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c0b75cf6991b1e564e05bdb4f0743794
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Société des Etudes Océaniennes
yTVTV
I.MAIAO
d'aprêô le levé exécuté «n. 195*5
par M. Va.lIaTA5C1L'ieutefwit cie"Va x5se.au
Echelle de
N°
138
TOME
-
MARS
XII
( N°
1 )
1962
V
Anthropologie
Histoire
—
Institutions et
Ethnologie
—
Philologie
Antiquités des Populations Maoràs
Littérature
Astronomie
—
et
Océanographie
Folklore
—
Sciences naturelles:
�Conseil d'Administration
Président
M. Henri JACQUIER.
M. Bertrand JAUNEZ
Vice-Président
Secrétaire
Trésorier.
Assesseur
Melle Janine LAGUESSE.
M. Yves MALARDE.
M. Cdt PEAUCELLIER
Assesseur
M.
Assesseur
M. Terai BREDIN.
M. Martial IORSS.
Assesseur
Assesseur
M. Siméon KRAUSER.
Assesseur
M. Raoul TESS1ER.
Secrétaire-Bibliothécaire
un
Rudolphe BAMBR1DGE.
du
Musée
Pour être reçu Membre de la Société
membre titulaire.
se
Mlle
NATUA.
faire présenter par
Bibliothèque.
Le Bureau de la Société informe ses membres
que désormais
ils peuvent emporter à domicile certains
livres de la Bibliothè¬
que en signant une reconnaissance de dette en cas où ils
ne
rendraient pas le livre
emprunté à la date fixée.
Le
Bibliothécaire présentera la formule à
signer.
La Bibliothèque est ouverte
leurs invités tous les
jours,
Dimanche.
La salle de lecture
14 à 17 heures.
est
membres de la Société et à
14 à 17 heures, sauf le
aux
de
ouverte
au
public tous les jours de
Musée.
Le Musée est ouvert tous les
jours, sauf le lundi de 14 à 17
heures. Les jours d'arrivée et de
départ des courriers : de 9 à
11 heures ét de 14 à 17 heures.
�BULLETIN
de la
SOCIÉTÉ D'ÉTUDES
OCÉANIENNES
(POLYNESIE ORIENTALE)
TOME XII
N
138
—
—
(N° 1 )
MARS 1962
SOMMAIRE
MAl'AO
(Un ensemble d'articles réunis
par
Pierre Vérin)
Pages
Introduction
géographique et ethnographique (P. Vérin)
Géologie de Mai'ao (H. William) traduit par Cl. Sabatié
17
Les divers
24
noms
de Mai'ao (B.
La soumission de Maiaoiti
La
Finney)
(Marcantoni)
légende du lézard (Ara'i Temauri) suivi d'une traduc¬
tion par R. Tessier
Relevé
Etude
Carte
archéologique préliminaire (P. Vérin)
d'anthropologie physique (B. Danielsson)
—
(les numéros indiquent les sites archéologiques).
Société des
Études
Océaniennes
3
26
30
35
46
�Société des Études Océaniennes
�INTRODUCTION GEOGRAPHIQUE ET ETHNOGRAPHIQUE SUR
L'ILE DE MAI'AO
Par Pierre VERIN
Au
cours
tournée archéologique, j'ai séjourné dans l'île
Tapuae Manu du 12 novembre au 4 décembre
d'une
de Mai'ao iti
ou
1960. Pendant cette période j'ai été en mesure de faire quelques
observations, sans toutefois pouvoir effectuer une enquête systé¬
matique puisque l'essentiel de mon temps a été consacré à la
description de structures lithiques et à la recherche de sites. La
rareté des renseignements sur cette île isolée m'a incité à rédiger
ces
notes quelque superficielles qu'elles puissent être. M. Ben
FINNEY
dans
qui
cette
certaines
Le cadre
île
a
a
entrepris
une
bien voulu
enquête ethnologique approfondie
relire
ces
observations et apporter
précisions.
général
livre qu'ils ont consacré aux territoires français du
Pacifique H. DESCHAMPS & J. GUIART indiquent que . ..
«Maiao, à 65 kms à l'Ouest de Moorea, n'a guère plus de 4 kms
de long. C'est une colline volcanique entourée d'une plateforme
corallienne où subsistent deux lagons internes. Une centaine d'indigcncs y résident ...» (2) p. 75.
De son côté, AUBERT DE LA RUE consacre aussi un court
paragraphe à cette île: «... Maiao ou Tupuai Manu à 40 miles
au Sud Ouest de Moorea est une île fort curieuse et rarement
visitée. D'un abord malaisé, d'un faible intérêt économique, elle
ne compte guère que
150 habitants. Son diamètre est d'environ
six kilomètres, mesuré entre le récif externe. De vieilles collines
volcaniques en forment la masse centrale, qui n'excèdent guère
250 m de hauteur, qu'entourent une plaine très basse de débris
de coraux et de lagunes sans profondeur, vestiges d'un lagon
disparu, peuplées de crabes délicieux. Cet ensemble est enfermé
dans un lagon externe que délimite le récif barrière ...» (1).
Dans
le
Société des
Études
Océaniennes
�qui met le point culminant de la colline centrale à
hauteur, soit
qu'Howel
100 mètres de moins
WILLIAMS (3) p. 74, paraît avoir été frappé par le comblement
en
cours
des lagons intérieurs, le ROTO RAHI et le ROTO
1T1 qui communiquent encore par des chenaux avec la mer.
Plus loin il note que le récif barrière, qui entoure ce complexe
voie de comblement fait d'un atoll « soudé à l'île haute »,
en
TESS1ER
85
de
m
est
coupé de deux
au
Sud
passes,
AVA REI au Nord et AVA TE TII
(6).
est concentrée à l'Ouest de la colline centrale,
toponymiquement sous le nom de MAT1RA. Les
maisons de ce village sont dispersées dans les cultures, les arbres
à pain et les cocotiers. La partie située à l'Est de la montagne
est dénommée MAHUTI et fut naguère fort peuplée à en juger
par les vestiges archéologiques qui s'y trouvent; elle est couverte
par une belle cocoteraie qui commence aussi à s'implanter sur
la ceinture corallienne qui forme le pourtour externe.
La vie
zone
humaine
connue
Histoire
découverte en même temps que Tahiti en 1767.
dépendait de Huahine, une des îles sous le Vent. Elle
était soumise aux mêmes lois et était gouvernée par des chefs,
descendants de la famille ATUP11, lignée royale de Huahine...»
TESSIER (6). Peu après l'annexion de sa « métropole », Mai'ao
subit son sort grâce à l'intervention de MARCANTONI qui fit
faire allégeance aux autorités de Papeete.
Les descendants de
cette branche royale de Huahine qui commandait jadis à Mai'ao
continuent de jouer un rôle important dans la communauté
L'île
Elle
...
fut
«
insulaire.
des baleiniers Scandinaves auraient laissé
Mai'ao et aujourd'hui cette ascendance se
retrouverait chez certains... « sujets présentant une chevelure
tirant sur le roux et un teint légèrement plus clair ...» Je pense
Selon
des
TESSIER (6),
descendants
à
l'obligation imposée à bon nombre d'habitants d'aller cher¬
un époux dans une autre île a constitué une source étran¬
gère d'apport au fonds polynésien de la communauté qui a plus
grandement contribué à modifier sa « pureté » originelle.
que
cher
L'histoire de Mai'ao se rattache à la situation de la circons¬
cription de Tahiti et Dépendances à partir de 1904, année où
elle devint partie de cette division administrative aujourd'hui
dénommée « Circonscription des Iles du Vent ».
Société des
Études
Océaniennes
�Démographie et état sanitaire
1956
Le recensement de
a
donné le
chiffre de
183
habitants
jeunes est
août 1961, M. Ben
a
lors d'un recensement préliminaire dénombré 217
dont 117 hommes et 100 femmes. La proportion des
sans doute élevée, car l'école compte 56 élèves de 5
à
inclus.
l'ensemble
pour
FINNEY
personnes
14
ans
Lors
de
frappé
par
de
la
population.
En
son
premier contact l'observateur ne peut qu'être
l'aspect robuste que présente la plupart des habitants.
de l'Institut de Recherches Médicales de la Polynésie
Française a fait reculer la filariose dans cette île où n'existe
qu'un seul cas d'éléphantiasis. A la différence des îles hautes
voisines les adultes de Mai'ao ont une bonne dentition, sans
doute parce qu'on y consomme ni morceaux de glace, ni sodas.
En revanche beaucoup d'enfants montrent des plaies mal soi¬
gnées et sont affligés de vers qu'ils contractent sans doute en
portant les aliments à leur bouche avec les mains, selon l'habi¬
L'action
tude traditionnelle.
les habitants fassent de temps à autre appel aux
dépôt installé à l'école, notamment aux antibiotiques,
ils préfèrent encore le plus fréquemment recourir aux simples
de la médecine locale (ra'au tahiti) et il est commun d'entendre
dire que, pour certains maux les remèdes traditionnels font mieux
leurs preuves que la médecine popa'a.
Bien
que
remèdes du
et Habitat
Habitations
village de MATIRA sont dispersées depuis
où sont édifiés les hangars à coprah
jusqu'au rivage sud où vient s'abaisser la colline centrale. Récem¬
ment une habitation s'est installée sur une nouvelle plantation de
pastèques à l'est du chenal du ROTO RAHI.
Les
demeures
MANUREVA
II
y
a
du
au
Nord,
trentaine de foyers; chacune de ces unités com¬
maisons, plus un fare pape, abri en feuilles de
tressées dans lequel on va se « baigner ». Il n'y a pas
une
prend deux
cocotier
de latrines sauf à l'école.
La
cuisine
maison
et
la demeure
d'habitation s'adjoint généralement un fare lulu,
à manger, de construction moins soignée que
salle
principale et souvent posée à même le sol.
maisons d'habitation sont sur pilotis sauf trois ou
durables dont la base est cimentée, les murs faits
parpaings et le toit recouvert de tôles ondulées (purtu).
Toutes les
quatre plus
de
Société des
Études
Océaniennes
�Les habitations surélevées
des
sur pilotis ont un plancher de bois,
-planches ou de bambous croisés et un toit de
(feuilles de cocotier tressées).
de
murs
nia'u
Le
deux pièces d'inégales
légers. La plus petite
(lamaru) faisant face à l'entrée à laquelle on
grossière échelle ou un roc disposé comme une
pièce fait office de chambre, encore que l'on
plus souvent
surfaces
vérandah
forme
accède par une
marche. L'autre
dorme
aussi
Les
une
maisons
ces
dans le
ouvertures
cloison divise
faites
en
en
matériaux
lamaru.
ont
encadrement
un
possèdent des volets de nia'u
retire quand il y a du vent.
en
équilibre
de
bois;
sur une
les
latte
fenêtres
l'on
que
MOBILIER: parmi les pièces du mobilier les lits tiennent une
place importante; leur fonction est parfois autant décorative
qu'utilitaire et bien des gens leur préfère les nattes de pandanus
(peu'e). Ces nattes recouvrent en permanence le plancher de
certaines demeures ou sont roulées la journée dans d'autres.
Il
n'y
pas toujours
tahitiennes et
a
cotonnades
Quand ils existent,
de
sièges
d'oreillers
car les
décorés
lits agrémentés de
en
tiennent
lieu.
des fauteuils de forme simple faits
de dix planches assemblées et d'une toile.
M.
ce
sont
JULLIEN (4) note que dans
un luxe pour beaucoup,
les districts de Tahiti « l'ar¬
la commode plus fréquente ».
observation s'applique aussi à Mai'ao.
moire est
Cette
Tables et
tantôt
sur
tantôt
sur
laquelle
on
sièges meublent toutes les cuisines, où l'on s'asseoit
vieilles caisses, tantôt sur des tabourets grossiers,
une
pirogue coupée dans le sens de la longueur à
a adapté des pieds.
de
J'ai
remarqué dans deux cuisines deux 'umete (récipients en
grande taille, atteignant un mètre quatre-vingt de
longueur et que l'on utilise lors des banquets. D'autres 'umete,
eux
aussi creusés dans le bois d' 'ali (Callophyllum inophyllum)
mais de taille plus réduite sont rangés sur des étagères (pa'epae)
et voisinent avec la vaisselle importée: assiettes, bols et marmites.
La plupart des préparations culinaires sont faites au ahima'a, et
il n'est pas de cuisine qui ne possède l'emplacement creusé dans
lequel les pierres de basalte poreux chauffées par les braises
cuiront doucement les aliments déposés sur elles, enveloppés de
bois)
de
feuilles.
Les
foyers délimités
sol existent
par trois pierres posées sur la surface du
également et dans trois familles on fait usage d'un
Société des
Études
Océaniennes
�rcchaud
« primus ».
Enfin le gardc-mungcr
généralement l'équipement du fare lulu.
Les maisons
de
la
est
leurs abords
et
sont
tenus
grillagé
propres.
demeure est
balayé quotidiennement
fréquemment ratissée et « débroussée ».
et
la
complète
Le plancher
cour
attenante
SOINS PERSONNELS: nul
ne pénétrerait dans la maison d'habi¬
soigneusement les pieds et se les essuyer
sur
un
chiffon toujours laissé dans l'entrée. Si l'on revient du
culte, on quittera avant de pénétrer à l'intérieur les chaussures
que l'on avait mises pour cette occasion religieuse.
tation
en
sans
se
laver
Comme partout aux Iles de la Société les habitants effectuent
fin d'après-midi une toilette corporelle complète. Ils utilisent
l'eau saumâtre des
commune
pour
puits (apo'o pape) réservant celle de la citerne
leur consommation personnelle.
ALIMENTATION:
deux
repas
le
principaux:
cycle
un
en
alimentaire journalier comprend
début de journée, l'autre en fin
d'après-midi.
Le café est
et
sept
contente
rement
pris le matin de façon quasi-obligatoire entre six
heures. Exceptionnellement, une famille très pauvre se
d'une
infusion
café
matinal
de
feuilles
absorbé
de
très
citronnier.
sucré
Ordinai¬
mélangé
accompagné d'aliments froids laissés la
veille, ou de riz, de 'ipo (boules de farine humectées ayant subi
une
cuisson superficielle), de gâteaux de roanioc, de « crêpes »
et enfin de pain pendant les quelques jours qui suivent la visite
à
ce
du lait de
coco:
il
est
et
est
d'un bateau.
L'heure du repas
de la soirée est beaucoup plus variable. En
peut apercevoir sur le seuil des demeures,
ceux
qui, de retour des travaux de la journée, attendent sans
impatience le moment de découvrir le ahima'a. Dans la plupart
des familles ce repas n'est pas pris collectivement et ceux qui
rentrent
à une heure plus tardive vont chercher la part qui
leur a été laissée dans le ahima'a ou dans les plats qui garnissent
la table du fare tutu.
fin
d'après-midi
on
Le fruit de l'arbre à
pain (maiore ou uru, ce dernier mot plus
le manioc, le po'e à base d'amidon,
(crabes, varo, pseudosquilla ciliata, et
langoustes, oura miti, panulirus penicillatus) tiennent la place
la plus importante parmi les nourritures consommées à ce repas.
