-
https://anaite.upf.pf/files/original/a559b2147052c2315cab90678e48252c.pdf
93c1c7b89538f5005d49d6f22ca908e6
PDF Text
Text
BULLETIN
DE
LA
Société des Ëtudes Océaniennes
N"
136/137
-
TOME
XI
SEPTEMBRE/DÉCEMBRE
Anthropologie
Histoire
—
—
Institutions et
Ethnologie
—
PAPEETE
et
Océanographie
—
11/12)
1961.
Philologie
Antiquités des Populations Maories
Littérature
Astronomie
—
( Nos
Folklore
—
IMPRIMERIE
Sciences naturelles.
OFFICIELLE
�\
Conseil d'Administration
Président
....
Vice-Président
Secrétaire
Trésorier
Assesseur
Assesseur
Assesseur
Assesseur
Assesseur
.
.
M. Henri
.
M.
.
.
JACQUIER.
Bertrand JAUNEZ
....
....
.
.
M. Yves MALARDE.
....
.
.
M. Cdt PAUCELLIER.
....
.
.
M.
....
.
....
....
.
M. Martial IORSS.
.
.
Rudolphe CAMBRIDGE.
M. Terai BREDIN.
.
M. Siméon KRAUSER.
.
Assesseur
M. Raoul TESS1ER.
Secrétaire-Bibliothécaire
du
Musée
Pour être reçu Membre de la Société
membre titulaire.
se
Mlle
NATUA.
faire
présenter
par
un
Bibliothèque.
Le Bureau de la Société informe ses membres
que désormais
ils peuvent emporter à domicile certains livres de la Bibliothè¬
que en
signant
rendraient pas
une
Le Bibliothécaire
La
leurs
reconnaissance de dette
cas
où
ils
ne
présentera la formule à signer.
Bibliothèque est
invités
en
le livre emprunté à la date fixée.
tous
ouverte
les jours,
membres de la Société
aux
de
14
Dimanche.
La salle de lecture est ouverte
14 à 17 heures.
au
à 17
et
heures, sauf
à
le
public tous les jours de
Musée.
Le Musée est ouvert tous les jours,
sauf le lundi de 14 à 17
heures. Les jours d'arrivée et de départ des courriers : de 9 à
11 heures et de 14 à 17 heures.
�BULLETIN
DE LA
SOCIÉTÉ D'ÉTUDES OCÉANIENNES
(POLYNÉSIE ORIENTALE)
TOME XI
No.
136/137.
—
—
(Nos 11
et
12)
SEPTEMBRE/DÉCEMBRE
1961.
SOMMAIRE
Pages
Etnographie
Rapprochements ethnographiques (Cdt J. COTTEZ). 293
Ecologie
Observations
ciété
d'écologie littorale
(P.H. FISHER)
aux
Iles de la So¬
301
Archéologie
La
plate forme d'archer et le Marae de AFAREAITO, Opunohu,1 Moorea ( Roger GREEN ) . . . .
310
Muséologie
La
Bibliothèque du Bishop Museum de Honolulu
(Margaret TITCOMB )
316
Folklore
Légende de Havai
( Emile Teriieroo HIRO )
.
.
320
Divers
The
History of the Tahitian Mission 1799-1830, by
Davies (P. O'REILLY)
323
Quatre années en Océanie, par Edouard Foley
( Ph. REY LESCURE )
325
Découverte d'un serpent à Huahine (J. DOMARD) .
330
John
Société des
Études
Océaniennes
��RAPPROCHEMENTS
Il est
vant la
ETHNOGRAPHIQUES
dangereux de vouloir substituer à la réserve du
rapidité et l'incompétence du commentateur.
André
Nouvelles littéraires
*
La
lecture récente
ethnographe
connu
flexions suivantes
:
sa¬
George.
9/5/1958
*
du
*
livre
Tristes Tropiques — d'un
Levy Strauss — me suggère les ré¬
je les donne telles qu'elles me sont venues
—
—
parcourant cet ouvrage.
en
*
Une
remarque
*
*
préliminaire s'impose.
On peut s'étonner de ce qu'une collection au
sérieux « Connaissances humaines », éditée par
titre aussi
la Maison
Pion, accepte sans sourciller, des élucubrations plus ou moins
philosophico-littéraires — au demeurant assez indigestes —
qui déparent un texte ethnographique, par ailleurs, remar¬
quable.
S'il plait, en effet, à Monsieur Levy-Strauss, Rousseauiste
attardé, romantique décadent, progressiste rougeoyant, de por¬
ter, à la manière de Chateaubriand, son cœur en écharpe —
uue
écharpe où la blanche étamine royale fait place à une
torsade quasi-stendhalienne, dont le « Rouge et le Noir » se
mêlent
lui
et
s'entortillonnent
en
lacs
«
d'amour
»
—
libre
à
de
prodiguer ses épanchements très personnels, dans un
Essai » particulier, mais de grâce, qu'il n'insupporte pas
de ses confessions superflues l'honnête lecteur, venu, dans ce
texte, en apparence purement scientifique, chercher tout autre
«
chose.
Ceci
notre
dit, et nettement dit, attaquons,
sujet.
■k
*
sans
plus balancer,
*
Il faut, tout d'abord, rappeler que ce livre « Tristes Tro¬
piques » a principalement trait à la relation d'une mission
ethnographique, consacrée à l'étude de diverses tribus du
centre du Rrésil
région du « Matto Grosso » — mêlée
—
Société des
Études
Océaniennes
�—
294
incidemment de comparaisons
d'autres groupes humains des
—
plus
ou
Indes,
moins artificielles, avec
par l'auteur, au
connus
de missions
précédentes.
alors, à bon droit, se demander pourquoi, un
ethnologue de sa classe n'a pas su, ou n'a pas voulu extraire,
de ses expériences successives, une
synthèse plus poussée.
Un ethnologue, en effet, ou à défaut, un simple océaniste
un peu
averti, ne peut pas ne pas être frappé par certains
rapprochements : nous les citerons, dans leur ordre, à leur ren¬
contre dans le texte de Levy-Strauss.
cours
On
peut,
1) PRINCIPE DE L'ADOPTION DES ENFANTS chez les
et M'Baya
( pages 185-187 ) et divisions sociales
Caduvéos
2) il existe dans
a
) les nobles
blis
b
c
Ces
cette tribu trois classes
:
( grande noblesse chevaleresque et
ano¬
;
) les guerriers
) les esclaves
;
«
chamacocos
» ;
tendent à se replier sur elles-mêmes. L'adop¬
tion des enfants s'expliquerait par la crainte de la procréa¬
tion opposée au plaisir : et aussi, par la crainte des mésal¬
liances. Je cite le texte de Levy-Strauss : « Ces tribus mon¬
trent un vif dégoût pour la procréation ». Avortements et
infanticides y sont pratiqués, de façon presque normale. La
castes
perpétuation du groupe s'y effectuait
les
leur
enfants
arrivaient
à
naître
famille, mais confiés à
visitaient à de
Qui
rares
une
adoption ». Quand
pas élevés par
autre famille, où ceux-ci les
ils
par «
n'étaient
intervalles..
songerait, devant ce texte, à la fois aux principes
les « Aréoïs », et aux usages océaniens d'au¬
trefois. Ce rapprochement apparaît saisissant, étonnant au
sens
propre de ce terme.
ne
pratiqués
par
II) PRINCIPE DU TATOUAGE (pages 374-375)
Les tatouages équivalent à un blason (
principe du « mo»
néo-zélandais ) tatoué ou peint avec le suc de
génipa,
incolore au début, mais devenant bleu-noir par oxydation :
sur
les joues, une épaisse ligne oblique marquée de
ko
quatre
petits traits verticaux, et sur le menton, quatre lignes hori¬
zontales superposées — chacune agrémentée d'une
frange de
stries
( rapport étroit avec certains tatouages Marquisiens
ou Néo-Zélandais
).
—
Société des
Études
Océaniennes
�295
—
—
Principes d'héraldique adoptés pour ces, dessius : îasces,
écartelés, tranchés, taillés, coupés — figures assymétriques
mais équilibrées, véritable art dont on n'a pas. révélé le se¬
cret aux Européens. Chez les femmes, ces peintures exerce¬
raient sur l'homme une action erotique, analogue à celle
des fards qui les rendent « provocantes » (dit l'auteur).
III) GENIE ARTISTIQUE
Les
texte
(pages 268-269-270-271-279)
magnifiques dessins et illustrations donnés dans le
il faut s'y reporter — nous ne saurions les décrire,
—
même
succintement,
—
montrent à l'évidence une similitude
complète, c'est-à-dire, finalement une identité véritable entre
le génie artistique de ces tribus du Centre de l'Amérique du
Sud, et celui des Marquisiens ou des Néo-Zélandais, en un
des
mot
(Voir
«
Maoris
».
184, figures 10 et 11 ; page 186 figures 12 et
187, figures 14 et 17 ; page 195, figure 21 — car¬
spirales — page 195, spirales et croix ; page 188,
figures 22 et 23).
page
13
; page
reaux
et
Statue de l'art
à celle de
rable
«
la
Chavin
»
de facture tout
à
fait compa¬
représentée dans « New-Zealand
geography » comme spécimen du génie Néo-Zélandais.
L'auteur Lévy-Strauss a bien comparé l'art « Caduvéo »
à d'autres arts, qui offrent avec lui « certaines analogies » :
Chine archaïque; côte NO d'Amérique (Alaska et Canada) ;
Nouvelle-Zélande.
statue
.
Mais, selon nous, il n'insiste pas suffisamment sur ces rap¬
prochements tout à fait extraordinaires, tout à fait trou¬
blants.
On connaît le principe de ces dessins, reproduits dans tous
les livres traitant des, arts de l'Océanie, les modèles en sont
très
variés, mais beaucoup présentent les caractéristiques sui¬
vantes
:
certaine
Une
surface
ainsi dire, quadrillée en
non jointives.
A
ces cases
stylisées formant en
quelque sorte écu sont posées des « pièces » ou « meubles »
divers, ordonnés, comme en héraldique en pals, fasces, orles,
est,
larges
cases, par des barres
l'intérieur de chacune de
pour
perpendiculaires,
bandes, barres, etc...
Les
meubles » divers sont généralement composés de fi¬
imaginaires ou plutôt de dessins curvilignes tels que
spirales, esses, etc... ou même encore cercles parfaits. Quelque
«
gures
Société des
Études
Océaniennes
�—
fois les
cases
L'effet
leurs
rappelant « tourteaux, beaussi losanges, carrés alésés, taux, croix.
décoratif
beau. J'ai
quises,
—
sont ornées de motifs
annelets », et
sants
296
en
vu
ces
1925,
encore
obtenu par ces moyens simples est
mêmes procédés toujours employés aux
de très vieux sculpteurs
par
sur
très
Mar¬
bois, d'ail¬
entièrement tatoués, car nés vers 1850.
Certains dessins, eux, pur cm eut indiens, semblent avoir été
inspirés
par
nerie d'art
l'imitation des. formes gracieuses de la ferron¬
espagnole, de style baroque (Amérique du Sud).
Indépendemment du génie de la race, et de son goût ar¬
tistique très sûr, il paraît vraisemblable de penser que cer¬
tains de ces dessins retrouvés, identiques à eux-mêmes, au
Centre de l'Amérique du Sud, et de l'Océanie, y ont été con¬
çus, et exécutés, non seulement par suite d'une inspiration
spontanée commune, mais aussi, d'après certaines traditions,
certains rites, certains langages secrets, ayant une significa¬
tion ( analogue à celle employée par les combinaisons, du
blason ) langage mystérieux, qui nous échappe
encore, et ne
nous a jamais été révélé.
IV) HOMONYMIES ET ASSONNANCES
Là encore, un
par
l'homonymie,
certains mots.
