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PDF Text
Text
JUIN
Anthropologie
Histoire
—
des
—
1954t
Ethnologie
Institutions
et
—
Philologie.
Antiquités
populations maories.
Littérature et Folklore.
Astronomie
—
PAPEETE
Océanographie
—
—
Sciences naturelles
IMPRIMERIE DU GOUVERNEMENT.
Société des
Études
Océaniennes
�CONSEIL
D'ADMINISTRATION
Président
Vice-Président
M. H. jacquier.
M. Rey-Lescure.
,
Secrétaire-Archiviste
Melle Laguesse,
Trésorier
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Assesseur.
M. le Com' Paucellier.
Assesseur
M. Terai Bredin.
Assesseur
M. Martial lorss.
Assesseur
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leurs invités tous les jours, de 14 à 17 heures, sauf le
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17 h.
Les
à
LE BULLETIN
Le Bureau de la Société accepte l'impression de tous les articles
qui paraissent dans le Bulletin mais cela n'implique pas qu'il
épouse les théories qui y sont exposées, ou qu'il fait sien les
commentaires et les assertions des divers auteurs qui, seuls, en
prennent toute la responsabilité.
Aux lecteurs de former leur appréciation.
Le Bulletin
ne
fait pas de
publicité.
La Rédaction.
�de
i.a
SOCIÉTÉ D'ÉTUDES OCÉANIENNE
(POLYNÉSIE ORIENTALE)
TOME IX
IV
o
10".—
(No 6)
JUIN
1951
SOZMMvL a. X IRIE
Pages
Géographie Musicale.
Enquête de Géographie musicale
ie-Vent, par G. de Gironcourt
aux
lies Sous231
Litt« raluce et Art.
Une conférence
sur
Gauguin,
par
R. Lyon
241
Divers.
Le
Messager de Tahiti,
Société des
par
Études
Raoul Teissier
Océaniennes
261
��ENQUÊTE DE GÉOGRAPHIE MUSICALE
AUX ILES SOUS-LE-VENT
( EPEI de Maupiti
—
PATÏO de Tahaa )
GEORGES de GIRONCOURT
par
localisations isolées sur d'immenses espaces,
géographie musicale exigeaient des dé¬
lais que le temps mesuré limita aux deux points d'Epei a
Maupiti et Patio à Tahaa.
Epars
en
recherches de
les
premier, par l'écart de sa situation et la difficulté
approche quand souffle le vent du sud-est, pouvait
garder des souvenirs anciens. Le second, célèbre par ses
chanteurs, voisinait à Raiatea, ce centre ancien polynésien,
désigné jadis par ce vocable « Hawai » auquel on assimi¬
lait Java même aussi bien que l'actuel et plus lointain
Iïawai, spécialement étudié par la Fondation Bishop.
Le
de
son
Maupiti trois générations de pasteurs indigènes ont
qui, non sans contact avec les Iles
Cook, ont occupé Rurutu dans les Australes. Ainsi que les
catholiques de l'île des Pins, les évangélistes certainement
non
issus de ces presbytériens exilés d'Ecosse, importa¬
A
essaimé des missions
indigène aux Loyalty des classiques ryth¬
9/12 ( trois temps ) ont travaillé exclusive¬
ment. Le pasteur Namata, qui me reçut, sut me faire en¬
tendre ses « himene » modelés sur trois notes consécutives,
teurs
par source
més écossais à
tonique nettement mélanésienne et pieusement
gardée. Il en est résulté une constance très précieuse de
issues d'une
la modulation.
Un motif, en
fin d'office matinal, quitte à peine la to¬
nique. s'écarte d'elle d'un ton ou deux et y revient après
un
court appel sur la dominante. Le service dominical
Société des
Études
Océaniennes
�—
développe
ne
—
succession de phrases lentes dont aucune
une
s'écarte de la vieille formule, sinon
dominante et
notée
peut-être, une as¬
qui parvient à dépasser d'un ton la
termine toujours par la formule signalée
ondulante
cendance
et
232
aux
se
«
himene
»
des
concours
tahitiens.
l'indépendance relative des motifs, le dépas¬
parfois final de la dominante pour redescendre en
« tuiles
de toit » selon l'expression de Hornbostel sur une
tonique longuement maintenue et nullement conclue en
chute de voix, apparaît caractéristique. L'office du Ven¬
Toutefois
sement
dredi Saint donne la monotonie très constante des mêmes
motifs,
aux
deux
cable
cependant des départs plus fréquents sur une
supérieure la maintenance d'une phrase limitée
tons supérieurs à la tonique et le retour impec¬
cette tonique.
avec
dominante
sur
Enfin, les offices d'une seconde journée dominicale
( Pâques ) n'a amené aucune modification aux notations
décrites, fait d'autant plus remarquable que tous ces
chœurs, chantés d'une voix forte et sans nuances, sont
émis sans recours a aucun texte écrit (tout ains que ces
chants catholiques de l'Ile des Pins, repérés en bréviaires
de 2.000 pages).
Il n'en fut pas de même des exécutions chorales de
jeunes filles seulement présentées en fins d'office, se re¬
pérant sur des fascicules modernes et ne contenant, pour
l'enquêteur, que de vulgaires motifs de patronages pa¬
roissiaux.
J'escomptais une séance purement «civile» de plein air,
promise par le chef mais que la pluie contraria. A l'issue
d'une délibération municipale fort longue, j'obtins cepen¬
dant d'un groupe féminin d'âge mûr réuni sous la vérandah du chef, quelques chœurs de style peu différent de
ceux
recueillis au temple, avec, en outre quelques chants
de rameur fort intéressants, car ils se composaient de la
tonique (en mi majeur) avec une dominante, et en sus
une seule note,
d'un ton supérieur à elle, l'accompagne-
Société des
Études
Océaniennes
�—
choral restant
ment
confirmait
233
—
répétition de la tonique, ce qui
précédente.
une
observation
mon
me fut produit un chant de pêche,
tonique répétée et suivie d'une note répétée
aussi d'un ton supérieur à elle, avec la conclusion de la
tonique à la dominante dépassée d'un ton sur son pro¬
longé et revenu finalement sur elle-même.
Sur
sur
demande,
ma
une
note
fut perçue bien que ce mode vocal
ignoré des exécutants, mais vraisem¬
blablement exclus de3 exécutions d'apparat. L'institutrice
Désirée Rere sut me dicter elle-même, et fort clairement,
Nulle chute de
fut
ne
son ne
nullement
usage, révélatrice de la musicalité la plus
tempérée ( toto pepe era papa tua mai, etc ) détaillant
à la fois l'accord parfait avec adjonction d'un ton supé¬
rieur à la dominante et conclue sur la tierce majeure, en
coïncidence avec la finale marquisienne des « Ruru » pro¬
curant ainsi liaison de cet ensemble de familles humaines.
la berceuse
en
qui précède que se sont maintenues à
Maupiti des modalités apparemment mélanésiennes, par
imprégnation tenace, sur cette île fort pittoresque dont
la suirection rocheuse a pu déterminer une fertilité
jointe à celle de dépôts récents tels que ceux de Makalea :
sur les plus hautes crêtes
( 303 m. ) le cocotier de belle
venue se profile curieusement et l'active prépa a ion d'a¬
midon témoigne de l'excellence des cultures vivrières lo¬
Il résulte de
ce
cales.
A L'ILE DE TAHAA
A
de
de
fit entendre une répé¬
dirigés par un maître
réputé ayant pi-is part lui-même aux concours
Tahaa, le chef Terii Paia
tition
très instructive
chant
me
de groupes
Papeete.
Je recueillis ainsi
1° Une suite
laires
:
copieuse de sept fort beaux choeurs popu¬
purement Tahitiens
Société des
quoiqu'actuels, accompagnés, je
Études Océaniennes
�—
234
—
guitaristes, de ce module
tempéré si caractéristique de la musicalité locale.
Deux chants exécutés assis furent soulignés de bras et
mains levés gracieusement avec balancement léger des
torses, se rapprochant des gestes agréés aussi en NouvelleZélande mais plus spécialement fixés dans le3 intéressants
concours de Papeete.
2° Trois exécutions sans accompagnement de guitare, fu¬
rent identifiées à celles m'ayant livré à Papeete de pré¬
cieuses et multiples indications, qui, elles-mêmes obtin¬
rent, en ces remarquables et utiles concours, les plus hautes
récompenses.
De ces investigations locales résultait un témoignage
expressif de l'ancienneté de ce centre polynésien, de son
évolution particulière ayant supporté un minimum de dé¬
formation, les pasteurs de l'église officielle anglicane
s'étant appliqué à garder les modulations de caractère
ancien, dans leur étroit contact avec les Mélanésiens voi¬
dirais
:
maintenus, par quatre
ralenti et
sins.
CONCLUSION
qu'ap¬
porte la Géographie Musicale, il appert l'existence d'une
origine éloignée, remontant à des arrivées plus anciennes
que celles prouvées par les témoignages acquis.
Dans ce creuset archaïque du Pacifique, a pu se pro¬
duire, ainsi qu'il a été établi pour le Yang Tsé, un bras¬
sage de populations où crânes larges dont sont beaucoup
de Polynésiens, ont rejoint les crânes longs, réputés som¬
Des diverses recherches par ces moyens nouveaux
mairement
Il n'est
«nordiques».
plus impossible de discerner la venue d'éléments
perdurent au Japon (1) comme au cœur
dont les souvenirs
(1) V. il Jean Poirier. Le peuplement de la Nouvelle-Calédonie
ethniques origine des Canaques et migrations calédonien¬
nes, in Journal des Océunistes T. VII No 7 Décembre 1951.
couches
Société des
Études Océaniennes
�—
de
235
—
été
montagnes d'Europe où les « joddels » suisses ont
déjà étudiés et rapprochés de la danse animée classique
du
Pacifique.
nos
L'irrintzina
pyrénéen
a
rejoint à travers siècles et
es¬
paces les appels polynésiens. Ainsi que je l'ai constaté
moi-même à la section hawaïenne américaine de notre re¬
marquable exposition coloniale de 1931, des expressions
enregistrées à Honolulu ont été comprises de l'élite basque
qui m'accompagnait.
d'aptitudes similaires les Tsiganes, par la Bo¬
qui les accueillit nous sont arrivés en Espagne venus
de l'Inde. De l'Indus également nous sont venus ces Phé¬
niciens parvenus par le Gap de Bonne Espé ance à Tyr
et Sidon où ils transitaient les épices d'Orient.
Porteurs
hême
Par les itinéraires
beaucoup moins périlleux les pirogues
Pacifique ces incomparables musiciens,
par la Micronésie, les Samoa jusqu'en nos Territoires des
Etablissements Français qu'ils ont peuplé et jadis surpeuplé
où finalement ils sont devenus nôtres, ce qu'ils ont maintes
fois affirmé, tout ainsi que nos Basques ex-asiatiques
d'une époque préhistorique indéterminable, mais devenue
ont amené
nous
au
certaine.
On
se
rapprochant des rameaux parallèles,
L'anthropologie suit avecpeuplements humains voire anthropoïdes, mais
gardera
en
de toute tendance assimilatrice.
intérêt des
Une grande obscurité enveloppe ces problèmes, faits pour
partie de malentendus et d'idées fausses.. . E.a cette matière, ré¬
gnent un certain nombre d'idées générales fondées souvent sur
des bases fragiles et qu'il convient de mettre à l'épreuve des
«
faits..
.
problème reste posé, mais ses données se précisent de jour
jour. Il sera résolu par la collaboration de différentes dis¬
ciplines. .. »
Le
en
L'élément
rattaché
sont
pas
dont
plusieurs mythes font mention doit être
polynésien. L'arrivée des Ainos, lesquels ne
marins semble pratiquement impossible.
au
clair
contact
Société des
Études
Océaniennes
�—
elle
236
—
prend soin de les isoler sur leurs souches respectives
nettement
différenciées.
Georges de GIRONCOURT.
NOTE
P. S.
quelques notes de Géographie Musicale parues au
(sept. 1953, ma.s 1954)
montré que si cette science nouvelle étend ses re¬
Les
Bulletin des Etudes Océaniennes
ont
cherches
sur
des
aires
considérables,
ses
résultats,
par
lumières, non
sur
l'horaire des pirogues du néolithique, que la plus
minutieuse étude des pétroglyphes n"a pas encore précisé,
mais sur les éléments anciens de la phrase musicale, dont
le grec Aristoxène, déjà, montrait l'importance, en en
les.
traces
subsistantes, apportent quelques
discernant la fixité et la variété.
pouvaient se cantonner dans des observa¬
spécifiquement locales. Elles tiraient leur intérêt,
précisément, de l'étendue du champ où il me fut donné
de les exercer : phéniciens à Djerba (Méliila), euskariens
prébasques en Europe, importateurs importants de ryth¬
mes en Ecos«e, en Auvergne, aux Asturies, en Suisse et au
Caucase, Berbères en Afrique du Nord islamisée, Toua¬
reg en Adiar, Arabes au Xle siècle au Niger, Turcs gui¬
dant ces intrusions arabes en Andalousie et Espagne et
Ces notes
ne
tions
persistant à Sarajevo comme à Tunis.