Le uru est servi généralement grillé sur les braises, mais il est
parfois aussi malaxé pour faire une pâte, le laïu. S'il n'a pas
courant, artocarpus incisa),
le poisson et les crustacés
Société des
Études
Océaniennes
�au four de pierres le poisson est préparé cru
imprégné
jus de citron ou fermenté plusieurs jours dans l'eau de mer
(fa/aru). Le riz et le 'ipo apparaissent principalement quand la
pcchc a été infructueuse ou quand les arbres à pain ne pro¬
duisent plus.
été cuit
de
mets placés dans le ahima'a sont quelque peu desséchés
la cuisson et comme ils n'ont pas été au préalable assaisonnés
Les
par
être relevée par ces sauces
tiennent une si grande place;
des condiments leur saveur doit
avec
où les dérivés de la
noix de
coco
parmi celles-ci figurent le ufiufi (lait de coco pur), le fa'urara
(ufiufi dans lequel on a laissé tomber des pierres chauffées), le
miti lia'ari (lait de coco délayé dans de l'eau salée additionnée
de citron), mitihue dont le goût provient de la chair fermentee
d'un crabe tupa.
Le
de
de poisson ou de légume est trempé dans le bol
liquide et sucé avec bruit avant d'être absorbé.
morceau
sauce
coquillages (ma'oa, turbo, pahua, tripetits oiseaux de mer ua'ao (nom zoologiquc inconnu) entrent également dans l'alimentation quoti¬
Bananes,
pastèques,
daona), oeufs de
tortue,
dienne des habitants
aux
de
Mai'ao
qui n'ont recours que rarement
conserves.
Les
repas
de
fête
(réunions
tamara'a d'adieu)
voit notamment
de l'amidon du pia
râpé et fermenté avec
paroissiales,
nécessitent des préparations plus élaborées;
en
ces
occasions le po'e, pudding à base
(nom botanique inconnu), le laioro, coco
la chair de crustacé, la volaille et le porc.
on
description du régime alimentaire, même aussi sommaire
celle qui vient d'être faite, ne peut laisser dans l'oubli l'ha¬
bitude qu'ont les habitants de Mai'ao de prendre en fin de
journée une infusion de thé ou de café, à l'issue du repas du
soir si celui-ci est tardif, ou le plus fréquemment après la toilette
du soir vers dix-sept ou dix-huit heures.
Une
que
Activités économiques:
statistiques officielles donnent la répartition par secteurs
Les
d'activités suivantes.
sur une population de 183 habitants, 61 travailleurs
recensés, 38 ont été portés dans la catégorie agriculteurséleveurs (62 %), 20 dans celle des pêcheurs (33 %) et 3 autres
dans les activités diverses (5 % ).
En
ont
1956,
été
Société des
Études
Océaniennes
�Cette
réalité
dichotomie
dans
même temps ces
Les Activités
agriculteurs-éleveurs/pêcheurs reflète mal la
île
une
deux
où
tous
genres
hommes
les
valides
exercent
en
d'activité.
Agricoles:
représente 1a principale ressource de l'île; 32000
croissent et la production atteint 220 tonnes de coprah,
à peu près autant que celle d'un petit district de Tahiti. Les
plantations se sont installées sur le pourtour de la colline cen¬
trale, aux alentours de la passe d'Avarei et sur la partie sud-est
et est de l'île. Tous les cocotiers sont bagués. Durant le cours
de l'année, les noix arrivées à maturité (opaa) et tombées sont
ramassées et réunies en tas. puis ouvertes en deux et mises à
sécher entassées en murette ou simplement posées sur le sol la
partie creuse tournée vers l'extérieur. Le coprah est ensuite évidé
à l'aide du Pa'aro (lame recourbée munie d'un manche) puis
transporté aux séchoirs qui se trouvent pour la plupart à Manureva ou
près de la passe d'Avarei. Les habitants transportent le
coprah dans dés paniers faits de palmes de cocotier tressées,
qu'ils suspendent par des cordes de ptirau à chacune des deux
extrémités d'un fléau mis en équilibre sur l'épaule. Une fois sec,
le produit est ensaché et déposé sous les- hangars de stockage,
situés au point d'embarquement près de la passe d'Avarei.
Le cocotier
pieds
y
Le produit des cocotiers qui poussent auprès des biaisons dit
village de M at ira est réservé à la consommation domestique.Le manioc est planté- sur le bas des pentes de la colline.
Selon les statistiques officielles la production atteindrait une
cinquantaine de tonnes en moyenne pour une surface plantée de
trois
hectares. Tout est
localement consommé.
tient sans doute le second rang parmi les
plantes vivrières mais sa production est difficile à évaluer.
Quant- aux bananiers (mata, musa
) ils ne représentent qu'une
culture d'appoint. Les fe'i n'existent pas à Mai'ao. pas plus que
les taro, les ignames (ufi) et les patates fumara). Ces dernières
L'arbre
à
pain
.
sont
régulièrement détruites
par
..
les
porcs.
manguiers croissent vigoureux et nombreux. En saison de
production les enfants des écoles vont en rechercher les fruits
Les
entre
onze
et
treize heures, à
un
moment où
ils
ne
rentrent pas
puisqu'aucun repas n'est prévu à cette heure.
A part quelques papayers il n'y à pas d'autres arbres fruitiers.
Le café est négligeable et la plus grosse partie de la consomma¬
tion est alimentée par des importations de Mo'orea.
déjeuner chez
eux.
Société des
Études
Océaniennes
�—
10
—
Le, développement actuel de la culture des pastèques (inereni),
vulgaris) paraît heureusement en voie de fournir un
nouveau
produit d'exportations à l'île. Les premières plantations
furent effectuées sur l'initiative d'un homme de Maupiti et les
surfaces plantées augmentent d'étendue, d'abord cantonnées au
Nord du village, celles se développent à l'est du chenal du Roto
Rahi. sur des terres autrefois en friches. Les pastèques trouvent
un
débouché facile à Pape'ete et alimentent également un im¬
(citrullus
portant
commerce.
L'ELEVAGE
voit
ni
demeure
secteur
un
d'activités
secondaire.
On
ne
bétail, ni chevaux, qui pourtant rendraient service
pour le transport du coprah. En revanche les porcs sont très
nombreux.
Irrégulièrement nourris ils disputent leur provendc
aux
poulets faméliques et surtout aux multiples chiens; ces der¬
gros
même
niers n'ont
sauvage,
LA
pas
l'excuse de servir à là chasse
au
cochon
inconnu dans cette île.
PECHE;
cette activité bénéficie de conditions naturelles ex¬
favorables car les lagons externes et surtout internes
trêmement
fort
sont
poissonneux. Femmes
mais seuls
les hommes lancent
et
le
hommes pèchent à la ligne;
harpon (pali'a) qu'ils manient
dès leur adolescence
avec une adresse étonnante. On
utilise aussi
éperviers. Certains soirs les lumières des mori-gaz éclai¬
rent le récif sur lequel ont été échoué ou sont à l'ancre les
pirogues des pêcheurs (lutati ciore fa'a'iri i le va'a).
filets et
On
prétend
la
Société
la
recherche
sûrs
que
où
que
les
des
cette
Mai'ao demeure la seule île de l'archipel de
pêcheurs s'aventurent au large en pirogue à
bancs
de
méthode
bonites: mais nous ne sommes pas
de
pêche soit encore pratiquée
aujourd'hui.
La
pêche au parco est sans doute moins sportive mais tout
pittoresque. Elle a pour théâtre un étang de l'Ouest de l'île
qu'un assèchement saisonnier sépare du reste du ROTO 1TL
Le groupe des pêcheurs entre dans l'étang boueux profond d'un
mètre vingt et se dispose en cercle. L'eau est troublée avec
force gestes et cris au fur et à mesure que le cercle se resserre;
les petits poissons 'ouma (Mulloidichtys auriflamma Forsk.) sau¬
aussi
tent
hors de l'eau et
sont
recueillis
avec
adresse dans des
paréos
tendus.
la pêche il convient d'ajouter la collecte .des crustacés et
mollusques (mao'a et. pahua, respectivement turbo et tridaona). Les langoustes oura mili (panullirus penicillatus, 01.) sont
A
des,
Société des
Études
Océaniennes
�—
11
—
retirées des anfractuosités du récif, les
squilles
(pseudosquilappâtés
(Scylla
serrata Forskal) sont captures avec des balances (lata) appâtés
avec du poisson ou mieux avec de l'anguille de mer (puhi). La
loi interdit la pcchc aux crustacés de Novembre à Janvier inclu¬
varo
la cilliata) se prennent à l'aide de plusieurs hameçons
et attachés à l'extrémité d'une branche et les crabes upa'i
sivement.
Les
habitants
de Mai'ao s'assurent occasionnellement des sup¬
pléments appréciables à leur régime alimentaire en capturant les
tortues qui pondent sur les plages et en ramassant les oeufs de
ces
chéloniens.
Enfin, divers oiseaux sont estimés lorsqu'ils peuvent être déni¬
quand ils sont jeunes.
chés
Activités de
Les
nature
«
artisanale
»
habitants
fabriquent eux-mêmes leurs propres maisons
sous
la direction d'un « charpentier » (tamutu) local, TEHAN1
Tane qui se fait rétribuer ses services en espèces. Les parents et
amis qui ont coopéré à l'édification de la demeure sont remer¬
ciés par un festin.
Trois
ou
quatre hommes sont spécialisés dans la fabrication
pirogues, des 'ana pour râper le coco et des ustensiles
('umete) en bois d' 'ati (Calophyllum inophyllum).
des
Un
petit nombre de femmes
appris d'une immigrante de
en fibres en pandanus. Elles approvisionnent la consommation locale et confec¬
tionnent parfois des nattes dans la même matière. En outre
depuis une époque récente le développement de la construction
des «bungalows»
à Tahiti entraîne une forte demande en
feuilles de pandanus (rauoro) pour couvrir les toits. Ces feuilles
doivent être enfilées sur de petites lattes à l'aide d'une aiguille
en
os.
Elles sont ensuite groupées en paquets qui sont vendus
au
transporteur 150 frs CFP l'unité. Un habitant peut confec¬
tionner trois paquets par jour.
a
Rurutu, la technique du tissage des chapeaux
Organisation sociale des activités économiques
J'ai déjà fait allusion à certaines formes de pêche collective
et à
la construction en groupes des habitations. Il existe une
autre association de travail, la « coopérative», qui exploite une
partie de la cocoteraie de l'île. Elle fut mise sur pied il y a
plusieurs dizaines d'années pour remédier à l'imprévoyance de
certains habitants qui s'étaient endettés auprès de TROWER, un
Anglais qui résidait alors dans l'île. L'insolvabilité des débiteurs
Société des
Études
Océaniennes
�12
—
—
TROWER de faire saisir leurs terres quand
gouvernementales s'crpurcnt et rachetèrent les créan¬
ces.
Les biens hypothéqués purent être mis à nouveau à la
disposition des intéressés, mais à titre collectif. Les parcelles de
la coopérative ont été peu à peu rétrocédées en majeure partie,
allait
permettre à
les autorites
mais
institution
cette
taines
continue
de
fonctionner
les habitants à unir leurs efforts
accoutumer
besognes d'intérêt général, telles
coprah de Mangareva.
que
et
contribue
à
effectuer cer¬
la construction des
pour
séchoirs à
Depuis les spéculations fâcheuses de TROWER aucun étranger
peut résider de façon prolongée dans l'île sans autorisation
administrative expresse. Les habitants sont tous polynésiens et
si trois d'entre eux ont du "sang chinois", aucun commerçant
asiatique n'exerce à demeure son négoce.
Une autre pratique collective, le raliui, sç présentait comme
une
interdiction généralisée sur certaines activités économiques
pendant une partie de l'année. Le rahui fut aboli en 1956 par le
ne
chef
actuel
ARA'J
Temauri.
Cette
interdiction
était
sans
doute
d'origine relativement récente
dans
atolls
ces
les
comme aux Tuamotu. On sait que
cocotcraics sont divisées en secteurs dont
l'exploitation est tantôt interdite, tantôt autorisée afin de pré¬
venir les vols de coprah.
LES CIRCUITS COMMERCIAUX
Le
commerce
intérieur:
Il existe cinq petits magasins qui ne sont en réalité que dés
dépôts de marchandises installés dans des maisons d'habitation.
Le sucre (20 frs CFP le kg), le riz (24 frs), le tissu parco, le
savon, le pétrole, la farine,
le sel, les boîtes de conserve (sar¬
dines, sauce tomate, boeuf, lait condensé) figurent parmi les
principales denrées vendues.
Ce
petit
monter
—
commerce
deux aléas:
ceux
d'acheter
de détail n'est guère prospère et doit
sur¬
engendrés
par l'habitude que les consommateurs ont
crédit; dans les îles hautes voisines le commerçant
à
mesure de récupérer les avances
lorsqu'il achète à ce dernier les produits de
sa récolte (vanillé). Cette possibilité n'eâf pas offerte aux
détail¬
lants de Mai'ao qui n'interviennent pas dans la commercialisation
des produits exportés;
•
'
asiatique des
campagnes est en
faites
client
à
son
l'irrégularité des approvisionnements: les commerçants ne
disposent pas d'un stock de marchandises suffisant pour alimcn—
Société des
Études
Océaniennes
�—
13
la demande. Quand le bateau tarde à venir renouveler les
approvisionnements, l'île entière se trouve alors brusquement
démunie de certaines denrées telles que le sel ou le lait
condensé,
devenu nécessaire depuis que
beaucoup de familles ont pris
l'habitude de l'utiliser pour l'alimentation des bébés.
ter
Fort
heureusement,
hygiéniques. Les
se
convertir
riaux
Le
en
n'y
a pas de licence de boissons dites
monétaires excédentaires peuvent ainsi
investissements profitables, notamment en maté¬
de construction.
commerce
Il
il
revenus
est
avec
assuré
l'extérieur, les liaisons maritimes:
de petits cotres qui effectuent le trajet avec
plus ou moins de régularité. La valorisation de la production
dépend de la régularité des communications; les transporteurs
hésitent à relier cette île difficile d'accès s'ils ne sont
pas sûrs
de traiter un volume d'affaires suffisant
pour faire leur car¬
gaison. Deux sortes de transactions sont pratiquées par ces
transporteurs: l'achat direct au producteur et l'affrètement.
par
a/
l'achat sur place au producteur, est préféré
par John
TEARIKI de Mo'orca. propriétaire du « Tamarii Eimco ». côtre
qui assure aussi le trafic entre la côte est de Mo'orca et Pape'ete.
