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dbbb0719af9fc23c87c31725593e6f1c
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Text
109
N°
-
TOME
DECEMBRE
Anthropologie
Histoire
—
—
IX (N°
8)
1954
Ethnologie
Institutions
et
—
Philologie.
Antiquités
populations maories.
des
Littérature et Folklore.
Astronomie
—
Océanographie
PAPEETE—
—
Sciences naturelles
IMPRIMERIE DU GOUVERNEMENT.
�CONSEIL
D'ADMINISTRATION
Président
M. H.
Vice-Président
M. Rey-Lescure.
Secrétaire-Archiviste
Melle Laguesse.
Jacquier.
Trésorier
M. Liauzun.
Assesseur
M. le Com1 Paucei.lier.
Assesseur
M. Terai Bredik.
Assesseur
M. Martial Iorss
Assesseur
M. Siméon Krauser.
becretaire-Bibliothécaire du Musée Mlle Natua.
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membre titulaire.
de la Société
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sormais ils peuvent emporter à domicile certains livres de
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où ils
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le livre emprunté à la date
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et à leurs invités tousles jours, de 14 à 17 heures, sauf le
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de 14
au
public tous les jours
à 17 heures
MUSÉE.;
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jours d'arrivée et de départ des courriers : de 9 à 11 et de 14
17 h.
Les
à
LE BULLETIN
Le Bureau de la Société accepte
l'impression de tous les articles
qui paraissent dans le Bulletin mais cela n'implique pas qu'il
épouse les théories qui y sont exposées, ou qu'il fait sien les
commentaires et les assertions des divers auteurs qui, seuls, en
prennent toute la responsabilité.
Aux lecteurs de former leur appréciation.
Le Bulletin ne fait pas de publicité.
La Rédaction.
�de
la
SOCIÉTÉ D'ÉTUDES OCÉANIENNE
(POLYNESIE ORIENTALE)
!SBs
TOME IX
i\o ÎOÎ).-
(No 8)
DECEMBRE
1954
SOMMAIRE
Pages
Folklore.
Comple-rendu de la fête du folklore au rnarae
de Arahurahu (H. Jacquier)..
327
Légende du marae Arahurahu.
336
.
.
Légende de Turi (Rey-Lescure)
.
346
Philologie.
Notes
sur
la
Toponymie des E.F.O (Rey-Lescure)
350
(J.Laguesse)..
354
Navigation.
Migration polynésienne moderne
Divers.
Dons et
358
acquisitions
Société des
Études
Océaniennes
��Fête du Folklore
à
au
Marae de " Arahurahu
Paea le 31 Juillet 1954
Après seize ans d'interruption tous les sociétaires ont été
heureux de renouer avec la tradition à l'occasion de la fête
du Folklore le 31 juillet 1954. Nous avons profité de la
public du marae reconstruit de Arahurahu,
reconstitution historique. Le succès fut
dépassa nos prévisions les plus optimistes
de nous mettre dans un sérieux embarras
placer tous les spectateurs.
réalisation fut possible grâce à la coopération
présentation au
pour y réaliser
complet, car il
au point même
pour arriver à
Cette
une
étroite de la Société d'Etudes Océaniennes et du Syndicat
d'Initiative et du Tourisme. On sait que la reconstruction
du marae de Arahurahu opérée sous la direction de la
S.E.O. commença en novembre 1953, grâce à un don de
30.000 C.P.F. de la Commission du Pacifique Sud — et
profitons de l'occasion pour remercier encore ici cet
organisme international. Cette somme s'avéra bientôt in¬
suffisante pour assurer la totalité des travaux et le comité
directeur du Syndicat d'Initiative décida alors de s'y
associer grâce au crédit spécial « sites et monuments »
dont il dispose. Malgré tout, il devint bientôt nécessaire
nous
de chercher de l'aide autour de nous.
C'est à
ce
moment
la Compagnie d'Infanterie Coloniale nous apporta son
concours
spontané et dévoué. Un détachement campa à
différentes reprises pendant plusieurs semaines dans le
district de Paea, transportant les pierres, abattant les ar¬
bres et nivellant le terrain. Le Service des Travaux Pu¬
blics à son tour, mit à notre disposition ses ouvriers et son
matériel pour nous permettre de tracer la route reliant le
marae à la route de ceinture. Enfin, détail qui a son im¬
portance, les travaux purent être menés à leur fin grâce
non seulement à la compréhension mais
à l'extrême obli¬
geance de tous les propriétaires des terrains contigus1.
que
juillet les travaux étaient pratiquement
décidâmes alors de procéder sur le ma-
A la date du 14
terminés et
nous
Société des
Études Océaniennes
�328
-
rae
à
la
reconstitution
—
d'une
ancienne
cérémonie
d'in¬
vestiture d'un roi.
Nous avions le
décor, il
nous
fallait maintenant trouver
scénario, il fut relative¬
le scénario et les acteurs. Pour le
ment
aisé de l'établir
Vue
du
rnarae
grâce
côté
Société des
aux
nord
Études
documents considérables
pendant la cérémonie.
Océaniennes
�—
329
—
que l'on peut trouver dans
et dans Ellis (Polynesian
Teuira Henry (Ancient Tahiti)
Research). Pour les acteurs la
question était plus délicate. C'est Madame Rosa Micheli,
Cheffcsse d'Arue. qui vint à notre aide grâce à son « otea »
Invocation du Grand Prêtre.
( remarquez les spectateurs entassés
Société des
Études
sur
le flanc de la montagne )
Océaniennes
�—
à
et
330
chœur d'« hitnene
son
quels elle possède
une
»
—
très bien
autorité et
une
entraînés, sur les¬
force de persuatiôn
incontestables.
Les répétitions eurent lieu tous les soirs à Arue dans le
jardin de Madame Rosa Micheli où on avait tracé sur le
terrain à l'usage des acteurs la forme exacte du inarae
de Paea.
Il
était nécessaire
également de faire apprendre les
possédions il est vrai les
textes mais en ce qui concerne la musique, les intonations
et la mesure nous étions plus embarrassés. Fort heureu¬
sement un de nos sociétaires, l'ethnologue distingué Mr.
nous
anciens
chants
C'anielsson,
sacrés.
nous
Nous
procura
une
copie d'un enregistrement
cylindre de cire fait à la fin du siècle dernier à Ha¬
waii au début même du phonographe. C'étaient des récits
généalogiques psalmodiés et des chants sacrés plutôt mo¬
notones ainsi que les premiers navigateurs l'avaient déjà
signalé. Ces enregistrements nous permirent de régler et
de mettre tout a fait au point les prières et les chants.
aiir
Nous devions ensuite réaliser les costumes des acteurs.
Grace à du tissu de « tapa » fabriqué à Bora-Bora nous
exécutâmes ceux du Grand Prêtre et de 1' « Arii Rahi ».
Madame Winkelstrolter voulut bien se charger de ce tra¬
vail, Monsieur Pailloux exécuta le
masque en nacre et les
revêtu du costume de « heeva ».
Quant aux lieux mêmes de la représentation il nous
fallait les aménager pour recevoir les spectateurs.
Le Maire de Papeete et le Conseil municipal que nous
remercions particulièrement, acceptèrent de nous prêter
des tribunes démontables ainsi que le personnel des S.T.M.
pour les élever. Sous la conduite de Mr Léo Langomazino
deux tribunes furent montées rapidement et garnies de
chaises prêtées obligeamment par le Directeur de l'Ecole
des Frères de Ploërmel. Malgré tout, le nombre de places
accessoires du personnage
une troisième tribune fut élevée sur
mais en dépit de ce complément beau¬
coup de personnes à notre grand regret ne purent obtenir
s'avérant insuffisant
le côté du marae,
de
places assises.
très beau temps la représentation com¬
dès l'arrivée du Chef du Territoire Monsieur le
Favorisé par un
mença
Gouverneur PETITBON.
taine
surprise
que
On constata alors
avec
une cer¬
la foule des spectateurs s'élevait à près
Société des
Études
Océaniennes
�331
-r
—
dont la plupart avaient trouvé à
les contreforts de la vallée où se trouve le
de deux mille personnes
se
«
placer
marae ».
sur
Fort
heureusement
un
service d'ordre
assuré
la Gendarmerie et par les Scouts et les Eclaireurs de
France permit de placer et de faire circuler toute cette
par
foule
sans
embarras et
sans
Arrivée
.Société des
incident.
de l'Arii Rahi
Études Océaniennes
�—
332
—
Le Président de la Société des Etudes Océaniennes
re¬
traça brièvement l'histoire de la reconstruction du marae
ainsi que la légende qui s'attache à cet endroit. Le pas¬
teur Teura de Papara lui succéda et avec son grand âge
aspect vénérable il sut trouver les mots qu'il fal¬
présenter aux nouvelles générations ce monument
d'un passé un peu trop ignoré et délaissé aujourd'hui mais
et
son
lait pour
qui ne fut pas sans grandeur. A sa suite Mr Terii Tepa,
Délégué à l'Assemblée Territoriale, dans une improvisation
brillante se félicita de voir revenir au jour ce témoin du
passé et remercia la Société des Etudes Océaniennes pour
heureuse initiative.
son
Aussitôt
après, aux coups sourds du « pahu
le « toere », le cortège du grand prêtre forr
harepo » et les « orero » apparut derrière le « ahu » du
J'avoue qu'à ce moment les organisateurs éprou¬
marae.
vaient sans doute autant le trac que les acteurs eux-mêmes.
par
x
«
corps ainsi que Maximo Rodriguez les
journal, les prêtres et leurs aides vêtus
seulement du « more » blanc défilaient le long de la cour
du marae dans un ordre impeccable. Avec le grand prêtre
pénétré de son rôle, hiératique sous son énorme coif¬
fure et son costume de « tapa » blanc, ce défilé était, il
faut le reconnaître, très imposant. Les vieilles pierres du
« marae »
semblaient tout à coup prendre vie après un
siècle et demi d'oubli et je crois que le public était luimême très impressionné car il se fit un silence total qui
dura pendant toute la cérémonie. Et pourtant ces psal¬
modies pouvaient paraître étranges aujourd'hui d'autant
plus qu'elles étaient proférées dans une langue presque
incompréhensible pour la majorité des spectateurs et si
l'on ajoute qu'elles étaient accompagnées de gestes dont
la signification échappait au grand public on pouvait crain¬
dre de le voir complètement dérouté. Il n'en fut rien,
au contraire, une intense
expression de curiosité et d'atten¬
tion se lisait sur tous les visages et cela constituait la
meilleure récompense pour les organisateurs et pour les
Bras
décrit
collés
dans
au
son
Il faut reconnaître que ces derniers jouèrent par¬
faitement leur rôle et les principaux arrivèrent à s'iden¬
tifier totalement à leurs personnages. Le grand prêtre
acteurs.
et
tel
1' « arii rahi » en
air de majesté
pour se
rappeler
particulier avaient naturellement un
qu'il fallait un effort d'imagination
que
le premier était dans la vie civile
Société des
Études Océaniennes
�—
contremaître
333
—
d'une
entreprise de manutention et que le
quitter pour la circonstance ses occu¬
treuils d'un cargo afin de recevoir l'investi¬
roi avait bien voulu
pations
aux
ture.