Pour l'Asie ce furent les Saoch prouvés à Kampot com¬
me
les plus anciens autochtones de l'Indochine, les ves¬
tiges de Cham de Phan Tiet, au littoral d'Annam avec
les Bô-lo, les Méos sur les hauteurs proches de Xien
Kouang du Haut Laos, à Java les préhindous à Tjodjoulang, à Angkor les persistances Kmer, etc...
Or, les circonstances d'une impression hâtive n'avaient
pas permis l'adjonction des explications suivantes d'un
programme d'exécutions des deux conférences auditions
Société des
Études
Océaniennes
�—
avec
237
—
chœurs données à Papeete
les 24 et 30 Juillet 1953.
complémentaires donnés ci-dessous, la
révélatrices d'origines hu¬
maines différenciées, ne pouvait apparaître : en tête de
liste, sous le terme artificiel d'« hymne asiatique » avait
été placé le plus ancien extrait musical caractéristique que
puisse offrir l'Extrême-Orient, c'est-à-dire intéressant aus¬
si et très particulièrement l'Océanie.
Sans
ces
de
valeur
Il est
est de
plaisant de compter que ce morceau, bien typique,
précieux, car il constitue le plus
souvenir traditionnel gardé au Japon, me valut
Solo
11
amusante confiscation par l'autorité
partie remise aux choristes que j'y avais
auspices de l'Alliance Française.
(Java)
hollandaise de
réunis
démonstrations
choix extrêmement
ancien
à
détails
ces
sous
une
ma
les
national
s'agissait du célèbre « Kimigayo » l'hymne
japonais, qui se trouvait apparemment déceler, sous son
étiquette d'alors, en 1940, avant les hostilités nipponnes,
une marque de
« propagande redoutable ».
qui je rendais visite courtoise d'invitation
de mes
exécutants sa partie chorale, que j'apercevais sur son bu¬
reau, et qu'il me demanda de garder, ce qui lui permit
d'ouvrir, ou grossir contre moi un dossier de suspicion.
Le résident à
à
ma
conférence, avait effectivement reçu d'un
phrases musicales européennes adop¬
la rapide évolution de l'empire du soleil levant,
imbu alors de visées expansionnistes, cette composition,
née de purs éléments anciens, y avait été pieusement gar¬
dée comme livrant, sous une forme nationale, un exact
En fait de tant de
tées par
de la formation
tableau
«
et
Mille
le
sur
ans...
»
ans
et encore
rocher, la
du monde.
mille
mousse,
ans,
le sable devient rocher,
mille
ans
et encore
mille
(1)
(j) in G. de Gironcourt, une science nouvelle, la
p. 24, Ex. 6, Japon
Musicale, Nancy, 1932,
Société»des Etudes Océaniennes
Géographie
�—
238
—
piano, d'une fête de prin¬
Lui succédant, l'évocation au
chinois, avec ses tintements métalliques et ses gongs,
en
apparentes dissonnances, paraissant rebuter
tout d'abord tout auditeur européen. Celui-ci, entendant
le même morceau joué au ralenti, percevait des successions
mélodiques qui, moins précipitées, devenaient plus accessi¬
bles à l'émotivité européenne.
temps
éclatait
Ensuite,
recueilli
nes
chœur de jeunes filles chantant en tierces,
arrivée à Bafilo (Haut-Togo), de jeu¬
mon
préparant des colliers de coquillages sur le par¬
royale, montrait, par sa réduction au
filles
vis de
un
à
la demeure
captivante mélodie, notée en
Le charme apparaissait de ce qui,
piano, une surprenante et
arrêtant
mes
porteurs.
spontanément, retentissait alors
africain, fort loin des missions
en
ce
temps, sur
(1908) dans l'intérieur
cantonnées exclusivement,
le littoral. (2)
javanais «Kémanac», dont l'explication fut dis¬
jointe, entendait désigner une fort curieuse petite cloche
de fer (1) sans battant, existant en tout orchestre centre
africain, qui fut importée par les noirs emmenés en escla¬
vage aux plantations des Antilles, puis en Floride. La
géographie musicale suit son intéressant périple dans tous
les meilleurs orchestres de jazz, dont l'historique a été
montré, par Londres, au « Savoy » et de là, aux récents
palaces édifiés en Afrique par le tourisme saharien.
Le mot
pareille à elle-même, exhumée des feuil¬
préhistoire, aux couches postérieures de l'âge du
fer, ou apparaissant en creusant des puits dans la région
de Kédiri (Est de Java). Sa forme locale est soit conique,
Elle la retrouve
les de la
(2) in id., loc. cit., id ibid. p.
Société des
17, Ex. 2, Haut Togo
Études
Océaniennes
�—
239
—
en simple plaque de mêlai grossièrement aplati à la
forge, selon un ovale allongé dont les bords latéraux ont
soit
été relevés.
(1) habituellement gisant dans une gan¬
de terre, linceul de la préhistoire, se trouve avoir sur¬
vécu, en deux exemplaires seulement, et en paire, avec sa
résonnance fruste et particulièrement de fer battu, dans
l'orchestre gamelang du seul palais (Kra'on) de S.A. le
Cet instrument
gue
Sousouhounan Pakou Bouwana XI, à Solo.
Cette sorte de
bâtonnet
en
cloche dite
ensemble
avec
«
est frappée au
classiques du game¬
Kémanec
les gongs
»
lang. Elle ne retentit qu'en accompagnement de la danse
dite Bedoyo Ketawang, de neuf filles de la forêt aux fêtes
anniversaires du souverain symbolisant son mariage mys¬
tique avec la reine de l'Océan du Sud tout ainsi que le
doge de Venise, lors de son avènement, se représentait com¬
me épousant la
mer, en lançant son anneau dans les flots.
l'exécution de ce ballet typique et
spécial « dodot » fait d'une grande
pièce de batik de quatre mètres et demi de longueur, ornée
Les danseuses, pour
rituel, portent un pagne
d'ouvrages en or sur fond bleu foncé. Ces images sont
celles de la forêt primitive : oiseaux, tigres, cerfs, figu¬
rant aussi sur la silhouette représentant la montagne (gou-
noung) surmontée de l'arbre de la vie, qui occupe l'écran,
sans personnages, dans les intervalles récités et psalmodiés,
alternant
Cet
avec
l'action des héros.
instrument
«
Kémanec
»
reste par
Jazz
ailleurs intime¬
donnée en ma
ment lié
à l'histoire elle-même du
thèse de
géographie musicale science nouvelle (p. 18).
«
»
(1) in G. de Gironcouri Recherches de géographie musicale à
Saigon 1945. p. 81, Pi. 11, No 1,2,3, in une science
nouvelle p. 17, loc. cit., id.
Java,
Société des
Études Océaniennes
�—
Si
240
—
place importante en ce programme, a été faite
Madagascar, c'est que la splendeur chorale réputée de la
reine Binao, rayonnant d'Ampasimène en 1902 et se rendant
en
pirogue h la visite de ses sujets à Nossi-Bé, ne pouvait
que, concurremment à ce que j'entendais à la grande
Terre (Madagascar N.O, ), me suggérer mes premières cons¬
tatations d'un départage immédiat entre les importations
musicales venues d'Afrique (robustes porteurs sakalaves
en marche vers le Tsaratanana, point
culminant de l'île),
d'une gamme toute spéciale, et les gracieuses et captivantes
une
à
mélodies des autankares et du littoral N.O.
A cette
époque, il restait admis que ces origines asiati¬
ques (Hovas de taille plus petite, etc... V. in Bulletins des
Etudes Océaniennes, rapprochements linguistique?, etc.) si¬
gnifiaient uniquement : Malaisie, de par la permanence des
courants
mores
favorables à la
venue
de tant d'Hindous
aux
Co¬
et à Zanzibar.
Or les révélations de la
géographie musicale précisaient,
1902, une source polynésienne et non exclusivement
malaise, ce qu'ultérieurement l'opinion sanctionna du ter¬
me
plus facile : « malayo-polynésien ».
dès
En
qui concerne les « Mois » d'Indochine, dont le
annamite signifie fort improprement « sauvages »,
berceuse Banhar a été choisie pour montrer la mélo¬
ce
terme
une
die caressante et délicate
avec
laquelle les mères endorment
leurs enfants.
Quant à l'hymne des
motif in¬
digène très imitatif des résonnances de ces gongs dont,
en dépit de la multiplicité de leurs harmoniques, un pro¬
priétaire sait, au milieu d'ensemble frappés dans un village
étranger au sien, reconnaître, par ses caractéristiques so¬
nores, l'instrument précieux de bronze qui lui a été sous¬
gongs,
il reproduit
Études
Océaniennes
trait.
Société des
un
�—
241
—
JLl?ÏJIi3S
-■
Une
gjggg?
Conférence
par
R.
MT
—
sur
GAUGUIN (1)
LYON
Mallarmé
répondait, à une enquête : « Mais le père, le
père de tous les jeunes, c'est Verlaine, le magnifique
Verlaine dont je trouve l'attitude comme homme aussi
belle vraiment que comme écrivain, parce que c'est la
seule, dans une époque où le poète est hors la loi : que
de faire accepter toutes les douleurs avec une telle hau¬
teur et une aussi superbe crânerie... » Il résonne dans ses
mots, aimerait-on dire, ce que Gauguin déclarait avoir
trouvé soudain à Arles dans la peinture de Van Gogh,
vrai
un
«son
de
clairon».
C'est, débordant la littérature, le
schème strident de l'« art maudit»
érigé en art de vivre.
loin, venant des Marquises, répond un écho comme
parfois celui-ci : « Degas est comme talent et comme
conduite un exemple rare de ce que l'artiste doit être :
lui qui a eu comme collègues et admirateurs tous ceux qui
sont au pouvoir : Bonnat, Puvis et Antonin Broust... et
De très
qui n'a jamais rien voulu avoir. De lui
saleté,
on
n"a jamais
indélicatesse, quoi
en¬
soit
de vilain. Art et dignité. » Ou encore : « J'ai lu dans le
Mercure la mort de Stéphane Mallarmé, et j'en ai eu beau¬
coup de chagrin. Encore un qui est mort martyr de l'art :
sa vie est au moins aussi belle que son œuvre. »
Ce n'est
hasard
ces
il
mis
l'ac¬
pas un
si dans chacun de
cas
est
cent sur une création et une conduite, sur une œuvre et
un homme. Pour un art ainsi fait de rupture, de clandes¬
tinité sociale il existe une échelle de valeurs inédite qui
se fait jour
: les œuvres sont reconnaissables certes, mais
ce
qui les authentifie à coup sûr, c'est une certaine ma¬
nière de vivre pour elles, ce sont les destinées qu'elles ap¬
pellent. La vie recluse de Mallarmé, de Cézanne ; les tri¬
bulations de Verlaine ; le «dérèglement» de Rimbaud,
tendu,
vu,
une
une
que ce
(1) Voir le Bulletin n° 104 de septembre 1953.