M. TEARIKI fait acheter par un agent
local (PAEPAE tane)
les produits de l'île à exporter:
coprah,
bustible
l'aller
et
matériaux
Mo'orea
de
font
Le côtre peut
des passagers
b/
porcs,
pandanus,
accessoirement, poissons, crustacés et
«Tamarii Eimeo » transporte les denrées
construction et les envois que les habitants de
à leurs proches parents de Mai'ao
(pain et café).
charger jusqu'à douze tonnes de marchandises
qui prennent place là où ils peuvent.
.
l'affrètement
merciale
à
com¬
pastèques. A
d'épicerie, des
terre
ne
réclame pas la même infrastructure
mais
et
.
com¬
représente davantage d'incertitudes. 11 est
effectué par des « boats » de pêche pouvant
prendre une car¬
gaison de 3 à 5 tonnes. Lors de mon séjour en Novembre 1960,
le « boat » « Perkins » venait assez
régulièrement chercher le
coprah et le poisson. A cette époque le coprah payé 9400 frs
CFP la tonne à Mai'ao par l'agent de « Tamarii Eimeo » était
vendu 12.500 frs rendu Pape'ete. « Perkins » ne
prélevant que
800 frs par tonne, les affréteurs (Taiate tane et la
coopérative)
percevaient donc 2300 frs de plus par tonne. Toutefois il leur
fallait aller vendre eux-mêmes leur cargaison «
en ville » et l'in¬
tervalle entre les liaisons contraignait les vendeurs à
séjourner à
Pape'ete où le bénéfice était rapidement dépensé. En outre le
patron du « boat » dont l'entreprise est notoirement marginale
Société des
Études
Océaniennes
�—
14
—
ne
sut tenir ses engagements et délaissa Mai'ao dès qu'il put
escompter un plus grand profit en allant aux Tuamotu. Dans
le passé les profits retirés par ces « boats » de pêche ont été
souvent irréguliers et limités. L'état des moteurs étant fréquem¬
ment des plus précaires, ces bateaux sont en plusieurs occasions
partis à la dérive pendant plusieurs jours. Soumis au bon vouloir
des transporteurs et de leurs bateaux peu sûrs les habitants de
Mai'ao acceptaient avec résignation de rester isolés pendant des
périodes atteignant jusqu'à six mois. 11 y a cinq années, alors
que la disette sévissait dans l'île isolée depuis plusieurs mois,
six hommes hardis partirent pour Mo'orea en pirogue qu'ils
atteignirent après avoir pagayé pendant seize heures. L'installa¬
tion récente d'un poste émetteur ne laisse désormais plus l'occa¬
sion de renouveler une pareille aventure.
Indications
l'organisation sociale,
religieuse et politique
Le
cycle
sur
séjour a été trop bref pour observer les diverses phases du
vital et les observations dans ce domaine seront très
sommaires.
signale TESSIER(6) la circoncision (il est plus
superincision) est très généralement pratiquée
les adolescents. Plus tard ceux-ci ne connaissent pas pour
Comme
exact
sur
la
le
dire la
de
plupart
autres îles.
la même liberté sexuelle que les jeunes gens des
En effet
tous
les insulaires de Mai'ao
se
considèrent
parents (feti'i) et l'on connaît la répulsion du Tahitien à
avoir des rapports sexuels avec un partenaire qui lui est appa¬
renté, même d'une façon très éloignée (l'opprobre envers cette
action s'exprime notamment par l'expression 'ai ta'ata, manger
son semblable, action qui n'a son égal en infamie que le canniba¬
comme
lisme de
turnes
jadis). Aussi à Mai'ao on ne voit pas de rôdeurs noc¬
route pour un rendez-vous discret ou disposés à s'in¬
subrepticement dans la maison de la personne convoitée
en
troduire
(motoro).
Cette
impossibilité de s'allier à un autre insulaire conduit à
dans les îles voisines, principale¬
rechercher un partenaire
ment à Tahiti, à Mo'orea et
aller
Mai'ao
dans
les
maritales
aux
Iles
sous
le Vent.
Il semble
proportion des mariages soit plus forte que
campagnes des îles voisines, et que les associations
y soient plus stables, mais ceci demande à être vérifié.
qu'à
L'état-civil
Code civil,
a
la
qui n'a pas toujours été tenu selon les règles du
pour le moins le mérite de refléter une intéressante
Société des
Études
Océaniennes
�—
réalité
ethnographique
en ce
liance
ou
de filiation.
Ainsi
son
mari
Ces
lane,
se
met
derniers
en
sont
15
qui
une
—
concerne
certains relations d'al¬
femme séparée de fait d'avec
dont clic a des enfants.
registres sous le nom du
ménage
avec un lane
inscrits
dans
les
bien que le mari n'ait pas exercé le
désaveu de paternité.
deuxième génération le pre¬
puisse se substituer au patronyme. Si le processus se
poursuit il n'y a plus de trace d'aucun des deux noms à la
troisième génération, ce qui rend délicate la recherche de la
filiation nécessaire pour l'établissement des droits de propriété.
A Mai'ao la terre est là aussi indivise mais la situation a été
quelque peu éclaircie par la mise en commun des biens fonciers
de la coopérative et leur rétrocession.
part, il apparaît qu'à la
D'autre
mier
nom
Religion
L'île
naire
protestante en totalité; le pasteur (Orometua) origi¬
Tahiti est secondé par deux diacres (lialono) choisis
est
de
parmi les habitants, l'assistance aux réunions cultuelles est très
forte. On lit la bible en Tahiticn le soir dans plusieurs familles
et on en recopie les passages qui doivent être commentes aux
réunions du dimanche soir.
Acculturation
depuis des années vit dans une léthargie dont l'isole¬
géographique est largement responsable. Cet isolement a
fortifié une certaine cohésion sociale favorisée par l'unicité de
religion. Les querelles sont peu fréquentes et l'alcoolisme à peu
près absent. Le français n'est pas parlé à Mai'ao et cette langue
n'est connue que des habitants qui l'ont appris dans d'autres
îles. Un nouvel instituteur à la hauteur de ses responsabilités
s'applique à modifier cette situation.
Mai'ao
ment
n'a que des sentiers et sur le parcours entre le village
point de débarquement le pont qui enjambe le chenal du
Roto iti subit les dégâts des crues sans qu'on y porte toujours
rapidement remède, faute de bois approprié. Un projet de route
carrossable est à l'étude par le Service des Travaux publics et
depuis le début de Novembre 1960 un vélomoteur a fait son
apparition.
L'île
et
le
Mai'ao
qui
a
bénéficié récemment de la construction d'une
moderne, d'une citerne et d'un émetteur radio, semble
entrer dans la voie du progrès économique et des contacts avec
l'extérieur. Localement on souhaite vivement l'élargissement de
école
Société des
Études
Océaniennes
�16
—
—
création d'un wharf. Le coût de l'opéra¬
d'un million C.F.P. et elle est pro¬
posée dans le prochain projet de budget.
la passe d'Avarei et la
tion s'élèverait à près
Cette ouverture sur l'extérieur est accentuée par l'essor de
l'exportation des pastèques, du poisson et du pandanus; les habi¬
tants se rendent plus fréquemment à Pape'ete qu'autrefois, même
pour y exercer temporairement une occupation rémunérée, et même
s'ils ne font que séjourner dans cette ville, ils ne manquent pas
d'y acquérir des besoins nouveaux.
BIBLIOGRAPHIE
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Ile Tupuae
F.tudes Océaniennes
n°
...
Manu
ou
115. TX n°
Maiao, iti,
1,
mars
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1956.
CARTES: Plan d'assemblage du cadastre au 1/10000.
Carte de la Mission hydrographique (1956).
Société des
Études
Océaniennes
�17
—
—
M A!'AO
Traits Généraux
Lu
située
et
petite île de Mai'ao ou Tubuai Manu (Tapuaemanu) est
approximativement à 80 kilomètres à l'ouest de Papeete,
l'Ouest-Sud-Ouest de Moorea, à
dehors de l'axe principal de l'arc des
ne sait
rien des profondeurs de l'océan
à moins de 65 kilomètres à
une
distance
courte
îles de la
Société.
en
On
qui les sépare.
Etant
l'île,
en
donné
les nombreux et
intéressants problèmes que pose
particulier ceux concernant ses récifs de corail et ses
lagons, il est regrettable que les seules études géologiques dont
elle a été l'objet, soient le résultat des brefs séjours qu'y firent
Chubb en 1925 (6) et l'auteur lui-même en 1929.
NOYAU
VOLCANIQUE
volcanique centrale de Mai'ao s'étend approxima¬
deux kilomètres en longueur, dans une direction
parallèle à l'axe des îles de la Société. Comme elle est plus
haute à ses extrémités (148 mètres à l'ouest et 160 mètres à
l'est) et s'incline plus ou moins uniformément de chaque côté
de la crête: elle ressemble, en quelque sorte, à une selle.
De
petites falaises marquent la base de cette chaîne, mais on ne
peut affirmer qu'elles soient continues. Le long de la côte sud,
où elles n'excèdent pas 30 pieds de hauteur, les falaises sont
plutôt l'effet de l'érosion marine que de glissements de terrain.
Apparemment, la bordure du noyau volcanique est sans échancrure.
Dans la plus grande partie de la chaîne, la brousse et la
latérite » masquent la roche. Celle-ci affleure néanmoins en de
nombreux points de la crête et de la base. La décomposition des
laves est particulièrement remarquable le long des crêtes, à l'ex¬
trémité Orientale dont le sommet de 200 pieds est constitué par
des argiles claires et de couleurs variées, des baxides et des
latérites, traversées en certains endroits par des veines de Kaolin
La chaîne
tivement
sur
«
Société des
Études
Océaniennes
�—
IS
—
doniinanlcs rouge-brique, marron et
jaunes ou grises, descendent jusqu'au
basalte sombre, inaltéré par des types intermédiaires décolorés.
Elles sont probablement semblables par leurs origines à ces
argiles de couleurs variées que signale CHUBB (5) sur les plus
hautes parties de l'île de Rurutu. et témoignent d'une période
prolongée de décomposition subaérienne. Aux endroits où elles
sont plus récentes, les laves le long des crêtes de la chaîne sont
en général
« aphanitiques ». noires, vacuolaircs. bien qu'à l'extré¬
mité Ouest elles soient notablement porphyriques. présentant des
phénocristaux d'argile et d'olivinc ayant jusqu'à 2 mm de long,
et des lamelles de feldspath de dimensions légèrement inférieures
(l'ig. 19 — points 7 et 8). Aussi loin qu'il a été possible de le
constater, les laves du flanc nord de la chaîne s'étendent plus
ou
moins horizontalement, mais au sud elles semblent plonger
en
suivant une pente à angle réduit, ce qui peut amener à
inférer que la chaîne est ce qui subsiste de la partie Sud du cône
originel.
blanc
(?).
(ci
argiles à
violet, mais aussi bleuâtres,
études
Des
beaucoup
plus
approfondies seront nécessaires,
l'on puisse déterminer, même
position de l'orifice.
avant
que
approximativement, la
sentier
noires
et grises, sont coupées par quelques failles de 3 à 5 pieds de
large (fig. 19 — points I et 2) et. près du village, il y a des
Le long de
le village,
vers
la base méridionale de la chaîne, bordant le
les basaltes porphyriques à olivinc et augitc
olivines. On n'a observé ni trachytes,
phonolithes. mais il reste cependant à prouver que l'île soit
entièrement dépourvue de laves contenant de la néphéline,
comme le suppose Lacroix.
océanides claires, riches en
ni
PETROGRAPHIE
Parmi
344-345)
contenant
spécimens recueillis par CHUBB, SMITH (6, pp.
noté un basalte à olivine et augite, trois basaltoïdcs
de l'olivine, des téphrites à néphéline dont l'un à
les
a
phonolithique. Par suite de là perte des notes prises
des roches est inconnue. Une nouvelle
étude
corroborée par des analyses chimiques,
conduisit Lacroix (42. pp. -77-78) à l.es classer dans «'série
sans néphéline»,
ll-.nomma,-les téphrites, à, néphéline à tendance
phonolithique: « andésine-andésite# . et classa Jes, autres comme
•« andôsine
andésites » appyriques, avec affinités basaltiques,' et
comme basalte,,porp.hyi;ique.,1
:i..
,f
."Tw,.v
tendance
sur
le
terrain, l'origine
de ces roches,
.
Société des
Études
Océaniennes
f'[**
�—
Pour autant
que
19
—
les observations à leur stade actuel permet¬
juger, les roches dominantes sont des basaltes à olivinc
et augite, avec une nette prédominance de l'olivine sur l'augite.
Elles sont noires et gris clair, laves vacuolaires parsemées de
cristaux ci'olivinc et d'augite d'une longueur pouvant atteindre
5 mm, englobés dans une pâte aphanitique.
tent d'en
spécimens (fig. 19, localisation 4) contient des phénolabradorite, montrant des zonations oscillatoires
allant de la labradorite moyenne à la labradorite de base, dont
le coeur est. en général, empli de granules de titano-augite et de
titano-magnétite. Ces cristaux de feldspath, ajoutés aux microUn des
cristaux
île
lithcs de labradorite dans la
gangue, et
dont
peu
excèdent 0,25
long, constituent environ la moitié de la masse totale.
Des cristaux
Euhcdraux et Subhedraux d'olivine. largement
altérés en iddingsite d'un brun roussâtre et or, se rencontrent
de
mm
dans
deux
générations,
y
constituant 20 %
de l'ensemble, le
comprenant, en parts égales, des grains de titanaugite, aussi
deux générations, et de titano-magnétite. entièrement cristal¬
reste
en
lisés.
basalte (fig. 19 — lieu h) à affinités andésithiques,
près rie l'extrémité orientale de la chaîne. 11 est
composé de minuscules lamelles d'andésine et de labradorite,
avec de nombreuses intercalations de titano-magnétite et un peu
de titanaugite, éparpillées dans la masse, et qui sont de rares
microphéno-cristaux d'angite brune et d'olivine altérée.
Un
autre
visible
est
basalte (fig. 19 — localisation 9) se distingue
puissante structure trachytoïde qui, seule avec la faible
dimension de ses cristaux d'olivine et d'augite, le différencie des
spécimens de la localisation 4, (fig. 19). Aucun de ces trois
spécimens ne semble contenir du verre ou de la néphélinc.
Un
par
troisième
sa
des failles de la partie Sud de l'île (fig. 19,
semble être une analcite basanite. Ce spécimen
comme une roche terne, d'un gris bleuâtre, riche
Finalement,
localisation
une
3)
présente
phénocristaux de feldspath qui atteignent 2 mm de longueur.