Les
photos jointes
lecteur de
se
faire
une
au
texte permettront d'ailleurs
idée exacte de la cérémonie.
Présentation
Société des
au
Grand
Prêtre
Études Océaniennes
au
�—
334
—
prévu la fin de la représentation vers le
crépuscule de manière à obtenir un effet très spestaculaire
grâce a 1' « otea » de Papara qui déboucha sur les côtés
du « marae » avec chaque danseur portant une torche alluNous avions
Fin
de la Cérémonie
Sortie de l'Arii Rahi.
Société des
Études Océaniennes
�—
niés
335
—
pendant qu'apparaissait derrière le « ahu », dans un
de fumée, la silhouette immobile et un peu inquié¬
nuage
tante du
«
Heeva
».
Quoique le produit de la recette fut intéressant, les
engagés étaient cependant importants. Il nous resta
malgré tout un petit bénéfice qui fut versé à la caisse de la
Société des Etudes Océaniennes ; mais notre but principal
avait été d'intéresser la population tahitienne h ce spec¬
tacle en lui faisant revivre pendant quelques instants une
fraction du passé et sur ce point nous sommes persuadés
d'avoir pleinement réussi.
Ajoutons que ce spectacle fut particulièrement apprécié
par les nombreux étrangers se trouvant à Tahiti au mo¬
frais
ment des fêtes du
mois de Juillet.
Encouragés par ce succès, nous espérons pouvoir tous
ans
présenter aux sociétaires et au public un spectacle
équivalent.
II. JACQUIER.
les
Société des
Études
Océaniennes
�—
336
—
Légende du Marae de
" Arahurahu
Cette histoire est celle des huit
dryades
dans le sanctuaire de Arahurahu,
lesquelles
qui habitaient
menaçaient le
la nuit en secret,
jeune Tutuàiàro, lui faisaient la guerre
au
maître puissant du sanctuaire de Aho-tuaana.
Ce garçon avaii bonne figure ainsi que de bonnes ma¬
nières ; quant au sanctuaire de Arahurahu, il existait sous
la souveraineté de son prince
qui, étant affecté d'un nae¬
vus
au
visage, avait été surnommé Tu-mata-ira (Tu au
visage de naevus). Quand le soleil se levait sur son terri¬
toire, le naevus de ce prince de Arahurahu apparaissait
alors sur le côté de son visage ; il rougissait comme un
feu ardent.
Les huit
jeunes filles qui se tenaient aux quatre coins
étaient appelées des «Hina Potea» (c'està-dire des dryades ou nymphes attachées au « marae » )
pour distraire ce prince. Il y en avait deux pour le ma¬
tin. deux pour le midi, deux pour la tombée de la nuit
et enfin deux pour le milieu de la nuit. On a
appelé ces
jeunes filles « Hina-Po-Tea » (déesses des nuits claires)
parce que c'était la nuit que la Hina allait tendre ses fi¬
lets sur les passages difficiles et les chemins. Ces jeunes
filles ont été comparées à un certain oiseau qui fait la
pêche en mer la nuit, elles tendaient leurs filets pour pren¬
dre le.; esprits des hommes. Elles détachaient leurs filets
et les
portaient avec les âmes qu'ils contenaient sur leur
de
«
ce
«marae»
marae ».
Le
jeune prince Tu-mata-ira, assis sur son siège, chan¬
complaintes de la nuit : les esprits qui se
lèvent, les esprits qui s'inclinent, la pêche au tramail des
Hina Potea a pris des esprits comme en un piège. Le
prince se moquait de ces âmes qu'elles avaient capturées ;
il riait d'un rire sardonique. C'était la principale occu¬
pation des Hina Potea. Il était interdit à la population
de s'approcher de leur « marae » ; elles les saisissaient.
tait alors les
Telle était leur habitude.
Les guerriers du voisinage voyant ce que faisaient les
Hina Potea eurent l'idée d'en faire autant. Profitant du
moment favorable où les Hina Potea dormaient
profondé¬
ment, ils tendirent
également leurs filets dans l'espoir de
prendre quelque âme humaine, mais sans aucun succès.
Société des
Études
Océaniennes
�—
Au
de
moment
337
—
placer leurs filets les Hina Potea étaient
le point de se réveiller. Ils s'en retournèrent chez
Leur intention était aussi de prendre les Hina Potea
leurs filets et chaque nuit, ils recommençaient.
sur
eux.
dans
Les
guerriers s'étant retirés, les dryades se réveillèrent
sur les lieux où elles
posaient ordinaire¬
ment leurs engins. En
y arrivant, certaines des Hina Po¬
tea firent la
remarque qu'à cet endroit il restait une odeur
d'homme du monde des vivants. Que se passe-t-il donc
chez nous ? Gela n'est jamais arrivé. Les autres répon¬
dirent : Ne nous inquiétons point de cela ; plaçons nos
filets, pourvu que nous attrapions des amorces ; mais n'en
disons rien à Tu-mata-ira de peur qu'il nous détruise.
S'il apprenait que nous avons dormi, nous serions sévère¬
ment punies.
et
se
rendirent
Les Hina Potea
placèrent leurs filets et veillèrent toute
qu'aucune amorce ne vienne s'y faire prendre.
rentrèrent sur leur domaine remplies de crainte. Tu-
la nuit
Elles
sans
mata-ira les voyant revenir dit : Qu'avez-vous obtenu
de bon cette nuit et où sont vos amorces ? Ont-elles
été dévorées par les sauvages ? Les Hina Potea ré¬
pondirent
0
Prince
Tu-mata-ira,
sois pas fâché.
jusqu'à ce matin,
mais pas la moindre proie ne s'y est fait
prendre. Nous
allons essayer encore, afin d'en attraper au moins une pour
Nous
te
:
avons
tendu
nos
filets
toute
ne
la nuit
satisfaire.
C'est bien,
dit Tu-mata-ira, tâchez d'en attraper sinon
affaire. Soit, répondirent les
c'est à moi que vous aurez
dryades.
Chaque soir, les Hina Potea se remettaient courageuse¬
à l'œuvre, toujours sans aucun succès. Quand elles
plaçaient leurs filets, les guerriers tendaient aussi les
leurs ; les papillons nocturnes voyaient ce qui
se passait
et s'en éloignaient.
Le jeune prince des deux domaines Ahoto-tuaana 1 et
et Ahoto-Tuaana 2 demeurait là sur le
premier de ces do¬
maines avec son marae. Ce prince qui se nommait Tutuàiàro s'aperçut que son domaine était beaucoup trop pe¬
tit et insuffisant. Je vais prendre, dit-il, Ahoto-Tuaana 2
pour être mon cadet ( ou second domaine ) ainsi j'aurai
plus d'étendue et j'aurai vue vers l'intérieur et vers la
ment
mer.
Société des
Études
Océaniennes
�—
Le
jeune homme
338
—
coin de
il sort
lance semblable à
un
trait qui s'envole pour atteindre Aboto-Tuaana 2».
La lance alla se planter au beau milieu du territoire. Tumata-ira percevant le sifflement de la lance qui traversait
l'espace, se dit : « Quel est ce bruit étrange qui se pro¬
duit dans cette vallée ; jamais on avait vu pare'lle chose ?
Serait-ce un guerrier venu de l'étranger ? »
Tu-mata-ira ordonna aussitôt à ses gardes du corps d'al¬
ler voir d'où provenait ce javelot qui avait produit ce
bruit inusité en traversant l'espace, en quel endroit il était
tombé et s'il provenait ou non d'un agresseur.
Les messagers de Tu-mata-ira se préparaient à partir
quand ils aperçurent le jeune Tutuaiàro traversant luimême l'espace. Voyant que c'était bien un guerrier qui
venait de passer, ils se mirent à sa poursuite pour savoir
qui il était.
Les messagers l'atteignent. Sa lame était plantée sur le
sel de ce domaine et le héros en question causait tran¬
quillement avec les habitants de l'endroit. Le héros d'Alance et dit
sa
hoto-Tuaana
2
:
«
se
tient
Je vais
dont
il
au
projeter
voulait
son marae,
ma
faire
son
cadet était
là.
Le
jeune Tutuaiàro lui fait la proposition suivante : « Je
crois que nous devrions nous unir ; tu serais mon cadet,
je serais ton aîné et nous aurions en commun nos deux
domaines.
»
Le
prince Tu-mata-ira s'étant levé de son siège accepta
proposition qui lui était faite par le prince d'AhotoTuaana 1 en ces termes : « Jeune prince je suis de ton
avis. Tu seras l'aîné d'entre nous deux et je serai le cadet.
De là l'appellation de ces deux centres du marac « AhotoTuaana 1» et « Ahoto-Tuaana 2». A partir de ce moment
la
ils firent tous leurs travaux
en
commun.
Le jeune Tutuàiàro dit à son confrère : «Jeune guer¬
rier, je vais te laisser pour retourner en mon domaine ;
je veillerai sur toi et tu veilleras sur moi ».
jeune prince revint chez lui. Les guerriers du marac
»
eu
firent de même ; ils racontèrent chez
eux ce qui avait eu lieu avec le prince, comment il était
et comment il s'était rendu au marae « Arahurahu ». Le
prince Tu-mata-ira était obligé de se tenir debout parce
qu'il se trouvait juste au milieu du thalweg de la vallée.
