arrière de l'ahu n'a qu'une rangée de pierres au-dessus du
niveau du sol ; le devant et les côtés de l'ahu ont leur face
faite d'une première couche de blocs de tuff rouge mis. sur
le côté, puis dans les rangées supérieures de pierres taillées
à
angles droits,
en
tuff, basalte
Société des
poreux,
Études
corail et
Océaniennes
ponce
noire.
�—
69
—
La face extérieure est
placée contre une face intérieure plus
Une grande partie de l'extrémité des murs
d'enclos du haut de la cour a été reconstruite si on en juge
par la qualité relativement médiocre du travail et les pierres,
taillées d'ahu qu'il y voit çà et là imbriquées. Toutefois dans
la partie la plus basse de la cour des sections, du mur d'ori¬
gine sont demeurées intactes. La partie nord du mur ouest
est également bien préservée. Les matériaux sont des mor¬
ceaux de
lave soigneusement assemblés sur lesquels se trouve
au sommet une
couche de galets du rivage.
grossièrement.
La partie basse de la cour n'est pas dans sa partie termi¬
nale limitée par un mur mais se prolonge par deux terrasses
sur la
face desquelles apparaît une première couche de blocs
de tuff
de
ces
construit
ment
mur
rouge.
Un vieil arbre de fer croit
terrasses.
ouest
du
Au sud de
ces
le côté d'une
grossière¬
vingtaine de mètres, le
terrasses
prolonge pendant une
sur
un
mur
marae.
plateforme pavée occupe le côté est du site, Emory
qu'il s'agit d'un site de maison fait avec les pierres du
marae
qui vient d'être décrit ou celles d'un autre marae qui
devait occuper ce lieu. Or, il existe bien à 8 mètres, à l'est
de cette plateforme pavée les ruines d'un petit édifice reli¬
gieux, de 15 m de long et 6,5 m de large orienté comme le
marae précédent. L'aliu
de 5 m sur 2 m comprend trois gra¬
Une
pense
dins
où
alternent des blocs taillés de lave et de corail.
face dans la
qu'ombrage
En
vieux hotu (barringtonia), se
dresse un dossier de 75 cm de haut et de 30 cm de large dis¬
tant de 7 m du devant de l'ahu. Là aussi, la partie sud de
la cour se termine par le gradin d'une terrasse qui dans ee
cas n'excède pas 75 cm de hauteur. Au sud de ce petit marae
une
pierre de basalte de 90 cm de large, 40 cm de haut et
15 cm d'épaisseur marque sans doute l'emplacement d'une
cour
un
tombe.
Site n° 3 Borne de limite Kararu
ou
Karuru
(Emory site 106).
Cette pierre dressée solitaire faite d'un galet de rivage cy¬
lindrique est connue sous le nom de Kararu. Elle a 90 cm de
hauteur et 1,10 m de circonférence. Son usage aurait été
celui d'une borne de limite. Une borne de la même taille,
mais brisée à sa base, est appuyée contre le mur ouest du
grand marae du site 2.
Société des
Études
Océaniennes
�—
Site n° 4. Site d'un
ont
du
Le
—
dans La construction duquel
tuff rouge
rivage sad. (Emory site 107).
été
site
Deux
70
utilisées
marae
bon nombre de dalles de
un
fait
a
murs
grand
l'objet de défrichements, pour la culture.
grossièrement construits sont orientés vers
l'île, depuis les abords du sentier jusqu'à une
bas très
l'intérieur de
distance de 70 à 80 mètres. Dans
tient
à
une
1, 20
m
son
milieu le
ligne de dalles ayant 80 cm à 1, 20
de haut et 25 cm d'épaisseur.
Le haut de
dalles
m
mur
est
con¬
de large 1
m
trouve pas au
même ni¬
Dans le bas du site
entre les deux paralèles on remarque une dalle soigneuse¬
ment taillée de 1,20 m de long et de 70 cm de large, gisant
sur la surface du sol. Cet enclos n'est pas fermé "sur sa partie
nord et le mur sud qui joint près du sentier les deux murs,
parallèles est de construction bien grossière. L'ahu du maraa
n'est pas apparent. Il existe des pierres de tuff rouge qui pa¬
raissent être en position originale dans le mur sud. D'autre
part au sud-est du mur subsistent les traces d'une terrasse
bordée de pierres taillées, en face de laquelle se dresse une
pierre dressée qui affecte la forme d'un dossier. Il est pro¬
bable que les murs d'enclos ont été édifiés à une époque
relativement récente. Peut-être les larges dalles du mur est
proviennent-elles de l'ahu.
veau
car
toutes ces
elles s'élèvent
avec
ne
se
la pente.
qui occupait ce site
Ce marae aurait eu alors
un
ahu à gradins un mur d'enclos de 20 à 25 mètres, de
côté ; ce mur était peut-être fait de dalles dressées. Cette
dernière particularité est fort peu fréquente.
On
est en
droit de penser que
le
marae
est, celui que virent les Espagnols.
Site
n°
des
5.
enclos
Vaste
pierres de
Cet enclos
marae
dans
les
murs
duquel
se
trouvent
de corail et de tuff (Emory site 10).
probablement entre le site 3 et le
placé trop à l'est sur la carte de Meetia
reproduite par Emory dans le chapitre de « Stone Piemains
in the Society Islands. » (Il en est de même pour l'emplace¬
ment du site 6). L'enclos pourrait avoir été
ce site d'un
marae si l'on en
juge par une bordure de tuff qui subsiste à
marae
qui
se trouve
du site 6 est
l'intérieur.