Nous
Océanien ne pourra pas ne pas être frappé
ou du moins, l'air de famille présenté par
contenterons
nous
TOUPI KAWAHIB
de citer,
hasard
au
:
(page 369) à rapprocher de Hawaï
TAPERAHI MARAVAI
(MARAYAI)
TAKAWAME (TA-
KLME)
TAKAWARA TANAPAMOKO
TOPEKEA KUPEKAHI
KAUI PARANA WAI
PARERAI
KARAMUA
NAMBI
Ce
ne
WAI
:
URUCU
KWARA
sont
(fleuve)
eau
en
Nouvelle-Zélande, fleuve, rivière
teinture
:
rouge
( RUCO des Caraïbes )
(BIG Nambas) URI
là que
guistique s'imposerait
;
:
rouge
de simples suggestions
elle nous échappe.
Société des
Études
;
une
Océaniennes
étude lin¬
�—
V
) Plus fort que tout
(page 374)
Décrite
: «
suit par
comme
de
—
LA CEREMONIE DU CAHOIN
Lévy-Strauss
de
Beuverie
tivent plusieurs
297
»
:
chicha
dont les indigènes cul¬
variétés... les anciens auteurs ont décrit ces
marmites aussi hautes que des hommes où se préparait le li¬
quide et le rôle dévolu aux vierges de la tribu, qui y cra¬
chaient une abondante salive pour provoquer la fermenta¬
tion. Les marmites des Tupi-Kawahib étaient-elles trop pe¬
tites, ou le village manquait-il de vierges ? on amena les trois
petites filles et on les fit expectorer dans la décoction des
grains pilés ».
Quel Océanien ne rapprocherait cette cérémonie du « Cahoin » du célèbre « Kawa » (le mot est d'ailleurs, très voi¬
sin ) décrit à l'envi par tous, navigateurs du XIXème siècle,
au cours
de leurs séjours dans les îles du Pacifique (Arago,
Dumont d'Urville ) aux Tongas, aux Samoa principalement ;
«
et
ailleurs
ce
maïs
encore.
Nous avons, nous-mêmes, comme nos prédécesseurs et nos
successeurs, autour de 1925, bénéficié, dans toute la Polynésie
« Kawas » d'honneur, préparés par les vierges
( 1 ) — Il en existait encore.
Ce rapprochement entre ces deux rites, l'un américain,
l'autre océanien est incontestablement très frappant, lui-aussi.
Il n'a pas été signalé par Lévy-Strauss.
centrale, de
locales
VI) EMBRYON DE SYNTHESE des faits exposés
vy-Strauss.
par
Le-
Levy-Strauss n'a pu, cependant, ne pas être touché par cer¬
rapprochements, certaines analogies.
tains
( 1 ) Bedford Pim — The Gate of the Pacific
Page 76 et 77 : Cassava and Kava
—
London 1863
philogical connection between the amePolynesian « Kava », or « Ava »
supposed derived from the sanscrit « Kasya » ( intoxicating be¬
verage ) ?
Suit toute une explication sur la préparation de ce breuvage
identique à celle que nous avons donnée ( racines de Yuka mâ¬
chées par de jeunes femmes ) — Voir aussi Seeman — Voyage
Note
:
Can
there
rican term
of
HMS
«
«
be
any
Cassava
Herald
»
and the
».
Société des
Études
Océaniennes
�—
298
—
N'écrit-il pas « sans suivre Heyerdahl dans ses
audacieuses
hypothèses d'un peuplement de la Polynésie par des indi¬
gènes américains, on doit admettre, après le voyage du « KonTiki », que des contacts
transpacifiques ont pu se produire,
et souvent,
(pourquoi ne pas le suivre, demanderons-nous?).
Mais à l'époque où de hautes civilisations
florissaient en
Amérique v ers le début du premier millénaire de notre ère
les îles du Pacifique étaient
vides, du moins n'y a-t-on rien
trouvé qui remonte aussi loin.
Par delà la Polynésie, on devrait
regarder vers la Mélanésie,
déjà peuplée, peut-être, ou vers la Côte Asiatique prise dans
sa totalité.
Et, page 275, « les populations des frontières méridionales
Chine, et plus encore, les tribus primitives d'Indonésie,
de la
offrent
d'extraordinaires
affinités
avec
les
Américains
»
;
et
plus loin, même page « il y a trois régions : Indonésie,
NE Américain, et Pays
Scandinaves, qui forment, en quelque
sorte, les points trigonométriques de l'histoire
précolombienne
encore
du Nouveau-Monde
»
...
Enfin,
page 271, la représentation d'une idole « Chavin »,
du nord du Pérou, fait
apparaître une éclatante ressemblance
avec
certaines statues de la
Pavions déjà dit, et proclamé.
Nouvelle-Zélande,
comme
nous
VII) CONCLUSION
Toutes ces coïncidences ne
peuvent être attribuées à un
providentiel hasard. Leur ensemble impressionnant forme une
présomption très forte, pour ne pas dire une certitude, en fa¬
veur de
l'hypothèse émise (et démontrée en partie), par le
promoteur de l'expédition du «Kon-Tiki»,
(hypothèse confir¬
mée encore par sa récente
exploration de l'Ile de Pâques) - (1)
Pourquoi ne pas le suivre, comme nous l'avons déjà de¬
mandé ou du moins ne pas
adopter franchement une partie de
ses vues
quasi prophétiques ?
A la lumière des faits,
exposés ci-dessus, il apparaît incon¬
testable qu'il existe les
rapports les plus troublants, les plus
étroits
entre
certains,
éléments des civilisations de
quelques
de l'Amérique du Sud, et des
popu¬
de l'Océanie Centrale, encore
peut-on regretter que
tribus, perdues,
lations
de
au centre
(1) Voir Heyerdahl — AKU-AKU... Livre passionnant
Pâques, paru en 1958 chez Amiot-Dumont.
Société des
Études
Océaniennes
sur
l'Ile
�—
299
leurs
—
musiques respectives n'aient
particulière...
Il
pas
fait l'objet d'une étude
,
été démontré que
'
les vents et les courants pouvaient,
facilement, porter des côtes occidentales de l'Amérique en
Polynésie, des familles entières, sur les radeaux de « Balsa »
( « Kon-Tiki » ).
a
Un faisceau de ressemblances aussi nombreuses,
aussi
sou¬
tenues, ne saurait, en aucun cas, être le simple fait du ha¬
sard. Il faut donc admettre que certains éléments de ces tri¬
bus ont peuplé la Polynésie, au moins partiellement.
Dans
quel rapport, voilà maintenant la véritable inconnue ?
Evidemment ces tribus n'ont pas constitué la seule migra¬
tion valable. Il y en a eu certainement beaucoup d'autres,
venues, les unes, de Polynésie, les autres de Mélanésie ; il
y a donc eu mélange, brassage, malaxage de tous ces élé¬
ments pour constituer ce qu'on est convenue d'appeler, au¬
jourd'hui, la
Quoi qu'il
race
«Maori».
en soit, ne pas vouloir tirer des documents re¬
cueillis, au cours de cette mission au centre du Brésil, les
conséquences logiques, ne pas dresser la synthèse qui sem¬
blerait devoir s'imposer à un esprit aussi subtil que celui de
Levy-Strauss, apparaît aussi paradoxal
tence du soleil en plein midi...
Cette attitude
ne
saurait ni
se
que
soutenir, ni
de nier l'exis¬
se
défendre.
On est, alors, invinciblement, amené à se demander si, tel
un descendant attardé de Noë, animé d'un sentiment — d'ail¬
leurs fort honorable — de pudeur quasi-filiale, l'auteur ne se
refuse,
lonner
par
—
une
nous
synthèse personnelle trop directe, à débou¬
n'osons dire à
«
dériveter
»
—
de
son
socle
d'argile, certaines divinités du Panthéon ethnographique fran¬
çais. ( 1 )
Si
temps
cette
hypothèse se révélait exacte, que pour quelque
( 2 ) auréolée d'une gloire rémanente, cette
encore,
( 1 ) Récemment décédé, depuis la rédaction de cet article
(2) Heyerdahl
— AKU-AKU
Paris 1958 — Les vestiges (pote¬
sculptures trouvées à l'Ile de Pâques par l'auteur du livre
sembleraient démontrer ( jusqu'à l'évidence ) le peuplement
d'une certaine aire, s'éiendant sur toute la Polynésie Centrale, par
des migrations venues des Côtes Américaines ( Pérou et Chili
).
ries,
cité,
Société des
Études
Océaniennes
�—
300
—
idole dorme donc
son dernier sommeil,
linceul
sique
de pourpre réservé aux
rituellement
recouverte
de
l'emblème
dans le clas¬
», mais
non pas
«
dieux morts
6.seriate
de
son
ancien
parti.
La vérité
finira, quand même,
éclatante, irrésistible. ( 3 )
par
surgir de
son
puits,
nue,
Commandant J. CCTTEZ.
Capitaine de Frégate ( H )
(3) T.E. DONNE.— Mœurs et coutumes des Maoris P. 1S29 pare
:
La connaissance des
indigènes du Pacifique et de l'Amérique du
Sud gagnerait beaucoup
si l'on offrait à ceux qui s'intéressent à
l'anthropologie, à ,1'ethnologie et à l'cthnograpl ie l'occasion d'é udier
-
178
les
caractères
nationale
à
comparés
venir
—
de ces us.ages dans une
Je mentionne
l'Amérique du
exposition inter¬
Sud, car j'estime
q'tie les Indiens Jivarqs et les Maoris avaient de nambreu ;
de mœurs communs (sauf en ce
qui concerne leur manière de
server
les fêtes humaines ) —
Société des
Études
Océaniennes
traits
con¬
�D'ÉCOLOGIE
OBSERVATIONS
AUX
ILES
par
DE
LA
LITTORALE
SOCIÉTÉ
P.-H. Fischer
Les observations relatées dans cette Note ont été faites en
décembre 1951 aux îles de Tahiti et de Moorea. Leur objet
essentiel est l'étude écologique de divers Mollusques de la zone
littorale.
Il m'est
agréable de remercier ici M. Jacquier, pharmacien
Papeete et M. Cresson, Résident aux Iles Wallis, qui ont bien
voulu m'apporter leur concours à l'occasion de ces recherches.
à
Observations faites à Tahiti
On sait que
l'île de Tahiti est cerclée d'une ligne de récifs
lesquels déferlent les vagues du large et qu'une zone annu¬
laire d'eau plus calme, le « lagon », se trouve située entre le
récif et la côte proprement dite.
En général, le récif affleure presque au niveau de l'eau, mais
en certains points il est nettement submergé, comme c'est le
cas, par exemple, pour le banc de 1'« Arthémise »
(Côte
Nord-Est de Tahiti-Nui ( 1 ) et pour le récif Faratera (côte du
Pari, Est de la presqu'île de Taiarapu). Dans ce cas, les vagues
du large brisent directement sur la côte.
L'anneau récifal est interrompu par des passes étroites, gé¬
néralement situées en face des embouchures de rivières, signe
classique de la sténohalinité des Madré poraires.
Certaines portions de côte sont baignées directement par
l'eau du large sans interposition d'un lagon ni même d'un
récif submergé continu. C'est le cas pour la baie de Matavai
( district d'Arue ) et pour la région d'Orofara ( district de
Mahina ).
Il résulte de ces faits que les caractères de la côte vont du
mode abrité ( là où existe le lagon ) au mode battu ( là où le
récif est absent ou franchement submergé). Le caractère abrité
est particulièrement accusé dans
la baie de Port-Phaéton
(isthme de Taravao).
La dénivellation cotidale est faible. Il semble qu'elle ne
dépasse pas 40 à 50 centimètres en vive-eau, avec ,une seule
marée par 24 heures.
sur
( 1 ) Rapellons que le nom Tahiti-Nui s'applique à la partie
principale de l'île, à l'exclusion de la presqu'île de Taiarapu.
Société des
Études
Océaniennes
�302
—
Fig. 1.— Ile de Tahiti.— 1
Vénus.—
7
:
:
Orofara.—
:
5
11
côte
:
lagon.— 15
:
du
:
Papeete.— 2
banc
:
isthme de Taravao.— 8
tira.—
14
4
:
—
de
:
Arue.— 3
l'Arthémise.—
Port-Phaéton.— 9
Pari.—
12
:
:
6
pointe de
:
:
Hitiaa.—
Pueu.— 10
Papara.—
13
:
:
Tau-
Punaauia.—
récif.