Il regardait vers la mer et vers l'intérieur.
Le
«
Arahurahu
Société des
Études Océaniennes
�—
339
—
éprouva de la colère contre Tutuàiaro pour
l'époque qui avait été convenue pour célébrer
l'alliance avec Tutuàiaro. Tu-mata-ira fit le projet d'al¬
ler tuer Tutuàiaro. Il assembla ses guerriers, car son fief
était grand. D'autres guerriers se tenaient au sommet des
collines avoisinantes pour admirer le domaine de ce prince
et son marae qui était le plus beau.
Tu-mata-ira
avoir faussé
sommet de la col¬
vo x du jeune
Tu-mata-ira qui, en bas dans la plaine, encourageait ses
héros de guerre. Ceux de la montagne disaient : «Pour¬
quoi donc Tu-mata-ira prépare-t-il ses guerriers ?» Il a
sans doute l'intention de voyager avec ses héros».
Mais les
guerriers qui
se
tenaient
au
line de Taivarovaro entendaient les éclats de
Le
jeune Tutuàiàro entendait également les chants de
Tu-mata-ira sur son territoire. Il se dit : « Quel
ce chant
d'encouragement à la guerre ? Tenonsnous
prêts également pour le cas où ces guerriers vien¬
draient envahir mon domaine, et je ne suis pas prêt».
guerre de
est donc
Il se lève, prend ses boucliers, se les attache sur le corps,
puis, sortant sa lance, il se tient à la porte de sa maison.
Il appelle et dit : « Qui fait ce bruit sifflant près de ma
porte ? Que viens-tu faire ici ? Personne n'a jamais mis
les pieds auprès de ma demeure, c'est la première fois ».
Il répète : « Qui est ici chez moi ? Si tu ne réponds pas,
je vais te transpercer de ma lance ? »
La voix répondit : «0 jeune prince, ne m a taque pas,
j'ai à te parler un tout petit instant, je suis venu pour
t'assurer de
mon
amitié
».
Tutuàiàro lui dit : «Ne viens pas mentir que
me déclarer ton amitié
que tu es venu me voir ».
La voix lui dit
:
«
écoute-moi, je te dis
re
de
venant
Ne
que
c'est
pour
pas trop longtemps, mais
tu entendais des chants de guer¬
causons
du fond de la vallée
sur
le territoire du
Arahurahu, n'est-ce pas ? »
Le jeune homme lui répondit
marae
: « J'ai bien entendu,
pourquoi je suis en train de m'apprêter. Tiens-toi
toujours prêt, lui dit cette voix, j'ignore moi-même quand
cela arrivera ; c'est sûrement contre toi qu'on fait ces
préparatifs mais je ne sais quand ils viendront. Ce dont
je suis certain, c'est qu'on enverra les Hina Potea cette
nuit aux alentours de ton territoire pour l'entourer de
tramails dans le but de t'y prendre avec tous tes hom-
c'est
Société des Études Océaniennes
�—
340
—
Aussi, je te conseille de dire à tes hommes de se
de longues perches pour accrocher et déchirer ces
filets afin qu'ils ne puissent y prendre aucune
proie. Je
vous
souhaite bon courage à toi et à tes hommes ; moi
je m'en vais mais je reviendrai ».
Le jeune homme demanda : « Qui es-tu donc ? La
voix répondit : « Ne me demande
pas qui je suis, je ne
te dirai pas ni comment
je me nomme. Attends que je
revienne, là je me ferai connaître. Qu'il me suffise de
te dire, lève-toi,
encourage aussi tes hommes de guerre
et sois
prêt à toute éventualité. Au revoir et à bientôt. »
men.
munir
Ainsi
retira la voix
qui avait averti le jeune prince
qui s'était passé sur le territoire de Arahurahu.
Le jeune homme sort de sa
maison, réunit tout son
monde et ses héros de
guerre sur la grande place pour
leur dire :
« Tenez-vous
prêts, n'entendez-vous pas le
chant de guerre là-haut ? Puis il
ajoute : « C'est pour
cela que je vous dis,
apprêtez-vous, prenez vos armes,
n'abandonnez pas notre territoire. »
S adressant à son
principal guerrier, il lui dit : « Tienstoi au centre de la
place, regarde bien devant toi, ne te
retourne ni en arrière, ni d'un
côté, ni de l'autre ; c'est
devant et en haut qu'il faut veiller. Ce guerrier était ac¬
compagné de deux autres braves. Tout le reste des guer¬
riers et la population mâle encerclaient le territoire. On
éloigne les enfants et les femmes. Puis on se tint prêt
à voir venir par
les airs la lance du héros de Arahurahu.
Les guerriers qui se tenaient au sommet des collines
disaient : « Voilà une lance qui vole dans l'air ; elle va
tomber sur le marae de Ahoto-Tuaana. Le guerrier voyant
venir la lance, prit la sienne et frappa l'autre qui retourna
vers
son héros d'où
elle était partie. Il vit avec étonnement que son arme lui revenait brisée en
quatre morceaux.
Ce guerrier s'écria : « Qui
peut bien être ce guerrier
qui ici, se tient sur ce territoire et m'a renvoyé ma lance
brisée en quatre fragments ? Je vais à l'instant le
frapper
de
de
se
ce
ma
lance.
Il
s'apprête aussitôt en disant : « Je vais aller le pren¬
le projeter dans l'espace comme il l'a fait de ma
lance qu'il m'a retournée brisée en quatre
morceaux. »
Le guerrier part. Ceux de Tutuàiàro le voient venir. Ils
tiennent prêts leurs lances. Le guerrier voit
que ceux de
dre
et
Société des
Études
Océaniennes
�—
Tutuàiàro avaient
tières
de
341
—
préparé leurs armes et gardé les fron¬
tout en criant : « Tuons le cochon
proie, tuons-le et jetons-le dans le four
leur camp
qui cherche une
plèbe».
de la
Ce
forte
:
guerrier s'approchant de l'ennemi cria d une voix
« Où est le
guerrier qui a osé briser ma lance en
quatre morceaux.
Livrez-le moi
;
je vais le projeter chez
servir de proie à mon guerrier ».
Le guerrier de Tutuàiàro répond : « Que me veux-tu ?
Tu as vu la lance voltiger en l'air. Eh bien, si je te
tenais, je ferais de toi la même chose. Et, brandissant sa
lance, il dit : « Puisque tu le veux, jette ta lance et je
la verrai venir sur mon territoire où elle sera traitée com¬
me
il convient. Ouvre l'œil et regarde bien ; je ne le
ferai pas deux fois ».
Entendant ces mots, l'autre envoie sa lance. Le héros
de Tutuàiàro levant la sienne frappe l'arme de l'adver¬
saire et le renvoie d'où elle était partie. Les guerriers
et la population voyant revenir à eux la lance de leur hé¬
ros
s'écrièrent : « Voilà la lance du guerrier qui revient
par les airs ; elle est suivie du guerrier qui voltigeait
aussi. » La population de l'endroit se mit à pousser des
cris en disant : « Il est battu, il est battu, le héros du
côté du rivage. Le voici qui vient par les airs avec sa
moi pour
lance.
»
terre avec le guerrier. Ils se mirent
Voilà comment agit un guerrier in¬
La lance tombe par
à
rire
en
disant
:
«
trépide. Mais, quand la lance et le guerrier furent à
terre, les habitants et leurs princes s'aperçurent que cet
homme n'était autre que leur propre guerrier.
Tu-mata-ira entra dans une grande colère contre son
guerrier et s'écria : « A quoi me sert d'avoir compté sur
vous ? Je vois qu'il me faudra aller moi-même combattre
cet
adversaire.
Le prince de Arahurahu était tout honteux parce que les
guerriers assis sur les collines observaient tous les mouve¬
ments de ce jeune Tu-mata-ira dont ils étaient les amis.
Ils songeaient également à la lance qu'ils avaient vue pas¬
ser
en
l'air suivie de son héros, tandis que ceux
du rivage
collines étaient pleines de monde admi¬
le combat à la lance des géants de la guerre. Le
riaient aussi. Les
rant
prince Tu-mata-ira de
Société des
Arahurahu furieux de ce que son
Études
Océaniennes
�—
342
—
meilleur guerrier avait été vaincu, ordonna à
teurs d'allumer un four. Gela fait, il
de
basalte
centre
du
prend
du
milieu
four.
de
son
marae
et
la
ses
servi¬
pierre
juste au
une
met
La
population suivait avec attention ce
que faisait le prince. Après un certain temps, il appelle
ses soldats
et leur demande si le four était
prêt. On lui
répondit qu'il n'était pas encore assez chaud. Après avoir
appelé trois fois, ses hommes répondent : c'est prêt. Pre¬
nez,
dit-il, les quatre
morceaux
de la lance brisée pour
étaler les pierres du four. Gela fait, les serviteurs s'é¬
crièrent : « Prince Tu-mata-ira, les
pierres du four sont
étalées. Il leur dit : Mettez ces
quatre fragments dans le
four ; rangez-les bien ;
la tête
placez-en un sous
et un
vous étendrez le guerrier au mi¬
lieu. Ne le couvrez
pas avec n'importe quoi, couvrez-le
avec
des feuilles jaunes de iî
( dracœna termirialis), ce
qui fut fait. Le prince Tu-mata-ira demandant si le four
était couvert, on lui
répondit affirmativement. Quand
sous
chaque jambe, puis
faudra-t-il l'ouvrir ? Les hommes lui dirent : « C'est à
toi de décider ; nous ne faisons
qu'exécuter les ordres.
Dans ces conditions, dit-il, ne l'ouvrez
pas avant deux
jours, ce qui correspondra aux quatre morceaux de sa
lance. Son corps et sa lame seront consumés
par le feu ;
on
n'en voudra plus. C'est à cette occasion
qu'on donna
à ce marae le nom de « Arahurahu » en mémoire de ce
que le prince Tu-mata-ira avait fait passer son guerrier
au
four jusqu'à ce qu'il fut carbonisé.