La texture en est subtrachytoïde,
constituée de filaments de
labradorite, de titanaugite et de beaucoup d'olivine, presqu'entièrement remplacée par l'iddingsite, la titano-magnétite, et, en
se
en
abondance,
interstices
d'analcite troublée, se trouvant
les minéraux sus-nommés,
entre
à
et
la
en
fois dans les
vésicules irré¬
guliers. La question de la prédominance de l'analcite sur la
néphéline demeure toutefois douteuse. (Pour les analyses, voir la
Table 4).
Société des
Études
Océaniennes
�—
TABLE 4:
20
—
Analyses des Laves de Mai'ao
/
53.18
Si()2
etc.
etc.
100.00
2
J
41.22
46.90
etc.
etc.
99.63
100.07
Si02 à l'état libre
An
1.
«Andésite
Andésitique
»
l'andésite basaltique aphyrique (?)
porphyrique.
Analyses par M. RAOULT, à Lacroix 42. p. 78)
2. Andésite transitoire
3.
entre
Basalte
GREVES
CORALLIENNES ET LAGON INTERIEUR
Le noyau volcanique de Mai'ao est
débris d'origine corallienne, traversée
entouré d'une ceinture de
de chenaux et de lagons
de formes irrégulières. Cette ceinture de corail se termine, vers
la mer, par un petit palier discontinu, généralement de 0m,70 à
I mètre de hauteur, au-delà duquel le rivage tombe dans les
hauts-fonds d'un lagon extérieur, lequel est lui-même entouré par
un
récif-barrière, presque sans solution de continuité. Dans la
partie Sud de l'île, ce lagon extérieur est si peu profond qu'il
peut être traversé à gué. Du côté opposé, si l'on en croit
CHUBB, il n'a seulement que six pieds de profondeur, à marée
haute.
On
la
ne
connaît pas d'une façon certaine les caractéristiques
corallienne et des lagons intérieurs. Ils posent
ceinture
de
des
problèmes qui méritent une étude plus détaillée. Une grande
partie de la ceinture paraît être constituée de sables calcaires et
de débris coralliens; sa hauteur maxima au-dessus du niveau
de la mer est d'environ 2 mètres, atteinte près du centre, et va
en diminuant à la fois vers la mer et vers la terre. En direction
du noyau volcanique, la ceinture corallienne passe graduellement
aux
lagons intérieurs, qui sont reliés par de multiples chenaux
étroits avec le lagon extérieur et avec l'océan. Nulle part ces
lagons intérieurs n'ont une profondeur de plus de 4 mètres, et.
en beaucoup d'endroits, ccllc-ci
n'est que de Om.75 à un métré,
Ca et la. des îlots de sable calcaire se dressent au-dessus de l'eau
et c'est à travers ces îlots que passent les sentiers utilisés par
les indigènes. Le fond de ces lagons et chenaux, comme le sol
des îlots, est couvert d'un sable calcaire d'un blanc éblouissant
Société des
Études
Océaniennes
�—
21
—
qui, à l'étude, s'est révélé exempt de détritus volcaniques. A
■marée haute, les lagons sont remplis par l'océan et, au reflux, de
grandes couches de vases fines doivent être emportées. Une
caractéristique surprenante de ces sables blancs est le nombre
considérable de minuscules coquilles qu'il renferme. Agassiz (l,
pp. 63-67) a constaté une semblable abondance de coquillages
nains dans les vases de l'atoll Niau. aux Tuamotus, où le lagon
est entièrement isolé de l'océan, à l'exception de l'infiltration à
travers la ceinture corallienne. A Mai'ao, ainsi qu'à Niau, il
semble qu'il n'y ait point de coraux vivants dans le lagon
intérieur.
Deux échantillons de sables calcaires ont été
lagon intérieur de Mai'ao
prélevés dans le
Mr. S. Russell, l'un d'entre eux,
(Tables 5, 6, N" 12) provenant de la surface, et l'autre ( Tables
5, 6, N° 13) pris à une profondeur de 4 pieds.
TABLE 5:
par
Analyses des Sables Calcaires de Mai'ao
ANALYSE
par
QUANTITATIVE
F.M. Thorp
Echantillon NJ
12
Pourcentage dit poids
Poids par clément
Dimensions
total
etc.
etc.
etc.
Echantillon N"
13
etc.
etc.
etc.
ANALYSE
QUALITATIVE
P2 05 et SO 3
par
indéterminés
Richard H. Fleming
Echantillon N° 12
Echantillon N" 12
Echantillon S" 13
Pourcentage
Pourcentage
etc.
etc.
etc.
Grâce
ces
Institution
est
Wayland Vaughan. un examen détaillé de
être fait par Mr. E.M. Thorp à la "Scripps
Oceanography". Le rapport de Mr. Thorp vous
Dr. T.
au
spécimens
of
a pu
donné ci-dessous:
Société des
Études
Océaniennes
�prélevés à Mai'ao ont été analysés quan¬
qualitativement, en vue de classification. L'analyse
quantitative montre que plus de 50 % de particules ont entre
0,05 et 2 mm de diamètre, donc ces deux sédiments peuvent
être classés comme sables. Puisque le carbonate de calcium y
est en excès de 50 %
dans les deux cas, les sédiments sont
classés comme sédiments calcaires. Le fait marquant est la pré¬
sence de carbonate de calcium, qui se présente ici dans le même
état et sous les mêmes conditions que dans les Antilles et en
Floride. Les fines particules contiennent quelques déchets orga¬
niques, particulièrement d'algues marines. Des aiguilles d'Aragonitc et des corps ellipsoïdaux, correspondant en dimension à
ceux de la région des Iles Bahamas, s'y trouvent également. Ici,
aussi, les fragments coralliens sont moins abondants que les
restes d'algues calcaires.
Les deux échantillons
titativement et
a été prélevé dans le lagon intérieur qui
plat entourant Mai'ao. Sa couleur est gris
sec (correspondant
à 25'g de la table de Goldman et
Mcrwin), et presque blanc pur lorsqu'il est en suspension dans
l'eau. Des algues calcaires et des mollusques prédominent, quoi¬
que les
fragments de corail et les corps ellipsoïdaux soient
plutôt communs. Les corps ellipsoïdaux montrent peu de traces
d'érosion. Les mollusques sont largement représentés par des
gastéropodes. Les plus grands spécimens ont été prélevés sur
l'échantillon en question et soumis à l'examen du Dr. Fred
Baker qui les a identifiés comme suit: « Cerithium gemma SAY,
Polinice mamilla L. YOUNG », et pélécipodcs, d'un genre indé¬
terminé. spécimen médiocre. Des aiguilles d'Aragonitc sont com¬
munes
dans les vases et parties argileuses. Une intéressante
caractéristique est la présence de fragments carbonisés.
L'échantillon N"
s'étend
clair, à
sur
le
12
récif
N" 13 a été extrait d'une couche inférieure à
représenté par l'échantillon N° 12, à une profon¬
deur de 4 pieds. Bien que classifié similairement, il est quelque
peu durci, et différent du sédiment supérieur. Lorsqu'il est sec,
sa couleur est d'un
gris blanchâtre (b-Neutre), l'apparence plus
foncée étant due à des mouchetures d'oxyde de manganèse qui
recouvrent beaucoup des grains les plus petits. En suspension
dans l'eau, sa couleur s'éclaircit. Ces grains mouchetés d'oxyde
de manganèse ne se trouvent pas dans l'échantillon N° 12. Les
algues calcaires prédominent, mais il y a également une forte
teneur en corail, environ trois fois supérieure à celle du sable
au-dessus. Les mollusques en l'ont aussi partie. Les aiguilles
d'Aragonitc y sont rares.
L'échantillon
celle du sable
Société des
Études
Océaniennes
�23
—
—
Les
verres et
cendres volcaniques, qui se trouvent dans les
échantillons, ne proviennent pas de la chaîne basaltique
qui s'étend au centre du récif. Ceci toutefois à l'exception de
quelques grains, rencontrés occasionnellement, de place en place.
deux
étroites
Les
ceux
des
ressemblances
Antilles
et
de
que
la
sédiments présentent
ces
Floride,
conduisent
à
avec
penser
que
leur
origine est la même, et que les mêmes agents physicochimiques sont encore en action de nos jours en ces deux lieux.
TABLE 6.
Analyses
Microscope des Sables
au
Calcaires de Mai'ao
A
AC
=
=
assez
abondant, TC
commun, R
très
=
C
très
commun,
TR
rare,
—
—
=
commun,
rare,
Tr
=
traces
Composants
Echantillon N" 12
Pourcentage
Echantillon N" 12
Pourcentage
etc.
etc.
etc.
Total.
L'origine et l'Histoire des lagons intérieurs ne peuvent être
que par une étude approfondie. Ces lagons pour¬
raient bien n'être qu'une sur-élévation de la partie plate du
récif-barrière, comparable au « makatea » de Mangaia. Ils pour¬
raient également n'être que le résultat d'une dissolution et de
déterminées
l'érosion.
NOTE DE
H.
R.
«Tahiti
PAPY
les
visita l'île
Iles
LA
en
Voisines»
REDACTION
1949.
Dans
son
intéressant livre:
1954) il indique, à la
page 45: « Mai'ao est donc un très ancien volcan, n'appartenant
pas, structuralement et pétrographyquement, à l'arc des Iles de
la Société. Il se rapprocherait davantage des Iles Gambier et
indiquerait peut-être une direction tectonique oblique à cet arc,
comme cela a été signalé au début pour les Iles Manihi et Raroia
et
des Tuamotu
(Toulouse
».
Société des
Études
Océaniennes
�—
24
—
LES DIFFERENTS NOMS DE MAI'AO
Ben
Une
FINNEY
étude îles ouvrages sur les Iles de la Société,
en ce qui
particulièrement celle maintenant connue sous le nom
de Mai'ao, aboutit à une déconcertante profusion de noms, tous
applicables à ce petit morceau de terre.
concerne
L'île en question a été connue au moins sous deux noms
Européens: « Sir Charles Saunders » et « La Pclada » aussi bien
qu'au moins sous quatre noms Polynésiens: Mai'ao, Mai'ao iti,
Tupuacmanu (et des variantes) et Tcanuanuatcrai.
Cette île
été
probablement aperçue pour la première fois par
Européens le 28 Juillet 1767, quand Wallis la nomma, en
mémoire de quelque notable Anglais: « Sir Charles Saunders »
(Hawkcsworth 1773
Vol. I, 271). Bien que Wallis ne l'eût
vue
que brièvement, une esquisse, qui figure dans le volume
fut
d'Hawkesworth,
apparemment
exécutée d'après nature
a
des
—
(Hawkesworth 1773
Vol.
I. en face de la Page 490).
Toutefois, comme il l'a été fait remarquer par Bengt Danielsson,
—
esquisse, qui est reproduite avec trois autres sur la même
planche, a été, probablement à tort, reproduite sous le nom de:
Ile de l'Amiral Keppels ».
cette
«
Le
9
Janvier
1775,
le
navigateur Espagnol Don Thomas
l'appclla « La Pclada » ou « La
Pelée». Ce nom, en
Corncy (1914. Vol. II. 166-167)
pouvant avoir été motivé par les cocotiers dénués de palmes,
l'île étant supposée avoir été dévastée par un cyclone environ
à la même époque. Il est également possible que l'île, à laquelle
un
autre navigateur Espagnol de ce temps, Andia y Varela,
donna le nom d'isla de Pajaros, se basant sur celui de Emanu
que lui indiqua un Tahitien, n'ait été. en réalité, qu'un de ses
sommets, vu de quelque distance. (Corncy
1914 — Vol. II.
Gayango,
aperçut
Mai'ao
et
déduit
166-167).
Société des
Études
Océaniennes
�—
D'autres,
25
—
Européens, bien que
la désignent aussi
sous le nom de Tupuaemanu
(Corney 1914—Vol. II, 190-191)—
(Ellis 1831 •— Vol. I, 360) ou par des noms approchants, tels
que: Tabooymanu (Cook 1784 — Vol. I, 175) Tabbu-a-manoo,
ou Tapou
Massou (Forster 1778, 515). Ce nom: Tupuaemanu,
ou
ses
équivalents, semblerait avoir été le nom Polynésien
prédominant à l'époque, ou du moins le nom usuel sous lequel
les Tahitiens désignaient l'île lorsqu'ils en parlaient aux Euro¬
péens.
l'identifiant
parmi
comme
les
premiers
visiteurs
l'Ile Sir Charles Saunders,
Aujourd'hui, les différents noms Polynésiens: Mai'ao, Mai'ao
Tupuaemanu (et ses variantes) — et Teanuanuaiterai (voir
Tessier 1956. 517) — c'est Mai'ao qui est le plus fréquemment
employé. Ees habitants Polynésiens de Mai'ao et de Tahiti sont
unanimes pour la désigner ainsi. Cependant, dans quelques
publications officielles, y compris des cartes, le nom de Tupuae¬
manu
(ou variantes) est aussi employé. Quelques personnes
intéressées à ce lieu m'ont fait remarquer que Tupuaemanu ne
serait que le nom d'un endroit particulier de l'île, alors que le
vocable Mai'ao s'appliquerait à l'île entière.
iti,
D'autres m'ont affirmé que l'île avait eu des noms successifs,
Tupuaemanu étant le plus ancien. Il est peut-être arrivé ce qui
s'est apparemment produit pour les Iles Sous-le-Vent et pour
Moorea: un récent changement de noms. Ainsi, le changement
de Tupuaemanu en Mai'ao, peut être comparé à celui d'Eimeo
(Aimcho) en Moorea. Ceci n'est, toutefois, qu'une parmi de
nombreuses
En
ce
Mai'ao,
hypothèses.
qui
les
concerne
le
habitants -de
sens
l'île
des deux
m'ont
principaux noms de
les renseignements
fourni
suivants:
Mai'ao: patte, ou griffe (d'oiseau)
Tupuaemanu: plante d'une patte d'oiseau.
c) Tupuaemanu (variante de b): empreinte d'une patte d'oiseau
d) Tapuaimunu (variante de b): sommet de la tête d'un
a)
b)
oiseau
Toutes
ces
interprétations concordent
avec
celles données par
le dictionnaire de Jaussen:
a) Mai'ao:
jambe, pied, patte (Jaussen 1949: 147)
b) Tupuae: plante des pieds (Jaussen 1949: 208)
c) Tapeae: pas, vestige du pied (Jaussen 1949: 190)
d) Tupuai: sommet de la tête, de la montagne (Jaussen
208)
e) Manu: oiseau, insecte (Jaussen 1949: 188)
ociété des
Études Oeéa
1949:
�—
26
—
SOUMISSION DE L'ILE
«
MAI'AO ITI
Par P. MARCANTONI
La pacification de Raiatea-Tahaa étant
regagnai Huahine.