Dans l'exposé qui va suivre, les signes -f- et — des
nota¬
tions hypsométriques se rapportent au niveau de l'eau à l'heure
initiale de l'observation. Ils sont donc comparables entre eux
pour une même localité ( par exemple pour la pointe d'Orofara), mais non comparables avec les signes et chiffres con¬
cernant
une
autre
localité observée à
un
autre
marée.
Société des
Études
Océaniennes
moment
de la
�—
303
—
pointe d'Orofara (Point battu).— Cette
été étudiée à mer assez basse. Elle est située en face
fragmentés., franchement submergés, et elle est battue
par la boule avec un ressac très important.
Les rochers les plus exposés présentent un trottoir de Mélobésiées fort beau, émergé jusqu'à -j- 20 cm. environ.
Observations à la
pointe
a
de récifs
point où le ressac est fort, mais non extrême, je
organismes suivants émergés :
Helcionicus tahitensis Pease, assez commun de + 30 à
-j- 60 cm., se creusant un « nid » dans la roche ;
Ncrita mandata Pease, commune de -j- 30 à -\- 50 cm..
( émergée, bien entendu ; elle se trouve également plus haut,
mais alors immergée dans les cuvettes ; je ne m'occupe ici que
des organismes émergés ) ;
Planaxis niger Q. et G., commun de -j- 30 cm. à —(— 1 mètre,
En
un
trouve
se
les
creusant
habitat dans la roche
un
;
( Pila ) plicata L., commune de -f- 50 cm. à plus
creusant un habitat dans la roche.
Sur un point très voisin où le ressac est particulièrement
fort, je constate, bien entendu, une élévation des. niveaux su¬
périeurs ou, si l'on constate, une ouverture de l'éventail hypsométrique : Planaxis niger, assez rare, monte jusqu'à -|- 1 m.
50 ou + 2 mètres, Nerita plicata est commune jusqu'à -f- 2
mètres. On trouve en outre Tectarius cf. mïllegranus Phil.,
assez rare et petit,
à —(— 2 mètres et Melaraphe obesa Sow.,
rare, à -j— 2 mètres.
Névita
1
m.
10,
se
Observations à Ame (Point semi-battu).— La plage d'Arue
étudiée à marée montante est ouverte sur le large sans in¬
terposition de récifs importants ; elle est limitée à l'Est par
une falaise battue
et à l'Ouest par un récif mort qui vient
toucher la côte et dont le niveau supérieur est exondé à mer
basse.
falaise, sur roche, je note plusieurs végétations
Mélobésiées discontinues de — 40 à -f- 10 cm.,
40 à -(- 20 cm., Enteromorpha de -j- 20 cm. à
Au bas de la
d'Algues
:
Padina de
—
-f- 2 mètres.
animaux, je remarque un Poisson amphibie de
( cf. Andamia ) de 0 à + 30 cm., un Crabe de roche ( cf.
Grapsus) à -f- 10 cm., des Lézards et Mouches un peu audessus. En ce point, je rencontre un seul Mollusque, Tectarius
cf. millegranus Phil., de + 75 à + 80 cm., se creusant un haParmi les
roche
Société des
Études
Océaniennes
�—
304
—
bitat dans la roche
volcanique et
tituée. Une assez importante
lisse dont la falaise
végétation de Pandanus
les pentes de la falaise.
Ce point peut être considéré
est cons¬
se trouve
sur
lieux ne m'a pas
de la falaise.
semi-battu. L'état des
comme
permis d'aller jusqu'à la partie la plus exposée
La plage, de sable noir, est adossée à des roches volca¬
niques, taraudées très probablement par des Gastéropodes lit¬
toraux
(1) jusqu'à une hauteur de 2 m. 50 à 3 mètres, mais
actuellement azoïques. Ce fait me semble être l'indice d'un
progrès de l'alluvionnement littoral et aussi d'une légère surrection du rivage à une période récente du
quaternaire.
Le récif mort qui limite la
plage à l'Ouest semble attester,
lui aussi, une légère surrection du
rivage.
Sur ce récif, une demi-heure après
l'heure initiale de l'ob¬
servation, le niveau des Padina va de
30 à —j— 5 cm. Au
même niveau que les Padina,
qui sont abondantes, se trouvent
plusieurs espèces de Phéophycées. Sur les Coraux morts du
récif vit en assez grande abondance
un
Vermetus que je
rencontre de
20 à -f- 5 cm.
—
—
Observations faites sur des points
protégés de la
Tahiti.— Sur les points
protégés qui constituent la
côte de
majeure
partie des côtes de l'île, le rivage est le plus souvent bas,
bordé de Cocotiers et d'autres arbres
( Filao, Burao, Pandanus,
etc...). Les plages sont le plus souvent constituées de sable noir,
parfois de sable blanc ; ce dernier cas est réalisé sur la côte de
Punaauia, où il existe un récif mort émergé sur lequel sont
fixées des Chama mortes. Ce récif, et bien d'autres
(notamment
à Papeete même), font
penser à une légère surrection de la
côte commje il a été dit à
propos du récif mort d'Arue.
Sur ces côtes
protégées, qui donnent sur le calme « lagon »,
le niveau supérieur des
peuplements de Padina subit l'émersion cotidale ; des Pagures sont
fréquemment exondés. Parmi
les Mollusques, les plus communs sont Nerita maculata
Pease,
Nerita plicata L. et
Melaraphe obesa Sow., que l'on rencontre
à niveaux constants :
ainsi, à Haitaa ( district d'Hitiaa, côte
Est de Tahiti-Nui), à
mi-marée, je trouve Nerita maculata de
0 à
10 cm., Nerita plicata de -f-> 5 à
+ 20 cm., Melaraphe
obesa à -j- 40
(1)
cavités
On peut
naturelles
cm.
distinguer les cavités dues
de la
Société des
aux
roche.
Études
Océaniennes
Gastéropodes des
�—
A
mer
montante
305
—
je trouve Drupa tuberculata Blainv.
exon¬
dée à -f-
10 cmi. à Papara (Côte Sud de Tahiti-Nui).
A Port-Phaeton ( baie intérieure très protégée, dans l'isthme
de Taravao), je trouve en abondance à mer montante, Melaraphe scabra L. exondée. Cette localité est, dit-on, la seule où
l'on trouve des Huîtres en abondance à Tahiti, mais je n'ai pu
vérifier s'il s'agit de bancs soumis à l'émersion.
Observations faites à Moorea
La côte de Moorea est
ceinture de récifs
récifs et la côte.
une
;
doublée, comme celle de Tahiti, par
lagon calme est intercalé entre les
un
Sur la côte Nord de l'île se trouvent deux baies, profondes,
la baie'de Cook (ou de Paho-Paho) et la baie de Papetoai (ou
de
sur
Tareu). J'ai fait des observations dans chacune de ces baies
des points semi-battus et sur des points protégés.
Fig. 2.— Ile de Moorea.— 1
Paho-Paho.—
5
:
lagon.— 6
3
:
:
baie
de
:
baie de Paho-Paho.— 2 : village de
: village de Papetoai.—
Papetoai.— 4
récif.
Société des
Études
Océaniennes
�—
A.—
Baie
306
—
de
Paho-Paho, côte Est ( débarcadère ), point
protégé.— Sur les pilotis ou sur les blocs rapportés (1) qui
constituent la côte en ce lieu, je trouve à mer basse les
espèces
suivantes : Charria asp> relia Lk, rare, sur pilotis de — 5 à
-f- 5 cm. ; Ostrea sp., assez commune sur pilotis et sur blocs de
5 à + 20 cm. ; Melaraphe intermedia Phil.,
assez rare sur
pilotis à
40 cm., Crabe de roche ( cf. Cj rap sus ) sur blocs à
—
+ 50
cm.
En ce lieu, de nombreux Crabes terrestres de grande taille
(dont l'espèce pullule dans, presque toutes les coco ter aies litto¬
rales de Tahiti et de Moorea), creusent leurs
galeries dans le
sable depuis le rivage jusque fort avant dans la cocoteraie.
Ils sont actifs à toute heure, mais se nourrissent
principalement
le soir (2).
B.— Fond de la baie de Paho-Paho, devant l'ancien Marae
( 3 ) ( Lieu particulièrement calme ).— A mer basse, un banc
d'Huîtres extrêmement dense recouvre la roche de 0 à
-)- 20
cm.
Je trouve également en ce lieu Nerita Maculata Pease
très communp del 0 à -j- 20 cm., Nerita
plicata L. assez rare
de -f- 20 à -j- 30 cm.,
Mclcmpus Sciuri Lesson rare à -f- 30 cm.
G.— Goulet de la baie de Paho-Paho
semi-battu.— Sur la digue de pierres
( Coté Ouest ), point
rapportées ( volca¬
niques ou coralliennes), j'observe à mer descendante les or¬
ganismes suivants : Mélobésiées de 0 à -f 20 cm. ; Actinies
( grises, à nombreux tentacules ) die 0 à f-j- 10 cm. ; Nerita ma¬
culata Pease assez rare de -j— 10 à —)— 20 cm., sur roche ou à
demi enfouie dans le sable ; Nerita plicata L. très commune
( 1 ) Sur
blocs, placés là
consolider la ligne de rivage, se
espèces mortes, Chaîna asperella Lk. et Vermetus
spiruliîormis de Serres, tandis qu'une Area
perforante très commune (morte également) a taraudé la pierre.
Ces blocs proviennent vraisemblablement d'une zone
submergée com¬
prenant ces trois espèces à un même niveau.
trouvent
ces
fixées
en
abondance
pour
deux
( 2 ) C'est à ce moment que les habitants les capturent en leur
présentant un paquet de feuilles de bananier au bout d'une ligne ;
ils
saisissent cette verdure avec leurs
pinces et l'entraînant vers
terrier, mais le pêcheur amène la ligne. Peu de crabes ont alors la
prudence de lâcher prise.
( 3 ) Rappelons qu'un marae est un monument de pierres
celées, lieu de culte des anciens Polynésiens.
Société des
Études
Océaniennes
amon¬
�—
roche de
sur
20 à
-|- 50
307
—
cm.,
se
creusant un abri dans la
roche
(on trouve chez cette espèce des individus de colora¬
tions très variées ) ; Patella ( Scutellastra ) stellaeformis Rve.,
assez rare de
-j- 20 à -j- 25 cm. ; Melaraphe obesa Sow. assez
commune
de —|-i 25 à —)— 40 cm. et parfois jusqu'à -j- 45 cm.
( les plus grands exemplaires montent plus haut que les pe¬
tits ).
D.— Baie de Papetoai, côte Est, point protégé.— Une
végétation de petites Algues rases couvre la base des roches
de —I 20( à -j- 15 cm. ; nombreux Pagures de — 20 à -j- 5 cjm j
Actinie grise de 0 à -j- 10 cm. ; Patella stellaeformis Rve,
rare, à -f- 10 cm. ; Nerila maculata Pease très, commune de
20 à -H" 5 cm. ; Nerita plicata L. assez rare de -f- 15 à
-f- 25 cm. ( mer descendante ).
—
E.—
Fond de la baie de Papetoai,
Nerita maculata, Nerita plicata
( dans la même situation respective que
Outre
lités),
nous
F.—
Baie
un
au
de
point très protégé.—
et Melaraplie obesa
dans les autres loca¬
trouvons Melampus fasciatus Desh. (1) à + 50 cm.
de
Papetoai, côté ouest, point semi-battu.— Sur
platier constitué par un sommet de récif mort, je trouve
niveau de l'eau (à mer presque basse), une végétation
Turbinaria et le Gastéropode Drupa tuberculata Blainv.