Le temps que le prince avait fixé étant
écoulé, il dit
ses
hommes : « Le moment d'ouvrir le four est venu,
ouvrez-le». Les serviteurs ayant ouvert le four s'écrièrent :
« Prince
Tu-mata-ira, le four est ouvert et son contenu
à
est
carbonisé.
»
Tu-mata-ira
s'avança et dit à son deuxième guerrier de
prendre le « maro » qu'on avait détariié du corps du dé¬
funt, ce qu'il fit aussitôt. Le prince l'invita à le suivre. En
arrivant auprès du four, il dit à ses séides
qui avaient
ouvert le four de
s'éloigner, de le laisser seul avec son
compagnon et d'aller sur le terrain attendre son retour.
Les hommes s'étant retirés, le
prince resté seul devant
le four commande au guerrier
qui l'accompagnait de des¬
cendre dans l'intérieur du four pour
y ramasser les cen¬
dres du cadavre qu'il avait fait incinérer et d'en faire un
paquet. Le
compagnon
du prince descendit dans le foui-
Société des
Études
Océaniennes
�—
343
—
recueillit avec soin les restes carbonisés de celui qui
plus brave des guerriers de Tu-mata-ira. Puis
il dit à son jeune héros : attache bien le paquet et gardele sur toi. Peut-être aura-t-il le pouvoir d'accroître ta
force. Le jeune homme prit le paquet sur lui et tous les
deux s'en retournèrent sur la place où tous les hommes
attendaient leur maître. Celui-ci montrant le paquet à
son
peuple, leur dit que désormais son sanctuaire se nom¬
merait « Àrahurahu », puis il déposa le paquet dans le
et y
avait été le
marae
exactement
dans
la
cavité d'où
on
ne
avait
retiré la
y était. Tu-mata-ira reprit
devra plus porter le nom de «
pierre qui
marae
il
l'appellera
«
Arahurahu
» pour
à nouveau : «Ce
Te-ma^amata-liia »
toujours.
Quand vint la nuit, le prince commanda à ses Hina
préparer leurs filets car il avait décidé que le
jour serait pour les guerriers et la nuit pour les Hina
Potea. Tout étant prêt, elles allèrent exécute.' les ordres
de leur maître, mais ce qui mettaient ces Hina Potea
dans l'embarras, c'est qu'elles éprouvaient cl acune secrè¬
tement une grande sympathie pour Tutuàiàro. La pêche
était pour elles une partie de plaisir. Il y avait parmi
elles une espionne qui alla avertir le prince que cette
nuit là les Hina Potea iraient poser leurs filets, mais
sans
dire qui elle était. Le prince insiste pour savoir
à qui il a affaire. L'espionne répondit : « J'appartiens
au
peuple du prince Tu-mata-ira et c'est par sympathie
pour toi que je viens secrètement te mettre au courant
des piéparatifs d'attaque que Ton fait contre toi. Si on
savait dans ma tribu ce que je fais, il m'en coûterait la
vie. En cas de besoin, je pourrais revenir en prenant des
précautions. Si nous ne réussissons pas dans nos entre¬
prises, c'est notre prince lui-même qui se présenterait
chez toi pour te provoquer. A cette nouvelle, Tutuàiàro
s'écria : « Est-ce possible ! L'espionne répondit : « C'est
tel que je te le dis et tu verras bien quand cela arrivera.
Je pars mais je reviendrai te tenir au courant des événe¬
ments et à ce moment là, je me ferai connaître à toi pour
qu'en cas de rassemblement du peuple tu pu sses me re¬
connaître. Ne t'endors pas cette nuit et dis à ton peuple
de veiller également. La traîtresse s'en retourna chez elle
tandis que les Hina Potea se préparaient à partir ; elle
fit autant et alla poser ses filets tout près
en
de la
Potea de
Société des
Études Océaniennes
�—
344
—
maison de Tutuàiàro
pendant que les autres posaient les
champ de ce prince.
Les gens de Tutuàiàro poussaient des cris et des rires
moqueurs, ils venaient d'apprendre ce qu'avait dit Tumata-ira. Les Hina Potea faisaient bonne garde auprès
leurs
tout
à l'entour du
de leurs
filets. Quand vint le moment de ramasser leurs
filets, elles s'aperçurent que ces rires moqueurs s'y étaient
fait prendre. Elles crurent que c'étaient des esprits étran¬
gers.
les
Et les voilà dans
unes
sur
les autres
une
en
confusion générale
se
jetant
poussant de grands cris, ne sa¬
chant
plus où donner de la tête.
de Tutuàiàro entendent ce tapage : elles sont
Ils se jettent à leur poursuite, mais elles
avaient disparu. Elles rentrèrent au logis. Tu-mata-ira
demande : « Avez-vous fait bonne pêche ?» «Non, ré¬
pondent les Hina Potea, c'est une pêche manquée, nous
avons été
surprises. Les gens de Tutuàiàro nous ont guet¬
tées » Le prince leur dit : « Vous y retournerez cette
nuit et encore demain soir et si vous ne prenez rien dans
vos
filets, j'irai moi-même percer de ma lance ect ad¬
Les gens
découvertes.
versaire.
L'espionne alla aussitôt rendre compte à Tutuàiàro des
paroles qu'elle venait d'entendre et c'est là qu'elle se fit
connaître à ce prince qui lui dit : « Reste ici avec moi,
ne
t'en retourne pas ». A quoi elle répond : « Ne me
retiens pas : ce serait la mort des Hina Potea. Mais, tienstoi sur tes gardes, maintenant que tu sais tout. » Tutu¬
àiàro comprit et la laissa partir.
Durant les trois nuits suivantes, les Hina Potea n'ayant
rien pris, Tu-mata-ira leur dit : « Puisque vous n'avez
rien obtenu, je vais y aller moi-même et si je triomphe,
je vous ferai cuire dans le four comme je l'ai fait à mon
guerrier.
Tu-mata-ira rassembla sa population sur le terrain,
indiqua à chacun sa place ; il se couvre de ses armures
et prend sa lance. S'adressant à son monde : « Gardez
bien notre territoire, leur dit-il, je vais frapper de ma
lance le jeune Tutuàiàro. » Mais l'espionne était déjà
partie pour informer Tutuàiàro que Tu-mata-ira allait
bientôt arriver pour l'attaquer. « Tiens-toi prêt avec tes
hommes et tâche de vaincre ton
L'espionne
se
rival Tu-mata-ira
dévoile complètement
Société des
Études
au
».
jeune Tutuàiàro
Océaniennes
�—
ajoutant
345
—
«Je fais partie des huit Hina Potea, je te
sympathie pour toi que je suis venue
pour te sauver. » Tutuàiàro répète encore : « Ne retourne
pas dans ta tribu, reste avec moi. Si je suis tué en com¬
battant, mes gens te prendront sous leur protection, si au
contraire ton maître est abattu, je prendrai
possession
en
connais
de
son
:
c'est par
et
fief
et
de
ses
armes.
L'entrevue
tout
son
riers
prit fin. Le jeune homme s'apprête. Avec
monde, il parcourt la grande place. Les guer¬
affûtent leurs
armes.
Le héros s'avance
couvert
de
mais apercevant les guerriers de Tutuàiàro bien
équipés et se tenant sur le qui-vive, il pâlit de frayeur !
Néanmoins il reprend courage et d'une voix de stentor il
appelle : « Oil est le héros de ce marae ? Qu'il se lève
et je l'abattrai. Le héros de Tutuàiàro
répond : «Avance
me
voici, attaque-moi, si je succombe, alors tu pourras
ses
armes,
attaquer mon seigneur ».
Le célèbre Tu-mata-ira
appelle : «Attention !» Au mê¬
me moment, la lance fend l'air et arrive
jusqu'au guerrier
de Tutuàiàro.
Celui-ci
frappe l'arme et la renvoie
lui. L'infortuné Tu-mata-ira est
lance.
Le héros lève
sa
transpercé
lance, l'envoie tomber
contre
par sa propre
au
beau milieu
du
champ de Arahurahu et elle est immédiatement suivie
du héros ainsi que du jeune Tutuàiàro et de tout son
peuple. En arrivant sur le terrain de Arahurahu, Tutu¬
àiàro dit à la population : « Ecoutez bien. Votre
prince
est mort. A partir de ce jour, vous
tous, votre territoire
et votre marae sont à moi
pour toujours. »
La population fit sa soumission à Tutuàiàro et à son
peuple. Le héros de Tutuàiàro demeura sur le territoire
et le marae nouvellement conquis, tandis que son
prince
rentr
a
dans
son
domaine de Ahoto-Tuaana où il vécut
paix.
Traduit
du
Alexandre
Société des
taliitien
par
DHOLLET
Études Océaniennes
eu
�—
346
—
Légende de ' TURI " (i)
Turi
faisait
partie de l'entourage du dieu Taaroa, le
père d'Oro, qui était adoré à Tautira. C'était un beau
jeune homme et gracieux, mais il ne connaissait pas sa
généalogie, ni le nom de son père, ni celui de sa mère.
On disait qu'il était issu de la famille de chefs de Taiihia.
11 vint
jour où Turi fit le tour de Tahiti ; il arriva
de Ahuare, aujourd'hui Mahaena ; il y
rencontra une femme Hinaraurea, la
prit pour femme et
resta quelques temps avec elle.
dans
le
un
district
Un jour, il apprit qu'il y avait une
Pari, à Tautira ; elle s'appelait : la
de femmes au
des femmes a
Atahu. Il laissa Hinaraurea à Ahuare et alla à Tautira, et
là, fit amitié avec Papaura, et décida d'aller à cette case
pour y trouver une femme pour lui. Cette maison était
renommée belle, car les filles qui étaient dedans étaient
vierges et blanches, grasses (2) jusqu'au jour d'un examen
de leur teint et de leur beauté, jusqu'au jour du mariage.
Restait
mauvais
là
esprit
de Mauoro.
vieillard
un
Tefaarere
qu'on appelait « le
(3) de la montagne
montagne au-dessous de
postérieur tatoué
au
Il habitait
case
case
sur
une
»
laquelle était la colline de la maison des filles.