»
(1)
un
fait accompli, je
Desaille envoya, comme suite aux événements
relatés, des ordres au Vice-Président, Monsieur Dauphin
pour qu'il prit les mesures nécessaires en vue de la soumission
de l'île Mai'ao Iti, qui arborait encore le pavillon de Huahine
dont elle dépendait. Je reçus l'ordre de m'y arrêter en me ren¬
dant à Tahiti. Cette île, nommée Tupuai Manu, sur les cartes,
Le
Résident
ci-dessus
se trouve à 40 milles dans le Sud Ouest de Tahiti et à
milles de Huahine.
cinquante
En
1885, le roi de Mai'ao Iti mourut; son fils qui habitait
fut nommé à sa place et sacré roi par la reine
Tehapapa I, car elle avait un droit de suzeraineté sur Mai'ao
Iti, dépendance de Huahine. Le nouveau Roi s'appelait Maupapu,
il était marié aver la soeur de ma femme; du coup je devenais
le beau-frère du Roi de ce grand royaume de Mai'ao Iti, véri¬
table grain de sable sur l'immensité de l'Océan Pacifique,
royaume de cinq milles de circonférence environ et renfermant
cent vingt
à cent cinquante habitants: telle était Mai'ao Iti,
appelée encore Tupuai Manu ou Manuaiterai (l'arc en ciel en
tahitien). En 1897, Maupapu mourut, laissant pour lui succéder
son
fils Nuuperefatu qui règne sous le nom de Tuteai. La
reine, femme du roi défunt, fut nommée régente.
alors
Huahine
Suivant
les
ordres
que j'avais eus, je m'arrêtai à Mai'ao Iti
mal à remplir la mission qui m'avait été
confiée. Le roi Nuuperefatu, le pasteur indigène de l'île, les
quatre chefs et huit hommes s'embarquèrent à bord de ma
goélette. Je pris à la remorque la baleinière qui devait les rame¬
ner de Papeete chez eux.
où
je n'eus
aucun
Société des
Études
Océaniennes
�—
21
—
Poussés par un vent favorable, nous
Tahiti. J'avais embargué deux boeufs:
arrivâmes le lendemain à
Monsieur LEVY vint les
voir; on causa et tout en parlant, je lui montrai le roi de Mai'ao
et lui dis qu'il venait à Papeete pour faire sa soumission au
Gouvernement Français. Lévy partit; je continuai à faire mes
affaires, me réservant d'aller ensuite rendre compte au Gouver¬
neur de la mission que je venais de
remplir.
Ma conversation
avec
Lévy avait probablement dû s'ébruiter,
pendant que je travaillais sur mon bateau, s'amène le
brigadier de gendarmerie Bersot accompagné de quatre autres
gendarmes. 11 me questionne et, au nom de la Loi, me donne
l'ordre de me rendre chez le Gouverneur, immédiatement avec
les gens de Mai'ao; ceux là en étaient tout ahuris.
car
Nous
nommé
arrivons
Gabrié,
darmerie
au
nous
Monsieur
Gouvernement, le nouveau Gouverneur
reçut en présence du lieutenant de Gen¬
Ricklenck
du
et
Prince
HINOI.
Sur
sa
demande, je fournis au Gouverneur tous les renseignements que
j'avais sur le voyage du roi de Mai'ao et de ses compagnons à
Tahiti. Je lui dis que les habitants de ce petit royaume ignorant
de ce qui s'était passé aux Iles sous le Vent, d'autant qu'ils
n'avaient jamais vu de navire de guerre français dans les eaux
de leur île, voulant éviter toutes complications à venir venaient
d'eux-mêmes se soumettre à la France. Ni le Gouverneur, ni le
Lieutenant de Gendarmerie ne parurent contents de cela.
Après réflexion, il fut décidé par le Gouverneur que le pasteur
huit hommes repartiraient immédiatement pour Mai'ao Iti et
en reviendraient le plus tôt possible avec les armes qui s'y
trou¬
vaient
et
le
pavillon de Huahine. L'affaire semblait donc
terminée et je restais bouche close, comme une poule jmouillée,
et
me
à
demandant
«
si c'était du lard
ou
du cochon
»
et m'attendant
être
jeté en prison avec toute la bande. Le Prince HINOI
ayant manifesté l'intention de garder le roi chez lui, il dut prêter
serment de veiller sur ce dernier et se porter caution. Quant à
moi, je devais répondre du pasteur et des huit hommes chargés
d'aller à Mai'ao Iti.
Je
pouvais faire autrement. Le pasteur et quatre hommes
s'embarquèrent dans la baleinière pour aller chercher
les armes et le pavillon de Huahine.
ne
seulement
Que faire? Il fallait bien les nourrir et je ne trouvais rien de
que de les mener dans un restaurant. A peine étionsnous
installés, que sa Majesté le Gendarme s'amène et me dit
de sa grosse et impérative voix que ces gens ne devaient pas
mieux
Société des
Études
Océaniennes
�—
28
—
se trouver là et qu'il leur était interdit de circuler dans la ville.
J'essayais de lui faire comprendre que ces malheureux avaient
besoin de manger. 11 n'accepta aucune explication et me dit de
les ramener à bord: toujours le gendarme sans pitié, ne con¬
naissant que la consigne brutale. Bon entendu, lui répondis-je.
Je fis provision de pain et de conserves et sortis avec mes com¬
pagnons pour regagner mon bord, sous les yeux de la foule,
plus ou moins aimable, qui s'était amassée près du restaurant.
Pour elle, je n'étais rien qu'un révolutionnaire ou un anarchiste.
Après s'être restaurés un peu, le pasteur et quatre de ceux
qui étaient venus avec nous, partirent en baleinière pour Mai'ao
Iti. J'étais très peiné des mauvais traitements infligés sans aucun
motif à ces braves gens qui, d'eux-mêmes, venaient se remettre
entre les mains de la France. Mais je ne pouvais rien dire, ni
même ébaucher la moindre protestation.
Ils
le
partirent samedi soir. Le lendemain dimanche, j'allais voir
Directeur
de l'Intérieur,
M. Gallet, et le mis
au
courant
de
qui s'était passé. Il comprit alors l'affolement de la
et me dit de me tranquilliser. Je rentrais à bord et n'en
plus de la journée, pour ne pas avoir l'occasion de parler
les gens du dehors.
tout
ce
foule
sortis
avec
Dans
la
nuit
du
dimanche,
revinrent à Mai'ao. Ils avaient
le
eu
pasteur et ses compagnons
beau temps et vent favorable.
retins à mon bord, et le lendemain matin seulement, je
rendis chez le Gouverneur, M. Gabrié, non sans avoir voulu
Je les
me
voir le Directeur de l'Intérieur, M. Gallet. Ce
déjà parti au Gouvernement. Mes explications
furent très bien accueillies et l'on fit venir le Roi, le pasteur et
les quatre chefs de l'île. Ils reconnurent le pavillon de Huahine
et les quelques vieux fusils qu'on leur montra et jurèrent de ne
plus arborer que le pavillon français. Au Roi fut confié l'admi¬
nistration de l'île, conformément aux us et coutumes de ce pays.
Tout européen qui voudrait s'établir dans l'île devrait respecter
les lois de Mai'ao et s'il passait outre, les autorités de l'île en
référeraient aux autorités françaises. Un agent de l'administration
leur serait prochainement envoyé pour établir et tenir l'état-civil.
auparavant
dernier
Tout
était
se
termina donc fort bien.
Je revins ensuite à
trois
mon
bord
avec
jours; ils retournèrent enfin chez
Société des
Études
eux
et les
gardait pendant
eux.
Océaniennes
�—
29
—
Quant à moi, j'en fus pour mes frais de déplacement et de
nourriture, sans compter les tracas que m'avait coûté cette
mission, dite mission de confiance. Et si j'ai tiré les marrons du
feu, les autres les ont mangés et ont vu, en bonne place, figurer
leurs noms dans le Journal de la Colonie, comme étant les héros
du jour. Ma seule récompenses c'est d'avoir pu raconter ce fait,
à l'honneur de la France, me rappelant toujours cette bonne et
fière parole de l'Amiral Marc Blanc St Hilaire: « Mon garçon,
votre pays d'adoption deviendra sous peu français. Vous rendez
plus de service à la France en restant ici qu'en étant matelot du
pont à bord d'un navire de guerre ». Ces paroles m'ont toujours
réconforté dans
est
mes
moments
d'ennuis.
(1) Note de la rédaction: Ce document provenant d'archives à Moorea
probablement de Marcantoni, qui, s'était allié à la, façnille royale de
l'auteur ne fait qu'ajouter plus de saveur' ji
Huahine. Le style familier de
la vivacité du récit.
Société des
Études
Océaniennes
�Mai'ao, 9 Juin 1961
A'Al NO TE MO'O
Te noho ra, e rua mau taata i
Tapuai-Manu, oia hoi i Mai'ao.
raua ioa:
O Temaiatea tane e o Temaiatea vahine. Ua
to
ihora te vahine fanau ihora e huero: rave aera te
tane i taura
huero ra, hopoi atura i taua huero ra i roto i te hoe ana
iti i
te pae miti, o tei parauhia o
Vaionini, vaiho atura. Tae aera i
To
hoe po
te
oia
taoto atoa hia i hoa
fanau
ua
oia
i
ra
o
hoe tamaiti
te
Temaiatea vahine:
rearea
i te tane i taua taoto nana ra, a'o
hio i te huero tana i vaiho i roto i te
tura
e
ua
pata,
ra
o
iti
ana
fanau'a
e
Moo, topa tura
Moo-Rea, faamu
ra
Rea, riaria
ihora
te
no
parau
faarue ia
Moo-Rea, aunei o Moo-Rea e amu
faatia, nao atura oia o ta taua ihoa teie
tane i
0
i
tau
mairi
i
ioa
tona
vahine, ha'a ihora
te
taua Va'a
atura
hoe
ra,
Va'a i te
raua
i
raua
i
ava
nia i te
tane
ia
Moo-Rea
i te Va'a
i te pae
Moo
taua
Moo-
o
ra
o
te
ihora i nia i
mahana,
raa
ra
ono-ono
ou'a
raua,
i
roto
rahi
tane
roohiatu
taua
o
ite
atura i te tane, e
ai ia taua, aita te
tamaiti matahiapo
te
no
no
hiti
ioa
te
Moo-Rea, i
raa,
Temaiatea vahine:
o
i
raua
te
i Vaionini,
ana
ua
oia faatia
araera
haere atura
aera,
ia
raua
noa'tura i tona rahi
tae
e
atura
roa,
atura
mau
Taapuna oia Punaauia i Tahiti, noho
to
atura
Mou'a
o tei
mairi hia te ioa o taua tara Moua
mai i teie nei. O Moo-Rea ra, te mihimihi
noa ra i'a i tona
nau
metua, tei faamu iana. E no te maoro,
aita a o Temaiatea ma i afai atut i te ma'a
nana, i te ihora
oia e ua faarue hia oia, tere atura oia i nia
iho i te
ra
Mai'ao,
o
hia ai taua vahi
parau
raa
1
o
Mou'a
te
nia i
mâ.
te
Tere
moe
e tae roa
ra
te
no
te
âau, i
ra
mea
âau, nohea hoi
atoa
tura
fenua
ia
o
e
ua
o
o
Ava-ava
manao
te taata
Moo-Rea
Moo-Rea
Moo-Rea û
i
Mou'a
te
te
ua
hoi
tere te
te
tere
Mou'a
tapapa ia Temaiatea
hiti raa mahana ia
pae
atura oia i
ia
e
oia
te
opape
maraamu
Teara-Veri, mahiti atura oia i rapae i parau hia ai taua
opape ra e o Teara-Veri, e ere oia i te opapç taratara mai te
ra
tairaa Veri
ra
tona
huru.
Société des
Études
Océaniennes
�31
—
U atura oia i te
e
o
pape ia, tei parau hia
oia mai te fara. Mahiti
Moo-Rea i rapae i taua opape ra ua paruparu ra oia.
Tefara
atura
piti
o
te
no
o te opape,
mea
e
U atura oia i te toru
Tepua,
0
—
te opape o tei parauhia taua
opape ra
opape puai taua opape hoe â huru te
roto i taua opape ra te pohe raa o Moo-Rea
Moo-Rea mau atura i Aimeho i te pae aui i
te
no
o te
opape taratara
mea
miti
o
e
e te huapua. I
painu noa tura o
Haapiti oia i Vaianae. lté arehurehu
1
nau
i
taata
tautai ia
te
Anae, roohia
tu
tae
teitei
te
ra
raua
taua
i
raa
mea
haere ature
ra,
tahatai
i
i tahatai horo
ra
e
rua
Vaianae oia Papeatura
te
pii maira e Moo-Rearea hohoro atura raua,
faaite i te taata maite pii e: e Moo-Rearea i
parauhia ai
Aimého e o Moo-Rea, oia hoi Moorea.
o
tahi
O
hio;
e
ua
Temaiatea
e
ra
te mihimihi noa ra ia,
ia Moo-Rea, to
vahine, fanau ihora e fanau'a uri, rave te tane
i te pufenua faauta atura i nia iho i te hoe tumu raau, o tei
parau hia e puarata (Puarata) i nia iho i te tara o te Mou'a ra
0 Mai'ao e vai Punaauia. la tae i te mau
mahana maramarama
faahou i hora
maitai te ite
raua
e
ra
ma
te
Ou'a
ia
raua
tei Aimeho
Tapuai Manu oia o Mai'ao
pohe raa.
ua
faaroo hoi
Moo-Rea te
o
raua i nia i to raua va'a hoi maira i
Tapuai Manu
i Putae faamu atura raua i te uri ta raua i fanau i
nia ite mou'a i Punaauia no te rahi taua uri ra, riaria ihora te
vahine o te amu taua uri ra ia raua tao atura i te
tane, e imi
taua i te ravea ia moe taua i te
uri, hohôro atu ai taua, haa i
noho
aera
atura
hora
te tane i te ma'a
raroa'a horoa tura i te
haari
uri
tei
o
ra,
parauhia
te
no
tii i
e
te
e
patia o
i Maa-Raô,
aano
pape
tu uri i ite e ua
patia hia te aano o raro ae, ia tae i nia
fai atura te uri i te aano matamua
hopoi atura i te hiti, faa'i i
te piti, tii atu i te mea matamua aita e
pape i roto. Te ra ia o
Temaiatea ma tei nia i te va'a te hoe atura, ia tae ra i te toru o
te faai ra te uri ite aano, i te ihora te uri e ua
faarue hia oia e
aore
tona
metua, tauma atura te uri i nia iho i te tua Mou'a i
oia ia Temaiatea ma i rapae te hoe atura i Aimeho
oia i Moorea ua aoa ihora te uri ua faaroo roa o Temaiatea ma
1 te aoa a ta raua uri, area te mau .taata o
te
nau
atura
pohe ia ite riaria, i
taaviri
rare,
taàtoa
Tairiaria i te hoe
atura o
tona oto,
no
tona
o
pera
hia ai taua vahi ra
\
.
e
o
;,. •,
.i'
.