Société des
Études
Océaniennes
�—
242
—
«changer la
la fuite fracas¬
sante de Gauguin, sa rage de « sauvage:ie », au'ant d'exis¬
tences qui, par leurs formules convulsées, dans une époque
qui apporte le triomphe des « faits », dans le « siècle à
mains », le siècle de la réussite bourgeoise, ressemblent
à l'écriture de Vinci : elles sont écrites à l'envers. Mais
l'homme
vie
»
;
semelles de vent» qui veut
«aux
la misère, l'ascèse de Van
les artistes
heureux
se
Gogh
;
connaissent. «Vous êtes une espèce de mal¬
moi » écrit Van Gogh à Gauguin. Devant
comme
spectacle de la vie de Verlaine, note Gide, l'attitude
Mallarmé n'avait rien de commun avec la curiosité
du badaud. Si donc ces existences ne pouvaient révéler
leur sens intime à un grand nombre, néanmoins, qu'elles
fussent tissées de silence ou de fureur, entre elles elles
le
de
restaient lisibles.
répondre enfin. Gauguin est-il seul ? Cet
son regard d'homme qui vient de la
planète Mars, qui veut exorciser en lui la «civilisation»
(«la civilisation s'en va petit à pe.it de moi»), les pro¬
grès qu'il se targue de faire en « sauvagerie », ses lèvres
scellées, son isolement bouddhique des Marquises, est-il
iriémédiablement «coupé» de ses semblable-, ou alorsquelle est la structure de cette solitude ? Prenons un sage
avis chez le philosophe : « L'isolement physique n'est pas
de la solitude. Un colonial perdu dans la brousse peut
avoir la nostalgie de la métropole, regretter sa famille,
ses
amis, sa femme. Mais il fait toujours partie de la
Il faut donc
artiste maudit
société,
avec
comme ses
parents et ses proches
n'ont
pas
cessé
l'approuver et de l'aimer, il reste intégré à tous :
simplement son rapport à tous sans changer de nature est
passé du concret à L'abstrait » ( J.P. Sartre). Si en effet
aucun
homme ne peut jamais vraiment « sortir » de la
société, si se penser en dehors de la Société comme le
faisait Gauguin c'est encore et en dernière analyse une
certaine forme de conduite sociale, alors il faut chercher
quelle est chez lui la nature de ce rapport à tous. Ce rap¬
port doit exister, car malgré ses « progrès en sauvagerie »
(et peut-être à cause d'eux), Gauguin peint, il écrit même,
actes qui s'adressent à des témoins. Il faut donc chercher
le lien ultime. Famille, amis, femme, il ne semble pas
de
Société des
Études
Océaniennes
�—
243
—
côte là que nous le trouvions. Sera-ce
généra1, de ces semblable? que chaque
jour il côtoie ? Regardons-le vivre : «Un gros procu¬
reur, procureur de la République, après avoir interrogé
deux jeunes voleurs me rend visite. Dans ma case, il y
a
des choses bizarres, puisque non coutumières, des es¬
tampes japonaises, photographies de tableaux, Manet, Puvis de Chavannes, Degas, Rembrandt, Raphaël, MichelAnge, Holhein. Le gros procureur (un amateur qui a un
très joli coup de crayon, dit-on) regarde, et devant un
portrait de femme de Holbein de musée de Dresde, il me
dit : «C'est d'après une sculpture... n'est-ce pas ?
Non. C'est un tableau de Holbein, école allemande.
Eh bien, ça ne fait rien, ça ne me déplaît pas, c'est
gentil. »
que ce soit ds ce
du côté des autres
en
—
—
Holbein ? Gentil.
Sa voiture l'attend, et il va plus loin en vue de l'Orofava
déjeuner gentiment, sur l'herbe, entouré d'un gentil pay¬
sage. Est-il gentilhomme ? je ne sais. Le curé aussi ( la
classe instruite), me surprend en train de peindre un
paysage. « Ali Monsieur ! vous tirez là une belle pers¬
pective ! » Fascinante réciprocité : de même que pour
l'homme distrait, celui qui passe et «va plus loin.»
l'art est colifichet, romance, vague agrément, qu'il en
perçoit ce «tintement de grelot» dont parle le moraliste,
de môme pour l'artiste situé dans l'épaisseur de sa créa¬
tion, ce monde des autres est un monde qui rend un son
quasiment improbable : il est sans assises, il flotte. Et
le saugrenu, l'ironie sont ici à rebours, faisant entrevoir
comme un trou dans les relations humaines, ils engendrent
un
étrange malaise, celui qui précède l'instant du vertige.
Le philosophe dit : « Vous n'êtes pas vraiment seul tant
que vos pensées sont cominunicable > ». Dans îa mesure oii
son
tableau n'est pas chose directement cominunicable,
dans la mesure où le premier de ses « semblables » ne peut
que le vouer à la dérision, Gauguin par conséquent est
seul devant les autres. Il faut chercher encore. Le philo¬
sophe dit : «Vous ne serez pas vraiment seul tant que
vous disposerez pour vous absoudre d'un tribunal secret ».
Il suffit maintenant d'approcher de plus près encore l'exis-
Société des
Études Océaniennes
�_
244
—
du
peintre, de mieux relire ses écrits, pour trouver.
Après, au milieu de ces pages qui devaient
contenir des « choses terribles » éclatent, ça et là, des
passages ou soudain la rudesse fond, où l'ironie est mise
en suspens, autour de
quelque noms très rares : Pissarro,
Degas, Cézanne, qui brillent alors d'une étrange lumière.
Il semble que de la trivialité du monde soudain il les
excepte, fasse le vide autour d'eux, les haussant à quelque
fronton privé ou les voilà sans tache et sans voisins. Les
Rancontars de rapin, ce court écrit polémique dans lequel
iL a voulu mettre « son admiration pour quelques-uns, et
sa
haine des autres », oscillent autour de ces noms tou¬
jours. Van Gogh et Gauguin peignirent ensemble à Arles.
Ils connurent la misère. Gauguin collait des affiches
à 3 f 50 par jour, mais Van Gogh était plein d'humilité
devant lui, il l'appelait «cher maître». Gauguin n'ai¬
mait pas la peinture de Van Gogh, cependant il dira plus
tard sur un mode étrange : « Quand Gauguin dit Vin¬
cent, sa voix est douce». Nous touchons ici un terme :
derrière le monde anonyme des autres, furtivement et
à travers le voile de la pudeur apparaissent ces quelquesuns
dont nous sentons enfin qu'ils eurent valeur d'un
autrui. L'art maudit a tissé parmi un petit nombre des
liens dont le temps a effacé la trame mais il semble bien
qu'il ait contenu plus que des affinités électives : une
fraternité secrète qui est resté son mystère propre. Lors¬
que le 4 avril 1891 Gauguin prend le train à la gare de
Lyon, il laisse Mallarmé rêvant à « la sagacité de sa
résolution». Cette présence enfouie d'un univers fraternel,
ce monde restreint de quelques-uns, ce poète méditatif qui
le suit des yeux, c'est le tribunal secret. Coupé du monde
des autres, renié par sa femme qui ne peut voir dans son
tence
I5ans Avant et
sume
ses
une
sa
en sauvagerie, ses
tentative indivise qui vise à
progrès
et
cerne
qu'il
a
univers
son
« petite excursion à Tahiti », Gauguin as¬
solitude à travers ces quelques-uns et sa quête,
qu'une
voyage
renvoie à
ces
ultimes
tableaux, ses écrits sont
créer un univers qui con¬
témoins,
au
même titre
d'abord été lui-même concerné et envoyé par ces
particuliers qui composaient le monde électif de
art.
Société des
Études
Océaniennes
�—
245
—
Il n'y a pas si longtemps dans un essai critique, J.P.
nous rendait attentif au fait qu'en France la litté¬
Sartre
là que l'on
chez le littérateur la conscience intime d'ap¬
partenir au monde des lettres, dans l'intentionnalité de
l'acte d'écrire le projet de faire entrer l'écrit dans un
domaine propre qui est précisément ce domaine des
lettres. Celui qui va « écrire » à une connaissance préa¬
lable dans ce domaine : il connait déjà un ensemble d'œuvres et il en résulte que l'acte créateur en quelque sorte
n'est pas acte naïf, issu de rien, mais cet acte est fondé,
a
été appelé par ces œuvres déjà existantes. L'acte créa¬
teur est une manière de réponse à ces œuvres. C'est ce
qui aiderait à comprendre le stade du pastiche, sensible
chez de nombreux littérateurs, avant que chacun ne s'ins¬
rature est
d'essence collégiale. Il entendait par
peut déceler
talle dans
un
écart, dans
sa
différence,
ne
conquière
son
celui de ses maîtres.
Un tel mode d'éclairage peut être transposé en peinture
et dans l'art en général, particulièrement à la fin du XIXe
siècle où il nous apportera un surcroît de lumière. Là
aussi il apparaît que la peinture vient de la peinture, et
les peintres en auront conscience. Renoir a dit que ce
n'était pas devant la nature qu'on apprenait à peindre, mais
devant le spectacle des musées. Au moment d'entraîner ses
compagnons vers un motif, Gauguin à Pont-Aven ne
disait pas : « Allons peindre cc coteau ou ce village »,
mais il s'écriait, nous rapporte-t-on : « Allons faire un
Cézanne
ïnversément Cézanne disait de Gauguin : «Il
m'a pris ma petite sensation». Mais à cette genèse des
originalité et
son
univers
propre sur
».
ajouter une nuance capi¬
découlent les unes des
autres, se correspondent secrètement. Les peintres appren¬
nent les uns des autres à vivre. Dans son Hommage à
Gauguin Victor Segalen note : « Pissarro, Danois né aux
Antilles, venu par sa famille au négoce et qui app.it, sans
doctrine, les éléments de son propre dessin... bien plus
que la division des couleurs, Pissarro avait d'abord en¬
seigné à Gauguin comment on échappe à la famille, à la
fatalité de marchand ou d'homme d'argent, d'homme
payé ou payant, d'homme à bilan, d'homme à tout faire :
œuvres
tale
:
par
les
les œuvres, il faut
existences également
Société des
Études Océaniennes
�—
246
—
comment l'on n'est pas commerçant». Un tel collège de
l'art, dont les membres n'ont jamais été nommés expressé¬
les uns aux autres, a sa Règle tacite. Chacun sait
les autres existent et comment ils existent. Et dès lors,
puisque créer authentiquement c'est en même temps vivre
d'une certaine façon qui a valeur de signe, alors (l'inci¬
dent Degas-Renoir le montre ) faillir, pour l'un d'eux
c'est, par quelque œuvre, acte public ou même propos,
démentir Vidée que les autres s'en faisaient.
ment
que
l'existence de
collège, il en
l'intimité psychologique :
machines rompt avec tout
ce
qui précède, l'artiste du XIXe se sépare de ceux qui
étaient ses prédécesseurs depuis quatre mille ans. Les ar¬
tistes ne parlent plus ni à tous, ni à une classe, mais à
une collectivité exclusivement définie par l'accepJa!ion de
Malraux s'est étendu
a
«
sur
ce
décrit la nouveauté ainsi que
Aussi brutalement que l'ère des
leurs valeurs.
Leurs
solitudes
deviennent
une
Si les
secte.
arts,
au
XVlle
siècle, avaient convergé vers une esthétique com¬
mune, peintres, poètes et musiciens s'étaient peu ren¬
contrés. Depuis la fin du XVlIIe siècle, les arts divergent,
mais les artistes se connaissent. Et ils attaquent en commun
qu'ils réprouvent. L'art change de fonction. Ce
à travers le sien que Diderot était entré en
contact avec les peintres, mais à travers la « philosophie ».
La poésie du XVlIIe siècle ne coïncida't nullement avec
la peinture de celui-ci ; quel problème spécifique posé
par elle à Delille ou à Dorât, eût rencontré un problème
analogue posé à Fragonard par la peinture ? Mais à par¬
tir du romantisme, peintres, poètes et musiciens tentent
la culture
n'était pas
d'élaborer
en
relations
des
particulières. Aussi différentes
que
commun
choses entre elles sont
un
univers
où
les
recherches, elles sont scellées
par un même
qui n'a pas été doté par une fée, dès
son berceau, de l'esprit de mécontentement de tout ce qui
existe, n'arrivera jamais à la découverte du nouveau. »
Chacun rapporte au clan fraternel et divisé ses conquêtes,
qui le séparent toujours davantage de la «société» mais
l'ancrent toujours davantage dans la société fermée où
soient leurs
refus.
«
L'homme
Société des
Études Océaniennes
�—
247
—
l'art est la raison d'être de l'homme. Nos
grands solitaires,
de Baudelaire à
Rimbaud, sont des hommes de cafés litté¬
raires ; le réfractaire Gauguin se rend aux Mardis de
Mallarmé, — de Mallarmé familier de Manet comme
Baudelaire l'avait été de Delacroix
des
théoriciens mais
:
et
ce
ne
sont
pas
des
poètes, Baudelaire et Mallarmé
précisément, qui ont l'instinct le plus sûr de la peinture
de leur temps. Le vocabulaire des artistes, non dans leurs
mais
théories
lettres,
revue
dans
leurs
devient souvent
par
leurs boutades et leurs
de l'expérience religieuse
notes,
celui
l'argot.