Société des
Études
Océaniennes
�Fig.
la
les
maraes
lb.—
et
Ces
Tematomato.
Perspectives de
monuments
tahitiens
côtiers
et
reconstructions de marae à
faisant transition entre
d'un type
intérieurs ; a,
sont
marae
du site 51, la
composée de rangées de pierres taillées d'équerre
d'une façon typique, l'extrémité de la cour possède un gradin par¬
ticulier à cette structure, b, marae du site 2, plus proche des
face
de
est
Tahiti que celui reproduit ,plus haut, car il pos¬
gradins ; toutefois cet ahu est entièrement composé
rangées de blocs taillés d'équerre, de même que la face de la
côtiers de
marae
sède
l'ahu
de
un
ahu
à
terrasse.
Fig. le— Pierre de corail taillée, trouvée parmi les débris de
la
face
de l'ahu du
marae
du site 2.
Société des
Études
Océaniennes
�a~
a.
U
| 1
1"
<k
a
■(L
Ou
Qm
o
(L
a.
IU
Fig. 2
cour
est
a.—
Marâe ( site 6 ) de type intérieur tahitien et dont la
de pierres dressées.
couverte
a
C3
Fig. 2 b. Plan du site 6.— Les dalles dressées en basalte sont in¬
diquées par des rectangles pleins, les autres étant en Corail. En
outre
des pierres naguère dressées ( dykes en forme de prisme et
blocs de corail ) jonchent la cour. 1, 2, ont plus de 80 cm de haut,
toutes
les aLtres
ont
moins de
Société des
60
Études
cm..
Océaniennes
�F.g. 3.— Marae de Tuurapia. 1-10 dalles dressées en basalte
excepté 2, 5, 6 qui sont en corail ; 1, endommagé par les atteintes
du temps est placé exactement au milieu, 70 cm de haut, 40 cm de
large, 20 cm d'épaisseur ; 4, 70 cm de large, 70 cm d'épaisseur ;
5, SO cm de haut et de large, 70 cm, devant cette pierre dressée se
trouve une plate-forme peu élevée ; 6, 7, 8, 35 cm de haut et de
large, 5 cm d'épaisseur ; 9, gros galet du rivage, 35 cm de haut
et
de large, 10 cm d'épaisseur légèrement incliné dans la direction
opposée à l'ahu.
Société des
Études Océaniennes
�'I
N.
/
a
itnesarpu¬et,1bma;5vnhg,dceluu-fortxd4cia0lesbppqré¬2l1hamre5gumt,,dàailnésiè7dh0ccvelemuést4()Eryan,btofgecld6atp;cuieoruf,s95énlm7dhpacr5eism.
MM8)(aahsr:uitoee faccgroonssèetrumint ld4,21a2mem0g0e, dapmrévcriasosl ftapna,eéritiue d175dc;l0m, b2tlopueetfi,s ddfyrepkmrisnmee leax;tétruicu db5ota;grainlde,e l'extprseuéonmturatiiler 8v;aiebe,l 9fddoyremken,
3, 7,; ha;ut
4.— àclinée long, conturs ha;ut eminnet d'épaiseur rangée;
partie
Fig.
de
de
la
très
de
rouge
de
slope
down
AtyA
6
2
b
5
©
c
�—
Site
75
—
n0 6. Marae de type intérieur tahitien dont la cour est
parsemée de petites pierres dressées. De grands 'atea (es¬
pèce Erythrina) poussent aux alentours. (Emory site 109)
Fi^. 2 a et b.
L'ahu
4, 75 m de long,
plateforme peu
de pierres de corail et
plat ou sur leur rebord ;
dressés trois petits dykes
c'est
a
une
dressées
de
80
cm
celle du centre est
de
en
1, 75 m de large et 70 cm de haut ;
élaborée dont les. faces sont faites
basalte non travaillées, placées à
sur l'arrière de la plateforme sont
de 20 cm de haut ; trois pierres
haut chacune figurent devant l'ahu,
corail et les. deux autres sont faites de
dykes basaltiques. Dans la
une superficie de
cinquante pierres, dont
huit en corail tandis que les autres sont des dykes en forme
de blocs et de prismes ainsi que des galets du rivage. Leur
10
m
16
sur
m
se
hauteur varie de 20
cm
qui
cour
dressent
à 50
au
couvre
moins
cm.
Les
guides d'Emory pensaient que les pierres de la cour
la marque de tombes bien qu'ils n'aient jamais été
renseignés sur ce sujet. Eile pourraient être des tombes da¬
tant d'une époque récente, mais il a semblé cependant bon
de relever soigneusement ces pierres dressées de Meetia car
des sites préhistoriques de maisons sont parsemés aussi de
dykes ne marquant pas des tombes à l'île de Nihoa dans l'ar¬
chipel sous, le Vent d'Hawaï.
étaient
Les tombes de la
qués
aux
leur
soit mise
sur
Site
n°
période européenne sont généralement mar¬
Iles de la Société par un rectangle de pierres mises
rebord, encore que quelquefois une pierre dressée
à l'emplacement de la tête et une autre aux pieds.