•
"•
-
-:
'
taua uri
vahi mou'a
ra
i tona nau metiia, fono toto, tona haae e te
tei taua vahi ra ihoa ia, te vairaa, i pafâu
'
*-*•'*?•••>
Tapuai-Manu i ua
e
o
Tairiaria,
e poopoo
atura i
hia ai
parau
'
'•
Tehaé-Ufi,'é tae'roa
'
-■
>.•>.
'
Société des
mai i teie 'ne'i.
i'*v>
••
Études
•
'*p"'
Océaniennes
'
! :
�LEGENDE DE L'ILE DE MAI'AO
Un
—
couple habitait à Tapuai-Manu
TAPUAE-MANU
Mai'ao.
ou
Leur
nom:
TEMAIATEA tane et TEMAIATEA vahine.
La femme
se
trouva
enceinte et accoucha d'un oeuf.
Le mari
emporta celui-ci, le déposa dans la grotte de VAI ONINI, près
du bord de mer. Une nuit Temaiatea vahine eut un songe. Elle
vit qu'elle accouchait d'un enfant à la peau jaunâtre. Se réveil¬
lant, elle raconta à son mari son rêve. Le jour venu, Temaiatea
alla rendre visite à l'oeuf qu'il avait déposé dans l'antre de Vai
onini.
A
de
même teinte
la
place de l'oeuf, qui avait éclos, il trouva un lézard
qui avait figuré dans le rêve de sa femme.
Les parents donnèrent un nom à leur progéniture: MOO RE'A,
puis le nourrirent jusqu'à son âge adulte sans le sortir de la
la
grotte.
A cette
terrorisait
Re'a,
j'ai
époque, l'animal avait atteint
sa
mère.
Elle
dit
à
son
une
mari:
grande taille,
«
ce
Abandonnons
qui
Moo
qu'il nous mange ». Tamaiatea refusa en lui
c'est bien notre enfant aimé auquel nous avons'
donné le nom de Moo Re'a ». Cependant devant l'insistance de
sa campagne, il céda à ses instances.
répondant:
11
peur
«
construisit
pirogue, pour fuir de l'île. Quand elle fut
quitta Mai'ao en se dirigeant du côté du
soleil levant. 11 aborda à Tahiti, par la passe de TAAPUNA au
district de PUNAAUIA. Le ménage trouva un refuge, en se
fixant sur un pic montagneux qui avait nom MAI'AO, qui le
porte toujours actuellement.
terminée,
une
le couple
Quant à Moo Re'a, il était peiné de ne pas voir ses parents
longue attente, ne voyant pas ceux-ci
comme d'habitude, il comprit qu'ils
l'avaient abondonné. Moo Re'a quitta sa grotte pour rejoindre
un
récif appelé AVAAVA MOU'A, nom donné à ce lieu
par
les habitants de Mai'ao. A l'époque où la bête se
déplaça, ils
nourriciers. Après une très
lui apporter sa nourriture
Société des
Études
Océaniennes
�33
—
à
crurent
mer.
de
Il
ses
—
glissement d'une partie de la montagne
un
vers
la
était tout autrement; Moo Re'a partait à la recherche
en
parents.
Lui également, il prit la direction du Soleil levant.
Quand il
perdit Mai'ao de vue, Moo re'a se heurta au courant TEARA
VERI formé par le vent MARAAMU. 11 ondule
comme
le
cent-pieds. Plus tard, il rencontra le courant TE FARA
dénommé ainsi, parce qu'il était très «
épineux » comme le Fara
(pandanus) composé de vagues courtes et mer hachée. 11 se
tira de ce mauvais
pas très fatigué pour tomber dans un troisième
courant Te PU'A,
qui est très mauvais. 11 creuse les flots, forme
un mascaret très
violent, créant une mer moutonneuse, qui res¬
semble à la
mousse
de
savon.
Epuisé par sa lutte contre ces trois phénomènes de la nature,
il se noya et dériva, alla s'échouer sur le
rivage de VAI ANAE
à AIMEHO. Au crépuscule, deux habitants de l'île se rendirent
à la pêche « TAUTA1 ». Arrivés à la
plage de Vai
PAPE
ANAE,
ils
virent
chose
une
anae
ou
étrange. L'un d'eux s'ap¬
procha et prévint son compagnon que c'était le cadavre d'un
-jaunâtre. Ils retournèrent précipitamment au village pour
lézard
annoncer
lézard
leur
jaune
Aux
découverte aux habitants
E Moo re'a).
»
anciens
temps
cette
terre,
de
soeur
mait:
AIMEHO. Cette épisode légendaire
de: MOOREA des temps modernes.
Quant
peine de
enceinte
ne
plus voir leur enfant
deuxième
d'un
arbre, situé
:
lui
«
C'est
un
Tahiti, se dénom¬
a
donné le nom
ménage Temaiatea, resté à Tahiti, il
au
une
accoucha
criant
en
—•
sur
chien.
le
fois.
Le
Au
mari
Re'a.
Moo
de
terme
dissimula
sa
La
avait
de
femme
grossesse,
la
fut
elle
le
placenta dans un
pic Mai'ao. Depuis cette époque cette arbuste
est
appelé: PUARATA, dont la fleur est d'un rouge vif (Meirosideros Collina T. Jaussen). Par journées
très claires, le couple
apercevait à l'horizon Tapuai-Manu. Il avait appris que leur aîné
était mort à Aimeho.
Les deux émigrés se réembarquèrent dans leur
à Mai'ao. dans leur île natale et se
pirogue et revin¬
logèrent à PUTAE.
rent
Le chien
que Temaiatea vahine
avait mis
au
monde à
Punaauia fut élevé. A l'âge adulte, par
sa taille, il était la terreur
de sa mère. Celle-ci fit de nouveau
part de ses craintes à son
mari. Elle lui suggéra de disparaître
en
abandonnant la
bête. Le mari consentit à la demande de sa femme. Il
prit deux
coques
de noix de
coco
vide,
Société des
y
perça
Études
un
trou
dans
Océaniennes
chacune
�—
d'elles, les donna
34
—
chien pour puiser de l'eau au puit de MAA
s'aperçut pas qu'elles étaient percées. Arrivé
au trou
d'eau, il plongea son premier récipient et le posa plein
sur
la berge. Il fit de même avec le deuxième,
en le mettant
près de l'autre. C'est alors qu'il s'aperçut que le précédent était
vide. Il recommença l'opération trois fois de suite.
RA'O.
L'animal
Pendant
dans
leur
ce
au
ne
temps,
pirogue
et
parents
ses
à force de
fuirent au rivage, montèrent
s'éloignèrent de Mai'ao.
rames,
Après
ses trois tentatives infructueuses pour remplir d'eau ses
percées, le chien comprit alors que ses parents étaient
l'auteur de cette supercherie. Revenant à la
case,
il trouva
celle-ci vide. Il en déduisit aussitôt,
qu'ils l'avaient abandonné
coques
à
son
l'île.
sort.
Le
Il
chien
se
rendit
vit
ses
immédiatement
Aimeho. La pauvre bête
l'attention
des
deux
se
sur
une
des collines
de
pleine mer, se dirigeant sur
mit à japer longuement pour attirer
parents
en
Ceux-ci firent la sourde oreille
continuèrent leur chemin, tandis que les habitants de l'île
étaient dans la terreur. C'est pour cette raison
qu'ils le surnom¬
mèrent: TAI RIARIA.
voyageurs.
et
De
désespoir Tai Riaria se roula frénétiquement sur le sol en
se blessa grièvement et
perdit son sang en abondance.
bavant. II
Epuisé, il succomba
et
ses
sont
en cet endroit. Avec ses bonds désordonnés
contorsions rageuses, la colline où ces faits
légendaires se
passés se tassa1 en certains points, pour former quelques
vallonements.
,
;
<
Ce lieu, qui est situé sur les hauteurs dominant le
temple
protestant du village de Mai'ao, est appelé actuellement TE HAE
URI (la bave du chien).
R.T.
Société des
Études Océaniennes
�REIEVE ARCHEOLOGIQUE DE L'ILE DE MAfAO
I. Introduction:
Les ruines archéologiques de Mai'ao figurent parmi les mieux
préservées et le plus variées de l'archipel de la Société. En dépit
de l'intérêt qu'elles présentent ces ruines n'avaient pu être visitées
par Kenneth" P. Emory auquel on doit la première étude
d'ensemble des vestiges archéologiques des Iks de la Société
parue en 1933. Ce n'est qu'en 1947 qu'un premier relevé des
structures de la partie ouest put être effectuée par Tessier qui
publia en 1956 le fruit de ses recherches. Ultérieurement Tessier
Danielsson visitèrent chacun de leur côté les ruines mais leurs
et
notes
un
les
la
manuscrites
relevé
ne
détaillé
en
m'étaient pas connues lorsque j'effectuais
novembre 1960. J'ai utilisé par la suite
renseignements qu'ils ont recueillis
description qui va suivre.
pour
vérifier et compléter
Outre les
marae les vestiges comprennent des paepae
surélevés
pavés, des pavages avec ou sans dossiers, des sites de maisons
pavés, ovale ou délimités par une simple bordure de pierres, des
enclos, des terrasses à culture, des tombes et des puits.
et
Sur 21
marae
dénombrés 6 seulement
sont
détruits. Ceux de
la ceinture corallienne de l'est et du sud-est de l'île ont
de plateformes surélevées en corail analogues à celles des
religieux des Tuamotu. Le
marae
l'aspect
édifices
arii Nu'utapu appartient au
type des Iks sous le Vent. Marae Tefano pourrait bien figurer
parmi les marae de type « intérieur » de Tahiti ou de Mo'orea
tandis que les marae Ahunia et Mihavai représentent une transi¬
tion parfaite entre les variétés respectives des deux groupes des
lies de la Société. Enfin d'autres telles que Abu Tii et Abu Ino
à la
cour
surélevée et à Yalta fait à la fois de basalte et de
corail n'ont pas
leur équivaknt dans l'archipel.
Société des
Études
Océaniennes
�36
—
—
II. Relevé des ruines.
SITE /. Murae Ahu Ti'i
Ce
situé
et
la
ruines avoisinuntes.
Pupua (parcelle N° 59) figure
les ruines les mieux préservées et les plus intéressantes
nuirae
parmi
sur
terre
de l'île.
La
pavée
enclose est perpendiculaire à la berge sud
lagon intérieur, le pavage qui compense
progressivement la déclivité de la rive atteint un mètre d'épais¬
seur.
L'aliu est situé sur la partie la plus épaisse de cette plate¬
du
cour
non
Roto iti. Au bord du
forme
et
à
trouve
se
de celle-ci. Il
7,30
une
distance de
2,50
de long et 1,50
m
à
1,70
du bord
m
de large. Ces dalles de
Y ahu faites de basalte et de corail dans la partie nord-ouest,
atteignent 70 cm de haut et le remplissage intérieur de pierres
volcaniques s'élève jusqu'aux deux tiers de, leur hauteur. Le
pavage de pierres basaltiques est intact dans la partie sud; les
pierres plates de la surface ont 60 cm de longueur au maximum
et celles du rebord extérieur
disposées en ligne atteignent 70 cm.
Ailleurs les dalles du pavage ont été prélevées pour des travaux
de construction et il est difficile de préciser la limite de la cour
sur
le côté de la 'montagne.
On peut cependant présumer
que la cour avait au moins 25 m de longueur sur 12 m de
largeur. Aucune pierre dressée n'a été relevée sur Valut ou dans
la cour, cependant une dalle plantée dans le sol
qui marque la
limite avec la propriété voisine pourrait avoir
appartenu naguère
au
a
m.
m
nuirue.
Sur
la partie nord de la
ciste de dalles de corail de I
cour,
m
après de l'ahu
2
sur
m
lui-même
se
trouve
placé
un
sur une
grossière plateforme.
Sur
la
terre
subsistent
les
plus
sud et contre
au
restes
le
flanc_ de la
d'une
montagne
plateforme d'environ 29 mètres de
largeur. Comme pour la plateforme qui supporte Valut du nuirae
Ahu Ti'i, l'inclinaison de la pente est
compensée par une épais¬
seur
accrue
La
construction
est
assez
grossière
les pierres de basalte
et
par couches dont le nombre varie
face ouest de la structure. Celle-ci atteint une
d'un
mum
delà
un
pavage.
empilées
sont
la
du
de 5
dossier
de 40
sites
cm
de
structure
mètre.
ou
6
m
Cette
en
cour
direction
pavée
de
ne
la
(largeur 60 cm) hauteur 70
de haut
maisons
dont
je
mais
aucune
trace
existent
dans
n'ai
obtenir
pu
Société des
le
Études
de
3
à
sur
se
montagne. J'ai
cm
et
d'ahu.
une
pu relever
pierre dressée
Des tombes et
voisinage immédiat de
le
6
épaisseur maxi¬
prolonge guère au-
nom
exact.
Les
Océaniennes
des
cette
noms
de
�—
Ahu Tere
Ahu
et
m'être confirmes
—
Roa qui. sont indiqués par Tessier
et
le
SITE
2.
Plateforme
Vaioovi).
de Fa'aoa
nom
plus vieil habitant de l'île
La
37
est celui
la
sur
qui,
n'onjt p.u
fut donné par le
me
de la terre.
Vài'o'ovi
terre
(parcelle N" 60,
plateforme de pierres basaltiques est située à l'extrémité
village. Ses dimensions (23 m de long 5 m de large
m
de haut) sont inhabituelles pour être celles d'un site
est de l'actuel
et
1
d'habitation.
SITE 3. Marae Taha'a (parcelle N" 25).
Cette structure appelée marae par les
habitants se présente
pavés qui n'ont pu être étudiés en
détail en raison de l'épaisse végétation qui les
recouvrait. La
plus grande plateforme de 13 m de long sur 5 m de large est
entourée par un rebord de pierres. La plus petite a 4 à 5 m de
côté et possède un bord incurvé sur sa face Nord et un ciste
rectangulaire de corail à l'intérieur de sa partie sud.
sous
la
forme de deux sites
SITE 4.
Plateforme Tarahoi (parcelle N° 93).
plateforme de 17 m de long et 3,50 m de large est pavée
de larges pierres de basalte mais ne possède
pas de bordure
Cette
latérale.
Un
seur
dossier
de
basalte
(hauteur
60 cm,
largeur 50
10 cm) se dresse sur le côté nord-ouest à 6
m
cm,
épais¬
du coin ouest.