Quand il
chercher
aussi
entendit que Turi venait à Aiurua pour y
une
trouver
s'endorment,
de Turi
et
femme
les
parce
que
(1) Cette légende
(2) Le
lui, il décida alors d'aller
Turi, avant qu'elles ne
qu'elles avaient entendu la renommée
pour
filles
avant
toutes l'aimaient.
est très connue à Tautira.
Haapori » était une coutume 'qui consistait à garder
dans l'ombre des jeunes filles pour que leur teint reste blanc, le
corps charnu ; elles ne devaient être vues de personne, étaient
vierges, subissaient un examen sur leur embonpoint et se ma¬
«
riaient.
(3) plus exactement
:
à l'anus tatoué. Matafera ohure tifaifai.
Société des
Études
Océaniennes
�—
Donc
il
alla
347
—
mauvais
esprit Matafera (4) dans la
filles, il appela la nuit. Il dit : « 0 la maison
des femmes a Atahu,
éteignez le feu afin que la figure
de l'arioi n'ait pas trop chaud ! »
ce
maison des
Les filles entendirent la voix
homme
notre
Turi.
dirent
et
:
«Voilà Turi,
elles
pensaient que c'était la voix de
éteignirent leur feu, c'est-à-dire le Ahituitui
Elles
;
chandelle de noix de bancoul. Le feu éteint, le
ou
vais
de
esprit entra, il barbouilla les filles
«
mati »,
heureux de la réussite de
avec
son
mau¬
les baies
stratagème.
Plus
tard, arriva Turi avec son ami Moehau ou Papaura. On disait que Moehau était un frère ; d'autres
disaient que c'était son ami, mais la vérité était que
c'était son «taua», son ami, Moehau et
Papaura était
le même. D'où cette
E
«
Vaiotc.
i
maitai
te
o
te
arii
e
moana,
tunoa
te
RuriRuria
avae
Tei tai
te
tau
tamarii
Ces
i
tei
«
Orafau
noho
Toatarua,
tau
e
ahurihuri,
ino
taere
o
ahiahi
te
te
roo
tirao tei
Afetau
o te Pahu e tai i roto
Hinaraurea Tipara e taata
Tahataha tupari e Papaura ïa,
mata
matai i
:
matai,
te
Tinorua.
hiti
e
aru
parole
lioro
maraamu
i
ua
hoa
ia
fetoitoi te
Turi.
no
are
o
te
».
E
te
riu, tei faataratara i
faahoi tei Faaroa ra,
no te au
maue
Orau
tapiri-
».
filles
étaient
nombre
de
cinq et vierges, mais
apportait la nourriture. Turi la prit pour
femme, mais il fut lésé car le mauvais esprit l'avait eue
la
au
dernière
avant
lui.
Après cela Turi se cacha du mauvais esprit et chercha
moyen pour le tuer, lui qui allait chaque nuit chez
les filles parce que son moyen était bon.
un
Mais
avec
les
filles
crurent
que
c'était Turi qui dormait
elles, elles n'étaient pas au courant de l'artifice du
mauvais
esprit qui s'en allait à l'heure où l'on peut à
peine distinguer les mouches.
(4) Matafera
:
qui
a
la paupière retournée,
ce
honte.
Société des
Études
Océaniennes
qui était
une
�348
—
Mais
Turi
continuait
le matin il
et
sœurs
Enfin
à
s'en
—
dormir
allait
avec
avec
la
dernière
des
Papaura à Aiurua.
Turi
tressa un grand filet
pour s'emparer du
esprit dans la maison des filles. Turi dit à la
fille avec laquelle ii dormait : « Dis à tes sœurs : avez-
mauvais
vous
reçu
dormons
Demande
de
son
tu
diras
mari
votre
Turi ?
Si
elles
disent
oui,
nous
Turi, une grande chose l'odeur de Taaroa.
:
quelle est la manière de Turi et celle
avec
leur
odeur ? Si elles
ce
n'est
pas
un
jour
où
disent c'est l'odeur de
te
Paparai,
celle de Turi. C'est la fosse à
tioo » (5) du dieu
Paparau. Si elles disent : c'est l'odeur
de Taaroa ; dis leur : c'est moi le « tiare
apiri o Maire »
du dieu Taaroa de Tuna Rere, liane de
Vaitepiha.
:
«
Il
des
«
vint
fille Taurohotu, la dernière
Turi, demanda à ses sœurs :
Turi comme votre mari ? » Elles répon¬
E, nous l'avons reçu et il a dormi avec
cinq qui dormait
Avez-vous reçu
dirent toutes
«
:
la
avec
nous ».
de
Alors elle leur demanda : « De quelle espèce est l'odeur
cet homme Turi ? » Elles
répondirent : « L'odeur du
grand four à Paparai
Cette
«
Ce
de
dernière fille
».
se
mit
à rire d'elles
et
leur
dit
:
n'est
la
pas Turi mais le mauvais esprit « malafera »
montagne Mauoro, votre mari. Elles se mirent en
colère
honte.
contre
elle
et
lui
dirent
:
«
Chienne
sans
aucune
»
Elle leur dit
:
«Vous le verrez, il viendra
un
jour.»
Mais le mauvais
esprit continuait à aller toutes les nuits
la parole d'arioi, d'où venait l'erreur
des filles ; parce que la parole d'arioi « fils de roi » est
la signification actuelle. Arioi jadis.
dans la maison
Il vint
avec
nuit, s'en allèrent Turi, Papaura et le filet
se trouvait le mauvais
esprit dormant avec
filles. Ils étendirent le filet autour de la maison, six
une
à la maison où
les
tours.
(5) Tioo
une
sorte
:
pâte de l'arbre à pain, fermentée et conservée dans
de silo.
Société des
Études
Océaniennes
�—
349
—
Quand vint l'aube, se leva l'esprit ; poussa la porte qui
résista, car elle avait été fermée par Turi, ils étaient
trois à attendre dehors.
Le matin
vint, les filles ne s'éveillèrent pas tant leur
lourd. Quand l'esprit vit qu'il n'y avait
aucun moyen
de sortir et qu'il était jour, il eut honte
parce qu'il était « matafera » ; alors il se mit dans la
sommeil
fosse à
était
«
tioo
maison, et
»
se
qui
se
trouvait dans la partie ronde de la
cacha.
Taurohotu
appela ses sœurs : « 0 la maison des fem¬
Atahu, levez-vous, il est grand jour, regardez votre
mari, c'est celui qui montre son postérieur dans la fosse
mes
à
«
de
tioo
»
!
»
Les filles entendirent
dans la fosse à
Elles
«
tioo
»
voix, s'éveillèrent et virent
postérieur de leur mari Matafera.
cette
le
gémirent toutes,
car
grande était leur honte !
( Communiqué par M. E. TERIIEROO )
Traduction REY-LESCURE
Société des
Études
Océaniennes
�—
Notes
La
sur
la
350
—
Toponymie des E.F.O.
première condition à remplir
pour
faire
une
enquête
les toponymes et réduire les erreurs au
minimum, est
d'avoir de bons témoins autochtones. Ce n'est
pas toujours
facile. Les uns se prétendent
très au courant de ce qu'on
leur demande, mais
s'embrouillent, répètent un mot de
plusieurs façons, ne savent pas lire une carte et n'ont
des connaissances
que de seconde main.
sur
D'autres, au contraire, connaissent bien leur affaire,
discutent, expliquent, avouent au besoin leur ignorance
sur un certain
point, lisent la carte et sortent parfois de
leur poche un schéma du
pays tracé par eux sur lequel
est portée une
profusion de noms, même de courants ma¬
rins et de fosses à
poissons.
Certains, ayant momentanément perdu l'ordre d'implan¬
tation, se recueillent, murmurent un ancien « paripari »
qui leur donne la place exacte. Ces témoins là sont d'un
grand secours.
ils
Il faut ensuite avoir des cartes. Celles de la Marine
gra¬
en 1871 et
rajeunies par des corrections
vées
postérieures,
puisse travailler. Il s'agit
alors de revoir tous les anciens
toponymes portés, quant
à l'orthographe et à
l'implantation, en ajouter s'il y a liteju.
Après plusieurs recoupements, si cela est nécessaire, les
toponymes sont laissés tels quels, corrigés, ajoutés. Tous
ne
peuvent entrer dans les cartes marines surtout quand
il s'agit de
petites îles comme les Tuamotu. La Marine
retient ceux qui l'intéressent
pour la correction des cartes
futures. Tout: ce qui est recueilli comme connaissances
sont les
seules
sur
lesquelles
on
folkloriques,- historiques, géographiques, ethnographiques,
sémantiques est versé comme documents à la Bibliothèque
de la Société des Etudes Océaniennes.
En ce qui concerne Tahiti, il n'existe aucune carte non
sujette à caution. La Marine n'a relevé que les côtes
ou
des sommets de
repère, qui, seuls, l'intéressent ; le
travail a été minutieusement
fait, mais dans le jeu des
cartes côtières la
portion allant de la Punaruu à Papara
Société des
Études
Océaniennes
�—
n'a pas
—
été faite. Il n'existe donc à l'heure où nous écri¬
carte complète de l'île ; mais un gros tra¬
fait depuis quelques années pour le relèvement des
aucune
vons
vail
351
se
reliefs.
toponymes ou leur laisser leur
orthographe indigène correspondant a la prononciation ?
Faut-il par exemple écrire à la française TOUAMOTOU
ou à
l'indigène TUAMOTU ?
Il est souhaitable que les usagers des cartes puissent
arriver à la prononciation la plus exacte possible, pour
être compris des autochtones, certains toponymes sont
difficilement prononçables comme le NG.
Les Tahitiens ne possédaient aucune écriture. La langue
fut fixée pour la première fois par les missionnaires an¬
glais dans la Bible, terminée en 1837. C'est toujours à elle
qu'il faut revenir pour retrouver la véritable langue, mais
elle a un peu vieilli.
Les Européens pour fixer la langue ont été obligés de
recourir aux signes existant chez eux. Les Anglais ont
rendu le son OU par W, les Français par OU.
Faut-il
on
le
et
franciser
les
B n'existe que dans quelques rares noms
le trouve encore dans « Borabora » et
bibliques, mais
«Tabou», mais
Tahitien prononce « Porapora » et « tapu ».