7. Marae à
marae
Le
Mahutoa
Tuurapia à 100 m environ
(Emory site 110). Fig. 3.
au
de
sud-est du
type intérieur avec enclos se trouve sur un
plateau de lave que couvre une dense végétation de miro
(Thesposia populnea). Des enclos bas de lave subsistent dans
le voisinage de la structure religieuse. Le marae fort bien
préservé possède une cour rectangulaire de 29 m sur 20 m
à l'extrémité sud de laquelle se tient un ahu de 8,20 m de
long 2,20 de large et 70 cm de haut. La face de l'ahu est
faite de pierres de basalte et de corail non travaillées enfon¬
cées sur leur extrémité ou placées horizontalement. Trois
pierres sont placées devant l'ahu et une sur son sommet coumarae
Société des
Études
Océaniennes
�—
76
—
vert de
petits cailloux de corail. Trois autres pierre3 dressées
alignées, à l'est du fronton et une autre isolée leur fait
pendant à l'ouest sur une petite plateforme.
Les murs, d'enclos de la oour ont une hauteur qui varie de
50 cm à 1,30 m ; et leur épaisseur atteint 80 cm. Quelques
pierres de basalte ou de corail apparaissent ça et là dans ces
sont
murs
marae
Site
édifiés entièrement en lave. A 6 m au Nord ouest du
subsistent les traces d'un site de maison.
8. Marae M ahutoa
ii°
(site 111 d'Emory ) Fig. 4.
Il y a deux marae. Celui à l'est aurait appartenu au chef
Tuahu. L'ahu pavé de gros galets plats et arrondis ayant 30
à 60
m
de
diamètre est
jonché de corail. Seule la face in¬
térieure de cet ah il est demeurée intacte.
De la face extérieure ne subsiste que quelques traces de foudations en tuff taillé d'équerre. La par de enterrée de ces.
blocs n'est pas travaillée tandis que l'extérieur a été taillé
dénotant ainsi que le travail a été fait une fois ces maté¬
riaux mis
terre.
en
De
part et d'autre de cet ahu, ont été édifiées deux ter¬
rasses dont la surface supérieure est elle aussi pavée de ga¬
lets arrondis. (Fig. a et c). Le deuxième marae, qui aurait
appartenu au chef Tevivi occupe la partie ouest de cet en¬
semble. Il possède un enclos de 33 m de longueur et de
9,50 m de largeur. Le mur qui entoure l'édifice religieux
haut de 1
m et
épais de 75 cm ; il se compose de 4 à 5
pierres, de lave ou de basalte non taillées au som¬
met desquelles est empilée une épaisseur de gros galets plats
arrondis de 40 cm de diamètre. La présence de pierres taillées
est
couches de
disséminées
au
hasard dans
ce
mur
d'enclos permet de penser
rebâti après que Vahu ait été détruit.
L'ahu de 4,50 m sur 3,20 m indépendant de l'enclos, se
présente sous la forme d'une plateforme à deux gradins, le
premier de 1 m de haut, le second de 70 cm. Dans ces gra¬
dins la rangée de base est composée de blocs de tuff taillés
sur
place et les rangées supérieures de petites pierres taillées
d'équerre.
De beaux dvkes de basalte d'environ 80 cm de haut (8 et 9)
forment les pierres, de. coins nord est et nord ouest de l'ahu.
A une quinzaine de mètres du fronton un dossier de 85 cm
de hauteur et de 35 cm de largeur est couché dans la cour.
Près du marae Emory remarqua deux dalles de corail com¬
pact très dur analogues, à celles appelées kara que l'on ren¬
qu'il fut bâti
contre
aux
ou
Tuamotu.
Société des
Études
Océaniennes
�17
—
Les
—
Mahutoa sont entourés par de nombreux sites
parmi lesquels figure sous un 'atia (espèce Erythrina) au sud du sentier une plateforme de 4 m de côté pa¬
vée de galets arrondis..
Sur les contreforts de la montagne qui s'élève un peu au
nord sont étagées deux terrasses de lave de 6 m de long, 2 m
de haut et 3 m de large, semblables à celles du nord est de
l'île décrites plus. loin.
de
marae
maison
Site 9
vestiges de
De
marae sur
la terre Teahu. (Emory site 112).
nombreuses
dispersées
sur
pierres de marae taillées d'équerre sont
la petite colline où se trouvent actuellement
les maisons d'habitation dont les fondations mêmes contiennent
aussi des pierres de marae.
La
terre
Teahu
entièrement
est
enclose
d'un
mur
d'où
ramifications qui se dirigent l'une vers la mer,
(en partie détruite) vers la montagne et la troisième
partent des
l'autre
vers
les
marae
Mahutoa.
Tout
auprès, sur la terre Piriri un enclos vaguement rec¬
tangulaire de 39 m sur 29 m a des murs dans lesquels appa¬
raissent des pierres de tuff. L'enclos contient un site de mai¬
son.