Les
styles humanistes avaient été une parure de leur
civilisation ; l'apparition des autres styles, en contribuant
à
faire de l'art
domaine
spécifique, unit d'autant plus
qu'elle les séparait davantage de la culture
traditionnelle. Anacréon, voire Racine, étaient de peu de
poids pour les artistes obsédés par Velasque::, bientôt par
les primitifs. Dans leur société close qui n'avait pas eu
de précédent, même à Florence, l'art devint un doma'ne
dont la vie n'était plus que la matière première. L'homme
n'y valut que par sa faculté de transmettre un monde créé
par lui. Ainsi s'étendit une secte passionnée, acharnée à
transmettre ses valeurs bien plus qu'à les imposer ; con¬
les
un
artistes
férant
à
ses
d'élection ;
saints
comme
à
ses
plus satisfaite qu'elle
grotesques
ne
l'avouait
une
—
sorte
comme
les sectes
de sa clandestinité ; et capable de
sacrifice pour son obscure et impérieuse vérité. Des sec¬
tes, on trouve ici jusqu'au renoncement...
Bien plus fermement que Delacroix, Manet et Céranne
toutes
—
affirmèrent que le
touriste n'est pas une forme particu¬
d'explorateur, et qu'on ne ressemble pas à ceux qu'on
admire en imitant leurs œuvres. L'appel à la postéri é se
lia, chez les grands modernes, à une fraternité anxieuse
avec
ceux qu'ils tenaient
pour leurs maîtres. Toute vraie
peinture, à leurs yeux, portait en elle sa postérité ; car la
vraie peinture était ce qui, de la peinture, semblait n'a¬
voir pas été subordonné. Sa part invincible. En même
temps que l'histoire de la peinture et la découverte
de sa pluralité, venait au premier plan une survie dont
la beauté méditerranéenne n'avait été qu'une expression
lière
Société des
Études
Océaniennes
�—
248
—
fugitive, et avec elle, l'ambition de retrouver et de con¬
tinuer un langage obscurément éternel qui commençait
au
fond des âges.
Pour ce langage, ils acceptèrent la misère comme allant
de soi. De Baudelaire à Verlaine, de Daumier à Modi¬
de sacrifices humains ! Rarement un si grand
grands artistes offrirent un si grand nombre
de sacrifices à un dieu inconnu. Inconnu car ceux qui le
servaient, s'ils en éprouvaient la grandeur, ne la recon¬
naissaient que dans leur propre langage, la peinture.
L'artiste le plus méprisant du bourgeois (c'est-à-dire
de l'infidèle) peignit-il le tableau le plus ambi'ieux, n'ac¬
ceptait pas sans malaise le vocabulaire qui eût exprimé
son ambition. Aucun ne parlait de vérité, a'ors que tous,
devant les œuvres de leurs adversaires, parlaient d'impos¬
ture. De quoi se réclame «l'art pour l'art», quand Bau¬
delaire en sourit ? Du pittoresque. Nul n'en scu.i a plus
lorsqu'on commencera de soupçonner qu'il ne s'agit ni
de pittoresque, ni de beauté, mais d'une faculté qui trans¬
gliani,
que
nombre de
cende
les
siècles
et
réussuscite les
œuvres
mortes ;
et
les autres, tente d'étrelndre son
éternité. Le peintre maudit s'établit dans l'histoire ; fas¬
ciné désormais par son propre absolu, en face d'une cul¬
ture de plus en plus vulnérable, l'artiste va trouver dans
que
sa
cette
foi,
comme
malédiction,
une
fécondité
sans
exemple. Après avoir
de sang,
les cartes, comme d'hésitants filets
d'itinéraires
de misère, ces pauvres ateliers
tant
fait couler
sur
où Van
Gogh rencontrait Gauguin vont couvrir le monde d'une
gloire égale à celle de Léonard. Cézanne pensa:t que ses
tableaux iraient au Louvre, non que leurs reproductions
atteindraient toutes les villes d'Amérique ; Van Gogh
soupçonnait qu'il était un grand peintre, il ne soup¬
çonnait pas qu'il serait, cinquante ans après sa mort,
plus célèbre au Japon que Raphaël. Tout ce s ècle obsédé
de cathédrales ne devait en laisser qu'une : le musée où
l'on réunirait ses peintures. »
J'ai cité longuement. Mais était-il posssible de trouver
meilleur cadrage : sans commune mesure avec un art pa¬
rure
diffuse d'une civilisation nous y voyons l'art mo¬
derne venir au monde à partir de foyers focaux solitaires
Société des
Études Océaniennes
�—
249
—
où il fut transmué dans sa teneur.
Il
foi. passion.
En 18%, Nietzsche, le philosophe
a
pris nom : problè¬
me,
«maudit» écrivait:
différence énorme entre le penseur qui en¬
gage sa personnalité dans l'étude de ses problèmes an
point de faire d'eux sa destinés, sa peine et son plus grand
bonheur, et celui qui reste « impersonnel » : celui qui ne
sait et les palper et les saisir que du bout des antennes
d'une froide curiosité... Comment ss fait-il donc que je
n'ai jamais trouvé quelqu'un, même dans les livres, qui
engage ainsi sa personne même dans l'étude de la morale,
qui ait fait de cette morale un -problème et de ce problème
sa
misère personnelle, son supplice, sa volupté et sa pas¬
sion? Visiblement, jusqu'à ce jour elle n'a jamais été pro¬
blème ; elle a été tout au contraire le terrain neutre sur
lequel, après toutes les défiances, les dissensions et les
contradictions, on finissait par s'accorder, l'a ile sacré de
la paix où les penseurs se reposaient d'eux-mêmes, res¬
piraient, revivaient enfin ». A l'orée du monde moderne,
il définissait ainsi une pensée, nouvelle manière de penser
scion certains, que l'on convient d'appeler une pensée
tragique. Elle est essentiellement tension héroïque. Il n'y
a
pas d'un côté des œuvres et de l'autre un créateur me¬
nant, détaché d'elles, ce qu'on appelle communément une
vie normale, sociale, sans accident, mais vie et œuvres
sont un seul et même projet, un seul et même engagement
par quoi un homme se jette et se risque sans retour vers
quelque chose qu'il entrevoit et qu'il crie à ses semblables,
indistinctement par sa vie et par ses œuvres. Le tragique
est dans l'hiatus entre l'authenticité, la profondeur du cri,
la nostalgie de communion qu'il implique et la surdité du
monde alentour, le silence sans écho qui environne celui
qui crie. Par une étrange consanguinité une telle pensée
trouve son équivalent dans le domaine de la création ar¬
tistique, dans une certaine création moderne, doit Gau¬
guin et Van Gogh sont le cas les plus purs, et à leur tour
les plus tragiques. « Les arts plastiques ne se laissent pas
deviner facilement, écrit Gauguin. Pour les faire parler
il faut les interroger à toute heure en s'interrogeait
soi-même... Il faut surtout les aimer considérablement »
«
Il y a Lins
Société des
Études
Océaniennes
�—
250
—
( ces deux derniers mots, qui recouvrent l'exil des Mar¬
quises, sont peut-être ce que Malraux entrevoit par cette
«pudeur extrême»). Se proposant de définir la situation
de l'art moderne, Jean Gassou écrit : « Deux des plus
décisifs
et des plus violemment maudits par leur siècle
initiateurs de la peinture moderne furent Gauguin et
Van Gogh. Dites-moi, y eut-il jamais œuvre qui, plus net¬
tement que celles-là, impliquât la présence d'un éthos,
la présence d'une personne humaine, vivante, combattante
et combattue, tragique, portée à l'expression, à la confi¬
dence, au cri ? Et la présence de l'univers, de l'univers
ressenti, éprouvé, sanctifié ? Y eut-il jamais œuvre qui,
plus que ces deux-là, obligeât à la communion ? Cet
appel à la communion retentissait dans ces œuvres, et le
monde contemporain resta sourd ou n'y entendit que jeux
extravagants. » et il précise bientôt : « La création artis¬
tique a revêtu un aspect héroïque. Cézanne et Mallarmé
sont assurément des héros de l'intelligence et demeurent
vénérés comme tels par nos cœurs fervents. Tout mouve¬
ment, toute école, toute création n'ont pu se concevoir
que comme des révolutions — Ces révolutions sont terri¬
bles et suscitent l'angoisse et l'horreur. La société, par¬
les réactions et de son opinion publique et de ses corps
officiels, montre qu'elle ne saurait admettre un aspect
nouveau
de telle discipline, peinture, musique, poésie ou
philosophie, qu'elle utilisait jusque là à sa guise et à son
gré. Et le comble, c'est que cet aspect nouveau est une
définition. La discipline en question prétend se définir.
Elle se ramène à sa stricte et pure teneur. Le révolution¬
naire fait table rase des emplois jusqu'alors attribués à la
discipline, des connaissances qu'elle avait assemblées, des
références au monde familier et aux notions éprouvées
qu'elle pouvait produire comme autant de garanties ; il
rompt avec les habitudes qu'elle avait é ablies ; il anéantit
toute la certitude qu'elle avait confirmée ou instituée. Il
prétend examiner de quoi l'on parle. La discipline prétend
se
connaître. Ce sont là des révolutions socratiques et
cartésiennes, et c'est elles qui font avancer l'esprit humain.
Il le fallait pour en finir avec les malentendus et les équi¬
voques. Pour dégager l'exercice créateur des confusions
—
—
Société des
Études
Océaniennes
�—
251
—
l'usage, le frottement, la trivialité, le pas¬
de main en main, le mélange avec d'autres activités,
tout ce par quoi il se dénature. Un art, au contraire, se
renouvelle dès qu'il retourne à sa définition et à son
principe, se ramène à ses bornes, se contracte et se re¬
trait sur lui-même, dès qu'il se réfléchit, dès qu'il se
réinvente. Ainsi a fait la peinture avec ces Descartes de
la peinture que furent Gauguin et Cézanne et dont leur
disciple Maurice Denis a formulé le cogito. » Lisons en¬
core :
« A l'artiste moderne, j'entends l'artiste hérétique,
Renoir, Cézanne ou Degas, Gauguin ou Van Gogh, la
société ne demande rien, ni de célébrer ses pompes de
façon rituelle, et traditionnelle, ni d'étendre son savoir et
son
ingéniosité à des applications diverses et pouvant
amener
des trouvailles surprenantes. Elle n'offre à ces
trouvailles aucune occasion. A l'artiste moderne elle ne
propose pas des cadres plus ou moins rigides dans lesquels
son génie pourra introduire une de ces variantes par quoi
le génie exprime sa différence personnelle. L'artiste mo¬
derne ne part d'aucune donnée. Rien ne lui est donné,
que lui-même, sa différence personnelle, son génie. Le
métier, métier enseigné, transmis, reconnu, c'est juste¬
ment ce à quoi il s'oppose, puisque tout ce qu'il fait, mé¬
tier compris, c'est lui qui l'invente. Chaque artiste mo¬
derne invente non seulement son esthétique, sa sensibilité,
son
univers plastique et spirituel, mais encore sa tech¬
nique. Il ignore ce qu'est de savoir peindre, savoir dessi¬
ner,
savoir graver, savoir sculpter. Ses procédés sont
purement empiriques ».
Ces vies, il est donc possible maintenant de les appro¬
où l'entraînent
sage
cher
mieux
encore.
Elles aboutissent à des
œuvres
sans
doute, mais bien avant cela et plus profondément encore,
vies des tentatives radicales. Pour
c'est «l'expression par le langage
humain ramené a son rythme essentiel, du sens mystérieux
de l'existence ». Il pensait que le monde est fait pour
aboutir à un Livre, qui contiendrait « une explica ion or¬
phique de la terre ». Son œuvre contient en sous main
une critique
de la littérature en tant que chose possible,
une
problématique totale, la confrontation de l'homme
ce
sont
en
tant
Mallarmé, la
que
Poésie
Société des
Études
Océaniennes
�—
avec
un
fond de
de
sa
ses
moyens
252
—
d'expression : le language. Du
sa pensée était : « L'en¬
retraite, l'entame de
fantillage de la littérature jusqu'ici a été de croire... »
et Gauguin viennent d'être appelés à leur tour
des Descartes de la peinture. C'est qu'en effet, et parallè¬
lement, ils ont introduit dans la peinture de leur temps
un doute radical. Ce doute fut semblable à ce que repré¬
senterait, pour des gens rassemblés et en tra'n de mener
une conversation sur la peinture
(«terrain neutre sur le¬
quel on finissait par s'accorder»), l'arrivée d'un étranger.
Il s'asseoit et 011 s'aperçoit qu'il possède ce que les surréa¬
Cézanne
listes demandaient
une
avec
au
Dalai Lama de leur accorder
comme
« un esprit sans habitudes... ou un esprit avec
habitudes plus pure3 », il parle une autre lan¬
grâce,
des
L'évidence de cette langue n'est pas encore faite mais
se passe un événement extraordinaire : cette lan¬
gue, et la forme d'existence qui est à son service, tue la
rumeur indistincte et la banalité des propos, elle fait taire.
