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e2b02e375a3f4dec5be6391fab37cafa
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Text
WECEM BaiE
Anthropologie
Histoire
—
des
—
1953
Ethnologie
Institutions
et
—
Philologie.
Antiquités
populations maories.
Littérature et Folklore.
Astronomie
—
Océanographie
PAPEETK.—
—
Sciences naturelles
IMPRIMERIE DU GOUVERNEMENT
Société des
Études
Océaniennes
�CONSEIL
D ' AD MINIS TRA TION
Président
M. H.
V t ce-Président
M. Rey-Lescure.
Secrétaire-Archiviste
Me"e Laguesse.
Jacquier.
Trésorier.
M. A. Bonno.
Assesseur.
M. le Com1 PauCellier
Assesseur
M. Terai Bredin.
Assesseur
M. Martial Iorss
Assesseur
M. Siméon Krauser.
Secrétaire-Bibliothécarre du Musée Mlle Natua.
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membre titulaire.
de la Société
se
faire présenter
par
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BIBLIOTHÈQUE
Le Bureau de la Société informe ses Membres que dé¬
sormais ils peuvent emporter à domicile certains livres de
la Bibliothèque en signant une reconnaissance de dette en
cas
où ils
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rendraient pas
le livre emprunté à la date
fixée.
Le Bibliothécaire
La
et à
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Bibliothèque est ouverte aux membres de la Société
leurs invités tous les jours, de 14 à 17 heures, sauf le
Dimanche.
La salle de lecture est ouverte
de 14
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17
au
public tous les jours
heures
MUSEE.
Le Musée est ouvert tous les
jours, sauf ie lundi de 14 à 17 h.
jours d'arrivée et de départ des courriers : de 9 à 11 et de 14
17 h.
Les
à
LE BULLETIN
Le Bureau de la Société
accepte l'impression de tous les articles
qui paraissent dans le Bulletin mais cela n'implique pas qu'il
epouse les théories qui y sont exposées, ou qu'il fait sien les
commentaires et les assertions des divers auteurs qui. seuls, en
prennent toute la responsabilité.
Aux lecteurs de former leur appréciation.
Le Bulletin
ne
fait pis
de publicité.
La Rédaction.
Société des
Études
Océaniennes
�asw&a>;is3?a»
DE
LA
SOCIÉTÉjD'ÉTUBES OCÉANIENNES
(POLYNÉSIE ORIENTALE)
TOME IX
O
Ior».-
(No 4)
OECE M lï II E
1953
sommaire
Pages
Archéologie.
Dernières recherches
scientifiques à Raroia, par
139
Bengt Danielsson
Histoire.
Notes
Les
sur
Fergus, par le Cdt J. Cottez
142
premiers Européens à Tahiti, par Rey-Les-
162
cure
Divers.
Travaux
176
archéologiques
Association internationale des
|amis de Pierre
178
Loti
Dons et
180
acquisitions
Table des matières (tome
Société des
VIII)
Études
Océaniennes
184
��€ 13 é © la © Isr $ Is
•
CZ23H5HB
Dernières Recherches
par
Associate
La
mission
■
Scientifiques à Raroia
BENGT DANIELSSON
Anthropologist, Bernice P. Bishop Muséum.
scientifique américaine qui visita l'île de
Raroia, dans l'archipel des Tuamotu, l'année passée, fut
différente de la plupart des expéditions précédentes, non
seulement par son organisation et ses méthodesi de recher¬
che, mais aussi comme exemple de collaboration interna¬
tionale. A ma connaissance ce fut le premier essai d'étude
l'écologie d'une île, c'est-à-dire l'ensemble
milieu, et je pense qu'il
d'intérêt général d'en donner quelques détails.
E.F.O.
en
des
de
rapports entre l'homme et son
serait
Depuis la première apparition des Européens dans le
Pacifique, les intérêts politiques, économiques ainsi que
scientifiques furent concentrés sur des îles montagneuses,
et ce n'est qu'il y a très peu de temps qufon commença
à étudier sérieusement les problèmes des îles coraliennes.