Site 10
vestiges de
temple
la terre Ponao, fondations d'un
cimetière. (Emory site 113).
marae sur
mormon et
Les fondations d'une
cimetière tout
église mormone et le bord des tombes
auprès possèdent un grand nombre de
pierres de marae taillées d'équerre provenant vraisemblable¬
ment d'un marae qui devait occuper le site. Auprès, du temple
trois tombes portent les inscriptions suivantes :
dans le
—
—
—
1869 ITOHE AI TAKAROA
ME 12 1924 TUTEA
1876 I PGHE AITAKIA
A 200
m
au
nord est existe
autre série de tombes dans
une
végétation de tamanu (callophyllum inophyllum)
quelles 2 noms sont encore lisibles :
une
NOHI TOTI
et
NOTA.
A
cet
endroit,
sur
sur
les¬
le bord de la
piste côtière 5 pierres, de tuff alignées in situ constituent les
derniers vestiges laissés intacts d'une ancienne structure.
L'emplacement du temple mormon a été après sa destruc¬
tion enclos dans, un parc aux murs construits grossièrement
qui s'intercalent entre de gros rochers tombés de la mon-
Société des
Études
Océaniennes
�r—.C?
C3Q
OOCZ>/3<0
°OoÛQC3C3^)
0
o
o
\
O
û
0
o
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ooo^^ofiooo
o"ooccPO
0
Fig.
5
Iles
Q° O 0 Oû
Oo C>qC30()C70
O Ci O
aux
Oocbo<30 0û0
-
(Site
11). Maison de
"type Lanai"
Hawal.
Société des
Études
?0
C=C3oO^
Océaniennes
�79
—
—
d'après le
fil de la lance
les habitants de Makatea et ruiné le pays pour venger le
sort analogue que Rahui avait infligé à Me'etia.
Un enclos carré de 12 m de côté eat accolé à la partie
sud du parc aux contours irréguliers. Le mur de 1 m de
hauteur est fait de 5 couches de pierres de basalte soigneuse¬
ment empilées.
En se dirigeant depuis le site du temple mormon vers la
tagne. Un de ces gros rochers s'appelle Manuteaa,
du héros
nom
Teahu
terre
on
de 12
terrasse
mythique qui aurait passé
remonte
m
de
le flanc de la montagne une
contre
long 7
m
au
de large et 1
m
de haut. En
bas un long mur traverse la terre Ponao perpendicu¬
lairement au sens de la ligne de pente. Plus bas encore un
contre
site
au
de
maison
mur
relativement
dit Fareohu
marqué
récent
sur
correspond probablement
le plan cadastral.
de maison, plateforme et enclos sur l'étroit re¬
plat de la côte est de l'île. (Fig. 5).
Dans une épaisse végétation de pandanus (pandanus odoratissimum) un site de maison de 10 m sur 7 m possède une
véranda pavée de 3,50 m sur 10 m. Bien que ce site ne soit
pas préeuropéen il a fait l'objet de notre part d'un relevé
car
il est particulièrement caractéristique des habitants de
la moitié du XIXe siècle sur lesquelles on sait relativement
peu de chose.
Ce genre de site de maison a reçu le nom de « type lanai »
aux
Iles Hawaï. A l'extrémité nord de cette étroite plaine
où la colline vient tomber abrupte sur le rivage subsiste
une
plateforme de 12 m de long, 6 m de large et 1 m de
haut dont le pavage est fort endommagé. Un peu à l'ouest
de la plateforme côté montagne une verdure de pierres dé¬
Site
11
site
bord
limite
cette
une
ancienne
plateforme
;
de côté et de 80
côté
cm
terrasse
mer se
à
culture
ou
une
annexe
de
trouve un enclos carré de 5 m
de hauteur.
de lave dans le nord est de l île (Emory
114).
Emory a noté là où les pentes du nord est sont moins acci¬
dentées des terrasses construites en lave et plusieurs enclos
de forme peu régulières. Une terrasses de forme convexe a
une hauteur de 2, 20 m une longueur de
12 m et paraît suf¬
fisamment large pour avoir constitué l'emplacement d'un site
de maison. Six autres terrasses sont étagées à une distance
qui n'excède pas 80 m pour la plus éloignée. Une dizaine de
Site
12
terrasses
site
Société des
Études
Océaniennes
�—
terrasses
de haut
n'a révélé
groupées
—
hameaux » ont été dé¬
ou
endommagées par
éboulements.. Un sondage pratiqué dans le site de 2, 20 m
nombrée.
des
similaires
Certaines
80
ont
été
aucune
en
3
«
détruites,
couche culturelle. Si
ces
terrasses
correspondent à des sites d'habitations, ceux-ci n'ont pas été
habités pendant de très, longues périodes. Peut-être servaientils de lieux de refuge.
Site
13 plateformes
Hiura'i.
sur
la face sud de l'aiguille du mont
Les deux
plateformes, non pavées sont situées sur un étroit
plateau dominé par la face verticale de l'aiguille du Hiura'i.
On y accède par les contreforts qui dominent les marae Mahutoa.
Sondages.
En
1961 trois
sondages furent pratiqués. Outre celui
déjà mentionné, un sondage d'un
site de maison près de l'ahu du marae enclos de Mahutoa in¬
diqua la présence de coquillages ma'oa (turbo) jusqu'à une
profondeur de 35 cm sans objet associé. Enfin, une tranchée
sur la terre Ponao près de Fareohu livra
des débris de nacre
taillée mais des objets d'époque historique (clous en cuivre)
apparurent à la base de la couche culturelle épaisse de 30
mars
de la terrasse du nord est
cm.
trés
Indubitablement les futurs travaux doivent être concen¬
sur les sites de maisons avoisinant les
sites 4 et 8. Ceci
implique le défrichage, le relevé complet des ruines, et la
fouille des sites de maison choisis.