Il se fait un silence dans la tribu et comme une profonde
stupeur. Les meilleurs alors comprennent que si quelqu'un
gue.
déjà il
veut maintenant relancer la conversation, il ne pourra
plus parler comme avant. Il entre dans l'histoire de .'art
une
coupure, une discontinuité. C'est le moment de la
métamorphose, l'instant secret où les formes se transfor¬
ment. «Un sacré peintre, ce Cézanne» dira simplement
Gauguin ; mais c'est comme si la peinture venait d'être
inventée.
Le moment est
peut-être venu de rappeler ici un mot
peintre Whistler, qui faisait partie du cénacle mallarméen. Un des aspects de la nouvelle peinture, on s'en sou¬
vient. (particulièrement sensible dans la piia e impression¬
niste ) était, si on la regardait superficiellement, de cons¬
tituer une suite d'ébauches, de projets, de présenter dans
sa
texture quelque chose d'inachevé. C'est ainsi que cer¬
tains critiques, jugeant cette peinture à partir de cri'ères
académiques, lui reprochaient parfois de manquer de fini.
Un des poncifs de l'art académique était effectivement le
fini du tableau, le soin méticuleux avec lequel la toile
était traitée dans ses moindres parties. Whistler répondit
un
jour à ce reproche ; parlant des peintres académiques,
du
Société des
Études
Océaniennes
�—
il
énonça
:
«
253
—
Leurs œuvres sont peut-être
finies, mais
commencées. » Le mot est
si saisissant qu'il appelle quelques remarques. De même
que tout poète fait un certain usage du langage, s'ex¬
prime à travers un univers verbal qu'il s'est conotLué, de
même tout peintre, toute peinture se donne d'abord com¬
me
un
certain instinct des formes, s'exprime à travers
un univers graphique particulier. C'est dans ce sens qu'il
faut lire par exemple la phrase de Braque : « le peintre
pense en formes et e?x couleurs ». Il en résulte que l'on
parle ainsi en peinture d'une morphologie, d'une généa¬
logie des formes au même titre que l'on parle en. philo¬
sophie d'une histoire des idées. Une des tentatives de
l'art moderne est d'étendre dans tous les sens le registre
graphique, d'instituer un pluralisme des formes, très sen¬
sible chez un peintre comme Picasso ( la vie d'un peintre
pourra ainsi être départagée en différentes époques, le
peintre abandonnant chaque fois un certain langage pour
un
autre a la manière dont un penseur « dépasse » un
système de pensée au moment où il l'a mené jusqu'au
bout et où il décide de sa caducité). C'est chez un Gau¬
guin encore, initiateur de la peinture moderne, que l'on
peut trouver à son origine une telle attitude. Dans sa
case aux
Marquises, nous apprend-il, il y avait «des es¬
tampes japonaises, photographies de tableaux, Manet, Puvis de Chavannes, Degas, Rembrandt, Raphaël, MichelIlolbein». On se souvient de sa phrae étonnante : «Ayez
toujours devant vous les Persans, le; Cambodgiens et un
peu l'Egyptien. La grosse erreur, c'est le Grec, si beau
soit-il ». André Malraux a appelé l'art moderne un Art
de « Grands Navigateurs » et Gauguin s'est livré a une
navigation géographique et esthétique telle qu'il n'en est
peut-être pas de plus grand. Mais si l'art moderne a
cherché ainsi à « redécouvrir » une grande quantité d'u¬
nivers plastiques, à se réapproprier par voie de sympa¬
thie le langage graphique qui a appartenu en propre à
d'autres époques, voire à d'autres civilisations, on peut
également et inversement trouver dans le courant de l'his¬
elles
ne
sont
sûrement
pas
de l'art des moments où un certa'n langage gra¬
phique est délaissé, vient à perdre tout sens, en quelque
toire
Société des
Études
Océaniennes
�—
254
—
employer un terme propre du domaine
généalogie. L'exemple de la Renaissance est bien
connu :
elle chercha à faire revivre l'univers plastique
antique, mais cela s'accompagna en même temps d'une
perte de toute notion et compréhension du langage plas¬
tique médiéval, qui pourtant précéda le sien mais dans
lequel elle ne voyait que barbarie et dont elle voulut
tout ignorer. Il nous est possible maintenant de mieux
comprendre le mot de Whistler, de nous réinstaller dans
son climat.
Il illustre ce moment précisément où se pro¬
duit une telle métamorphose des formes. C'est l'instant
précis où aux yeux mêmes de certains de ses contempo¬
rains, une certaine manière de s'exprimer picturalement,
un certain univers plastique
( l'art académique ) vient de
mourir, est déjà lettre morte, va sombrer dans l'indistinct.
Ce langage, pour les nouveaux peintres, ne « parle » plus,
il n'est plus porteur de sens. Si l'on en croit Whistler
en effet,
un tableau académique, quelle que soit sa mer¬
veilleuse «finition» au sens de l'écoie, n'a jamais été
commencé, c'est-à-dire qu'il ne le range pas dans l'art,
pour lui il n'est rien. Ainsi vont coexister deux « mon¬
des de l'art », définis chacun par un instinct des formes,
meurt, pour
sorte
de
la
attitude devant
une
ductibles l'un à
raux
affirme
l'art, la société, les hommes, et irré¬
l'autre, séparés par une « cassure ». Mal¬
écoles,
en réalité de la coexistence de
Alors vont coexister, non pas deux
qu'il s'agira
deux civilisations
:
«
mais deux fonctions différentes de la peinture.
Elles sont nées presque à la fois, et de la même cassure.
Les historiens futurs, devant les œuvres d'art seules sur¬
vivantes d'une Europe atomisée dont tout souvenir aurait
disparu de leur mémoire, devraient supposer entre 1870
et 1914, à Paris, l'existence de deux civilisations antago¬
nistes et sans interpénétration. »
Ainsi une nouvelle peinture, fondant une attitude inédite
de
l'artiste
envers
lublement liée à
un
son
art et la
société, attitude indisso¬
nouvel instinct des formes, réunit tous
les
aspects d'un moment de rupture, que l'on a voulu
qualifier de cartésien. Comment le montrer ? Comment
cerner ce qui s'est passé exactement au sein de la pein¬
ture ? Mieux encore : comment montrer qu'il s'est alors
Société des
Études
Océaniennes
�—
255
—
peinture réellement passé quelque chose ? Pour le faire
détail à votre attention. Lorsque la conver¬
sation reprend en peinture un certain ombre de pein¬
tres les plus lucides parleront soudain d'un « avenir » de
la peinture. C'est là un sentiment absolument nouveau.
On n'imagine pas Watteau, ni David, ni Delacroix, ni sur¬
tout les peintres « officiels » Bouguereau et Cabanel con¬
temporains de Gauguin pensant que la peinture est vouée
à un certain « avenir », se référant à cet avenir, faisant
de lui leur secret recours. Pourtant ,Van Gogh, Gauguin,
Cézanne, Sérusier Pont fait, ils ont vécu ainsi. Cézanne
dira : « Je suis le primitif d'un art nouveau ». Van Gogli :
« Il
y a dans l'avenir un art et il doit être si beau, si
jeune ! » Sérusier : « Je crois que la peinture, à notre
époque, n'est pas encore née, mais elle est annoncée.
Puissè-je être un des fondateurs de l'art futur, anonyme
comme
le moine obscur qui inventa la gamme, source
de tout l'avenir de la musique ». Du fond de sa retraite
des Marquises, volontairement et définitivement coupé de
la «civilisation» il perce chez Gauguin cette note in¬
solite ( comme à contre-courant ) : « on doit travailler
ferme en ce moment à Paris, écrit-il, et je crois que
malgré le grand nombre de fumistes et d'habiles, il y
aura au commencement du siècle prochain une bien belle
poussée d'art». On ne peut s'empêcher d'identifier au
passage ce qui lie les peintres à cet « art nouveau », cet
«art si beau, si jeune», cette «bien belle poussée d'art» :
c'est de la tendresse. Mais d'où provient cette tendresse ?
Peut-être peut-on essayer de répondre là aussi : d'un sen¬
timent de paternité. Tout se passe en effet comme si les
peintres, par l'audace de leur critique et le radicalisme de
leur vie avaient eu le sentiment, la certitude d'avoir fait
se lever en peinture une fécondité intrinsèque, qui, de figée
et falsifiée qu'elle était, relance la peinture, lui rend la
vie. Avec eux la peinture retrouve comme une fougue in¬
térieure, une jeunesse, un sens du possible. Cette fécondité
qui vient d'apparaître n'est en effet que le fruit de l'au¬
dace, de la profondeur de critique à laquelle on sut des¬
cendre un Cézanne, un Gauguin pour retrouver derrière
les abstractions, les aberrations, les défigurations, des
en
je
propose un
Société des
Études Océaniennes
�—
fondements neufs
256
—
naïfs, ayant tous les caractères d'une
« définir » l'art à nouveau. 11
faut ici faire une remarque encore. Habituellement nous
pensons que la faculté critique est à la source de néga¬
tion, d'inaction, de stérilisation, mais il s'agit là d'un
Invention
et
malentendu
ser
non
et
qui devaient
sur
la chose. André Gide
nous
invitait à pen¬
que seul le sens critique est créateur. Celui-ci créa
seulement de nouvelles œuvres mais il suscita une pos¬
térité
picturale, il créa de nouveaux peintres.
peinture qui va ainsi renouveler le statut
de l'art succède à une peinture lointainement issue de la
Renaissance, et de cette dernière peinture on pourrait dire
qu'elle était essentiellement tension vers le passé. Elle
incarnait la nostalgie de vouloir égaler « le sublime mo¬
dèle » de l'Antiquité. Mais si l'on scrute la relation de
cet art à l'art antique
on s'aperçoit qu'il s'agit d'une
connaissance purement formelle, instrumentale. La pein¬
ture nouvelle, comme on l'a déjà vu, sera tension vers
l'avenir. Avec elle l'art se creuse en profondeur d'une di¬
Cette nouvelle
mension
nouvelle, il s'accroîtra de la conscience intime
qu'il prendra d'être chose historique, soumise à l'évolu¬
tion des formes et des styles. On pourrait dire que
la
peinture entre alors dans ce que Spengler appelle « l'univers-histoire ». Le peintre André Lhote exprime cet état
de conscience de la peinture moderne, ce sens de l'histo¬
ricité qu'elle a acquis, lorsque dans un de ses écrits théo¬
riques il affirme que de nos jours on ne peut plus pein¬
dre comme Corot peignait. Mais dès lors toute la connais¬
sance
du passé de la peinture est changée et la nouvelle
peinture a inauguré une relation inédite au passé de l'art.
Cette nouvelle relation a déjà été entrevue et formulée
par
Gauguin. 11 disait un jour : ils me reprochent de n'être
pas un classique, moi qui vénère Raphaël. Mais aimer Ra¬
phaël ne veut pas dire peindre comme lui. Une telle phrase
est révolutionnaire, elle
présuppose une nouvelle compré¬
hension du passé de la peinture. Le peintre ne se tour¬
ne
pas vers le passé pour y puiser une connaissance for¬
melle, instrumentale, pour imiter, mais avec un sens nou¬
veau des nécessités
profondes qui ont présidées à l'éclosion et à la plénitude de certains styles et systèmes
de
Société des
Études
Océaniennes
�—
257
—
tout en comprenant ce passé, tout en
l'admirant, comprend également qu'il se trouve dans une
formes. L'artiste,
nouvelle
mun
situation
avec
serait
une
historique qui n'a plus rien de com¬
imitation pure et simple
l'ancienne et que toute
falsification.
les œuvres de Cézanne et
Gauguin peuvent être appelées cartésiennes. Ils n'ont
pas conçu leurs tableaux comme des œuvres venant s'a¬
jouter à d'autres œuvres, un charme à d'autres charmes,
mais ils les ont conçues comme des fondements, des essais,
des étapes vers une nouvelle peinture. C'est que pour la
première fois, du moins d'une façon aussi systématique la
peinture est « agie » du dedans par autre chose que par
ses moteurs habituels :
goût du public, séduction, tradi¬
tion, institutions. L'impressionnisme avait contenu une
force qui la jetait hors de ces cercles, en lui faisant en¬
trevoir la possibilité même d'explorer. La peinture ren¬
contre une « liberté » c'est-à-dire qu'au lieu de se con¬
C'est
en
ces
sens
divers que
de
cevoir
comme
une
activité dont les contours sont arrêtés
par la tradition, elle débouche soudain sur un champ de
possibles. Elle s' « ouvre ». C'est ce qui conférera à l'acte
pictural une nouvelle structure, aux peintres une nouvelle
conscience d'eux-mêmes et à leurs tentatives un sens iné¬
Gauguin a écrit : « Si mes œuvres ne restent pasj,
toujours le souvenir d'un artiste qui a libéré la
peinture de beaucoup de ses travers ». Ailleurs il parle
des «peintres qui aujourd'hui, profitant de cette liberté,
lui doivent quelque chose». Ce qui lui donne la cons¬
cience d'avoir été peintre, ce qui l'enracine en peinture,
ce
qui lui donne le sentiment d'être entré dans l'histoire
de l'art, ce ne sont ni les honneurs, ni les «joujoux de
la gloriole humaine», ce n'est même pas le rappel d'une
œuvre, il consent à ce qu'elle sombre, mais c'est le fait
d'avoir fait triompher en peinture une nouvelle attitude.