Une'des organisations scientifiques qui insista le plus ac¬
tivement sur l'utilité d'études semblables fut la Commis¬
sion du Pacifique Sud, dont la France, comme les autres
grandes puissances colonisatrices, fait partie. La première
étude d'une île coralienne, organisée par la Commission,
fut faite en 1950-51 dans les îles anglaises Gilbert par
l'ethnologue français, le Dr. Catala, de l'Institut français
de Nouméa.
les Américains lancèrent un programme
grande échelle en Micronésie, où, en
1.950, une expédition de 13 membres, représentant 9
branches de la science, étudia à fond pour la première
fois dans le Pacifique les problèmes écologiques à l'île
Arno dans l'archipel des Marshall. L'intérêt américain
était naturellement dicté surtout par le fait que les EtatsUnis après la dernière guerre mondiale avaient reçu com¬
de
En même temps
recherches à
territoire de tutelle les centaines d'atolls de Micronésie
administrés antérieurement par le Japon. Cet intérêt se
manifesta officiellement quand l'organisation scientifique
me
Société des
Études
Océaniennes
�—
140
—
Pacific Science Board, une des sections du National Re¬
Council
correspondant à CNRS français —
fut chargé d'entreprendre les recherches. Le but de ces
recherches était simplement d'acquérir les connaissances
fondamentales, et ceci ne pouvait être fait qu'à l'aide1
d'études comparatives, réalisées dans des atolls dont les
conditions naturelles et culturelles différaient le plus
possible. C'est pourquoi le Pacific Science Board décida
search
d'étudier
—
aussi
des atolls
d'établir si
en
dehors
de
la
Micronésie
possible une collaboration in¬
ternationale. Après Arno, atoll aux pluies fréquentes, on
choisit une île au climat relativement sec, Onotoa, aux
îles Gilbert. Enfin, le Dr. Coolidge, secrétaire du Pacific
Science Board, reçut en 1951, pendant sa visite à Tahiti
lors du Congrès de la Filariose, l'autorisation bienveil¬
lante d'envoyer l'expédition prochaine aux Tuamotu, chan¬
geant ainsi avec profit la scène des recherches du Paci¬
fique Ouest au Pacifique Est.
américaine
et
expédition de 1952 fut composée des membres
:
Dr. Norman D. Newell et John Y. Byrne
de l'Université de Columbia, Dr. Maxwell S. Doty et
W.J. Newhousc de l'Université de Hawaii, Dr. J.P. Morrisori de Smithonian Institution, Dr. Robert R. Harry
de Pliiladelphia Academy of Science, Bengt Danielsson,
M.A.. Bernice P. Bishop Muséum.
Cette
suivants
L'expédition arriva à Papeete au début de juin, et
déjà une semaine plus lard trois de ses membres, ainsi
que le Commandant Chavat, de la Mission Géographique
française et M, Chaîliet, chef de l'Aviation Civile, par¬
tirent dans l'avion d'Air-Tahiti pour Raroia. Le but prin¬
cipal de ce voyage fut de prendre des photos aériennes
permettant de dresser une carte détaillée de l'île. Ce ré¬
sultat fut heureusement atteint grâce à l'habileté du pi¬
lote, M. Pommier, et à l'aimable assistance du Comman¬
dant Chavat. La majorité des membres de l'expédition
arriva par la goélette de l'Administration, la «Tamara»,
à la fin de juin. Mademoiselle Aurore Natua fut libérés
de ses devoirs de bibliothécaire du Musée pour la durée
de l'expédition et servit d'assistante scientifique et d'intsrprète. Grâce à ses connaissances approfondies elle contri¬
bua activement au succès. L'expédition revint à Papeete
au début de septembre d'où elle
partit peu de temps après
pour les Etats-Unis.