Société des
Études
Océaniennes
�Quelques informations concernant les
marae
de
JVPM
par
Note
de
la
André ROPITEAU.
rédaction.
Aucune
information publiée n'existe sur les marae et les
vestiges archéologiques de l'île de TUPAI (archipel des
Iles Sous le Vent). Aussi croyons-nous utile de publier ces
notes inédites, du regretté André ROPITEAU
qui recueillit ces
renseignements lors d'un séjour qu'il effectua en avril 1936
dans cet atoll. Ce document archivé au Bishop Museum a été
rapporté récemment par M. Vérin. Nous sommes redevables
envers le Musée d'Honolulu
d'avoir préservé ces notes manus¬
crites et de les. mettre à notre disposition pour qu'elles
puissent être publiées dans le Bulletin de la Société des
autres
Etudes
Océaniennes..
*
Le
grand
terre
*
*
le
plus important de Tupuai — en fait le seul
de l'île — est le marae TUPAIOFAI, sur la
FAREPAEA
dans la partie Est de l'île.
marae
marae
—
Il1
était, paraît-il, en parfait état jusqu'en 1932 : sans doute,
plateforme devait être déjà un peu endommagée par la
brousse, surtout par les racines de quelques cocotiers qui ont
été plantés ou qui ont germé naturellement en cet endroit ;
mais comme aucun grand arbre n'a poussé près de l'autel, il
semble tout naturel que cet autel soit resté en excellent état
de conservation, tant que les rares visiteurs l'ont respecté.
la
En 1932, une
expédition américaine est venue à Tupai, sur
Genese », pour essayer de trouver le fameux tré¬
sor
que l'on dit caché dans l'île : ces chercheurs d'or pen¬
sèrent que le marae était la cachette du magot, parce qu'ils
avaient entendu dire que les marae imposent, aujourd'hui
encore, certaines craintes superstitieuses à beaucoup de monde
dans les îles, et qu'en général on ne touche pas beaucoup à
ces anciens lieux saints ; - ils firent alors sauter à la
dynamite,
en
8 ou 10 coups, toute la partie Nord de l'autel, puis ils
creusèrent différents trous dans le milieu et dans la partie
sud, si bien qu'ils ruinèrent à peu près l'autel.
le
yacht
«
Société des
Études
Océaniennes
�—
82
—
on voit encore très bien la trace originel de
(figure n° 1).
L'autel (àhu) a une hauteur moyenne d'environ 0m75,
compte tenu des bouleversements récents ; dans son extré¬
mité Sud, la hauteur moyenne est de 1 m 50 ; - ici et là ;
il reste quelques parties de mur à peu près intactes, qui
montrent la disposition des pierres pour la construction de
Malgré tout,
tout le
marae,
l'ahu.
En
sieurs
(a), les chercheurs du « Genese » ont fait partir plu¬
coups de dynamite : on voit encore là, à découvert,
différents ossements,
on
voit même
un
crâne tout entier,
en
bon état ;
En
(b) ils ont creusé un trou plus profond que les autres,
quelqu'un depuis lors a planté un cocotier.
Le paepae, très bien délimité, a été remué par la brousse,
les dalles de corail sont disjointes et plus ou moins soulevées
de côté et d'autre : il en reste assez cependant pour qu'on aie
l'impression que le paepae était autrefois une jolie plate¬
forme, présentant une surface plane bien soignée.
Une sorte de petit ahu, formé seulement par des pierres
plates enfoncées en terre « de champ » et bien alignées,
prolonge le marae dans sa partie sud, juste dans la direction
de B ira-Bora ; - à quelques mètres au delà de ce petit ahu,
on voit
les troncs, énormes de tamanu gigantesques, qui achè¬
vent de pourrir, coupés ou tombés depuis bien des années ; depuis l'extrémité du petit ahu jusqu'au bord de la mer, il
y a 80 mètres environ, en ligne droite.
Pour ajouter à l'intérêt du marae, il faut signaler que dans
la barrière de récifs frangeante qui entoure l'île, il existe,
sur
l'alignement marae - île Bora-Bora, deux petites passes,
APOOPABAI et MQTUNONO : c'était là que les gens de
Faanui abordaient autrefois à Tupai, quand ils venaient en
pirogues faire le rahui de coprah (cette partie de l'atoll ap¬
partenait aux gens de Faanui, tandis que la partie Ouest, où
se
trouve actuellement le village, appartenait aux gens, de
Vaitape).
En même temps, dans l'étroite bande d'eau calme qui
s'étend entre la barrière de récifs et la bande plage de sable,
il y a, à 100 mètres à peu près des petites passes, un gros
où
corail isolé, de forme tabulaire, carrée, de 3 m de
côté, émergeant d'un mètre au-dessus de l'eau : cette pierre,
appelée PAEOTINI, est une « uira ta'ata ofai », une pierre
bloc de
Société des
Études
Océaniennes
�Fig. 1 - MARAE de TUPAI sur la terre FARE
(actuellement Secteur No. 66).