Que cette attitude, cette « liberté » chèrement acquise ait
déjà porté ses fruits, qu'elle soit en train de stimuler la
peinture en la jetant passionnément vers l'avenir, voilà
sa
victoire. « Il n'y a de gloire que celle dont on a
conscience. » Dans les dernières pages des Racontars de
rapin, Gauguin a esquissé, en 1902, les phases de cette
dit.
il restera
Société des
Études Océaniennes
�—
258
—
libération dont il fut le contemporain et à
laquelle il
.participa. Survolant l'histoire de la peinture au XIXe
siècle il évoque David, Delacroix,
Ingres, Corot, Daumicr, Courbet, Manet, Degas, Puvis de Chavannes, les
peintres d'après 1870. « Voilà donc, écrit-il, sommaire¬
ment
indiqué où en était l'art il y a 25 ans, malgré les
exceptions ». Le ton change, il faut citer : « Je ne cer¬
tifierai pas, mais je crois que ce fut en 1872
que parut
la première exposition d'un petit
groupe-désigné depuis :
Impressionnistes. D'où venaient-ils ces bohèmes ? Des loups
assurément puisque sans collier. Presque classiques, bien
simples cependant, leurs tableaux parurent bizarres : on
ne sut
jamais pourquoi... Je ne ferai pas leur histoire :
tout le monde la connaît. Je la
signale seulement pour
constater un des plus grands efforts influents
qui aient
été faits en France par quelques-uns seulement avec leur
seule force, le talent, en lutte contre une puissance formi¬
dable qui était l'Officiel, la Presse et
l'Argent... Mais
ce ne
fut qu'un simple triomphe pictural
d'une certaine
peinture, tombée aujourd'hui plus ou moins adroitement
dans le domaine public ; exploitée
par l'étranger — par
quelques marchands, quelques collect'onneurs spéculateurs.
Mais aussi, c'est une école ( encore une école, avec
tout
l'esclavage qu'elle entraîne). C'est un dogme de plus».
iMéme si la portée de la tentative
impressionniste sur le
plan purement esthétique devait être limitée, il s'était
passé avec elle en peinture quelque chose qui sur un au¬
tre plan marque une
espèce de commencement absolu,
fait figure de signal.
Gauguin a entrevu ce signal, pour
lui quelquechose a commencé là,
puisqu'il enchaîne : « Il
était donc nécessaire, tout en tenant
compte des efforts
faits et de toutes les recherches, même
scientifiques, de
songer à une libération complète, briser des vitres, au
risque de se couper les doigts — quitte, à la génération
suivante désormais indépendante,
dégagée de tou,te en¬
trave, à résoudre génialcment le problème. » Nou,s ne
devons pas laisser l'occasion ici de saisir à sa source
ce
vres
rent
sentiment
de
l'historicité
des
qui fit partie de la conscience
de
leur
art
et
dont
Société dçs
hommes
que
Gauguin fait
Études Océaniennes
et
des
œu¬
les peintres pri¬
un examen lu-
�—
259
—
apparaît clairement que son œuvre et la tentative
qu'elle représente, il ne les a pas pensées comme un abso¬
lu intemporel, puisqu'il tient lui-même, pour écarter les
malentendus », à les insérer dans ce contexte historique,
qu'il cerne. C'est par ce donc, par ces vitres qui volent,
ce
sang sur les doigts, que Gauguin fait son entrée fra¬
cassante, mais concertée, dans l'histoire de l'art. Concertée
parce qu'articulée sur un passé et sur un avenir. Sur un
passé : récent encore, mais qu'il fallait savoir «lire»
au
plqs juste, en relation avec l'histoire de l'art, ne pas se
tromper sur la portée et le sens de l'impressionnisme. Su(r
un futur : en se portant par l'esprit et le cœur déjà vers
cette génération
suivante désormais indépendante, dé¬
gagée de toute entrave » et qu;î aurait possibilité alors
de «résoudre génialement le problème». Parvenu, à ce
point nous touchons un aspect ultime qui se profile sous
les œuvres, les existences de la nouvelle peinture et dont
il y a ici expression claire : par ce désir de faire don à
la prochaine génération d'une mitre peinture déjà que
celle dont ils avaient eux-mêmes hérité, par ce vœu de
se créer une postérité, les œuvres, les existences contien¬
nent implicitement, sont explicitement une volonté d'ac¬
cide. Il
«
«
tion
sur
l'histoire de l'art.
Suivons
de
fallait pour
contre
point
non
va transcrire une telle prise
forme de tâches et d'exigence : « 11
Gauguin de près. Il
conscience
sous
cela
toutes
se
les
livrer
écoles
corps et âme à la lutte, lutter
( tou;tes sans distinction), non
en les dénigrant, mais par autre
seulement l'officiel mais encore les
chose, affronter
impressionnistes,
néo-impressionnistes ; l'ancien et le nouveau; public.
plus avoir de femme, des enfants qui vous renient.
Qu'importe l'injure. Qu'importe la misère. Tout cela, en
tant que conduite d'homme. En tant que traxail.
Une
méthode ; de contradiction si l'on veut. S'attaquer auy
plus fortes abstractions. Faire tout ce qui était défendu,
et reconstruire plus ou moins heureusement sans crainte
d'exagération : avec exagération même. Apprendre à nou¬
veau, puis une fois su, apprendre encore ; vaincre toutes
les timidités, quel qu,e soit le ridicule qui en rejaillisse.
Devant son chevalet, le peintre n'est esclave ni du passé,
les
Ne
Société des
Études
Océaniennes
�—
ni
260
—
du
présent : ni de la natu!re, ni de son voisin. Lui
lui, toujours lui... Cet effort dont je parle, fut
fait il y a environ une vingtaine d'années, sourdement, en
état d'ignorance mais cependant résolu : puis il alla en
s'affermissant. Que chacu;n s'attribue l'enfantement de
l'œuvre. Qu'importe. Ce qui importe, c'est ce qui est au¬
jourd'hui et qui va ouvrir la marche de l'art au XXe
siècle Rien ne vient par hasard. Ce n'est pas par hasard
qu'à u,n moment donné, à côté de l'Officiel pataugeant,
voulant être à demi moderne, appelant à la rescousse
parmi eux ceux qu'il reniait la veille, d'une part ; d'autre
part, à côté de quelques écoles de plein air ( si vous vou¬
lez ), ce n'est pas par hasard qu'est si/avenue toute une
jeunesse étonnante d'intelligence, d'art varié, semblant
chaque jour résoudre tous les problèmes auxquels on ne
songeait pas auparavant. C'est qu;e la Bastille qui faisait
peur était dérqolie, c'est que l'air libre était bon à res¬
pirer... Aujourd'hui... pour exposer leur œuvre, les pein¬
tres choisissent leur jour, leur heure, leur salle. Libres...
sans
jury. Ce n'est plus Mac-Mahon qui leur dit : «En
encore
avant
marche
», mais des admirateurs instruits d'art. Cela
plus encourageant, plus noble aussi qu'une médaille
d'honneur... Voilà il me semble, de quoi nous consoler de
deux provinces perdues, car avec cela nous avons con¬
quis toute l'Europe, et surtout, en ces derniers temps, créé
la liberté des arts plastiques ».
(à suivre)
est
Société des
Études
Océaniennes
�—
261
—
LE MESSAGER DE TAHITI
les
journal «MESSAGER DE TAHITI» est l'ancêtre de
Journal Officiel actuel. Son premier numéro parut
Dimanche 26 Septembre 1852 à Papeete. Il .publiait
actes officiels du Gouvernement, en langue française
et
tahitienne des articles
Le
notre
le
sous-titre
en
vier 1884,
nal
«
rapportant aux nouvelles lo¬
pour la première fois, il porta
Journal Officiel des E.F.O. ». Le 1er Jan¬
perdant
Officiel
se
juin 1860,
cales. Le 1er
des
son premier nom, il prit celui de «Jour¬
Etablissements Français de l'Océanie».
Depuis cette époque et jusqu'à ce jour, il continue à pa¬
raître. Au mois de septembre prochain, il pou;rra fêter
son
102me anniversaire.
Messager de Tahiti existent
plusieurs services administratifs du Ter¬
ritoire. Mais elles sont plus ou moins dépareillées. La plu¬
part des numéros paru,s sont en vente actuellement à l'Im¬
primerie du Gouvernement. Malheureusement, les plus in¬
téressants sont épuisés.
Des
reliées du
collections
actuellement dans
Les
et de
tion
bibliothèques de la Société des Etudes Océaniennes
Papeete en possèdent chacune une collec¬
complète partant du 1er Janvier 1853. Trois ou
la Ville de
de 1852 existent dans la première citée.
quatre numéros
Des
tère
car
dépôts de ce journal existent probablement au Minis¬
de la Marine et à la Bibliothèque Nationale à Paris,
on trouve des traces d'envois faits à ces deux orga¬
nismes de l'Etat.
journal était financé par le budget local et imprimé
l'Imprimerie typographique du Gouvernement. Il parais¬
sait une fois par semaine sur quatre pages, parfois avec
un
supplément, du format in-folio. A partir de Janvier
Ce
à
Société des
Études
Océaniennes
�—
1881,
son
Une
262
—
format fut réduit et imprimé en feuille in-quarto.
édition
pour l'extérieur qui paraissait mensuelle¬
jour en novembre 1866. Celle-ci était une
compilation des nouvelles locales parues dans l'édition
originale hebdomadaire, expurgée de tout autre texte.
vit
ment
le
Elle était vendue
bureau de la poste la veille de
chaque
départ de courrier pour l'Europe. Cette édition cessa de
paraître le 31 décembre 1880 à son 157me numéro.
De
de
au
multiples sujets étaient abordés dans le
Tahiti
»
:
on
trouve
y
des textes
«
Messager
officiels, des
ar¬
ticles
divers, des études scientifiques, des nouvelles lo¬
cales, des annonces commerciales et d'arrivées de mar¬
chandises reçues par
de Papeete.
Nous
avons
pensé
les principales maisons de
grouper en un
rapportant à l'histoire locale et
se
qui
qui
commerce
INDEX tous les articles
aux
études scientifiques
été publiés, afin de faciliter le travail de
livrent h des recherches sur le passé.
y ont
se
Nous
souhaitons
que
ceux
cet Index puisse les aider dans*
leur tâche.
ANNEE 1852
N° 10
—
L'arsenal de Fare-Ute
ANNEE 1853
N°
6
—
Etudes
de
5
—
7
—
27
—
27
—
29
—
hygiéniques à Tahiti, par le médecin
marine
Brousmiche
Activités des baleiniers dans le port
de Papeete
Echouage du « Jame Edward » dans la passe
de Papeete
La briqueterie à Tahiti
La briqueterie à Tahiti (suite et fin)
Assemblée législative de Tahiti — Séance du
1er juillet 1853
Société des
Études
Océaniennes
�—
29
—
30
—
30
—
33
—
35
—
263
—
L'archipel de Pomotu
législative de Tahiti
Une éclipse de soleil par l'ingénieur colonial
Assemblée
A.
.