A l'est de cette
corail
plateforme on remarque 6 ou 7 cistes bordés de
qui pourraient être des tombes édifiées avec les dalles de
i'ahu d'un
marae
détruit.
SITE 5.
Marae Tefarto, ou Tevaro,
(parcelle 101) Voir fig.
sur
la
terre
du même
nom
Le marae comprend une cour pavée non enclose de 20 m sur
11,50 m à l'extrémité est de laquelle se tient Vahu (7,70 m sur
2,40 m) fait de dalles de corail soigneusement taillées. Celles-ci
sont intactes pour la plupart et ont 45 cm de hauteur. L'intérieur
est rempli de sable sur une
épaisse,ur d'une dizaine de cm.
Devant Vahu se trouve une petite plateforme basse faite d'une
pierre plate de 35 cm sur 50 cm qui pourrait bien être Yavaa
noté par Emory pour le marae de Taputapuatea
à Opoa, Raiatea et des structures de Huahinè. C'est sur Yavaa
qu'était autre¬
fois placé l'idole.
Un
large dossier de 80
centrale de la
cour;
Entre,
Société des
cm
ce
de haut
se
dresse dans
dossier, .central, et. Yal\u
Études
Océaniennes
on
la partie
remarque
�38
—
deux
—
pierres dressées dont une à proximité immédiate de Yahu,
qu'un ciste de dalles de corail.
ainsi
Le fond de la cour est occupé par une série de dossiers et de
pierres dressées (voir fig.) qui bordent la limite ouest et la partie
sud-ouest
du
nmrae.
largeur de 30 à 40
comme
60
cm
et
leur
Deux dalles de corail disposées en équerre
dans les cistes apparaissent entre le dossier central et le
fond de la
et
Leur hauteur varie de 35 à
cm.
cour.
Malgré la végétation qui le couvre, ce marue est bien préservé
le pavage n'a été endommagé qu'aux abords mêmes de Valiu.
SITE 6.
Il
de
Marae Tuatini
subsiste à peu
ne
corail
et un ciste
les matériaux du
avec
(parcelle 90).
près rien si ce n'est des débris de dalles
qui pourrait bien être - un tombe édifiée
marae
détruit.
SITE 7. Enclos Pota'a
(parcelle N° 96) — (Danielsson et Tessier
indiquent aussi Porota'a; ils décrivent une construction d'un
autre type que nous n'avons pas relevée).
Un mur de pierres non travaillées ayant jusqu'à un mètre dix
de longueur et, empilées en trois à cinq couches entoure une
surface rectangulaire de 27 m de long et 6 m de large. La hau¬
du
teur
et
la
et
de
varie
mur
cour
10
entre
70
cm
et
un
mètre. Aucun ahu n'existe
possède qu'une pierre dressée de 45
de haut placée en son milieu.
ne
cm
cm
de large
SITE 8. Marae Ahurua (ou
Haurua) (parcelle N° 107).
voisinage de la rive ouest du Roto Rahi vers
lequel est tourné Yahu lui-même orienté est-ouest. Le marae
possède une cour irrégulièrement pavée de 28 m de long et de
14 m de large entourée d'un mur de 80 cm d'épaisseur et de
80 cm de haut fait de pierres non travaillées et posées comme
dans le cas du site 7; certaines de ces pierres atteignent 60 cm
de longueur.
Il
se
trouve
L'ahu
au
10 m de long et 1,50 m de large. Il est fait de dalles
soigneusement taillées et de 90 cm à 1,80 m de large,
et juxtaposées comme aux lies sous Le Vent. Les dalles attei¬
gnent 75 cm de hauteur et le remplissage intérieur de Yahu en
petites pierres de corail s'élève à mi-hauteur. Une dalle de
corail apparaît à l'intérieur de ce remplissage sur lequel sont
couchés obliquement six dykes de basaltes de 80 cm de long,
25 cm de large et 10 cm d'épaisseur. L'état actuel du site ne
permet pas à première vue d'affirmer que ces dykes ont été
a
de corail
Société des
Études
Océaniennes
�39
—
—
naguère dressés sur Vahu. En revanche, deux
dressées sont visibles devant Vahu.
A
10
dossier
dë
basalte
dalles
de
Valut
entre
le
contre
de 4
m
fronton
du
m
en
mur
sur
5
le
1,20
et
milieu de la"
de 35
cour
se
pierres
dresse;
unr
de
large. 'Deux! cistes
apparaissent dans la partie sud de la cour
corail
et
et dans le
dé
petites
haut
m
dossier.
d'enclos sud
A
une
cm
l'extérieur
du
marae
subsiste
plateforme grossièrement pavée
m.
Le Marae Ahurua est
et
une des structures les
plus intéressantes
préservées de l'archipel de la société. 11 possède un
typique des îles sous le Vent mais son fronton est séparé
mur d'enclos comme dans
le cas des marae de type inté¬
les mieux
ahu
d'un
rieur
lies
aux
à Taha'a
et
un
du
Vent.
mur
un
ahu
«
le
type Iles
marae
sous
Onetari
le Vent
»
d'enclos.
SITE 9. Marae Nihavai
Le
de Mai'ao seul
Hors
possède à la fois
Marae
Nihavi
(parcelle 108) et ruines avoisinantes.
situé à une cinquantaine de mètres au
sud est de Ahurua. De nombreux sites de maisons parsèment le
terrain entre ces deux marae. Plus près de Nihavai subsiste la
bordure de pierres d'une maison ovale (fare pote'e) dont le dia¬
mètre maximum atteint 20 m et le diamètre minimum 8,80 m.
La
construction
mais
de
les
deux
est
de
murs
Nihavai
est
correspondant
analogue à celle d'Ahurua
longueurs du rectangle
aux
l'enclos
ont été détruits. En revanche, le mur du fond de
(côté ouest) est intact. Lait de pierres non travaillées,
soigneusement empilées comme dans le cas de l'enclos Pota'a,
il atteint 80 cm de haut et 75 Cm de large.
L'ahu se trouve
à l'extrémité est d'une cour de 26 m de long et
de 12 m de
large. Ce fronton est distant de 1,20 m du mur est de l'enclos
la
cour
et
50
lées
cm
à 90
cm
des autres
côtés. Lait de dalles de corail tail¬
juxtaposées dont la plus importante atteint 2,10 m de
large il mesure 9,30 m de long sur 1,40 m de large. Cet ahu
n'est que partiellement rempli, la hauteur des dalles s'élevant à
80 cm et celle du remplissage de petites pierres de basalte à
50 cm. A 9 m du fronton dans le milieu de la cour
pavée assez
irrégulièrement se dresse un dossier de 55 cm de large et de
70 cm de haut, 4 pierres dressées ont été notées dans la cour,
une près
de Valiu 'de 20 cm de haut, deux de 50 cm à 2 m de
Valut et une de 45 cm de haut dans la partie ouest
de l'enclos.
et
Immédiatement à l'ouest du
marae
Nihavai
on
remarque
*
une
plateforme irrégulièrement pavée, un caîrn de pierres super¬
posées de 1,20 m de hauteur'et un ancien puits dont la margelle
Société des
Études
Océaniennes
�—
40
—
pavée. Plus au sud contre le flanc de la montagne une
épaisse végétation de purau (hibiscus tiliaceus) dissimule un mur,
détruit par endroits, de 110 m de longueur. Cette longue cons¬
truction faite de petites pierres de basalte constitue la limite
est d'un enclos fermé sur sa partie sud par un mur de 6 m de
long et limité à l'ouest par la pente abrupte de la montagne.
La fonction de cette structure est inconnue. Un long mur placé
comme celui-ci
contre le flanc d'une pente est connu à Varari,
lie de Mo'orea. Parmi les interprétations proposées figurent celle
de l'enclos à culture ainsi que celle du parc à porcs.
est
SITE
10.
cistes
en
Plateforme pavée Matahaira
corail
et
et
série
d'enclos
bas,
sites de maisons entre la terre Nihavai et la
pointe Matahaira (parcelles Nos. 112, 113, 115, 116, 117).
Au sud du
long mur du site 9 et contre le .flanc de la falaise
plateau Teoraha se trouve un carré délimité par des dalles de
corail enfoncées au ras du sol, il s'agit probablement d'une
du
tombe.
Toujours en se dirigeant vers la pointe Matahaira, là où la
petite plaine le long du chenal du Roto Rahi s'élargit, subsiste
dans la cocoteraie une série d'enclos très grossièrement construits
et
ne
dépassant pas 50 cm de hauteur qui ont peut-être été
édifiés à une époque relativement récente.
Plus au sud un large ciste rectangulaire en corail a été
qualifié de marae par les informateurs de Tessier et Danielsson
qui indiquent. le nom de Mutufenua. Ce petit ahu a 2m de
long, 80 cm de large et 50 cm de haut.
Parmi cèt ensemble de sites la plateforme dite Matahaira
(Danielsson et Tessier indiquent Tiapai) figure parmi les plus
difficiles à étudier et à caractériser. Dissimulée sous une épaisse
végétation de purau (hibiscus tiliaceus) dans un terrain maréca¬
geux là où la bande de terrain entre le chenal du Roto Rahi et
la montagne se resserre, elle se présente sous la forme d'un
pavage irrégulier de 15 m de long et de 6,60 m de large. Sur le
côté lagon des pierres du pavage ont 1,20 m de long sur 40 cm
de large. Dans l'alignement de la bordure qui constitue la
longueur de la plateforme sur le côté montagne émergent deux
dalles de 1 m de hauteur et 90 cm de largeur séparées entre
elles par un intervalle de 5 m.
Enfin entre la plateforme qui vient d'être décrite et le sentier
qui escalade l'arête rocheuse de la pointe Matahaira on ne peut
manquer de remarquer un site de maison dont la bordure est
faite d'une série de pierres basaltiques mises côte à côte.
Société des
Études
Océaniennes
�—
41
—
Pa'ati'a (Danielsson, Peatia), dans la parcelle
qui contient une terre dénommée Paatia, au sud-est
de l'île près du Roto Rahi.
SITE
N"
II.
Marae
119
ruines et seule une dalle
de large demeure in situ.
Peut-être était-il du même type que les plateformes surélevées
des sites 12 et 13 (cf. infra). Un des côtés de cette plateforme
devait avoir au moins 9 m de long.
Le
complètement
est
marae
brisée de 40
en
de haut et de 50
cm
cm
terres
Structures situées en face de la passe Te Ti'i sur les
Apo'otoo. (Danielsson Haapootoo).
Dans
son
SITE 12.
article Tessier décrit et
reproduit le dessin de trois
en corail et indique que le nom
Ava Te Tii. Ayant demandé à mon
plateformes surélevées
serait
marae
de
ce
guide
Papu de me mener sur les lieux de ce marae, il me conduisit
plateforme isolée située dans une végétation de pandanus
M.
à
Marae
une
à environ
300 mètres à l'est des structures étudiées par
Tessier.
Cette plateforme isolée, parfaitement préservée a 5,20 m de
longueur 2,20 m de largeur et 80 cm de hauteur en son milieu.
Les dalles de corail qui la composent sont empilées à plat mais
les côtés nord-est et sud-est sont limités par des dalles mises
debout et
enfoncées dans le sol.
guide me conduisit au groupe de struc¬
figure indique l'existence d'une quatrième
plateforme (A) qui fut découverte au nord des trois autres vues
par Tessier. Elle est moins bien préservée et ne dépasse pas
30 cm de haut alors que (B) et (D) s'élèvent à 60 cm et (C) à
40 cm. Des dalles de soutènement bordent la face nord de (B)
comme pour la plateforme isolée décrite plus haut.
Ultérieurement
tures
voisines.
SITE
13. Marae
celle N°
mon
La
Araputa sur la terre Araputa-Pufanafara (par¬
123) à l'est de l'île. A une vingtaine de mètres du
rivage.
s'agit comme dans le cas des sites 11 et 12 de plateformes
géométrique faites en corail. Cependant à Araputa les 4
plateformes sont faites d'une bordure de dalles de 40 à 80 cm
de large 'et de 40 à 60 cm de haut à l'intérieur de laquelle est
entassé un remplissage de petites pierres de corail jusqu'aux
Il
d'allure
deux tiers de la hauteur des dalles.
Dans le coin sud-ouest de la
plateforme (B), (voir fig.) se dresse une dalle de 60 cm de haut
et de 75 cm de large qui pourrait rappeler le pohatu du pierre
dressée des
marae
des Tuamotu si elle n'était isolée.
Société des Études Océaniennes
�—
42
—
SITE 14. Grotte du Lézard. Au sud du
village actuel près de la
plage.
C'est
dans
hauteur
cavité
cette
au-dessus
de
la
naturelle
surface
rocher
du
du
d'un
mètre
de
sol
qu'une légende locale
attribue la naissance d'un lézard qui ayant atteint une taille
gigantesque quitta Mai'ao pour se rendre à l'île d'Aimeho. Il
mourut en cours de route et les courants portèrent son cadavre
sur les rives d'Aimeho qui aurait
pris le nom de Mo'orea (lézard
jaune) à l'occasion de cet événement.
SITE 15. Marae (?)
Pui'ahi
ou
Puihei (parcelle N° 24), Sud du
village de Matira.
11
ne
plus
reste
informe
tas
en
dehors d'une dalle de 15
pierres de corail.
cm
de haut qu'un
de débris de
SITE 16. Marae Ahutere
(parcelle 62).
Une
grande maison de bois occupe actuellement le. site dans
partie sud du village de Matira. Une seule dalle subsiste à
l'ouest de la maison auprès du sentier qui mène à la plage.
Selon une tradition connue des plus vieux habitants de l'île ce
la
marae
aurait été le lieu de culte des menehune
les habitations
se
trouvaient
aux
de Mai'ao dont
alentours. L'extrême morcellement
de la structure
foncière à cet endroit suggère effectivement une
occupation ancienne dense comme dans le cas de la partie est
du plateau de Teoraha où se trouve le village
de Mahuti
aujourd'hui abandonné. Le fait quiune des terres de la parcelle
N° 62 sur laquelle se trouve le site porte le nom
d'Ahuterepo
constitue
une
raison supplémentaire
de penser qu'un marae
dénommé Ahutere occupait ce lieu plutôt que dans la
partie
sud du site 1 (voir plus haut).
SITE 17. Marae
A
l'est
de
montagne
se
(?) Otaha et ancien puits.
la
parcelle N° 62 et à la base du flanc de la
une dalle de corail enfoncée dans le sol
ainsi que des pierres éparpillées qui seraient les vestiges d'un
marae.
En contrebas on remarque un puits dont les murs verti¬
caux
sont faits de pierres
volcaniques d'une trentaine de cm
d'épaisseur disposées en couches concentriques depuis une pro¬
fondeur de plus de 3 m. Plusieurs puits moins profonds
dont
les
habitants
trouve
tirent
une
eau
saumâtre
existent
dans
le
village
actuel, notamment près du marae Nu'utapu et au sud de l'em¬
branchement d'où part le chemin qui relie le village de Matira
à la passe d'Avarei.