Deux consonnes ne se suivent jamais sauf aux Tuamotu
aux Gambier où l'on trouve NG.
II
aspirée, mais à Tahiti, tend à devenir F ; on
au lieu de POHE ; ORO-
est
entend dire : POFE ( mort )
FENA au lieu de OROHENA.
Le
L
son
a
assure
dans l'île Rurutu.
remplacé par R. Le vieux chef de Rapa-iti
jadis, on disait LAPA-iti. C'est la seule ex¬
H n'existerait pas
été
que,
ception qui nous soit apparue.
On
sion
rencontre
laryngienne
qu'on appelle « l'explo¬
le coup de glotte » qui se traduit
constamment
»
ou «
ce
apostrophe destinée à signaler des voyelles dis¬
Ainsi « Rangi » (ciel) est devenu «Ra'i».
Cette apostrophe peut se trouver au début du mot com¬
me
dans « 'ata » ; elle peut être aussi multipliée comme
dans « Hafapi'ira'a »
(enseignement), ce qui complique
la typographie. On écrit aujourd'hui « Haapiiraa ».
Mais cette apostrophe doit être conservée quand elle
une
parues.
par
Société des
Études Océaniennes
�—
donne
un
autre
sens
352
mot
au
«
—
Ava'e
(la lune),
»
(la jambe).
On
« avae »
des îles qui portent un nom
européen
Scilly, Bellinghausèn, aux Iles Sous-le-Vent. Fautil reprendre l'ancien nom
polynésien ? Est-ce opportun
quand il s'agit d'Ilots occupés temporairement et
n'ayant
pas d'importance géographique ?
rencontre
comme
L'archipel des Tuamotu a
étrange]- ; français
d'un nom
la Harpe,
etc...
ou
anglais
:
:
bien de
ces
îles
décorer
le Boudoir, la Récréation,
Crescent, Good Hope ; ou
Wolkonski, Romanzoff, etc... Ils sont inconnus
insulaires, et l'on ne voit pas très bien un touriste
russe
des
:
demandant à
à celle de
ou
;
vu
Borabora
nom
serait
un
pilote de le
mener
à l'île du
Boudoir
Romanzoff.
signifie rien
ne
en
Faanui.
langue indigène, le vrai
Faut-il supprimer purement et sim¬
toponyme parce qu'il ne signifie rien ? C'est
plement ce
l'île qu'Alain Gerbault a fait
connaître, qui fut occupée
par les Américains pendant la dernière guerre.
Le
changement serait-il opportun ? Il
mais l'on pourrait,
en
«
sans
peine,
en
ne
rectifier
Porapora ».
Certains
noms
d'îles
ont
suite de la coutume dit du
le semble pas,
l'orthographe
varié à travers les
temps
par
pii » qui rendait tabou cer¬
tains noms ; c'est ainsi
que Maurua est devenue Maupiti ;
« rua »
et «
piti » ayant d'ailleurs la même signification.
Fout cela n'est pas très difficile à
modifier, mais la
Toponymie vient se heurter sur certains toponymes exis¬
tant aux
archipels des Tuamotu et des Gambier, par la
présence de deux consonnes accolées, et leur difficulté
d'expression. Il s'agit de NG.
Il faut avoir une
longue habitude pour prononcer cor¬
rectement le son
qu'elles donnent. Le N est peu percep¬
tible, le G nasalisé ; suivant les autochtones, c'est tantôt
le premier qui est
mieux perçu, et tantôt le second. Le
français n'a pas de son équivalent mais bien l'anglais
dans « singing » ou «
ring ». Pour le tahitien, la difficulté
n'existe pas ; il dit «Rarotoa» au lieu de
«Rarotonga»,
Rairoa
«
au
lieu de «
Rangiroa » et « Maareva » au lieu
Mangareva ».
Comment les navigateurs de
passage prononceront-ils
par exemple le nom de cette île : Nengonengo ? Ils ont
«
de
»
«
Société des
Études
Océaniennes
�—
353
—
plusieurs solutions : Nènegonènego ou Negnonegno ou Ningoiiingo, et ils tomberont toujours à côté de la prononcia¬
tion exacte.
Cet
accoiage des deux consonnes a été réglé dans
langues. En Nouvelle-Calédonie, par exemple, on
trouve MB et ND comme dans « Mbao » (dieu) et dans
Nda » (négation) ; depuis un certain temps on n'écrit
plus que « Bao » et «Da», chacun ajoute la consonne qui
manque, c'est une affaire de convention.
La Mission Catholique des Iles Gambler, dans sa gram¬
maire éditée en 1901, a supprimé le «n» devant le «g».
E. Trcgear, à qui l'on doit un dictionnaire des langues
polynésiennes comparées, écrivait il y a déjà quelques
.''autres
«
temps :
«
Although NG is represented by G in Samoan, MangaTcngan and Paumotan, this only applies to the
revan,
written character. The G is nasalised and is
an
NG
pronounced
».
Le cadre de notre étude ne nous permet pas
d'autres auteurs entrant dans les mêmes vues.
La
Toponymie n'innovera donc rien
en
de citer
écrivant G
au
lieu de NG.
Nous
avons
d'autres,
pour
personne
cité ces quelques points, entre beaucoup
montrer les questions qui se posent à toute
étudiant la toponymie des E.F.O.
(Novembre 1954)
Société des
Études
REY-LESCURE.
Océaniennes
�—
354
—
Migration Polynésienne Moderne
IN os
lecteurs
rappellent sans doute l'aventure des
emportés par le mauvais temps en dé¬
cembre
à bord de leur cotre et qui dérivèrent
de l'île de Pâques à Pile de Reao, couvrant en 37
jours
pêcheurs
une
se
pascuans
1947 (1)
distance de 1.200 milles. Une aventure récente à
peu
près semblable vient de
se
reproduire,
ce
ne
fut
pas
le
l'ait du hasard mais volontairement cette fois
que trois
Pascuans s'embarquèrent, abandonnant leur île dans l'es¬
poir
leurs
d'atteindre Tahiti, l'édcn paradisiaque décrit
compatriotes l'ayant visité et les matelots de
par¬
pas¬
sage.
1
Le
«
m
47
San
de
Pedro
large,
»
petit canot de 8 mètres de long et
ponté, prit la mer avec ses trois
non
voyageurs :
Pedro, Elias Chaves Tepihe, 22
Àurelio
Pons
Hill, 21
Felipe Te'ao Arancivia, 38
ans,
capitaine,
matslot,
ans,
ans,
matelot.
Le canot, dérobé à Juan Riroroko, un vague cousin de
Pedro, fut construit à l'île de Pâques, en bois de cyprès.
Voici ses caractéristiques : membrures à franc bord avec
37 couples de chaque côté, hauteur de la quille : 9 cm,
un
gouvernail à tire-veilles (ils en avaient même un de
rechange), 2 étambrais. À l'intérieur : 7 bancs plus un
banc de quart à tribord, 2 avirons se trouvaient à bord.
Gréément
fortune en bois de pikano ( euca¬
le gui et la corne. Hauteur du mât :
3 m 62, diamètre : 9 cm. Voiles : une voile
aurique à
corne en toile de tente,
un foc amure à l'étruve, en coutil
de coton blanc sans gaines, les divers points sans œillets..
Surface de la grande voile : 4 m2, du froc : 1 m2.
Cordages en chanvre.
:
lyptus) ainsi
mat
de
que
(1) Bulletin de la S.E.O. No 83, Juin 1948. " A la dérive de
de Pâques aux Tuamotu ". ( H. Jacquier )
l'île
Études
Société des
s
i
Océaniennes
�—
355
—
Pedro st Felipe ont le type polynésien, Pedro est grand,
Felipe de taille moyenne, leur peau est à peine plus fon¬
cée tjuo celle des Tahitiens. Aurelio — dont le grandpère était breton — de teint clair et de traits européens,
est le
plus petit des trois.
Les Pascuans quittèrent « Puerto » de Hagaroa le di¬
manche
7
novembre
vers
4
heures
du
matin
ayant su¬
brepticement embarqué nuitamment provisions et bagages :
un
mouton salé, 2 sacs de maïs non égréné,
1 sac de
canne
à sucre, 1/2 sac d'oranges, 2 régimes de bananes,
1/2 drum et 4 bouteilles d'eau, environ 7 litres de pé¬
trole, un primus qu'ils ne devaient utiliser que deux fois
(par suite des difficultés qu'ils avaient à l'allumer avec
le vent), un coffre de bois appartenant à Aurelio et con¬
tenant deux chemises, deux pantalons
et le cahier de
Pedro. Ce cahier aurait pu servir de journal de bord,
Pedro y avait seulement rédigé plusieurs lettres adressées
à sa femme et à quelques amis. Chose curieuse, ils n'em¬
menaient aucun engin de pêche.
Comme instrument de navigation, ils possédaient une
boussole de poche dont le pivot était faussé et un frag¬
ment d'une carte routière anglaise provenant d'un yacht
échoué, disent-ils, sur un rocher de Hagao'onu, ils avaient
les notions les plus vagues sur la position des îles et leurs
distance. « Poursuivez le soleil jusqu'à ce que vous aper¬
ceviez deux îles qui se regardent. Après 30 jours environ
vous verrez le soleil descendre derrière les
montagnes de
l'une d'elles, c'est Moorea ; Tahiti est la plus haute»,
leur aurait dit l'un des pêcheurs pascuans, héros de l'a¬
venture précédente, qu'ils auraient peut-être mis dans îc
secret. Us le poursuivirent ; le matin, le soleil se levait
derrière eux, pendant le jour ils gouvernaient de manière
à l'avoir toujours droit devant eux au coucher. La nuit
Matariki
les Pléiades et « Tut », les trois étoi¬
d'Orion, les guidaient. En partant, ils
mirent le cap vers le nord, le 3me jour à l'ouest. Pour¬
quoi n'avoir pas fait route directement vers le nord, leur
venue,
les
du
«
»,
baudrier
avons-nous
aurions
entraînés
demandé.
rencontré
vers
à
Pour éviter le
l'ouest de l'ile
le sud sinon
vers
courant
lequel
que
nous
nous
aurait
le sud-est.