38
—
39
—
40
—
43
—
Kulczycki
législative de Tahiti — Séance du
5 juillet 1853
Edilité tahitienne
(Une promenade à Papeeie
en
1853)
Assemblée
-
Edilité
Edilité
tahitienne
tahitienne
(suite)
£suite)
L'arsenal de Fare-Ute
Edilité tahitienne (fin)
ANNEE 1854
N°
6
—
7
—
9
—
9
—
12
—
14
—
15
—
18
—
20
—
21
—
21
—
24
—
27
—
29
—
29
—
30
—
31
—
32
35
—
—
36
—
37
—
39
—
44
—
Echouage du « Benjamin Backer » dans la passe
de Papeete
Coup de vent à Papeete
Pose de la première pierre de l'église des Iles
Marquises
L'île
Mehetia
de vent à Papeete
L'arsenal de Fare-Ute
L'île Makatea
L'île Raroia
L'île Raroia (fin)
L'avenir ouvert pour Tahiti — (Liaisons
Un tourbillon
ritimes)
Echouage du
de Papeete
«
Esther Frances
»
ma¬
dans la passe
Les écoles
L'île Anaa
La mort du chef TATI
L'île Anaa (suite)
L'île Anaa ( suite )
Une épidémie à Tahiti
Commerce extérieur de Tahiti
Assemblée législative de Tahiti
de la Session
—
Ouverture
Navigation à travers l'archipel des Pomotu
Sur le travail des femmes condamnées
L'île Anaa ( suite et fin )
L'île Faaite
Société des
Études
Océaniennes
�—
45
—
45
—
47
—
53
—
264
—
Ouverture de la nouvelle
Tiarei
L'arsenal de Fare-Ute
Troubles à Raiatea
route
Naufrage de la goélette
«
de
Jupiter
Papenoo à
»
aux
îles
Australes
ANNEE 1855
N° 10
—
15
—
La cale de
Rapport
la Nouvelle-Calédonie par le Cpt.
Tardy de Montravel
Rapport sur la Nouvelle-Calédonie (suite)
Rapport sur la Nouvelle-Calédonie (suite et fin)
Eclipse de lune par l'ingénieur colonial A.
de
16
—
17
—
18
halage de Fare-Ute
—
sur
Vaisseau
Kulczycki
21
—
Décès
23
—
Le
24
—
du
Prince
ARIIAUE Enterré à
pénitencier des femmes
Echouage du «Far-West»
sur
un
Papaoa)
banc de
co¬
rail de Mutu-Uta
29
B
30
—
31
—
44
—
45
—
47
—
47
43
50
51
51
Notice
—
—
—
—
—
—
sur la
Nouvelle-Calédonie par l'officier
d'administration Berard.
Notice sur la Nouvelle-Calédonie (suite et fin)
Ouverture d'école à Mataiea par Mgr. d'Axiéri
Assemblée Législative de Tahiti — Ouverture
de la Session
Assemblée Législative de Tahiti
Assemblée Législative de Tahiti
Liste des arbres fruitiers importés
Assemblée Législative de Tahiti
Assemblée Législative de Tahiti
Naufrage du trois-mâts
«
Julia Ann
»
sur
les
récifs de l'île Scilly
Assemblée Législative de Tahiti
ANNEE 1856
N°
3
La Dominique (Iles Marquises)
Coup de vent du 22 Janvier 1856
Mouillage de Puamau (Iles Marquises)
10
Culture du sorgho sucré à Tahiti
—
—
11
—
Du
taro
et
de
orientale par
12
—
Du
taro
et
orientale
de
sa
culture
dans
sa
culture
dans
( suite )
Société des
la
Polynésie
Cuzent, pharmacien
Études
Océaniennes
la
Polynésie
�265
—
13
—
Du
taro
de
et
orientale
14
—
—
39
—
culture
dans
la
Polynésie
( suite et fin )
De l'Aleurites Triloba
ciété par
15
sa
—
dans les
Iles de la So¬
Cuzent, pharmacien
De l'Aleurites Triloba dans les Iles de la So¬
ciété ( suite ).
Cette étude du pharmacien Cuzent continue
à
paraître dans les numéros 16, 17 et 18.
Tournée
du
Gouverneur
dans les
districts
de
Tahiti
44
—
48
—
49
—
50
—
Lettre de Nouvelle-Calédonie
Excursion aux Iles Sous-le-Vent par E.
Excursion aux Iles Sous-le-Vent (suPe)
Hardy
première pierre de l'église paroissiale
Papeete
Excursion aux Iles Sous-le-Vent ( suite )
Cet article de E. Hardy continue à paraître
Pose de la
de
50
—
dans les numéros 51 et 52
ANNEE 1857
N°
1
—
Excursion
aux
Iles Sous-le-Vent par E. Hardy
( suite et fin )
6
—
9
—
10
—
12
—
14
—
14
—
14
—
16
—
18
--
19
—
24
—
33
—
35
—
Ouverture
de
l'Assemblée
législative indigène
De la gomme de mape (Inocarpus Edulis)
le pharmacien de marine Cuzent
par
Spondias Dulcis par le même
à Tahiti par le même
Matière colorante rouge du Ficus Tinctonia
(Mati) par le même
De l'état actuel du Rocou à Tahiti ( Bixa Orellana) par le même
De la gomme du
Du sorgho sucré
Matière colorante de l'Aleurites Triloba par
le même
Fécule de pia (Tacca Pinnatifida) par le même
De l'arbre à pain dans les îles de l'Océanie
par
le même
Du kawa ou ava de Tahiti par le même
Produits divers, par le même
Le naufrage de la goélette « Sarah Ann » sur
l'île Tematangui
Du sucre et de sa fabrication à Tahiti par E.
Nollemberger, chimiste. Cet article contnue
dans les numéros 36 et 37
Société des
Études
Océaniennes
�—
38
—
39
—
46
—
Variétés
47
—
Du kawa
266
—
Couronnement de Tamatoa Roi de Raiatea
Couronnement de Tamatoa Roi de Raiatea (suite
fin)
et
Cultures
—
ava de Tahiti,
par
de la marine Cuzent
ou
le pharmacien
ANNEE 1858
N° 28
—
33
—
37
—
Ouverture de l'Assemblée Législative Tahitienne
Naufrage d'un elipper américain sur l'île Oneo
Naufrage du elipper américain « Wild Wave »
l'île Oneo. Ce récit
numéros 38 et 39
se
continue dans les
par
le pharmacien de
sur
40
—
De la
galle du jambosier
la marine A. Bar ion
41
—
45
—
47
—
49
—
52
—
Apparition d'une comète, par l'ingénieur colo¬
nial A. Kulczycky
Apparition d'une comète, par le même (suite
et fin)
De la galle du jamb osier (suite et
fin)
Marais de la rivière de la Reine
Liste des Iles Tuamotu ayant accepté
le pavillon
du Protectorat
ANNEE 1859
N°
7
—
18
—
20
—
Eclipse totale de lune
A. Kulczycki
28
—
—
l'ingénieur colonial
La culture de la vanille, par le médecin, chef
du service de santé, Guillasse
Organisation de la justice indigène à Tahiti
—
25
par
Loi tahitienne de 1855
Renseignement
sur les arbres à caoutchouc à
Tahiti, par le Dr. Nadeaud
Compte rendu de la séance du Comité des bes¬
tiaux
29
—
31
—
Rapport de la Commission des bestiaux
Productions naturelles des Iles Marquises,
par
le Lt. de Vaisseau Jouan
32
—
Production naturelle des Iles
Marquises, par le
(suite et fin)
Le coton, par le Dr. O'Roke
Fête du 15 août
Courses de pirogues, par
la pharmacien de marine A. Barion
même
32
—
35
—
—
Société des
Études
Océaniennes
�267
—
36
—
Fête du 15 août
36
—
Liste des
37
—
—
(suite), par le même
plantes vivantes emmenées en France
par le Dr. Nadeaud
La fête du 15 août ( suite et fin), par le phar¬
—
macien de la marine A. JBarion
39
—
Le coton, par
le Dr. O'Roke
ANNEE 1860
N°
4
—
Promenade
au lac de Tahiti, par le pharmacien
de la marine A. Barion. Cet article continue
à
paraître dans les Nos 5, 6, 7, 8 et 9.
12
—
13
—
13
—
13
—
14
—
Culture du caféier
19
—
Ouverture de l'Assemblée
Culture de la vanille, par Ch. Belanger
Culture de la vanille (suite et fin)
Culture du caféier
(Supplément)
publique
Le«
—
42
—
43
—
45
—
49
—
52
—
Loi indigène
sur
l'instruction
Législative Tahitienne
comptes rendu des séances de cette
à
As¬
publier dans les
Nos 21, 24, 26, 28, 32, 35, 40
Qui n'a labourage n'a paccage
Le vanillier, par David de Floris
Le vanillier, par le même (suite et fin)
Assemblée Législative Tahitienne — Session de
semblée
40
—
continuent
être
1860
Annonce du massacre de l'île Fakahina
tembre 1860
en
sep¬
Réception de l'Amiral Larrieu commandant la
station navale.
ANNEE 1861
N°
Cassini » de Fakahina
de la Reine de Porapora
3
—
Retour du
3
—
Couronnement
12
—
12
—
13
—
23
—
34
—
«
Jugement des indigènes de Fakahina
Couronnement de la Reine de Porapora (suite
et fin)
De la vaine pâture et de ses inconvénients,
par A. Barion
Recensement de la population de 1848 à 1860,
par le Lt. de Vaisseau X. Caillet
Première distribution des prix à l'école des Frè¬
res
et
des Sœurs
Société des
Études
Océaniennes
�—
39
—
44
—
268
—
Population de Pîle Tupuai
Quel doit être le rôle de Tahiti,
par un
pionnier
de la civilisation
51
Ouverture de l'Assemblée
du Protectorat en 1861.
—
Législative des Etats
ANNEE 1862
N° 46
—
48
—
Vanille et cocotiers
Plantes tinctoriales, Morinda Citrifolia,
7 à 14
39
Promenade
—
à 42
—
(Nono),
L. Lavigerie
par
Rapport
militaire
sur
autour
de
Tahiti
la première exposition agri¬
cole
ANNEE 1863
N°
2
—
\'aleur tinctoriale
Substitut.
9,10,11,13
du
Féi,
par
L. Lavigerie,
Traite des indigènes dans nos îles
les bateaux péruviens
Extraits de presses péruvienne et chilienne con¬
—
par
17
—
18
—
19
—
21
—
cernant
21
—
22
—
24
—
26
—
26
—
cette traite
Recensement de la population en 1863
L'Ile Pitcairn (traduit de l'anglais)
L'Ile Pitcairn (suite)
Extraits de presse péruvienne sur la traite
L'Ile Pitcairn (suite)
L'île Pitcairn (suite et fin)
Affaire du brig péruvien « Misti » concernant la
traite
Tournée du Commissaire
Impérial
aux
Iles Tua-
motu
26
—
26
—
45
—
48
—
48
—
48
—
Voyage de la Reine Pomare IV à Porapora
Naufrage du trois-mâts-barque chilien « Concep¬
tion » sur l'île de Tahaa
La vanille
Sa culture comme h la Réunion
Plantes médicinales
Plantes médicinales
—
Statistiques des animaux et rapport du Comice
Agricole
ANNEE 1864
N°
3
—
5
—
Archipel des Tuamotu — L'Ile Maatea
Comité consultatif d'agriculture et de commerce
Société des
Études
Océaniennes
�—
Nouvelles
9
—
12
—
13
—
269
—
les Iles de
Pâques et Gambier
indigènes en Polynésie par les
bateaux péruviens
La petite vérole aux Iles Marquises
Arrêté du 2 avril réglementant l'immigration
de 1.000 Chinois agricoles pour Suarez et
sur
Enlèvement des
Cie à Atimaono
16
—
1.7
—
20
—
22
—
24
—
27
—
28
—
35
—
43
—
45
—
Simple
coup
d'œil
sur
l'île Moorea
L'Ile Rairoa
L'île de Anaa (La Chaîne)
Recrutement aux lies Cook
L'Ile de Anaa (La Chaîne) - (suite)
L'Ile de Anaa (La Chaîne) - (suite
L'Ile Faaite
par
A.P.
et fin)
Rapport sur les plantations et semis faits à
Papeete et Taravao par le St-Lieutenant Petit
F., du 1er Régt d'Infie de Marine
Tahiti et ses produits jugé par un vieil aus¬
tralien
Notice sur la culture de la vanille par
David.
de Floris
46
—
Notice
sur
la
culture de la vanille par
David
de Floris
47
—
50
—
Terrains aurifères de la Nouvelle-Calédonie, par
J. Garnier
Au sujet des impôts à Tahiti par le Gouverneur
C. de la Roncière
ANNEE 1865
N°
5
5
—
—
Raz-de-marée du 4
février
1865
Du
caféier, par Fereire, ainsi
7, 8, 9, 10
que
les Nos 6,
Culture du tabac
Culture du tabac
11
—
13
—
14
—
33
—
35
—
Voyage du Gouverneur autour de l'île Moorea
41
—
Troubles h Raiatea
42
—
42
—
44
—
45
—
(suite et fin)
Eclairage des côtes de Tahiti
Fête du 15 août 1865
Un mot sur Mangareva
Visite aux Iles Marquises
Obsèques du Régent Paraita
Rapport sur l'établissement Soares et Cie h
Atimaono
Société des
Études
Océaniennes
�—
48
—
Aperçu
270
—
l'agriculture,
sur
par
A. Ménier
ANNEE 1866
N°
2
9
—
—
10
—
12
—
Situation
de Tahiti en 1865
Discours du
Gouverneur de la Roncière en Conseil d'Ad¬
ministration
Les Iles Marquises, par Burnel (Tapu religieux)
Les Iles Marquises, par le même (Tapu reli¬
—
gieux)
13
—
— (suite)
Marquises, par le même (Tapu de la
naissance) — (suite)
Ouverture de l'Assemblée Législative Tahitienne
Les Iles
de
14
—
Les
1866
Iles Marquises,
par
Burnel (Habillement)
(suite)
15
—
16
—
17
—
18
—
Les Iles Marquises, par Burnel (Fêtes) (suite)
Les Iles Marquises, par Burnel (Pêche au souf¬
fleur et au requin)
Assemblée Législative Tahitienne — Organisa¬
tion
judiciaire tahitienne
Législative Tahitienne
Assemblée
Loi
—
sur
l'Etat-civil
19 à 24 et 26 à 30
Assemblée Législative Tahitienne
Eclipse de lune visible a Papeete, par A.K.