Conclusions
Sur
le littoral
des
îles de
Tahiti
de
Moorea, j'ai noté
position hypsométrique d'un certain nombre de Mollus¬
ques trouvés émergés : Ostrea sp., Chama asperella Lk., Pa
tella (Helcioniscus.) tahitensis Pease, Patella (Scutellastra)
stellae formis Rve, Nerita maculata Pease, Nerita ( Pila )
plicata L., Planaxis niger Q. et G., Littorina ( Melaraphe )
scabra L., Littorina ( Melaraphe ) intermedia Phil. Littorina
( Melaraphe ) obesa Sow., Tectarius cf. millegranus Phil., Vermetus sp., Drupa tuberculata Blainv., Melampus fasciatus Desh.,
Melampus Sciuri Lesson.
et
la
Chaque localité
base
Pour
du
niveau
comparer
a
été étudiée hypsométriquement
de l'eau
à
l'heure
initiale de
hypsométriquement les
sur
la
l'observation.
différentes
localités
entre
elles, j'ai dû tenir compte des heures initiales d'obser¬
vation pour chacune et j'ai fait des recoupements à l'aide de
(1) Nos exemplaires se rapprochent
Melampus Philippii Kiister.
Société des
Études
par
certains
Océaniennes
caractères de
�—
308
—
repères caractéristiques notés en milieu suffisamment calme
( niveau supérieur des Mélobésiées, des Padina, des Huîtres,
niveau inférieur de Nerita plicata ).
J'ai pu établir ainsi les caractères de
répartition hypsométrique de chaque espèce et construire un graphique qui
montre le degré d'amphibiose des différentes
espèces en milieu
protégé et en milieu semi-battu.
Evidemment, la limite inférieure de répartition d'une es¬
pèce est plus difficile à établir que la limite supérieure, et
sauf pour les espèces les
plus élevées hypsométriquement,
j'ai dû me contenter de noter la limite supérieure.
Les Mollusques de notre liste peuvent être
groupés schématiquement en trois catégories qui correspondent à leur degré
d'amphibiose :
1°
veau
Ces
des
ne
Espèces dont la limite supérieure dépasse de peu le ni¬
des basses mers ( Chaîna asperelia Lk., Vsrmetus
sp. ).
espèces peuvent être considérées comme appartenant à
peuplements submergés dont les éléments les plus élevés
sont pas.
2°
tués
par une courte
exondation.
Espèces dont la limite supérieure
se
situe
vers
le niveau
moyen de la mer (Ostrea sp., Helcioniscus tcïhitensis Pease,
Nerita maculala Pease). Parmi ces espèces,
Helcioniscus tahitensis préfère les milieux batlus et Oslrea
sp. ne vit qu'en
milieu très calme. Quant à Nerita maculata elle
pullule aussi
bien en milieu battu qu'en milieu très calme.
3°
Espèces dont la limite supérieure atteint ou dépasse le
mers (Patella
stellaeformis Rve., Nerita pli¬
cata L., Planaxis niger Q. et G.,
Melaraphe scabra L., Melaraphe intermedia Phil., Melaraphe obesa Sow., Tectarius cf.
millegramus Phil., Melampus jasciatus Desh. et Melampus Sciuri Lessonl).' Il y a entre ces espèces différents
degrés d'amphi¬
biose depuis Patella stellaeformis, dont la limite
supérieure
atteint à peine le niveau des hautes mers,
jusqu'aux Tectarius
qui sont pratiquement toujours, exondés. Parmi ces espèces,
niveau des hautes,
certaines
vivent
en
milieu
calme
ou
très
calme
(.Melaraphe
scabra, Melaraphe intermedia, Melampus jasciatus, Melampus
Sciuri) et ne sont que rarement immergées ; elles acquièrent
ainsi un mode de vie presque terrestre. D'autres vivent en
milieu semi-battu (Patella stellaeformis). D'autres enfin vi¬
vent dans les milieux battus (Planaxis niger, Tectarius cf. millegranus). Deux espèces des niveaux supérieurs sont assez lar¬
gement réparties des milieux calmes aux milieux battus ; ce
Société des
Études
Océaniennes
�—
309
—
Melaraphe obesa et Nerita plicata. Mais tandis que M.
prospère surtout en milieu semi-battu, Nerita plicata
se rencontre
partout, mais avec une préférence pour les mi¬
lieux battus et semi-battus, où elle pullule, tanclis qu'elle se
sont
obesa
raréfie
en
milieu très calme.
Au
point vue zoogéographique, il est à remarquer que les
Mollusques amphibies étudiés dans cette Note sont pour la
plupart largement représentés dans la région indo-pacifique.
L'importante question de l'endémisme se pose toutefois pour
quelques formes critiques (Tectarius, Melampus) et surtout
pour deux espèces., Nerita maculata Pease et Helcioniscus tahitensis Pease ; à ma connaissance, ces deux espèces n'ont
jamais été signalées ailleurs qu'en Polynésie. En ce qui con¬
cerne Helcioniscus tahitensis,
je formule un doute sur son ca¬
ractère endémique, car j'ai trouvé dans la Collection du
Muséum de Paris un Helcioniscus provenant de Hong-Kong
identique à mes exemplaires de Tahiti.
P.-H. F.
Cet
article
XCII, 1952,
est
p.
extrait
du
Journal
de
Conchyliologie, vol.
186.
Société des
Études
Océaniennes
�LA PLATE-FORME D'ARCHER ET LE MARAE
Opunohu
Au
—
D'AFAREAITO,
MOOREA
de recherches approfondies entreprises dans la
d'Opunohu, à Moorea, (1) il m'a été donné l'occasion
d'étudier à nouveau les structures d'Afareaito, mentionnées par
Handy, et dont la description a été publiée par Emory (2).
cours
vallée
Ces recherches ont mis en lumière l'existence en ce lieu d'un
ensemble architectural tel qu'il n'en avait jamais été anté¬
rieurement découvert à Moorea, quoique l'étude du Marae
eût révélé des faits, intéressants
qui n'ont pas été décrits par
Handy.
L'examen des
taines
erreurs
résultats obtenus permettra de corriger cer¬
entachant la description du marae telle qu'elle
été publiée, et remettant le dit Marae en parallèle avec les
caractéristiques d'autres maraes, pour permettre de conclure
qu'ils procèdent tous d'un type unique.
a
Dans la présente étude, l'emplacement auquel Emory avait
assigné le numéro 101, sera désigné sous celui de ScMO-161.
Il se compose de deux constructions. L'une d'entre elles peut
être décrite comme un marae enclos avec une plateforme
« ahu »
séparée du mur, et une cour pavée qui est en entier
ornées de pierres levées. Si l'on en croit Handy, à l'arrière du
dallagje il y avait un espace rectangulaire, nu, partiellement
délimité de bornes. Sur Je côté est du Maraes, il y a deux sanc¬
tuaires, ornés de leurs propres rangées de pierres levées.
La deuxième construction, à environ dix mètres sur le
côté, fut identifiée par Handy comme devant être une plate-
( 1 ) Ces travaux ont été entrepris avec l'autorisation du Gouver¬
de la Polynésie française et de son Conseil de Gouvernement.
Qu'il me soit permis d'adresser mes remerciements à M. M.R. KELLUM Jr., propriétaire de la terre, non seulement pour sa généreuse
autorisation d'étudier les vestiges sur sa terre, mais encore pour sa
constante
obligeance pendant le cours desdits travaux. Mes remer¬
ciements vont également au Dr. Douglas L. OLIVER et à; l'Univer¬
sité d'HAVARD, et à ma femme, qui effectua la plus grande partie
de la délimitation. Je leur dois beucoup pour leur aide, et
pour les
encouragements qu'ils n'ont cessé de me prodiguer, pendant le tra¬
neur
vail.
( 2 ) Emory 1933
:
107
Société des
Études
Océaniennes
�—
forme. La dite
plateforme, et
de
distance
311
un
—
site numéroté ScMO-109, à
70 mètres, en direction du Sud-Est,
être une plateforme d'archer. Ce qui
sur les. trois découvertes pendant les recherches,
et toutes sont localisées dans les mêmes parages,
quelques
kilomètres à l'intérieur des terres, sur le versant oriental de
une
s'avère, après
en fait deux,
la
60 à
examen,
vallée.
CHAMP D'ARCHER.— Tout
Handy, j'avais omis, de
la forme incurvée de la plateforme ScMO-161,
jusqu'à ce qu'un ouvrier eût attiré mon attention sur cette
particularité (Fig. 1A). Quoique le pavage de pierre habituel
soit absent, l'incurvation de l'extrémité supérieure, les pierres
levées tombées en position normale, à la même extrémité, et
l'alignement central des vestiges, présentent une indubitable
similarité avec ceux des plateformes d'archer de la vallée de
Papenoo, à Tahiti, décrites par Emory (3). La deuxième
plateforme, ScMO-109, s'étend au dessous d'un petit cirque
naturel, dans la clairière couverte de bruyères appellee l'AiviRoa, et présente les caractéristiques particulières aux plate¬
formes d'archer de Papenoo. (Fig. 2).
comme
remarquer
Ces deux constructions font face au sommet de la colline,
dominant un terrain en pente tout à fait convenable pour
les exercices de t ir. Il est à noter que ce sport, qui, au point
de
de
ses
les ra'atira
ou
vue
avec
le
nom
être pratiqué que par
Moorea, est en rapport)
Afareaito, vocable signifiant : habitation
règlements, ne pouvait
les ari'i à Tahiti et à
du lieu
propre! à des guerriers.. La situation au pied du Mont Tohivea,
correspond bien au type d'emplacement décrit par Ellis comme
particulièrement dévolu au déroulement de telles compéti¬
tions (4). Le marae situé entre eux était sans doute celui où
les participants, se rendaient pour invoquer le dieu des ar¬
chers, Patutetavae, se mettre en tenue pour les concours et
ranger leurs équipements ( 5 ).
MARAE
(Fig. IB).— Si les hypothèses précédentes sont
quelle était l'une des destinations reli¬
gieuses de ce marae, et peut-être quel était le dieu au culte
duquel il était consacré. Il ressort de l'étude des monuments
—
correctes, nous savons
( 3 ) Emory 1933
:
( 4 ) Ellis 1829
Vol. 1
:
( 5 ) Emory 1933
:
73, 89. 95
:
299
42
Société des
Études
Océaniennes
�—
à
caractère
—
religieux de cette vallée, qu'ils
divinités
les
toutes
312
des
se rapportent à
Iles-du-Vent décrites par Emory. Ce
d uqupil il y a plusieurs répliques dans la vallée d'Opunohu, appartient à la form© III F de ma classification (6).
C'est l'un des mieux conservés parmi les quelques 69 grands
et petits maraes, nombreux et séculaires édifices
qui se ren¬
marae,
contrent dans
cet important
centre archéologique de l'île.
L'ensemble comprend un enclos rectangulaire, avec parement
plat autour du dallage. A l'une des extrémités est une plate¬
forme « ahu », séparée et légèrement plus basse que le mur
de
clôture.
D'autres
caractéristiques de ce genre de marae
pierre, près du mur d'entourage, et
l'usage alterné de pierres et de morceaux de corail taillé pour
la construction du mur de façade du « ahu ».
Mon opinion est que Handy s'est évidemment
trompé en
prenant les trois montants, ici désignés comme dossiers, pour
le simple entourage d'une sorte de boîte
rectangulaire. Non
seulement le pavage, derrière eux, n'est pas plus rudimentaire
qu'ailleurs, mais leur forme les différencie des autres montants.
Pour cette raison, je pense que les pierres dressées 14, 15 et
16 appartiennent clairement au même groupe que les 18, 24
et 31
32, en me basant sur leur forme et leur emplacement
sont
:
un
de
caveau
-
dans le
marae
sanctuaire.
ou
Une
simple comparaison avec les autres maraes de ce type,
cette interprétation est plutôt justifiée par la dis¬
position des pierres dressées. Dans les grandes lignes, cette
disposition est celle de colonnes de pierres allant du gris foncé
au noir,
et d'une des trois rangées en face de chacune des¬
quelles est une sorte de dossier de basalte en forme de dalle
simple ou double. Celle du centre étant la plus longue. Cette
disposition n'est pas seulement remarquable pour le sanctuaire
central, ( 7 ) mais aussi pour les sanctuaires secondaires et de
plus petites dimensions. Ceci est très nettement indiqué dans
les trois positions sur ce marae. (Fig. IB, C, D).