Le beau temps les favorisa, le vent fut assez constant
leur évitant d'être encalminés. Les oiseaux étaient nom¬
breux et ils en virent même des nuées. Pedro et Aurelio
Société des
Études
Océaniennes
�356
—
—
avouent
n'être jamais allés en mer avant ce
voyage,
quant à Felipe il aurait accompagné les
pêcheurs de thons
le long des côtes
pendant plusieurs années. Pedro fut
choisi comme
capitaine non pour ses connaissances nau¬
tiques mais pour son instruction : il savait lire et écrire.
Son père était instituteur
mais,
d'après Felipe, avait
Pedro l'esprit séditieux. Aussi
déeida-t-il de par¬
tir h destination d'une autre île
(en 1947), il construisit
un
cotre et
s'embarqua avec trois de ses amis. Le sort
leur fut défavorable car nul ne les revit
comme
exemple
jamais. Cet
découragea
ne
Pedro
pas
et
ses
compagnons...
Peu
aj^rès le départ, Pedro fut éprouvé par le mal de
prostré durant 4 jours. Felipe fut provisoire¬
ment capitaine. Au bout de 7
jours, Aurelio s'allongea
et ne
put se relever de toute la traversée. Ses
compa¬
gnons pensèrent au mal de mer mais il est
plausible
qu'il
ait eû une
insolation, étant d'ascendance blanche, il était
peut-être moiiTs résistant au soleil que ses deux amis. Le
nier
et resta
malade
on
était
installé
sur
«
la
couchette
»
imaginera le confort lorsque l'on
du
bord
dont
qu'elle était
composée de quatre planches fixées à trois bancs, sa lon¬
gueur était de 1 m 67 et sa
largeur de 0 m 87. Aurelio
resta ainsi à demi
inconscient, 22 jours, refusant toute
nourriture et ne prenant
qu'un peu d'eau ta it qu'il y en
eut, car elle vint à manquer 7 jours avant l'arrivée.
Ils n'aperçurent aucune île avant d'atteindre
Kauehi.
Felipe commençait à désespérer de rencontrer jamais une
terre
:
«
Nous
mourrons
en
mer »,
ci
saura
disait-il h Pedro. Celui-
toujours optimiste arguait : «Tant que nous aurons
des vivres, nous ne mourrons
pas, et je sais qu'il y a 79
îles dans les
Tuamotu, alors nous en trouverons bien une».
Les vivres ne leur
manquèrent pas mais ils furent très
frugals ayant d'ailleurs l'habitude à l'île de Pâques de
ne faire
qu'un repas par jour et se contentant de maïs les
derniers jours. L'eau par
contre leur manqua mais ils
ne
paraissent pas avoir particulièrement souffert de la
soif.
Le
lundi
6
décembre, Pedro s'apprêtait à prendre le
lorsqu'il aperçut une île, c'était Kauehi. Ils dis¬
tinguèrent un mât, des maisons, c'était la fin de leur
aventure, ils se rapprochèrent, réussirent à
passer par
dessus le récif sans
dommages, arrivèrent à terre assez
quart
facilement mais
dans
un
Société des
lieu
inhabité. Aurelio
Études
Océaniennes
fut
ins-
�—
tallé
sous
un
357
—
cocotier, ils cassèrent des
cocos
avec
des
pierres pour se désaltérer, puis Pedro partit jusqu'au
village à environ une demi-heure de marche, il y fut très
bien accueilli. Le missionnaire catholique, le R.P. Fran¬
çois soigna Aurelio et empêcha Pedro et Felipe de se
livrer a des excès alimentaires qui auraient pu leur être
funestes,
Nos
navigateurs venaient de parcourir une distance de
en 29 jours, soit à la vitesse moyenne de 75
milles par 24 heures qui pourrait être considérée comme
fort honorable pour un yacht de faible tonnage. Peu de
jours après leur arrivée à Kauehi, la goélette gouverne¬
mentale «Tamara» escala dans l'île, ils y embarquèrent
le 11 décembre avec leur canot. Hospitalisés à Papeete,
étant encore affaiblis, ils durent ensuite s'expliquer avec la
gendarmerie car, entre temps, le Gouvernement chilien
2.140 milles
avait fait connaître officiellement à Tahiti lè vol du canot
ainsi que
celui des différents objets, y compris les provi¬
l'expédition. Il semble bien que nos
hardis navigateurs ne possédaient en propre que leurs effets
sions
et
ayant servi à
le coffre
de bois.
P>ien entendu ils n'étaient porteur
d'aucun passeport ou de pièces d'identité quelconques mais
l'un d'eux, chose curieuse, se réfère à un « tomite » établi
à
Tahiti
1865
de
arrière-grands-parents,,
qu'en faire et
nous
ne
pensons pas que le Gouvernement chilien soit
pressé de payer les frais assez élevés de rapatriement pour
avoir la simple satisfaction de les condamner. Dans ces
conditions il est fort probable que nos Pascuans demeure¬
ront à Tahiti très satisfaits qu'ils sont d'avoir atteint le
but qu'ils s'étaient proposé.
en
au
nom
Le Gouvernement de Tahiti
ses
ne
sait trop
Janine
LAGUESSE.
nos vifs remerciements à Mlle NATUÀ
devons d'avoir patiemment interrogé les trois
et relevé les caractéristiques du « San 'Pedro ».
Nous adressons
à
qui
mus
voyageurs
Société des
Études
Océaniennes
�—
358
—
DI'WjESIS
ggg
Dons
et
Acquisitions
de Madame Edouard AHNNE
1
—
Procès-verbaux de l'Assemblée
du Protectorat
—
Papeete (Iles de la Société
Imprimerie du Gouvernement
(incomplet)
2
—
Législative des Etats
Session de 1851
et
—
Dépendances)
1863
Annuaire des Etablissements
Français de l'Océanle
et du Protectorat des lies de
la Société et
Dépen¬
dances pour l'année 1863
Papeete, Imprimerie du Gouvernement
( incomplet )
3
—
—
Annuaire de Tahiti pour 1864
Papeete, Imprimerie du Gouvernement
Août 1863
—
Octobre
1864
( incomplet )
4
—
5
—
6
—
7
—
Annuaire de Tahiti pour 1865
Papeete, Imprimerie de Gouvernement
Annuaire de Tahiti pour
1892
Papeete, Imprimerie du Gouvernement
9
—
—
—
Mai
—
Mai 1897
1893
Annuaire de Tahiti
pour 1897
Papeete, Imprimerie du Gouvernement
8
1865
Mars 1892
—
Annuaire de Tahiti pour 1893
Papeete, Imprimerie du Gouvernement
Mai
—
Annuaire de Tahiti
pour 1898
Papeete, Imprimerie du Gouvernement
Annuaire de Tahiti pour 1899
Papeete, Imprimerie du Gouvernement
10
—
Annuaire de Tahiti
11
—
Annuaire de Tahiti
—
Avril 1898
—
Avril 1899
et
Dépendances pour 1902
Papeete, Imprimerie du Gouvernement Mars 1902
—
et Dépendances
pour 1911
Papeete, Imprimerie du Gouvernement
1911
—
Société des
Études
Océaniennes
*
�—
12
—
Le
nouveau
359
—
régime financier des Colonies Fran¬
çaises et les pouvoirs des Conseils Généraux.