PAIA
Distance
du
Lagon
environ 160 mètres.
+■
NORD
>o
1
;
!♦ At V
+
! :+ +
4.
A
-
B
-
viron
C
-
■
„
Hlwrinift
corail
ayant une hau¬
à 1,20.
Dallage en plaques de corail ayant en¬
0,40 m de hauteur.
Entassement
variant
teur
IS.m
-tv
+ -t-
de
de 0,70 m
Tombes.
Société des
Études
Océaniennes
�—
où
84
—
l'on
étendait certains condamnés, que l'on rabotait sur
aspérités de corail, jusqu'à ce qu'ils meurent — ensuite
les corps des victimes étaient portés sur le marae tout proche ;
enfin, tout à côté, entre les deux passes, il y a un piège à
poissons, en pierres : c'est un mur de blocs de corail qui part
des récifs et se termine près de la plage en boucle presque
fermée formant réservoir circulaire
quand une bande de
io'io était entrée dans le piège, une lueur venait s'agiter sur
les récifs en face et signalait ainsi aux pêcheurs qu'ils de¬
vaient vite aller recueillir le poisson.
les
—
*
*
*
Dans la partie
NIA (section 25
Nord-Ouest, de l'île, sur la terre TEHAUde la plantation), il existe un petit marae,
parfaitement conservé :
situé à 60 mètres environ du bord du lagon, il est dirigé
Sud-Est dans la direction de Bora-Bora, comme lahu du
marae
Tupaiofai ; aucun paepae n'est visible, il n'y a qu'un
ahu rectangulaire, de 6 m de long sur 2 m de large : les
bords sont formés
de dalles de corail enfoncées
champ, et l'intérieur est
en
terre, de
de pierres qui arrive juste
bordure, c'est-à-dire à 0 m 50 de
un amas
à la hauteur des dalles de
hauteur moyenne.
La construction est très simple, mais très nette, très solide.
A 0m30 en avant de la face Nord (côté lagon), il y a 4
pierres isolées, petites dalles de corail enfoncées de champ dans
la terre, disposées bien symétriquement sur la longueur de
ce côté du marae : cette face du marae, et ces 4
pierres isolées
se
présentent selon la figure n° 2.
*
*
*
D'après certains informateurs, il y aurait environ une di¬
endroits, à Tupai où l'on rencontre des pierres
disposées plus ou moins en ordre : qui pourraient être des
marae, ou de simple paepae d'anciennes maisons. On nous a
signalé :
zaines d'autres
à PUHAPA TAPAIRU
fenua, PUPIAPA TAPAIPiU marae ; à
TE URA I TETURUI marae et TE URA I IA-i
; à MOTU TOU fenua, TE URA OPENA marae ;
à ORAI fenua (n° 126), TEROI marae, à OHIRI fenua (n°
146 ?), un marae ? ; à OURAREVA fenua (n° 78?), un
marae ; à TERUAUPAI fenua, un marae.
TIMA fenua,
HOTU marae
Société des
Études
Océaniennes
�—
Pour terminer
85
—
notes, succinctes
sur le
passé de Tupai,
signalons qu'une légende raconte qu'une femme de Tupai,
MIRI Vahine, était réputée la plus jolie de toutes, les femmes :
le paepae de sa maison est encore visible, ainsi que le trou
d'eau où elle se baignait et l'arbre de tiare où elle cueillait
ses
Il
nos
fleurs.
y
a
aussi
un
alignement de coraux, près des récifs à
POOPOONUIEHARA, et repré¬
l'Ouest de l'île, qui s'appelle
sente une femme couchée.
André
ROPITEAU.
Papeete 1938.
Société des
Études
Océaniennes
�PIÈGES A DÉTENTE DE MOOREA
Comme les ethnographes ont de plus en plus
de l'intérêt pour l'aspect purement social
tendance à
de l'anthro¬
pologie, et à (moins se soucier des travaux des peuples soumis
à leur étude, il reste à l'archéologue, sensible à cette forme de
la culture, à prendre la plume en main chaque fois qu'il lui
est donné d'observer quelque magnif«station de technique pa¬
raissant digne 'd'être rapportée. Pour'les Tahitiens et d'une ma¬
nière générale, il y a eu, c'est évident, un oubli quasi-total
des connaissances précises de ce qui formait le fond de leur
technologie, avant toute immixion étrangère, de sorte que,
parfois, l'archéologue finit par les leur ré-apprendre. Cepen¬
dant, d'autres fois, on peut trouver des appareils qui ont
échappé à l'observation des générations précédentes de voya¬
geurs et d'ethnographes amateurs qui constituent notre princi¬
pale source pour de tels renseignements. Ces appareils mé¬
ritent d'être décrits, aussi bien qu'une analyse sérieuse de
la culture matérielle des indigènes des Iles de la Société a
encore à être écrite. A ce
sujet, je désire faire un© description
des pièges à détente utilisés pour la capture des cochons sau¬
vages et des poulets à Moorea.
montrer
Anell, dans
geage
en
son
étude des « Méthodes de Chasse et de Piéen Océanie » fournit la plus, récente
Australie et
enumeration
des différentes sortes de pièges à détente de la
Polynésie. En Polynésie Tropicale de l'Est, la plupart des
pièges étaient employés pour la capture des volatiles. Toute¬
fois, Anell conclut que, dans cette partie de la Polynésie,
les méthodes de piégeage sont « si imparfaitement connues
que les quelques procédés qu'il a été possible d'étudier sont
peu susceptibles d'être
considérés comme représentatifs ».