Le caveau, habituellement situé prés du long mur à l'ex¬
trémité opposée au ahu, se représente également dans un
montre que
certain nombre
de
maraes
Mon attention fut attirée
de
sur
cette
ce
vallée.
fait par
terrain, Mr. M. R. Kellum Fils, qui
( 6 ) Green 196^1
( 7 ) Emory 1933
in
:
:
me
le propriétaire du
dit que, lorsqu'il
press
27
Société des
Étudeà
Océaniennes
�—
313
—
acheta la
terre en question, il y a environ 35 ans, le
précé¬
propriétaire lui affirma que des autels de culte y avaient
été érigés. Tous avaient été
violés, cependant, bien avant
l'acquisition de la propriété. liendy mentionne de tels ca¬
veaux
près de la façade du Marae, mais, n'en signale aucun
situé le long du mur. (8)
dent
Bien que les caveaux aient été tous en partie détruits, il
n'en subsiste pas moins que la présence de dalles de dimen¬
sions assez considérables, permette de conclure à l'existence
de ceux-ci. Fréquemment, la
plus basse des trois ou quatre
dalles qui les composent, est encore en
place, et la dalle su¬
périeure et celles adjacentes gisent dans les environs immé¬
diats, comme c'est le cas pour ce Marae. Bien que ce ne soit
pas un trait fréquent, le même fait se présente pour un cer¬
tain nombre de maraes, y compris celui de Titiroa (9). Des
particularités additionnelles des constructions, en ces deux
lieux, sont fournies par les légendes suivantes, aidant à dé¬
finir les caractéristiques portées sur les illustrations 1 et 2.
SITE
ScMO-161
—
( Fig. 1 à comparer à celle d'Emory
N° 72- 1933)
A— Plateforme d'archer : 1. Les colonnes, en
pierre natu¬
relle de forme pyramidale, l'une desquelles — ou les deux —
étaient probablement en station verticale.
2. Des pierres éparses,
alignées néanmoins, et délimitant
probablement
B— Le
disposition du champ de tir à l'arc.
une
pavé et son mur d'enceinte, caveau et afin
séparé, 13 pierres levées et cinq dossiers. Voici les dimensions
des pierres dressées dont l'épaisseur varie entre 3 et 5
pouces ;
en
largeur N° 1, -5, 8-12 et 17 = 4 pouces à 8 pouces,
N° 6 =i 9 pouces, N° 7 = 12 pouces., en hauteur au-dessus du
pavage : Nos 3 et 17 = 11 pouces, Nos 5 et 10 = 12 pouces,
N° 9
15 pouces, N0s 1 et 16 = 16 pouces, Nos 8 et 11 =
17 pouces, N0s 7 et 12
19 pouces, N° 4 = 20 pouces, le
N° 2 est tombé à terre depuis l'époque des travaux de
Hand}'.
marae
=
—
Les dimensions des dossiers sont,
pouces,
pouces,
N° 18
N° 15
12
21
=
=
( 8 ) Hendy 1928
( 9 ) Emory 1933
:
:
pouces,
N° 16
pouces, et,
en
largeur : N° 13 = 10
13 pouces, N° 14 = 18
hauteur au-dessus du sol :
en
=
142
Site 95, Fig. 70, about 14 ft. from N.E.
Société des
Études
Océaniennes
corner.
�—
N° 16
et
18
=
11 pouces,
pouces, le numéro
est de 24 pouces.
Le
N° 19
14 est
314
—
N° 13 = 12 pouces, N° 15 = 14
tombé, mais sa longueur totale
été
détruit, mais est marqué par trois
qui s'étendent suivant l'épaisseur totale du mur. Deux
sont encore en place, la troisième déportée. Près du mur se
trouve une longue dalle qui servait probablement de cou¬
vercle. Les coins extérieurs, N° 20, sont formés par des pierres
levées tournées dans les quatre directions, à chacun des coins.
Les murs sont surmontés de dalles basaltiques ou de cailloux
de rivière, au long des bords extérieurs et intérieurs, et pen¬
chées vers l'intérieur, donnant ainsi au mur l'apparence d'une
auge au centre noyauté de moellons. Le mur de façade du
ahuj a une base de rangées de pierres étendues en long, bout
à bout,
et hautes de 6 - 8 pouces. La seconde rangée
était de blocs de corail taillés, de forme rectangulaire, de
6 pouces de hauteur et de 8 à 10 pouces de long. Quelquesuns
de ces blocs sont encore en place, quoique la plupart
soient tombés. Il ne reste rien de la rangée supérieure, mais
des pierres tombées directement au pied du ahu attestent que
ce
dernier aussi était constitué de blocs placés bout à bout,
et également de 6 - 8 pouces de hauteur. Ce qui reste des
murs du ah\u a entre 18 et 24
pouces de hauteur et est com¬
posé de blocs sélectionnés, mais non revêtus.
caveau
a
dalles
Hand) n'a point remarqué de corail dans le ahu, le caveau,
pierres dressées 6, 12 et 17, ou les dossiers 13 et 18. Il re¬
leva mal les pierres dressées 7, 8, 9, 10 et 11, et interpréta
les
de
façon erronée les 14, 15 et 16.
C—
Sanctuaire dallé avec trois pierres dressées et dossier.
pierres choisies employées au dallage des bords. Voici
les dimensions pour les trois pierres dressées : largeurs i\'os
21, 22 et 23 =; de 4 à 5 pouces, et, au-dessus du niveau du
dallage : Nos 22 = 20 pouces, 23 = 15 pouces, le N° 21 est
tombé depuis le temps d'Handy, mais sa longueur totale est
de 24 pouces, et celui des dossiers qui a échappé aux re¬
cherches d'Handy, le N° 24, a 21 pouces de largeur, et
s'élève à 11 pouces au-dessus du sol.
Des
D— Sanctuaire
six
pierres dressées et un dossier double.
pierre était probablement au milieu du dallage,
entre le montant central
de la seconde rangée et l'appui
précité. Suivent les dimensions des six montants : en longueur,
tous mesurent dei 4 à 5 potices, et, en hauteur au-dessus du
avec
Une idole de
Société des
Études
Océaniennes
�Société des
Études
Océaniennes
�Société des
Études
Océaniennes
�315
—
pavago :
N° 27 =
le N° 25
—
13 pouces, le N° 26 = 19 pouces, le
N° 28 = 11 pouces, le N° 29 = 10
=
18 pouces, le
le N° 30
14 pouces, alors qu'en largeur, les appuis
19 pouces, le N° 32 = 12 pouces, et,
en hauteur au-dessus du
dallage : le N° 31 = 12 pouces, le
N° 32
8 pouces. Handy se
trompa sur les emplacements
des montants 28, 29 et 30, et sur l'identification des N0s 31
pouces,
mesurent
=
le N° 31
:
=
=
et
32.
Plateforme
avec
bande
forme de
T »,
non pavée,
plateforme en trois aires pavées. Voici les dimen¬
sions des pierres dressées : les premiers, N0s 1 et 2, sont, en
largeur et épaisseur de 8 x 12 pouces, et, en longueur : le
N° 1
20 pouces, et le N° 2, qui est tombé, a une
longueur
totale de 31 pouces. Le Nu 3, qui est latéral, a 8 pouces
de
largeur, 6 pouces d'épaisseur et 16 pouces de longueur, le
N° 4, figurine partiellement ébauchée, a 9 pouces de largeur,
7 pouces d'épaisseur et 18 pouces de longueur, le N° 5
marque
la bande non pavée en forme de « T ».
une
en
«
divisant la
=
Roger GREEN.
Senior lecturer in
Prehistory
University of Auckland,
BIBLIOGRAPHIE
Ellis, "William
Polynesian Researches. London 1929
Emory, K. P.
Stone
Remains in the Society Islands.
Bulletin 116, Honolulu, 1933
B. P. Bishop Mu¬
seum
Green, R. C.
Moorean
Archaeology
:
A Preliminary Report, in
press
Henry, Teuira
Ancient Tahiti. B.P.
Bishop Museum Bulletin 48, Honolulu,
1928
Société des
Études
Océaniennes
�LA
BIBLIOTHEQUE,
du BISHOP MUSEUM
Le
Bishop Museum est la seule institution américaine inté¬
gralement consacrée à l'étude des pays de l'Océan Pacifique.
Sa bibliothèque a pour
objet de procurer toutes facilités, pour
l'étude de ces régions.. Mais, comme tout serviteur
fidèle, elle
a
acquis, en raison de ses longs services, une qualité qui lui
est
propre. Deux autres bibliothèques partagent un tel pri¬
vilège, pour ce qui concerne les régions précitées : la biblio¬
thèque Mitchell, de Sydney, et la Bibliothèque Alexander
Turnbull, à Wellington. Ces deux dernières contiennent d'ines¬
timables
documents.
Les
la
de
en
au
de
de
des
premières études du Bishop Museum eurent pour objet
Polynésie. Mais la question, toujours actuelle, des origines
la vie et de la civilisation
Polynésiennes devenant de plus
plus difficile à résoudre, son champ d'activité dut s'étendre
point d'englober tout le Pacifique, y compris des régions
l'Indonésie et du Sud-Es.t de l'Asie
présentant des points
liaison directe avec l'étude du
Pacifique. Dans la dernière
régions sus-mentionnées, nous essayons d'augmenter notre
documentation.
En
ce
qui concerne les livres., le noyau initial est constitué
les nombreuses découvertes de Charles R. Bishop, le fon¬
dateur. Sa signature est le
gage certain de l'intelligence ap¬
portée à la sélection de témoignages de valeur. Par suite
d'acquisitions, de dons ou d'échanges, la bibliothèque s'est
enrichie. Elle est maintenant riche en
livres, par séries com¬
plètes ou en exemplaires originaux. Tous les compte-rendus des
voyages effectués dans le Pacifique y figurent maintenant,
travaux d'auteurs tels que Quiros,
Cook, Vancouver, de Freycinet, von Kotzebue, Krusenstern, nommés parmi tant d'autres.
Et, jusqu'à ces temps derniers, les expéditions ont continué :
l'Expédition Américaine, conduite par Wilkes, et d'autres ex¬
péditions désignées sous les noms des navires qui les trans¬
portèrent : Novara, Challenger, etc. Ces expéditions, continuent
par
actuellement
et
ne
cessent
d'adresser des rapports.
Les travaux
publiés par la Presse du Bishop Museum sont
preuve de l'ampleur de ses activités ; la plupart des tra¬
vaux énumérés
dans sa bibliographie y sont mentionnés. Ne
serait-ce que pour citer
une
de telles raretés que :
Société des
quelques titres
Études
au
hasard, il
Océaniennes
y
figure
�—
(en anthropologie)
317
—
Mémoires d'Arii Taimai (Tahiti)
L'Album des armes, outils et ornements
des
indigènes des îles du Pacifique,
d'Edge Partington
De Beaufort et d'autres, sur la NouvelleGuinée
Etude
ethnographique des Nouvelles-Hé¬
brides, de Speiser
L'art Maori, de Hamilton
Le compte-rendu de l'expédition
de ThiIenius
( en
botanique )
—
La
Flora
La
Flora
Icônes
1908-10
Vitiensis, de Seemann
Batavae, de Miquel
plantarum Formosanarum, de
Indiae
Havata,
(
en
zoologie )
Le manuel de
Cooke
Les
Oiseaux
Gould
conchologie, de Pilsbry et
de
Nouvelle-Guinée,
de
L'histoire naturelle des animaux, de La¬
marck
En
philologie, les travaux des premiers missionnaires
enrichirent d'un choix très varié de textes,
lectes polynésiens. Imprimés d'une manière
en
tous
les
nous
dia¬
primitive et in¬
complète, sans bénéficier d'une étude profonde du langage,
ce n'en sont
pas. moins de précieux apports, en dépit de leur
ancienneté relative. Des traductions, de la Bible, de
prières,
d'hymnes, furent un incontestable appoint aux vocabulaires,
dictionnaires et grammaires, ainsi qu'une abondante éclosion de contes, légendes et mythes.