Les dépenses facultatives des Colonies
par
D. Penant
La Tribune des Colonies
Paris, 114,
13
—
14
—
rue
et
de Provence
des
—
Protectorats
1901
Arrêté
réorganisant le Service de Plnstruction Pu¬
blique dans les Etablissements Français de l'Océanie
Papeete, Imprimerie du Gouvernement — 1911
Opposition des citoyens français des îles Tuamotu
(Hikueru) au règlement de la plonge au scaphan¬
dre, du 7 novembre 1928
L= J. Bouge, Gouverneur des Etablissements
Français de l'Océanie — Papeete, Tahiti
par
15
—
Discours
prononcé le 24 septembre 1931 à l'occa¬
cinquantenaire de la créa¬
tion des Chambres de Commerce et d'Agriculture
de la Colonie et du rétablissement du poste de
Gouverneur, par L. Jore, Gouverneur des Etablis¬
sements Français de l'Océanie
Papeete, Imprimerie du Gouvernement — 1931
sion de la célébration du
16
—
Décret
portant réorganisation judiciaire et règles
procédure dans les Etablissements Français de
l'Océanie ( du 21 novembre 1933 )
Papeete, Imprimerie du Gouvernement
de
17
—
Discours
prononcé à l'occasion de l'ouverture de
Délégations Economiques et Fi¬
nancières :— Octobre 1934
par Messieurs Montagné, Gouverneur des Etablisse¬
ments Français de l'Océanie, H. Bodin et Teriieroo
la 2me session des
a
Teriierooiterai
Papeete, Imprimerie du Gouvernement
18
—
Procès-verbaux des séances
tenues par la Chambre
d'Agriculture de Tahiti
1884-1886
Papeete, Imprimerie du Gouverne¬
—
ment
19
—
Procès-verbaux des séances
tenues par
d'Agriculture de Tahiti
1906-1913
Papeete, Imprimeries
—
Nouvelle G. Coulon, E. Juventin
Société des
Études
Océaniennes
:
la Chambre
Imprimerie
�—
20
—
360
Procès-verbaux des séances
d'Agriculture de Tahiti
1914-1920
Papeete,
—
tenues
la Chambre
par
Imprimerie M. Barrier
—
21
—
Procès-verbaux des séances tenues
par la Chambre
d'Agriculture de Tahiti
1920-1926
Papeete, Imprimerie R. Coulon
—
22
—
Procès-verbaux des séances tenues
par la Chambre
d'Agriculture de Tahiti
1927-1928
Papeete, Imprimerie R. Coulon
—
23
—
Memento du jardinier tahitien
( Chambre d'Agriculture de Tahiti
Papeete, Imprimerie M. Barrier
et Moorea
)
1915
—
( 3 exemplaires )
24
—
Notice
sur
la vanille
E. Ahnne et Jard
Imprimerie M. Barrier, Papeete
par
25
—
—
1916
Plantes utiles des pays chauds
Em. Prudhomme
Larose, Libraire-Editeur
11, rue Victor Cousin, Paris
1920
par
Emile
—
26
—
Les
perles du Pacifique
(Archipel de la Société, Marquises, Tuamotu
et
Gambier, Iles Australes )
par R. Nauzières
dans le Bulletin de la Société
Languedocienne de
Géographie, Tome XLII, 4me trimestre
1919
Montpellier — 1919
—
27
—
Etude
par
sur la
lèpre à Tahiti
le Docteur Valleteau de Mouillac
Papeete, Imprimerie du Gouvernement
28
—
Notions d'hygiène
coloniaux
par
et de
médecine
à
—
1912
l'usage des
Henri Maurice
Vigot Frères, Editeurs
23,
29
—
rue
de l'Ecole de Médecine, Paris
La lèpre dans les Etablissements
céanie
—
1920
Français de l'O-
le Docteur L. Sasportas
Papeete, Imprimerie du Gouvernement
par
Société des
Études
Océaniennes
—
1924
�—
30
—
Petit manuel
361
—
d'hygiène à l'usage des tribus de la
Nouvelle-Calédonie
Pli. Rey-Lescure
Papeete, Tahiti, Imprimerie de l'Océanie
Rues Colette et des Remparts — 1932
par
•il
—
transpositions moléculaires dans la sé¬
phénylcyclohexane
Migration phénylique avec production d'alcool vi¬
nyl ique
par Marcel Le Brazidec
Pa'.ii, Imprimerie de la Cour d'Appel
Etude
rie
1,
32
—
des
du
rue
Cassette
—
1914
régime pluviométrique de Tahiti
J. Giovanneli
(Extrait des Bulletins de la Société des Etudes
Océaniennes Nos 69 et 70, juin et décembre 1943)
Le
par
Papeete, Imprimerie du Gouvernement
33
—
Le climat solaire de
que
1943
Papeete
( d'après les observations faites de
par
—
1935 à 1940 )
J. Giovannelli, Chef du Service Météorologi¬
des Etablissements Français de l'Océanie
Observatoire du
Faiere
Météorologie — Physique du Globe
Papeete, Tahiti — 1941
34
—
Français du Pacifique Austral
Dépendances
Nouvelles-Hébrides, Iles Wallis et Futuna,
Etablissements Français de l'Océanie
Paris
Société d'Editions Géographiques, Ma¬
Etablissements
Nouvelle-Calédonie et
—
ritimes et Coloniales
184, Boulevard Saint-Germain, 6e
( 2 exemplaires )
35
—
36
—
—
1931
Inauguration à Tahiti de la place Albert 1er le
21 juillet 1934
Papeete, Imprimerie du Gouvernement
Inauguration à Tahiti du monument Pierre Loti
le 16 juillet 1934
Papeete, Imprimerie du Gouvernement — 1934
Société des
Études
Océaniennes
�362
—
37
—
Livres
nie et
—
sur
les Etablissements
sur
les
Français de l'Océaadjacentes dans la Collection
mers
Kroepelien
La
38
—
Coquille qui chante
Mirages des Iles
Récits polynésiens
par John Russel
Traduits de l'anglais
Les Editions Denoël
19,
39
40
—
—
rue
par
et
Amélie, Paris
Oslo
—
—
1934
Marc Logé
Steel
—
1933
Souvenirs de P. Marcantoni
(1879-1931)
rédigés par le R.P. Joseph Chcsnau
Papeete, Imprimerie de l'Océanie
Rues Colette et des
Remparts — 1932
( 2 exemplaires )
Sculpteurs modernes de l'île de Pâques
par Henri Lavachery
(Extrait d'Outre-Mer
Année 1937
mestre )
—
—
4me tri¬
Librairie Larose
11,
41
—
rue
Victor Cousin, Paris 5e
Voyage
par
aux îles Galapagos
Charles Van Den B/oek d'Obrenan
(La Géographie, No 1, Tome LXIII, Janvier 1935)
Librairie de Paris
Firmin Didot et Cie, Editeur
56,
42
—
rue
Jacob, 6e
Large contribution de l'Océanie
rigine des mégalithes
par Jean de la Roche
L'Océanie Française
bulletin
mensuel
du
Comité
de
h l'étude
sur
l'Océanie
l'o¬
Fran¬
çaise, No 158
siège du Comité
Paris, 42, rue Pasquier, 8e
au
43
—
Guide de
l'Immigrant dans les Etablissements Fran¬
çais de l'Océanie
Papeete, Imprimerie du Gouvernement
Société des
Études
Océaniennes
—
1911
�—
44
—
Les découvertes
et
363
de
—
Ras
Shamra
( Ugarit )
l'ancien testament
René Dussaud
Paris, Librairie Orientaliste
par
Paul Geuthner
12,
45
—
rue
Vavin, 6e
1937
—
Tahiti
by George Calderon
Grant Richards Ltd, St Martin's Street
46
—
London
—
Tahiti, isle of dreams
by Robert Keable
Photographs by the author and William Crake
London
47
—
Hutchinson
:
—
Paternoster Row
—
Tahiti, the garden of the Pacific
by Dora Hort with frontispiece T. Fisher Unwin
Paternoster
48
and Co
Square
—
London
—
1891
Faery lands of the South Seas
by James Norman Hall
Charles Bernard Nordhoff
Garden City Publishing Go. Inc.
Garden City, New-York — 1921
and
49
—
Islands
near
the
sun
by Evelyn Cheesman F.E.S., F.Z.S.
with photographs by L. Gauthier
and sketches by the author
H.F. and G. Witherby
326, High Holborn, W.G. — London
50
—
1927
—
Pearls of the Pacific
by J.W. Boddam-Wlietham
Hurst
and
Blackett
Publishers
13, Great Malbrough Street
51
—
Numerous
—
London
—
1876
treasure
by Robert Keable
Constable and Co Ltd
52
—
Unwritten literature
The
sacred
—
London
—
1925
of Hawaii
of the Hula
by Nathaniel B. Emerson
Washington — Government Printing Office —1909
songs
Société des Etudes Océaniennes
�—
53
—
—
—
The
discovery of Hawaii
by Henry B. Restarick
Honolulu
54
364
Hawaii's
—
1930
discovery by Spaniards
Theories traced and refuted by John
Extract from the Hawaiian Historical
Society Papers No 20
55
—
—
Honolulu
F.G. Stokes
—
Memoirs
of the Bernice Pauahi Bishop Museum
Polynesian Ethnology and Natural History —
Vol. II, No 1
Hawaiian mat and basket weaving
and nets and netting
of
Honolulu H.I.
Bishop Museum Press
56
—
1939
—
1906
Report of the Director for 1923
by Herbert E. Gregory
Bernice P. Bishop Museum
Bulletin 10
Honolulu, Hawaii
Published by the Museum — 1924
—
( à suivre )
Société des
Études
Océaniennes
�Les articles
teur
a
publiés, dans le Bulletin exceptés ceux dont l'au
ses dioits, peuvent être traduits et reproduits,
expresse que l'origine et l'auteur en seront men¬
réservé
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30
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dollars.
Avantages de se faire recevoir Membre a vie pour cette som¬
versée une fois pour toutes. (Article 24 du Règlement Inté¬
rieur, Bulletins N° 17 et N° 29).
me
i° Le
Bulletin continuera à lui être adressé,
il cesserait d'être Membre
quand bien même
résidant à Tahiti.
2° Le Membre à vie n'a plus à se préoccuper de l'envoi ou du
paiement de sa cotisation annuelle, c'est une dépense et un souci
de moihs.
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conséquence: Dans leur intérêt et
à devenir Membre à vie:
celui de la Société,
sont invités
TOUS CEUX
qui, résidant hors de Tahiti, désirent recevoir le
Bulletin.
TOUS LES
jeunes Membres de la Société.
TOUS CEUX qui,
quittant Tahiti, s'y intéressent quand même.
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Société des Etudes Océaniennes
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Dublin Core
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Title
A name given to the resource
Bulletin de la Société des Études Océaniennes (BSEO)
Description
An account of the resource
La Société des Études Océaniennes (SEO) est la plus ancienne société savante du Pays. Depuis 1917, elle publie plusieurs fois par an un bulletin "s’intéressant à l’étude de toutes les questions se rattachant à l’anthropologie, l’ethnographie, la philosophie, les sciences naturelles, l’archéologie, l’histoire, aux institutions, mœurs, coutumes et traditions de la Polynésie, en particulier du Pacifique Oriental" (article 1 des statuts de la SEO). La version numérique du BSEO dispose de son ISSN : 2605-8375.
Identifier
An unambiguous reference to the resource within a given context
2605-8375
Text
A resource consisting primarily of words for reading. Examples include books, letters, dissertations, poems, newspapers, articles, archives of mailing lists. Note that facsimiles or images of texts are still of the genre Text.
Établissement
Université de la Polynésie Française
Dublin Core
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Title
A name given to the resource
Bulletin de la Société des Études Océaniennes numéro 109
Description
An account of the resource
Folklore
- Compte-rendu de la fête du folklore au marae de Arahurahu (H. Jacquier) 327
- Légende du marae Arahurahu 336
- Légende de Turi (Rey-Lescure) 346
Philologie - Notes sur la Toponymie des E.F.O. (Rey-Lescure) 350
Navigation - Migration polynésienne moderne (J.Laguesse) 354
Divers - Dons et acquisitions 358
Source
A related resource from which the described resource is derived
Société des Études Océaniennes (SEO)
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Société des Études Océaniennes (SEO)
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1954
Date de numérisation : 2017
Relation
A related resource
http://www.sudoc.fr/039537501
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
1 volume au format PDF (44 vues)
Rights
Information about rights held in and over the resource
Les copies numériques des bulletins diffusées en ligne sur Ana’ite s’inscrivent dans la politique de l’Open Data. Elles sont placées sous licence Creative Commons BY-NC. L’UPF et la SEO autorisent l’exploitation de l’œuvre ainsi que la création d’œuvres dérivées à condition qu’il ne s’agisse pas d’une utilisation commerciale.
Language
A language of the resource
fre
Type
The nature or genre of the resource
Imprimé
Identifier
An unambiguous reference to the resource within a given context
PFP 3 (Fonds polynésien)