Société des
Études
Océaniennes
�—
SITE
18.
—
Tombeau de l'île
vestiges des
Une
43
stèle
marae
de
au centre
du village de Matira, et
Opou ohu et Taporo dans le voisinage.
forme
prismatique, édifiée sans doute à la fin
l'inscription en creux « O Tefaafanaatua i
pou ra teie mate i te avae Tiulai 1885 » suivie d'une citation
biblique tirée de Saint-Matthieu 24-6.
Les restes des marae Opou Ohu et Taporo sont situés un
peu au nord du tombeau. Ils furent détruits à l'occasion de la
construction de l'école et rien ne subsiste pour déterminer à
quel type ils appartiennent. Selon le chef actuel Opou Ohu
n'aurait même pas été un marae. Parmi les débris du marae
Taporo on aperçoit un ciste de 2,60 m sur 1,30 m ayant un
remplissage d'une vingtaine de cm d'épaisseur. Près de ce ciste
des traces de pavage sont encore visibles ainsi qu'une pierre
dressée de 75 cm de haut sur 35 cm de large.
du XIXe siècle, porte
Selon les traditions locales la demeure de Vari'i et les habita¬
tions des hui ra'atira'a étaient situés sur l'emplacement des ves¬
tiges du site 18.
SITE
Le
19. Marae ari'i
royal
Nu'utapu.
au niveau de l'école à l'ouest de la
piste qui traverse le village de Matira. L'ahu dissimulé sous une
épaisse végétation de purau est encore aisément reconnaissable.
Long de 20 m et large de 4 m ses dalles de corail (et une de
basalte) sont pour la plupart détruites; 4 d'entre elles sont
marae
demeurées
intactes
se trouve
dont
de
2,50 m de haut sur 3,50 m de
possède aucun remplissage.
Dans la cour non enclose qui s'étend à l'est de l'ahu et porte
des traces assez lâches de pavage se dressent deux dossiers
séparés par un intervalle de 5 m et distants du fronton de 21 m
ainsi qu'une pierre de 40 cm de haut à 3,50 m du pied de l'ahu.
Le marae Nu'utapu appartient au type des Iles sous le Vent
et
ne
se
distingue nullement des marae de Huahine dont
large. L'intérieur de Vahu
une
ne
Mai'ao était vassale à l'arrivée des
Européens.
SITE 20. Marae du Sud-ouest de Matira.
Situé
de
la
petite crête qui s'élève à l'ouest du village ce
Ben Finney aurait un ahu en corail d'environ 3 m
long et 1 m de large.
marae
sur
vu
par
SITE 21.
Vestiges situés auprès de l'embranchement du sentier
qui relie le village actuel au point de débarquement de la
<
passe d'Avarei.
Au sud de l'embranchement entre le sentier du village et le
pied de la montagne un paepae de pierres volcaniques présente
Société des
Études
Océaniennes
�—
une
certaine
analogie
avec
44
—
la plateforme de la terre Vai'o'ovi
(site 2).
Au nord de
ce
paepae
un
sentier escalade les contreforts de
d'accès 5 ou 6 murs de 1 m
la montagne. Le long de cette voie
de hauteur retiennent des terrasses
sans doute autrefois utilisées
des buts agricoles. Plus haut, sur la crête supérieure de la
montagne les traditions locales rapportent l'existence d'un marae
appelé Upo'o Hirohiro que le héros mythique Hiro aurait édifié
lorsqu'il était sur ces hauteurs à la recherche de son fils Marama.
Aucun marae n'existe réellement à cet endroit. Mon guide me
montra un éperon naturel de rocher qui pour lui représentait ce
pour
marae
légendaire.
SITE 22. Marae Ahu'ino
iti,
un
peu
celle N°
ou
'O'ino,
la rive ouest du Roto
sur
nord du déversoir de
au
ce
lagon intérieur (par¬
144).
d'une plateforme que
quelques pierres de basalte
taillées. A l'intérieur de cette plateforme de 14 m sur 10,30 m
le remplissage de sable et de petites pierres de corail atteint
25 cm d'épaisseur.
L'ahu de 6 m de long et de 2 m de large ne possède de dalles
que sur ses côtés est et ouest. Les dalles de corail ont été endom¬
magées par les branches tombées d'un arbre de fer qui pousse
Vahu
délimite
dresse
se
une
sur
l'extrémité sud-est
bordure de corail et de
sud de l'ahu. Les 4 dalles du nord-ouest sont
au
a
1,30
SITE 23. Marae
Ces
situés
deux
vers
n'avons pas
tionne aussi
m
de haut et 30
en
basalte et la
de large. Un petit ciste
fermé seulement sur deux de ses côtés est placé dans la partie
sud de Vahu qui ne contient aucun remplissage.
plus haute
Tutaimoano
premiers
cm
(ou Tufaimoana), Aifainu.
signalés par Danielsson seraient
[parcelle N° 138 (?).] En, revanche nous
localisé de vestiges à Manureva où Danielsson men¬
l'existence possible d'un marae.
marae
Ofa'i'umete
Sondages et possibilités offertes à la fouille
carrés-sondages infructueux furent pratiqués l'un au
nord de l'emplacement du marae Ahutere, l'autre à l'ouest de
la plateforme du site 21. En revanche 2 carrés à 8 m au sudouest du marae Taporo livrèrent des morceaux de nacre taillée
entre 22 et 42 cm de profondeur en-dessous de la surface. La
couche culturelle très noire cesse brusquement à 47 cm
de
profondeur et le sable jaune stérile apparaît. Les fouilles
devraient être poursuivies à cet endroit et entreprises dans les
III.
Deux
sites de maisons situées entre les
Société des
marae
Études
Ahurua et Nihavai.
Océaniennes
�45
—
IV.
Ouvrages cités
EMORY
Museum
K.
Bull
EMORY
Bull.
P.
Stone
K.
P.
Tuamotan
118, Honolulu
FINNEY
Ben.
in
the Society Islands, Bishop
1933.
Stone
Structures, Bishop Museum
1934.
Bengt. Communication personnelle.
Communication personnelle.
TESSIER Raoul. Ile
114, Pape'ete,
TESSIER
Remains
116, Honolulu
DANIELSSON
N°
—
Tupuae iti
ou
Maiao, Bull. Soc. Et. Oc.,
1956.
mars
Raoul. Communication
personnelle.
GLOSSAIRE DES TERMES TAHITIENS EMPLOYES
édifice religieux
marae.
paepae.
terme
général'
ahu. fronton du
marae
avaa.
ari'i.
marae
marae
de
sur
pour
lequel était autrefois pratiqué le culte
désigner
devant
roi
ou
lequel
une
se
ancienne surface pavée
déroulait les cérémonies
de chef
petite plateforme placée devant l'ahu
sur
laquelle
menehune. homme de classe inférieure par opposition
font partie de la classe intermédiaire et aux ari'i
Société des
Études
on
aux
ou
déposait l'idole
hui ra'alira'a qui
chefs.
Océaniennes
�—
46
—
ETUDE ANTHROPOMETRIQUE DES HABITANTS DE MACAO
Par
Bengt et Marie-Thérèse Danielsson
Depuis le séjour du couple d'ethnologues américains E.S.
Craighill et Willowdean Handy dans l'archipel de la Société en
1923, durant lequel ils mesurèrent 202 hommes et femmes
(Voir: The Physical Characters of the Society Islanders, édité
par H.L. Shapiro, Bishop Museum Memoir, Volume XI, Hono¬
lulu, 1930) aucune autre étude anthropométrique des êtres
vivants n'a été faite dans cet archipel, à l'exception des recher¬
ches très récentes à Maupiti du savant japonais, le Dr. Terakado
dont les résultats n'ont pas encore été publiés. La craniologie a
été également négligée, puisque, pendant la même période, il
n'est question de crânes des Iles de la Société — de 21 crânes
mesurés, pour être exact — que dans la publication de Donald
S.
Marshall et Charles E. Snow: An Evaluation of Polynesian
Craniology (American Journal of Physical Anthropology, Volume
14, pp. 405-427, .Septembre 1956). Sur les 202 personnes mesu¬
rées par les Handy, 111 seulement sont considérées comme des
polynésiens purs d'âge adulte. 38 sont originaires de Tahiti, 15
de Moorea, 16 de Huahine, 19 de Raiatea-Tahaa, 12 de Borabora et 11 de Maupiti.
Puisque nos connaissances scientifiques du type physique des
habitants des Iles de la Société
qui n'a
empêché
sont
si nettement insuffisantes—
grand nombre d'ethnologues de tirer
des conclusions définitives au sujet de la préhistoire polyné¬
il est souhaitable que tous les chercheurs
sienne
qui travaillent
dans le Pacifique essaient d'apporter leur contribution quand
l'occasion s'en présente. C'est avec cette conviction que nous
avons profité d'un séjour de quelques jours à Mai'ao en
juillet
1957, comme membres d'une expédition ichtyologique organisée
par la George Vanderbilt Foundation, pour mesurer, en collabo¬
ration avec un autre membre de cette expédition, M. Harry P.
Bingham III, le plus grand nombre possible des habitants de
ce
pas
un
—
cette
Sur
île.
population totale à cette époque de 183 personnes
et 33 femmes au-dessus de l'âge de 20 ans,
nous
avons
réussi à mesurer tous les adultes qui se trouvaient
dans le village central, c'est-à-dire 14 hommes et 9 femmes.
Etant donné qu'aucune de ces personnes ne connaissait sa
généa¬
logie au-dessus de deux ou trois'générations, il est impossible de
déterminer leur degré de pureté raciale et tout ce
que nous
pouvons affirmer avec certitude c'est que la plupart étaient nées
dont
une
47 hommes
Société des
Études
Océaniennes
�—
dans
l'île.
mesurées
Al
—
Classées
se
selon leur âge et leur sexe, les
répartissent de la manière suivante:
AGE
SEXE
Sur
31-45
15-30
personnes
TOTAL
46-
Hommes
5
3
6
14
Femmes
5
3
1
9
TOTAL
10
6
7
23
pris les 12 mesures indiquées
le Bishop Museum,
de Honolulu, ce qui permettra aux spécialistes intéressés de faire
des comparaisons avec les résultats obtenus dans d'autres archi¬
pels polynésiens. Voici le tableau complet de nos résultats;
exprimés en millimètres:
chaque individu
comme
le
nombre
nous avons
minimum nécessaire par
FEMMES
HOMMES
MENSURATIONS
Extrêmes
Moyenne
Extrêmes
Moyenne
1807-1640
1724
1643-1502
1573
1510-1350
1430
1350-1249
1300
690- 580
635
655- 547
601
1353-1273
1313
1362-1233
1298
178
150
191
186-
171
179
160-
155
158-
144
151
Diamètre frontal
110-
98
104
104-
94
99
Largeur de la face
Distance bigoniale
152- 138
145
142- 126
134
115-
97
106
116-
82
99
Hauteur de la face
132- 109
121
121- 102
112
47
Hauteur du corps
Hauteur à l'épaule
Hauteur
majeur
Hauteur du sujet.assis
Longueur du crâne
Largeur du crâne
au
204-
Hauteur du
nez
55-
47
51
50-
44
Largeur du
nez
50-
32
41
42-
36
39
87,8- 76,0
81,9
91,2-79,6
85,4
Index crânien
d'ajouter qu'il n'existe aucune bimodalité dans la
statistiques et, qu'en conséquence, toutes
les moyennes peuvent être considérées comme réellement repré¬
sentatives. Si nous prenons, par exemple, l'index crânien, qui est
de 83,6 pour tout le groupe, pas moins de 19 sur 23 personnes
mesurées appartiennent à la catégorie des brachycéphales (indices
80,0-84,9) ou à celle des hyperbrachycéphales (indices 85,0-89,9)
ce
qui indique une grande homogénéité, assez rare dans les
autres ârchipels polynésiens où les populations se divisent très
souvent |en un groupe dolichocéphale et un groupe brachycéphale.
Il
suffit
distribution des données
Société des
Études
Océaniennes
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�Le Bulletin
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Membre à vie résidant
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ses
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Membre à vie résidant
•
ou
Avantages de
ment
1"
2«
du
l'Etranger,
15 livres sterling
faire recevoir Membre à vie pour cette
fois pour toutes. (Article 24 du Règle¬
Intérieur. Bulletins M0 17 et N° 29).
somme
Le
il
même
à
40 dollars.
versée
se
une
Bulletin
continuera
cesserait
d'être Membre résidant à Tahiti.
à
lui
être
adressé, quand bien
Le Membre à vie n'a
paiement de
sa
plus ii se préoccuper de l'envoi
cotisation annuelle, c'est une dépense et
ou
un
souci de moins.
En conséquence
: Dans leur intérêt et celui de la Socié¬
té, sont invités à devenir Membre à vie :
TOUS CEUX qui, résidant
hors de Tahiti, désirent recevoir
le Bulletin.
TOUS LES Jeunes Membres de la Société.
TOUS
CEUX
qui,
quittant Tahiti, s'y
intéressent quand
même.
PAPEETE
IMPRIMERIE
PH.
PEAUCELLIER
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La Société des Études Océaniennes (SEO) est la plus ancienne société savante du Pays. Depuis 1917, elle publie plusieurs fois par an un bulletin "s’intéressant à l’étude de toutes les questions se rattachant à l’anthropologie, l’ethnographie, la philosophie, les sciences naturelles, l’archéologie, l’histoire, aux institutions, mœurs, coutumes et traditions de la Polynésie, en particulier du Pacifique Oriental" (article 1 des statuts de la SEO). La version numérique du BSEO dispose de son ISSN : 2605-8375.
Identifier
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2605-8375
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A resource consisting primarily of words for reading. Examples include books, letters, dissertations, poems, newspapers, articles, archives of mailing lists. Note that facsimiles or images of texts are still of the genre Text.
Établissement
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Title
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Bulletin de la Société des Études Océaniennes numéro 138
Description
An account of the resource
Mai’ao : un ensemble d'articles réunis par Pierre Vérin
- Introduction géographique et ethnographique (P. Vérin) 3
- Géologie de Mai'ao (H. William) traduit par Cl. Sabatié 17
- Les divers noms de Mai'ao (B. Finney) 24
- La soumission de Maiaoiti (Marcantoni) 26
- La légende du lézard (Ara'i Temauri) suivi d'une traduction par R. Tessier 30
- Relevé archéologique préliminaire (P. Vérin) 35
- Etude d'anthropologie physique (B. Danielsson) 46
- Carte — (les numéros indiquent les sites archéologiques)
Source
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1962
Date de numérisation : 2017
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Type
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