Profitant de l'avantage des découvertes, modernes, une sub¬
stantielle et croissante série de bandes reproduisant les chants,
mélopées, sons tambourinés et contes indigènes, leur langue,
leur histoire et leur culture, ont pu
être enregistrées.
Plusieurs membres de l'institution
et
des chercheurs béné¬
voles ont contribué par
leurs efforts, et le temps consacré à
cet effet. La plupart des documents ainsi recueillis,
provien¬
nent de Hawaii, quelques autres des différentes contrées de
la Polynésie, d'autres de la Micronésie, et, enfin,
de la Mélanésie.
Société des
Études
Océaniennes
�—
Ceci
constitue
qui est
en
premier
un
318
pas
—
en
vue
sentement
sous
supervisée
par
le Département d'Ethnologie.
L'archéologie dont les éléments gisent
encore
assidûment étudiée, mais nos rapports et
est
sont
En
en
d'une récapitulation
et qui sera prochainement organisée, pré¬
la direction de Madame Eleanor Williamson,
cours
sous
terre,
d'autres travaux
enregistrés à la Bibliothèque.
Géologie, l'activité du Bishop Museum est actuellement
étagères contiennent néanmoins de nombreux
sommeil. Nos
volumes
tout le
Le
ayant
trait
aux
travaux
antérieurs
détail de
la
documentation accumulée
thèque, peut être approximativement indiqué
suivants
et
actuels
dans
par
la Biblio¬
les chiffres
:
Périodiques
850
Livres
26.500
Tirés à part et brochures
Manuscrits, notes personnelles, lettres
Esquisses, dessins, peintures
Lithographies, copies, de tableaux
Mémoires historiques, imprimés
Collections de journaux
Dossiers 1865-1951, en partie, 1952
complets
17. 500
8.025
584
211
300
400
Cartes
10.000
Pellicules
29. 800
38.500
négatives
Photographies
Enregistrements sonores :
200 Hawaiiens, 100 Polynésiens
La
dans
Pacifique.
collection
300
de
photographies, qui remonte loin dans le
passé, contient d'excellentes épreuves données par d'anciens
résidents, particulièrement Alonzo Gartley, beaucoup de pho¬
tos faites
par des membres de notre personnel, une collection
primée de vieilles scènes de la vie hawaiienne par Ray Jerome
Baker, une belle collection de photos ayant une grande va¬
leur ethnologique, dont quelques-unes
prises par Donald Angus
dans le British Museum, et beaucoup d'autres.
Les
peintures originales comptent parmi elles des œuvres
Webber, artiste qui accompagnait le Capitaine Cook,
de Ludwig Choris, qui accompagnait Kotzebue, et de Titian
Peale, attaché à l'expédition Wilkes.
de John
Société des
Études
Océaniennes
�—
319
—
Parmi
et
des
les manuscrits, il y a des journaux, ou fragments,
des lettres de membres de la famille royale hawaiienne,
premiers savants, missionnaires ou autres personnes no¬
cartes du Pacifique est une des
plus
complètes. Celle des. journaux est excellente, et des apports en
langue hawaiienne ont été traduits, 7000 pages, dactylogra¬
phiées résultant du travail de Mary Kawena Pukui ; deux
livres en sont sortis : une histoire par S.M. Kamakau, et une
série de faits historiques par témoin oculaire, de John Papa
tables. La collection de
Pi.
Beaucoup de dons ont été reçus au cours des années. Nom¬
les donateurs, serait impossible, et choisir des noms de la
longue liste difficile. Un des plus beaux dons faits récemment
est le
portrait original de Kamehameha I. par Choris,. Nous
sommes extrêmement fiers
d'avoir cette inestimable aquarelle
représentant l'arrière-grand-père de Bernice Pauahi Bishop.
Aussi, parmi les plus récents de ces dons, une collection de
livres, pour la plupart hawaiiens, de G. ROBERT CARTER,
comptant environ 1200 livres, peintures et manuscrits. Do¬
nald Angus a donné beaucoup de notes historiques, brochures
et livres, aussi bien que des
esquisses de Choris, et deux ori¬
ginaux de Madge Tennant : portraits de Peter H. Buck et de
Mary Kawena Pukui. Il y a eu des dons en espèces de Ma¬
dame Samuel P. Weaver, sans compter l'aide régulière des
Administrateurs du Bishop Museum, et les dons permanents
faits à la mémoire posthume d'amies, Ernestine Akers et
Florence Mann Spoehr.
Beaucoup de chercheurs ont fait des séjours prolongés à
Hawaii pour bénéficier des avantages offerts par cette biblio¬
thèque du Pacifique, en partie parce qu'elle est la plus
complète, aussi parce que le classement a été fait avec soiu
et complètement, atteignant près de 1.000.000 de fiches, cellesci constituent une base sérieuse pour tout renseignement
d'ordre scientifique.
mer
Des
relations amicales et fructueuses existent entre les bi¬
bliothèques scientifiques à Honolulu, particulièrement celles
de l'Université de Hawaii et l'Association des planteurs de
Sucre. En raison des échanges qui en résultent, toute re¬
cherche
inutile est évitée.
Marguerite TITCOMB,
Bibliothécaire,
Bishop Museum, 12 juillet 1961.
Société des
Études
Océaniennes
�LEGENDE
DE
HAVA'I
TO'A
(le rocher) et TANE (l'homme — le vaillant) le
et le MESSAGER, issus d'un marae
( fanau marae
), issus d'un cap ( fanau outu ), issus d'un Rei ( fanau
arii ).
ROCHER
Voici le
commencement
de l'histoire de TO'A et de TANE
:
ils
voyageaient dans le grand Océan ; lorsqu'ils parvinrent
dans le chenal qui sépare Tahiti de Moorea, c'est alors
qu'ils
rencontrèrent la reine de Tahiti, qui se rendait
à Moorea.
La Reine les prit et les emmena à Tahiti et leur fournit des
vivres jusqu'à ce qu'ils fussent rassasiés. Ensuite, elle les laissa
continuer leur voyage.
Ils
arrivèrent
à
l'île
de
Tubuai. TO'A y
qui devint roi de Tubuai. TO'A continua
débarqua TANE,
voyage jusqu'à
Il prit pour femme
qui était la fille de
son
l'île de Rurutu et devint roi de cette île.
TEOA ( la joyeuse ou la barbouillée ) —
MAARIRI (le froid) — dont il eut un enfant nommé TANE
AU'URA ( poisson rouge ).
Et voici ce que firent les gens de Rurutu envers le roi
TO'A : ils lui apportaient de mauvaises victuailles, des
jeunes
fruits de l'arbre à pain tombés à terre ( uru
pî a'aiâ ) —
du
taro
immangeable ( mai ) — susceptibles de lui faire
beaucoup de mal.
Or, il ne se trouvait qu'un seul homme à Rurutu qui ap¬
portât de bons aliments : du « uru » mûr à point ( maoa ) —
du « taro » gros et bon, et cet homme
s'appelait TE-IHITAURUA (l'adroit en astronomie). Il
avait le cœur compa¬
«
»
tissant.
Le
roi
disait
mot ; il recevait ces nourritures et les
rien refuser, mais, au fond, ses entrailles en
souffraient et son cœur ( a'au ) — était plein de tristesse.
Alors que son beau-père MAARIRI péchait au « tautai taoraora »
( pêche au lancer ) — du soir au matin, pendant plu¬
sieurs jours il 'd emeura sans rien
prendre : « aora roa' 'e e
mangeait
maia»
ne
sans
(sans
aucune
chance).
Cependant, il arriva qu'un jour TO'A s'en fût se promener
le rivage, où il vit, suspendu à un arbre de fer
( toa )
l'hameçon de son beau-père. Il le prit en mains, et le lança
devant la Pointe de OUTU-I-TAI-TAURAA
(pointe à la
sur
Société des
Études
Océaniennes
�—
321
—
du
perchoir). Sa ligne tomba au fond de la mer et, peu
temps après, il l'en retira avec une bonne prise. TO'A
lança une seconde fois son hameçon au même endroit et le
tira encore avec un gros poisson au bout de sa
ligne — et
mer
de
ainsi
de suite.
La
nouvelle
répandit dans toute l'île. On disait : « Ua
(l'hameçon de TO'A est chanceux...).
Cette rumeur parvint aux oreilles de
MAARIRI, qui en eut
le cœur plein de jalousie et de colère, car son
hameçon
ma'ia te matau
était chanceux
siennes..
se
a
TO'A
entre
MAARIRI vint
les
mains
de
TG'A
et
non
entre
les
rivage, s'empara d'un gros, bâton et en
resta sur place, pleura et tournait ses
pensées vers son ami TANE, lorsqu'il aperçut un bateau, au
loin vers l'Ouest, en face de VAIQINI
(eau-panier) — qui
s'en venait dans sa direction. Il fit
signe au bateau d'appro¬
cher et, quand il fut à portée de voix, cria : « Où vas-tu ? ».
ARE'AOA (vague du rocher) — était le propriétaire du ba¬
teau. Ce dernier
répondit : « Je vais à Tubuai... » TO'A lui
dit : « Lorsque tu arriveras à Tubuai, tu iras trouver mon
ami TANE, et tu lui diras : «
Embarque-toi pour Rurutu ».
ARE'AOA lui répondit : « Que dois-je lui dire encore ? ». —
Tu lui diras : « la passe de Tauraa est pleine
d'épines ( tataramoa), voici le rocher surmonté et le récif caché par les
vagues.» — «Est-ce tout?» lui dit ARE'AOA.
«C'est
tout... », répondit TO'A.
au
frappa TO'A. Celui-ci
—
Le bateau partit pour Rurutu où AREAOA débarqua. Il
s'en fût trouver TANE, et lui dit : « TO'A t'envoie un mes¬
sage : il te demande de partir pour Rurutu. » — « Ne t'a-t-il
rien dit d'autre ? ».
« Il
m'a dit en plus : « la passe de
Tauraa est pleine de « tataramoa », et puis
—
que
(to'a) et les récifs, sont envahis
le rocher
et cachés par les vagues.»...
TANE demanda à ARE'A OA : « Quand retourneras-tu à Ru¬
».
« Demain. »
répondit ARE'AOA. Alors TANE lui
dit: «Sois sans hâte, attendons que les grandes nuits soient
rutu ?
—
passées et
partirons après ». En effet, lorsque les grandes
ils prirent la mer. Arrivés au large de
Tubuai, TANE prit la rame. Il donna un coup à tribord, un
coup à bâbord, puis s'arrêta et s'en fut dormir. Quand pointa
l'aube, leur bateau était à proximité de Rurutu, non loin
du Rocher de AREI (la nuque).
nuits
nous
furent passées,
Société des
Études
Océaniennes
�—
322
—
Les gens
de Rurutu, apercevant le bateau, crièrent : « Un
face de AREI... ». La nouvelle
parvint à TO'A.
Il envoya son fils TANE AU'URA
pour s'assurer de la chose.