Exploration géologique à Tahiti, par J. Garnier,
ingénieur des mines
Situation agricole et commerciale des Iles Ha¬
—
38
—
40
—
41
—
42
—
46
—
46
—
48
—
51
—
52
—
waii
Exploration géologique à Tahiti, par J. Garnier,
ingénieur des mines
Assemblée Législative Tahitienne
Rapport sur l'établissement Soares et Gie
Mouvement commercial de Papeete
Voyage des Espagnols à Tahiti — 1772 et 1774
Voyage des Espagnols à Tahiti (suite)
ANNEE 1867
N°
2
—
Situation
de
la
du Gouverneur
3
3
—
—
colonie en 1866
en Conseil
—
Organisation de la police indigène
12-1-1867
Effectif de la
police indigène
—
1867
Société des
Études
Océaniennes
Discours
—
Arrêté
Arrêté 15-1-
�—
7
—
9
—
10
—
11
—
13
—
14
—
26
—
Voyages
Voyages
Voyages
Voyages
Voyages
Progrès
271
—
des Espagnols à Tahiti
des Espagnols à Tahiti
des Espagnols à Tahiti
des Espagnols à Tahiti
des Espagnols à Tahiti
agricole., industriel et commercial de la
colonie
Rapport
À.
26
—
34
—
35
—
39
—
40
—
Une
—
42
—
45
—
1
—
par
le Lt. de Vaisseau
à
Atimaono, par J. Gérard
Tahiti, par L...
Rapport sur l'île Rapa, par le Lt. d'Artillerie
de Marine Méry
ainsi que les Nos 37 et 38
Rapport sur la plantation Soarès et Gie à Ati¬
course
La France à
maono
41
l'île Rapa,
sur
Quentin
par
Moulin à
Taaone
Visite des
une
commission
égrener le coton chez M. Robin à
plantations de l'île Moorea
le Gouverneur
Notes sur l'île Rapa
par
M.
par le Lt. d'Artillerie de
Marine Mery
Les Iles Hawaii.
Edition pour l'Extérieur :
Lettre de M. le Ministre des Affaires Etrangères
des Iles Hawaii
ANNEE 1868
N°
3
5
—
—
Rapport
sur
1867 par
Note sur la
la situation du pays à la fin de
le Gouverneur de La Roncière
position de l'île Tapuai-Manu, par
le Lt. de
Vaisseau de Rosamel
17
—
36
—
Visite
—
Le chef tahitien Tariirii
36
48
—
Inauguration du phare de la pointe Vénus
des
plantations de Atimaono
en
Nouvelle-Calédonie
Inauguration de la route de Papeete à Taravao
ANNEE 1869
N°
1
—
1
—
6
—
7
18
—
—
Rapport
sur
Tahiti
la situation du pays en 1868
de la marine Bouffier
par le chirurgien
Décès de M. Gibson
Obsèques de M. Gibson
Discours de M. le Gouverneur de La Roncière
avant
son
départ
Société des
Études
Océaniennes
�272
—
40
—
Révolte à bord du 3
«
Moroa
—
mâts-barque du Protectorat
»
ANNEE 1871
N° 51
—
N°
5
—
7
—
Notice
les Iles Gambier
sur
ANNEE 1872
Rapport de la Commission
tion de la
Douane)
Hier
de
22
—
et
du Commerce
(Ques¬
aujourd'hui (Questions des patentes et
— ainsi que dans les Nos 8 et 9
douane)
Relations
commerciales
entre
Tahiti
San
et
Francisco
45
52
—
—
Eclipses de lune
Kulczycki
et de soleil à
Papeete,
par
A.
Relation des funérailles de la
princesse Teriinuiiterai
ANNEE 1873
N° 19
—
Eclipse total de
lune
K ulczycki
38
—
46
—
50
—
-
11, 12 mai 1873,
par
A.
Visite de l'île Anaa par le Gouverneur
Notice sur le
parquage des huîtres perlières,
par le Lt. de Vaisseau Mariot
•
Renseignements sur les îles Rairoa et Makatea,
par le Lt. de Vaisseau Cornut-Gentil
ANNEE 1874
N°
9
10
—
—
14
—
15
—
21
—
25
—
26
—
50
—
Note
Hydrographique sur diverses îles des Tuam'otu, par le Lt. de Vaisseau Cornut-Gentil
( Niau, Hereheretue, etc...)
Notes sur les quelques
produits des îles Tuamotu, par A. Mariot, Lt. de Vaisseau
Voyages des Espagnols à Tahiti
Voyages des Espagnols à Tahiti
Note hydrographique sur
quelques îles des Tuamotu, par Cornut-Gentil
Voyages des Espagnols à Tahiti
Voyages des Espagnols à Tahiti
Note
hydrographique
Marquises,
par
sur
le Lt.
les Tuamotu et les
de Vaisseau Cornut-
Gentil
ANNEE 1875
N°
5
—
Fêtes
données
au
mariage de Pomare V
J. Salmon
Société des
Études
Océaniennes
avec
�273
—
6
—
Fêtes
données
au
—
mariage de Pomare Y
avec
J. Salm on
13
—
Naufrage de la goélette américaine
Crockard
14
14
15
16
18
—
—
—
—
—
—
—
—
Margaret
Inauguration du temple protestant de Tautira
Capture du brig anglais «Airolo»
Décès du prince Tuavira Teriitua Joinville
Relation des Obsèques du prince Tuavira Join¬
ville
Culture de la vanille par
rine Delteil
ainsi que
35
42
53
«
»
le pharmacien de
ma¬
dans les Nos 19, 20, 21, 22, 23 et 24
Distribution des prix à l'Ecole des Frères
Incendie de la caserne d'Infanterie à Papeete
Bénédiction des cloches de la Cathédrale
ANNEE 1876
N° 12
—
36
—
Eclipse de soleil par A.K.
Naufrage du 3 mâts péruvien
«
Bergala
»
à
«
Bergala »
à
l'île Tahuata
37
—
Naufrage du 3 mâts péruvien
l'île Tahuata
37
—
38
—
51
—
3
—
5
—
Eclipse de soleil par A.K.
Résultat de l'éclipsé de soleil par A.K.
Naufrage du navire « Ada Airedala »
ANNEE 1877
N°
22
—
24
—
27
—
34
—
38
—
38
—
Orage et raz-de-marée du 19 janvier
Mauvais temps et pluies torrentielles
Raz-de-marée aux Iles Marquises
L'épave de 1' « Ada Airedala »
Raz-de-marée aux Iles Marquises
Une visite au lac Vaihiria par Z...
Décès de la
(Supplément)
Reine Pomare
—
IV
Avènement de Pomare Y
ANNEE 1878
N°
1
—
Importation
d'oiseaux destructeurs à Tahiti,
Martiny
Raz-de-marée a Papeete
Cyclone aux Tuamotu
Eclipse de lune par A.K.
Le cyclone aux îles Tuamotu
Naufrage de la goélette « Tenuumoeroa »
par
5
—
7
—
7
—
9
—
27
—
Société des
Études
Océaniennes
�—
274
—
35
—
Inauguration du pont de Fautaua
38
—
Célébration de l'anniversaire de l'établissement
39
—
du protectorat par E.G.
Une semaine dans les vallées de Fautaua et Punaruu
par
Dupuy conducteur des Ponts-etque dans les Nos 40,41,42.
publics exécutés pendant l'année
Chaussées, ainsi
51
—
Les
travaux
1878
51
—
Comité
—
central d'agriculture et de
Rapport 1878
commerce
ANNEE 1879
N°
1
—
Comité
d'agriculture et de commerce — Rapport
ainsi que les Nos 4, 6
Après huit jours de pluie à Tahiti
Naufrage du 3 mâts anglais «Tokatea» sur
1878
51
—
51
—
52
—
—
l'île Vostock
Eclipse de lune h Tahiti
par
A.K.
ANNEE 1880
N°
9
—
11
—
17
—
17
—
Arrivée
—
24
—
25
—
25
—
—
27
—
27
—
29
—
—
36
—
40
—
»
dans
taxes locales
que
Commission de révision des
taxes
locales, ainsi
le No 26
Proclamation de Pomare V aux Tahitiens
Proclamation du Commandant Commissaire aux
habitants de Tahiti et Dépendances
Commission de révision des taxes locales, ainsi
que
30
Chessé
dans les Nos 18, 20 à 24
Naufrage du 3 mâts français «Bossuet» (suite)
Un four aux Iles Sous-le-Vent, par X...
Eclipse de lune du 21 juin 1880, par A... K....
que
27
Gouverneur
Commission de révison des
ainsi
19
du
Départ du Gouverneur Planche
Naufrage du 3 mâts français « Bossuet
la passe de Papeete
les Nos 30, 31, 32, 33, 36, 42
Réunion de Tahiti à la France
ou
une
sœur
de
plus par Louis Vallès
banquet patriotique du 11 juillet 1880
Voyage aux Iles Tuamotu
Conseil Colonial
Séances diverses, ainsi que
dans les Nos 41, 45, 46, 47, 49 et 51
Le
—
Société des
Études
Océaniennes
�Les articles
teur
a
publiés, dans le Bulletin exceptés ceux dont l'au
ses dioits, peuvent être traduits et
reproduits,
expresse que l'origine et l'auteur en seront men¬
réservé
à la condition
tionnés.
Toutes communications relatives
la
Société, doivent être adressées
Papeete, Tahiti.
Pour tout achat de
s'adresser
110,
Le Bulletin est
ce
Bulletin,
au
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au
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Cotisation annuelle des Membres résidant
en
français
Cotisation annuelle des
étrangers
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200
F.P.
pays
4
dollars
SOUSCRIPTION UNIQUE.
Membre à vie résidant
en
France
Membre à vie résidant à
150
dans
l'Etranger,
ses
colonies.
2000
livres sterling
30
F.P.
ou
dollars.
Avantages de
me
ou
versée
une
se
faire recevoir Membre
a
vie pour cette som¬
fois pour toutes. (Article 24 du
Règlement Inté¬
rieur, Bulletins N° 17 et N° 29).
i° Le Bulletin continuera à lui
être adressé,
quand bien même
il cesserait d'être Membre résidant à Tahiti.
20
Le Membre à vie n'a
paiement de
sa
plus à se préoccuper de l'envoi ou du
cotisation annuelle, c'est une dépense et un souci
de moins.
Hn conséquence : Dans leur intérêt et
sont invités à devenir Membre à vie:
celui de la Société,
TOUS CEUX qui, résidant hors de Tahiti, désirent recevoir le
Bulletin.
TOUS LES
TOUS
jeunes Membres de la Société.
CEUXqui, quittantTahiti, s'y intéressent quand même.
��
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Bulletin de la Société des Études Océaniennes (BSEO)
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La Société des Études Océaniennes (SEO) est la plus ancienne société savante du Pays. Depuis 1917, elle publie plusieurs fois par an un bulletin "s’intéressant à l’étude de toutes les questions se rattachant à l’anthropologie, l’ethnographie, la philosophie, les sciences naturelles, l’archéologie, l’histoire, aux institutions, mœurs, coutumes et traditions de la Polynésie, en particulier du Pacifique Oriental" (article 1 des statuts de la SEO). La version numérique du BSEO dispose de son ISSN : 2605-8375.
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2605-8375
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Bulletin de la Société des Études Océaniennes numéro 107
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Géographie Musicale - Enquête de Géographie musicale aux Iles Sous-le-Vent, par G. de Gironcourt 231
Littérature et Art - Une conférence sur Gauguin, par R. Lyon 241
Divers - Le Messager de Tahiti, par Raoul Teissier 261
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