(Anell, 1960: 126).
Ainsi, pour les Iles de la Société, il ne peut décrire seule¬
ment qu'un type peu commun de piège à détente de Raiatea,
dans lequel le ressort est lié au bâton de détente, et ce dernier
tour solidement accroché à deux autres bâtons de dé¬
Nous pouvons, ajouter à cette maigre description l'usage
de deux types plus fréquents de pièges à détente, l'un pour
à
sou
tente.
les cochons, l'autre pour
de fouilles dans la vallée
les poulets, qui furent trouvés lors
d'Opunohu en l'île de Moorea.
La vallée d'Opunohu est suffisamment vaste, vierge d'ha¬
bitations permanentes et protégée d'une exploitation inten¬
sive par son propriétaire Européen, pour permettre à un
Société des
Études
Océaniennes
�—
certain nombre de cochons
et
87
—
de
poulets sauvages de s'y
re¬
produire.
Les Chinois
et
les
Tahitiens travaillant
plantations de
de les cap¬
turer au
piège, avec ou sans la permission de son propriétaire.
L'emploi de trappes a probablement subsisté en raison du con¬
trôle très strict que le Gouvernement exerce sur la
possession
d'armes à feu. Cependant la façon de construire ces
trappes
n'est plus communément connue dans les îles de Tahiti et de
Moorea, ainsi que nous pûmes le constater lorsque l'anthropologiste opérant dans le District de Mahaena me demanda
les renseignements nécessaires
pour fabriquer un piège à pou¬
lets, afin qu'à son tour il puisse en instruire les gens de qui
vanille
dans
il obtenait
ses
cette
vallée
ont
aux
pour passe-temps
informations dans
ce
district.
Ainsi peut-on retracer la route détournée
qu'a suivi la dif¬
jours, dans les Iles de la Société : du Tahitien
à l'archéologue sur l'une des îles, et, sur l'autre, à
partir de
l'anthropologiste avec retour au Tahitien.
fusion de
nos
Le
premier type de piège à détente est le pain tnoa, employé
les poulets Polynésiens sauvages (fig. 1). Sa forme est
identique à celle de celui servant aux mêmes, fins à Aitutaki, dans les Iles Cook Australes (Buck, 1944: fig. 155),
avec
cette différence
que le modèle Mooréen peut avoir trois
ou
quatre branches de détente sur son plateau. Une trappe
similaire et également pour le même usage, de Tubuai, a un
idre arqué, mais en diffère par l'emploi
d'une seule barre
de décharge, horizontale, et de détente combinés,
de type
Samoan, et par le double effet d'un nœud coulant et d'une
corde de décharge. Dans la version de Moorea, la hauteur de
l'arbrisseau maintenu arqué, dépassait rarement'un mètre, alors
que le reste du bâti était constitué par de petites branches
souples.. La ficelle était employé en certains cas pour le nœud
coulant et la corde de relâche, mais en général de l'écorce
intérieure de pur au ( Hibuscus Tileaceus ) en tenait lieu. Ces
pièges étaient tendus au long des pistes et à des emplace¬
ments
jugés particulièrement favorables, et d'habitude ap¬
pâtés avec des. morceaux de noix de cocos. Le piège à dé¬
tente utilisé pour
la capture des cochons sauvages est le
pala pu'a (fig. 2). Il est identique à celui employé pour
pour
c
Société des
Études
Océaniennes
�88
—
—
de ces animaux à Samoa, et des volatiles à Kusae
(Anell 1960: 110). Toutefois, dans le type Mooréen, les bâ¬
tonnets formant la plate-forme sont des branches de purau
fendues, constituant un plateau solide. Ces trappes étaient
placées sur l'un des innombrables « parcours de cochons »
et soigneusement dissimulées sous des feuilles. Elles n'étaient
pas appâtées. En général, l'arbrisseau agissant comme res¬
sort atteignait une hauteur de plus de deux mètres. Ceci est
suffisant pour maintenir un cochon pris par la patte, jusqu'à
ce
que les travailleurs, dans un sentier de vanilîère proche,
attirés par le bruit, viennent la capturer. Dans, ce cas aussi,
le nœud coulant est fait d'écorce interne de purau, mais, en
l'espèce c'est une corde plus résistante, et tressée.
Je n'ai aucune preuve de l'ancienneté de l'un ou de l'autre
de ces types de pièges à détente de Moorea. En raison de la
pan-mixia » qui !a résulté de la venue des. Européens et
autres insulaires du Pacifique
à Tahiti depuis sept siècles,
l'existence actuelle de ces pièges pourrait être attribuée à
l'une quelconque, parmi bien des origines. D'un autre côté,
il y a d'égales raisons cle les considérer comme des « survi¬
vances de culture », jusqu'à maintenant non encore remplacées
à cause de leur utilité limitée à un petit groupe d'individus..
Par exemple, il ne semble pas y avoir de raison inhérente à ce
que les gens de Moorea, s'ils possédaient le modèle Raiatéen,
ou
cerni de Tubuai, en pièges à poulets, s'en fussent détour¬
nés dans le cours des deux derniers siècles, en faveur de
la capture
«
celui
connu
à
Aitutaki.