Ce dernier revint, et dit à son
père : « Le bateau est près de
Tutaera'o » (caca mouche). Le père
répondit: «Retourne
au
rivage ». Puis le fils revint : « Il est à Areiuna. »
Vas-y encore... » — « Il est est en face de Avarua ( double
passe)..» — «Retourne encore....» Le fils revint et dit:
«Il est près de Vaiô
(eau qui creuse).» — «Retourne à
nouveau, mon fils, et regarde bien.... ». Il s'en fut en courant,
revint, et dit à son père TO'A : « Le bateau est tout près de
Hue ( calebasse ) ».
bateau...
en
—
«
TO'A
Il
case.
prit
se
son
fils et
ceintura
femme et les enferma dans leur
« mâro »,
prit sa lance et la...
omore), courut sur le rivage en se
de
sa
son
(peipei a'era i ta'na
plaçant devant la passe de Hotuava (passe qui jaillit). Il
y avait alors là une foule de gens.. Le bateau s'approcha,
TANE vit son ami TO'A et lui cria : « Où est l'eau
que je
puisse en boire ? ». TO'A fit un signe de tête et dit : « Elle
est derrière mon dos.... ». TANE saisit sa lance et la
lança
de telle façon qu'elle alla se ficher dans la
poitrine de MAARIRI qui s'affaissa et rendit le dernier
soupir. TANE et TO'A
se retournèrent alors contre les
gens de Rurutu et les exter¬
minèrent tous, à l'exception de TEIHI TAURUA et de ceux
de sa maison, car il avait été le seul à
apporter à TO'A de
bons aliments : de gros « uru », de
gros « taro ».
Ainsi
prit fin
ce
sanglant
carnage.
Emile TERIIEROO HIRO.
Société des
Études
Océaniennes
�The
History of the TAHITIAN MISSION
1799-1830.
written
by John Davies, missionary to the South Sea Islands
supplementary papers from the correspondance of the
missionaries. Edited by C,W. Newbury. Cambridge, Univer¬
sity Press, 1961, LIV. 392 p., ill., front., maps, tabl. dépl.,
bibliogr, (Hakluyt Society.. Second series, n° 116).
with
Le dernier volume
publié par l'Hakluyt Society est un ou¬
d'une importance capitale pour l'histoire de la péné¬
missionnaire en Polynésie française. Il s'agit d'une
Histoire de la Mission tahitienne, 1799-1830, travail du Rev.
John Davies, 1772-1855, demeuré jusqu'alors inédit. Davies,
qui avait joint la mission en 1801 et y était demeuré jusqu'à
sa
mort, avait été un témoin oculaire des événements. Par
ailleurs, bibliothécaire-traducteur et secrétaire de la Société
missionnaire locale, beaucoup de documents confidentiels ou
peu accessibles lui étaient ^passés sous les yeux. Et comme en
bon Galloi|s il a par ailleurs son franc parler et ne mâche pas
les critiques qu'il adresse à la Société, on conçoit que son
ouvrage soit demeuré longtemps inédit.
vrage
tration
Son
où
histoire
Davies
contact
et
se
nous
des
divise
montre
d'elle-même en deux parties, celle
la période des difficiles prises de
premiers, insuccès. La bonté
naturelle des
les. voyageurs et les philosophes ne
tint » pas devant la réalité quotidienne et l'attachement des
Tahitiens à leurs dieux était plus profond qu'il n'avait paru
au premier
abord. Au fond, tout en essayant de s'en servir,
les Pomaré voyaient d'un œil méprisant les missionnaires an¬
glais. La langue était plus difficile à maîtriser qu'on ne
l'avait pensé. Le relatif abandon dans lequel le centre lon¬
donien de la mission laissait ses envoyés à Tahiti créait une
difficulté supplémentaire.
Tahitiens
célébrée par
«
partie de l'ouvrage retrace la période décisive
de Tahiti au christianisme évangélique et
l'organisation de l'église nouvelle. Davies et Thompson y
notent, pour ainsi dire au jour le jour, les extraordinaires
La seconde
de
la
conversion
Société des
Études
Océaniennes
�—
événements
324
—
la multiplication des écoles, la cons¬
temples, la fréquentation assidue aux cultes, l'éta¬
survenus :
truction des
blissement des stations nécessaires, le retour de Pomaré II à
son baptême après celui de très nombreux catéchu¬
mènes, la fixation des divers codes de lois, la traduction de
la Bible et sa
diffusion, l'extension de l'œuvre dans les ar¬
Tahiti,
chipels extérieurs...
On le
voit,
la Mission
un document fort important pour l'histoire de
de Tahiti. Pour le présenter, le Dr
Newbury, avec
parfaite connaissance du Tahiti ancien, une érudition qui
laisse rien à désirer et
l'appareil critique ( introduction,
notes, bibliographies et appendices de règle ) dans cette cé¬
sa
ne
lèbre
carte
collection
de Tahiti
centenaire.
avec
les
Il
nous
apporte
en
outre
localisations
une
missionnaires, un ta¬
bleau généalogique des Pomaré, une liste des codes de la Po¬
lynésie orientale et des dessins inédits de Georges Tobin et
G.
Martens.
Patrick
Société des
Études
Océaniennes
O'Reilly.
�QUATRE ANNEES
OCEANIE
en
Edouard Foley.
par
OPINIONS
Je suis, tombé sur un
brairie Baillère de Paris
«
Quatre années
en
édité en 1876
titre :
ouvrage
qui
la Li¬
par
a pour
Océanie. Histoire Naturelle de l'homme
des Sociétés
qu'il organise. Mœurs et coutumes de certains
Papous australiens, anatomic et physiologie des plus arriérés
et
des
noirs
».
L'auteur de cet ouvrage de 370 pages avec planches est
Antoine Edouard Foley ; ancien élève de l'Ecole polytechnique,
lieutenant de vaisseau démissionnaire.. Docteur-Médecin.
Livre étrange, curieux. Dans ce passage j'ai respecté le
style, l'orthographe, la ponctuation même.
Quelle conclusion tirer des opinions émises sinon que la
dépopulation océanienne a comme cause principale les. vête¬
ments !
Des
populations qui depuis des millénaires vivaient presque
qui respiraient par la peau, se sont vues
asphyxiées par le port de vêtements ; crime de les avoir ha¬
billées ou de ne pas les avoir empêché de s'habiller.
II y a d'autres raisonnements encore plus étranges dans cet
ouvrage, peut être y reviendrons-nous.
ou
entièrement nues,
C'est à titre de curiosité
laissant à chacun le soin de
que
se
nous
faire
donnons ce fragment
opinion.
une
Ph.
*
*
Rey Lescure.
*
Chapitre V
Deux mots seulement sur le rapport qu'il y a entre le dé¬
veloppement intellectuel du noir et l'intensité de son mélanisme.
Mens
sang
sana
in corpore sano.
Conclusion
:
plus le
est pur, mieux le cerveau fonctionne.
Il est à peu près impossible de parler des Papous ou des
nègres à n'importe qui, sans être bientôt apostrophé par
Société des
Études
Océaniennes
�—
cette
326
question des plus simples
d'entre
traire ?
eux
sont-ils
—
en
plus intelligents
apparence :
:
ou
bien
les plus noirs
est-ce le
con¬
A
cette demande si
fréquemment posée, les voyageurs les
plus émérites et les anthropologistes les plus sérieux n'ont
généralement répondu qu'en se contredisant les uns les autres ;
quand ils ne se contredisaient pas eux-mêmes. D'où le
pu¬
blic a conclu, assez
logiquement qu'on ne pouvait rien dire
de bien
catégorique à cet égard.
Eh bien ! notre conviction
est toute autre. Car
( d'après ce
lu, vu et entendu ) nous pensons, au contraire,
qu'on peut répondre fort nettement à cette
question ; et qu'il
que nous
avons
est
même assez facile de concilier tous
vateurs, si opposés qu'ils paraissent.
les
avis
des
obser¬
Il suffit, en effet,
pour en venir à bout, d'imiter les. mar¬
chands d'esclaves qui ne déterminent
jamais la valeur men¬
tale de leurs denrées
plus ou moins foncées, qu'en tenant
compte, à la fois, de leurs, formes, de leur couleur et de leur
provenance.
Je
m'explique.
(presque tous intertropicaux par conséquent fort
chauds) qu'habitent les noirs sont de trois sortes: ceux où
Les pays
l'air
est
on
ne peut
plus, sec, tels que le désert central de
de l'Australie ; ceux où l'air est chargé de
vapeur
d'eau, tels que les îles surbaissées, les deltas des fleuves
et
les rives de
beaucoup de lagons, rivières ou marécages ; et
ceux enfin
où, malgré l'intensité des rayons
solaires, l'air est
suffisamment humide et frais,
grâce aux vents alizés, à une
altitude favorable au
voisinage de la mer, à une bonne orien¬
tation, ou a toute autre condition
avantageuse.
l'Afrique
D'où
ou
trois
cas
à
successivement examiner pour
pondre à la question susdite.
bien ré¬
Premier
cas.—
En pays excessivement secs et
chauds, le
poumon abominablement crispé,
respire
aussi mal que pos¬
sible ; s.i mal,
que c'est la peau du noir, mouillée
par sa
propre sueur, qui devient pour ainsi dire le
premier organe
de son hématose.
Donc, mieux
cette
peau
développe, chez
cette
nisme
cet
;
et dans
fonctionne
variante
organisme,
Société des
Études
de
son
et
mieux
notre
se
nourrit et
espèce, tout l'orga¬
régulateur suprême, l'en-
Océaniennes
�—
céphale
327
—
et, dans cet encéphale à son tour, sa région la plus
;
délicate,
la région intellectuelle
ou
cortico cérébrale anté¬
rieure.
Conclusion.— Le noir des pays extrêmement secs et
a
chauds
l'intelligence d'autant plus nette et lucide qu'il fonctionne
mieux
de
la
peau.
Mais,
direz-vous, le manomètre du pouvoir sudoralement
hématoseur de cette grande surface externe ; c'est la force
mélanique de son charbon animalo-cataly&eur : la noirceur de
son
pigmentum qui, si bien, éteint caloriquement les rayons
solaires
les
utilisant chimiquement.
répondrai-je, en donnant à ma conclusion sa
dernière forme : le nègre et la Papou des pays excessivement
chauds et secs sont d'autant plus intelligents qu'ils sont tout
à la fois, plus noirs et plus végétativement bien constitués ;
c'est-à-dire moins esthétiquement bien bâtis.
Je passe aux pays du second genre.
Dans les parages très chauds et très humides ; c'est encore
la noirceur du pigmentum qui indique le pouvoir
dépurateur
de l'appareil cutané.
Or, en pareilles contrées ; le foie d'abord, et la peau ( fonc¬
tionnant sébaciquement ) ensuite, ont non seulement à décarboniquer le sang ; mais encore à débarasser l'organisme
de tous les miasmes fébripares qu'absorbe le poumon constam¬
ment au contact d'une buée paludéenne.
Donc, plus la peau du nègre ou du Papou de ces contrées
est noire, autrement dit, plus le tégument externe de cette
variété humaine ajoute de butirates, de cazéates et de caproates, de lactates, urates et phosphates ( plus ou moins sodiques et plus, ou moins ammoniacaux) aux choléates et autres
savons animaux, ne sentant
pas meilleur qu'eux, sécrétés par
le foie ; mieux se nourrit et développe l'organisme, son régula¬
teur suprême : l'encéphale ; et, dans, cet encéphale
à son tour,
la si délicate surface qui règle sciemment nos rapports avec le
Donc,
en
vous
monde extérieur.
Conclusion numéro 2.— Plus est noir ( en même temps que
bâti et horriblement puant ) le nègre ou le Papou des
mal
excessivement chauds et humides plus est vive son in¬
telligence...
Ce sont les noirs du littoral africain que ne rafraîchissent
pas les vents alizés, autrement dit, les nègres des sables
brûlants et les nègres des rivages excessivement chauds et
humidss ; ceux par conséquent, à peau sudoralement hématosante, dont nous avons parlé en premier lieu, et ceux à
pays
Société des
Études
Océaniennes
�328
—
—
sébaciquement artérialisante
nous parlons en ce
peau
en
temps
mcme
purante, dont
mot
que
dé¬
moment même : tous ceux
dont M. Barth observant au centre du
Soudan, a
en
un
pu
dire
est
l'apanage des. nations les plus intelligentes. L'exemple des
Y ulofs
«
la peau la plus luisante et la plus noire possible
paraît confirmer
Quoi
sueur
:
de plus
si
ce
n'est
Je passe au
une
en
peau
troisième
assertion
cette
luisant,
pour
l'Occident
».
effet, qu'une peau couverte de
couverte de liquide sébacé.
cas.
Dans les pays où ( grâce au
voisinage de la mer, aux vents
alizés à une altitude favorable, à une bonne orientation ou
à toute autre condition
avantageuse) l'air est suffisamment hu¬
mide et
frais, malgré l'intensité des rayons solaires ; le pou¬
agréablement caressé par une atmosphère aussi aimable
que parfumée reprend son rôle d'organe d'hématose : enlève
à la peau toute raison
d'exagérer son mélanisme en même
temps que son hypersécrétion sudorale et sébacique ; et lui
mon,
permet, dès lors, de contracter les teintes et les formes
qu'elle adopte, chez les hommes qu'un milieu climatérique
meilleur dispense de prodiges végétatifs ou même de tours
de force musculaires.
Donc, plus la peau du nègre ou du Papou qui habite les
sous tropicaux de notre dernière catégorie est claire
mieux les formes de ceux qu'elle recouvre se
rapprochent
des nôtres et plus est pareillement claire,
nette et vive leur
intelligence.
pays
,
Pour
vous
prouver pour la troisième
et conclusions (malgré
fois que
tions, déductions
nemment
faits
«
;
théoriques )
laissez-moi
vous
mes
asser¬
qu'elles soient émi¬
sont
parfaitement
faire,
une
d'accord
avec
les
dernière citation.
Suite de l'article du « Dictionnaires des Sciences Naturelles »
les Cafres qui
composent la seconde variété de la race
nègre paraissent plus forts
traits
moins différents de
choires moins avancées
luisante. Plus robustes que
que
ceux
teint moins
—
riers
les nègres proprement dits —
de la race caueasique — mâ¬
noir
—
peau
les nègres occidentaux, plus
moins
guer¬
».
Quoi de plus probant
que
Cafres habite-t-elle les pays
tilés de l'Afrique ?
cette citation. Cette variété de
les plus hauts ou les plus ven¬
M.
Speke assure que les tribus d'une couleur moins fon¬
quoique nègre pour le reste entre le Mozambique et le
Nyassa l'emportent de beaucoup ( en fait d'activité, de bra«
cée
Société des
Études
Océaniennes
�—
et
voure
noirs
d'intelligence )
329
sur
—
leurs
confrères
complètement
».
N'est-il
Et par
pas, dis-je, superflu d'ajouter pareille chose ?
conséquent, bien que je tienne à le faire, plus superflu
encore
de
dire
avec
mou
défunt
ami
Jules
Verraux
:
«
Les
Papous des environs du golfe de Carpentarie ( qu'on a conduit
à Sydney vers 1845 ou 46, peut-être 47 ) étaient des hommes
excessivement grands ; admirablement faits, très vigoureux,
fort intelligents, mais on ne peut plus féroces. Ils étaient
si peu foncés qu'immédiatement et d'un commun accord on
les nomma Peaux Rouges.. Ils habitaient des bois très élevés
et s'en allaient chasser, pour
les manger, leurs voisins noirs.
Mis à côté d'autres Papous ; ils semblaient de superbes loups
à coté de chiens maigres... et coetera. »
N'est-il pas, dis-je, superflu d'ajouter pareille chose ?
quand surtout, on croit que ces, prétendus australiens ne sont
que des Polynésiens immigrés.
Comme j'ai hâte d'en finir avec cette espèce de préambule
je résume, pour les amateurs d'abstraction ; les trois démons¬
trations précédentes en ces deux phrases qui, je l'espère, con¬
cilieront toutes les divergences.
Dans les pays où le
les Papous fassent
ciel et la terre exigent que les nègres
de leur peau le principal organe de
leur hématose, plus ce tégument est foncé, plus le noir est
intelligent.
et
Dans ceux, au contraire,
où les. données sidérales et topo¬
les poumons de ce genre d'homme fonc¬
tionnent au sein d'une atmosphère aimable, moins le noir est
foncé mieux il est fait et plus sont nettes ses idées.
graphiques font
que
A.E. FOLEY.
Société des
Études
Océaniennes
�"
Découverte d'un
Le musée de
Serpent à Huahine "
Papeete vient d'ajouter à sa collection d'ani¬
il s'agit d'un serpent décou¬
septembre 1961 par Monsieur Nahina
maux, un spécimen exceptionnel :
vert à HUAHINE le 1er
TAMATEIHOURA.
a
Ce dernier
chait le long
aperçut ce
le
tua.
rendant à la pêche, harpon à la main, mar¬
du rivage de la terre « Taiamapa » lorsqu'il
reptile nageant dans l'eau eu bordure de plage et
se
Le
corps du serpent qui
l'instituteur du lieu et par
a
été recueilli et conservé
par
Monsieur Robert MERVIN, a été
envoyé à PAPEETE par les soins de M. TERIINOHOAI.
Ce reptile vient d'être identifié. Il
s'agit de l'espèce « Pelamys Platurus. ». C'est un authentique serpent de mer, bien
qu'il soit doté d'une anatomie comparable aux autres reptiles
terrestres. C'est d'ailleurs un grand
nageur grâce à la forme
particulière de sa queue aplatie en spatule qui lui sert de
nageoire. Il se nourrit de petits poissons, il est vivipare comme
les vipères, et mue périodiquement, comme
n'importe quel ser¬
pent.
Il fréquente habituellement les eaux
équatoriales de toutes
les mers du globe. Cependant dans le cas de l'Océan Paci¬
fique, il se rencontre plus fréquemment en bordure de l'A¬
mérique
ou
bien
en
région Ouest (on le signale quelque fois
Nouvelle-Calédonie ), mais assez peu souvent dans cette
région centrale du Pacifique où se situe géographiquement
la Polynésie Française et les Hawaii.
Il convient de souligner que ce
serpent appartient à une
espèce marine susceptible dans des cas exceptionnels de se
rendre à terre, mais incapable de
s'y multiplier et d'y faire
en
souche.
Par
conséquent, les craintes de voir ces serpents se propa¬
infester les îles de la Polynésie Française ne sont pas
justifiées.
Souhaitons par contre que les incursions de ces animaux
amphibis se fassent chez nous aussi rares qu'elles l'ont été
jusqu'ici, car il s'agit d'une espèce venimeuse dont la mor¬
sure
peut entraîner une intoxication grave.
A ceux donc qui auraient un jour l'occasion de rencontrer
ici de nouveaux reptiles, nous recommandons la
prudence,
ger et
mais
raient
teurs
leur demandons
aussi, dans la mesure où ils n'au¬
à s'exposer pour le faire, d'exterminer ces visi¬
parfaitement indésirables.
nous
pas
J.
Société des
Études
Océaniennes
DOMARD.
�Le Bulletin
Le Bureau
de
la
Société
accepte l'impression de tous les
qui paraissent dans le Bulletin mais cela n'implique pas
qu'il épouse les théories, qui y sont exposées, ou qu'il fait sien
les commentaires et les assertions des divers auteurs qui, seuls,
en
prennent toute la responsabilité.
articles
Aux lecteurs de former leur
Le Bulletin
ne
fait pas
appréciation.
de publicité.
La Rédaction.
Les
articles
l'auteur
à
la
a
publiés, dans le Bulletin, exceptés ceux dont
ses droits, peuvent être traduits et reproduits,'
expresse que l'origine et l'auteur en seront
réservé
condition
mentionnés.
Toutes communications relatives
la
Société,
doivent
être
au
adressées
Bulletin,
au
au
Musée
ou
Président. Boîte
à
110,
Papeete, Tahiti.
Pour tout achat de
s'adresser
au
Bulletins, échange ou donation de livres,
Président de la Société, ou au
Bibliothécaire du
Musée, Boîte 110, Papeete.
Le Bulletin est envoyé
Prix de
ce
gratuitement à tous ses Membres.
60 F.P.
numéro
Cotisation annuelle des Membres-résidents.
Cotisation
pays
annuelle
des membres
résidant
.
en
200 F.P.
français
Cotisation annuelle
200 F.P.
des étrangers
...
4 dollars
�Souscription Unique.
Membre à vie résidant
en
France
ou
dans
ses
colonies,
2.000 F.P.
Membre à vie résidant à l'Etranger,
ou
15 livres sterling
40 dollars.
Avantages de
faire recevoir Membre à vie pour cette
fois pour toutes. (Article 24 du Règle¬
Intérieur. Bulletins N° 17 et N° 29).
somme
ment
lo Le
versée
Bulletin
se
une
continuera
à
lui
être
adressé, quand bien
même il cesserait d'être Membre résidant à Tahiti.
2° Le Membre à vie n'a
du
paiement de
sa
plus à se préoccuper de l'envoi
cotisation annuelle, c'est une dépense et
ou
un
souci de moins.
En
conséquence : Dans leur intérêt et celui de la Socié¬
té, sont invités à devenir Membre à vie :
TOUS CEUX
qui, résidant hors de Tahiti, désirent recevoir
le Bulletin.
TOUS LES Jeunes Membres de la Société.
TOUS
même.
CEUX
qui, quittant Tahiti, s'y intéressent quand
�
Dublin Core
The Dublin Core metadata element set is common to all Omeka records, including items, files, and collections. For more information see, http://dublincore.org/documents/dces/.
Title
A name given to the resource
Bulletin de la Société des Études Océaniennes (BSEO)
Description
An account of the resource
La Société des Études Océaniennes (SEO) est la plus ancienne société savante du Pays. Depuis 1917, elle publie plusieurs fois par an un bulletin "s’intéressant à l’étude de toutes les questions se rattachant à l’anthropologie, l’ethnographie, la philosophie, les sciences naturelles, l’archéologie, l’histoire, aux institutions, mœurs, coutumes et traditions de la Polynésie, en particulier du Pacifique Oriental" (article 1 des statuts de la SEO). La version numérique du BSEO dispose de son ISSN : 2605-8375.
Identifier
An unambiguous reference to the resource within a given context
2605-8375
Text
A resource consisting primarily of words for reading. Examples include books, letters, dissertations, poems, newspapers, articles, archives of mailing lists. Note that facsimiles or images of texts are still of the genre Text.
Établissement
Université de la Polynésie Française
Dublin Core
The Dublin Core metadata element set is common to all Omeka records, including items, files, and collections. For more information see, http://dublincore.org/documents/dces/.
Title
A name given to the resource
Bulletin de la Société des Études Océaniennes numéro 136-137
Description
An account of the resource
Ethnographie - Rapprochements ethnographiques (Cdt J. Cottez) 293
Ecologie - Observations d'écologie littorale aux Iles de la Société (P.H. Fisher) 301
Archéologie - La plateforme d'archer et le Marae de Afareaitu, Opunohu, Moorea (Roger Green) 310
Muséologie - La Bibliothèque du Bishop Museum de Honolulu (Margaret Titcomb) 316
Folklore - Légende de Havai (Emile Teriieroo Hiro) 320
Divers
- The History of the Tahitian Mission 1799-1830, by John Davies (P. O'Reilly) 323
- Quatre années en Océanie, par Edouard Foley (Ph. Rey Lescure) 325
- Découverte d'un serpent à Huahine (J. Domard) 330
Source
A related resource from which the described resource is derived
Société des Études Océaniennes (SEO)
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Société des Études Océaniennes (SEO)
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1961
Date de numérisation : 2017
Relation
A related resource
http://www.sudoc.fr/039537501
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
1 volume au format PDF (46 vues)
Rights
Information about rights held in and over the resource
Les copies numériques des bulletins diffusées en ligne sur Ana’ite s’inscrivent dans la politique de l’Open Data. Elles sont placées sous licence Creative Commons BY-NC. L’UPF et la SEO autorisent l’exploitation de l’œuvre ainsi que la création d’œuvres dérivées à condition qu’il ne s’agisse pas d’une utilisation commerciale.
Language
A language of the resource
fre
Type
The nature or genre of the resource
Imprimé
Identifier
An unambiguous reference to the resource within a given context
PFP 3 (Fonds polynésien)