On peut se
demander pourquoi le
type Samoan de piège à cochons devrait être d'utilisation rérécente, alors que nous n'avons pas connaissance d'un autre
de pièges en usage pour la capture des cochons en Poly¬
ou pour quelle raison le type Samoan de piège à| pou¬
lets n'existait pas. conjointement.
Considérant le fait ci-dessus relaté, que les gens de Mahaena emploient le piège de type Mooréen pour les poulets,
de nos jours, on hésite à prétendre que celui-ci est d'un type
autérieur à la pénétration étrangère. On peut seulement af¬
firmer que les deux types ont été bien connus à Moorea, et
dans certaines parties de Tahiti peut-être, depuis déjà quelque
genre
nésie.
temps.
*
Société des
*
Études
*
Océaniennes
�Fig.
lisé
1
-
pour
Diagramme du piège à ressort uti
capture de,s poulets sauvages
la
Société des
Études
Océaniennes
�Fig.
isé
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pour
Diagramme du piège à ressort uticapture des cochons sauvages.
la
Société des
Études
Océaniennes
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91
—
BIBLIOGRAPHIE
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Bernice P. Bishop Museum Bulletin 179. Honolulu,
Bishop Museum Press.
Roger C. Green
Université
Juin
Société des
Études
d'Auckland
1962
Océaniennes
�Société des
Études
Océaniennes
�Le Bulletin
Le Bureau
de la Société accepte l'impression de tous les
qui paraissent dans le Bulletin mais cela n'implique pas
qu'il épouse les théories qui y sont exposées, ou qu'il fait sien
articles
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Aux lecteurs de former leur
Le Bulletin
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envoyé gratuitement à tous
numéro
pays
annuelle des
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résidant
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200 F.P.
en
français
Cotisation annuelle des
Membres.
60 F.P.
Cotisation annuelle des Membres-résidents.
Cotisation
ses
200 F.P.
étrangers
Société des
Études
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4 dollars
Océaniennes
�Souscription Unique.
Membre à vie résidant
en
France
ou
dans
ses
colonies,
2.000 F.P.
Membre à vie résidant
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Bulletin
faire recevoir Membre à vie pour cette
fois pour toutes. (Article 24 du Règle¬
Bulletins N° 17 et N° 29).
se
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Intérieur.
continuera
à lui
être adressé,
quand bien
d'être Membre résidant à Tahiti.
même il cesserait
du
à
40 dollars.
Le Membre à vie n'a
paiement de
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plus à se préoccuper de l'envoi ou
cotisation annuelle, c'est une dépense et un
souci de moins.
En conséquence : Dans leur
intérêt et celui de la Socié¬
té, sont invités à devenir Membre à vie
TOUS CEUX
:
qui, résidant hors de Tahiti, désirent recevoir
le Bulletin.
TOUS LES Jeunes Membres de la Société.
TOUS
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Société des
Études
Océaniennes
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Dublin Core
The Dublin Core metadata element set is common to all Omeka records, including items, files, and collections. For more information see, http://dublincore.org/documents/dces/.
Title
A name given to the resource
Bulletin de la Société des Études Océaniennes (BSEO)
Description
An account of the resource
La Société des Études Océaniennes (SEO) est la plus ancienne société savante du Pays. Depuis 1917, elle publie plusieurs fois par an un bulletin "s’intéressant à l’étude de toutes les questions se rattachant à l’anthropologie, l’ethnographie, la philosophie, les sciences naturelles, l’archéologie, l’histoire, aux institutions, mœurs, coutumes et traditions de la Polynésie, en particulier du Pacifique Oriental" (article 1 des statuts de la SEO). La version numérique du BSEO dispose de son ISSN : 2605-8375.
Identifier
An unambiguous reference to the resource within a given context
2605-8375
Text
A resource consisting primarily of words for reading. Examples include books, letters, dissertations, poems, newspapers, articles, archives of mailing lists. Note that facsimiles or images of texts are still of the genre Text.
Établissement
Université de la Polynésie Française
Dublin Core
The Dublin Core metadata element set is common to all Omeka records, including items, files, and collections. For more information see, http://dublincore.org/documents/dces/.
Title
A name given to the resource
Bulletin de la Société des Études Océaniennes numéro 139
Description
An account of the resource
Archéologie
- Notes archéologiques, sur l'île de Makatea (P. Vérin). 51
- Note sur les groupes sanguins de Makatea (Pierre Vérin) 57
- Documents sur l'île de Me'etia, traduits, revisés et augmentés par P. Vérin (Extraits de « Stone Remains in the Society Islands » par K.P. Emory) 59
Quelques informations concernant les marae de Tupai (André Ropiteau) 81
Histoire - Pièges à détente de Moorea 87
Bibliographie 92
Source
A related resource from which the described resource is derived
Société des Études Océaniennes (SEO)
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Société des Études Océaniennes (SEO)
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1962
Date de numérisation : 2017
Relation
A related resource
http://www.sudoc.fr/039537501
Format
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Language
A language of the resource
fre
Type
The nature or genre of the resource
Imprimé
Identifier
An unambiguous reference to the resource within a given context
PFP 3 (Fonds polynésien)