Société des
Études Océaniennes
�—
141
—
Les spécialistes dont l'expédition
était composée re¬
présentaient les sciences suivantes : géologie, botanique,
zoologie, ichtyologie et ethnologie. Cependant chaque mem¬
bre ne poursuivit pas ses études individuellement, mais
tous travaillèrent
en
équipe, collaborant à la solution
de problèmes bien définis à l'avance. Le rôle de
chaque
membre fut fixé et des informations furent échangées
pendant des réunions quotidiennes. En outre les plans et
les méthodes de recherche furent identiques à ceux uti¬
lisés pendant les expéditions précédentes afin de faci¬
liter des comparaisons.
Le travail de l'expédition porta, parmi d'autres, sur les
problèmes suivants : la formation de l'atoll, la croissance
et distribution des coraux, la salinité de l'eau des
puits,
les zones végétales, la composition du sol, l'identification
des poissons, la nutrition et la vie économique et
sociale
des habitants. Des grandes collections furent aussi ra¬
massées comprenant par exemple plus de quatre cents
espèces de poissons, dont plusieurs inconnus de la science
jusqu'à maintenant, quatre-vingt espèces d'algues et autant
d'espèces de plantes, soixante espèces de coraux et un
grand nombre d'échantillons de terre. Quant aux collec¬
tions zoologiques, le Dr. Morrisson déclare qu'il ramena
plus de spécimens qu'aucune autre expédition depuis celle
de Wiikes, il y a cent ans !
Les résultats de l'expédition qui, hélas, forment le seul
trésor de Raroia, seront publiés dans des numéros suc¬
cessifs d'Atoll Research Bulletin, dont les premiers sur
la
géologie (Newell), l'ichtyologie ( Harry ) et l'ethno¬
logie (Danielsson) sont déjà sous presse. Toutes les
personnes intéressées pourront les consulter au Musée de
Papeete où ils seront disponibles.
Société des
Études
Océaniennes
�142
—
—
histoire
NOTE
sur
" FERGUS "
«
On
sait
sans
doute
que
Fine feathers make âne b\rd
»
Charles, Philippe, Hippolyte
Thierry », lorsqu'il cingla de la Guadeloupe, en
décembre 1834, à la conquête de son royaume marquisien
de Nuku-Iliva, emmenait avec lui deux compagnons prin¬
cipaux, l'un Vignetti, sorte de Ministre des Relations
Extérieures, et surtout des Finances, l'autre Fergus, cu¬
mulant les fonctions de Grand-maître de sa Maison Mi¬
litaire, et de Chef d'Eial-Major général. C'est de ce
«
Baron de
dernier dont
nous
nous
occuperons
très particulièrement,
aujourd'hui.
Edouard Fergus, rencontré à la Guadeloupe, où il exer¬
çait depuis début 1833, auprès de l'Amiral Arnous-Dessaulsays, les fonctions honorifiques d'aide de camp, se disait
officier polonais,
de bataillon.
du grade de major, c'est-à-dire
chef
plus naturel. On sait, en effet, qu'après la Ré¬
Pologne de 1830 et 1831, un grand nombre
de
s'étaient volontairement exilés et avaient
trouvé refuge en France.
Beaucoup de militaires avaient vu s'ouvrir pour eux,
ies rangs de bataillons nouvellement créés de la Légion
Etrangère... et c'est là, où tout simplement, nous avons
d'abord recherché la présence de notre auxiliaire polonais.
Or, à notre grande surprise, nos recherches ont abouti
aux résultats suivants
: (1)
1! existe bien aux Archives Administratives de la
Guerre, dans les dossiers des Réfugiés polonais, quelques
documents relatifs à un major polonais Fergus (sans
prénom), hospitalisé au Val-de-Grâce le 13 juin 1832,
liien de
de
Polonais
volution
«
(1) Ministère des Forces Armées - (Guerre). Service historique.
janvier 1949, signée du Lt-Colonel TRUTAT, adjoint
au
chef du service historique du Ministère de la Guerre.
Lettre du 6
Société des
Études
Océaniennes
�143
—
h
la
suite d'une
fièvre cérébrale très grive,
septembre 1S82, à
il n'est fait
mée
—
se
rendre
mention de
aucune
autorisé
en
bains à Marseille, mais
son
intégration dans l'Ar¬
aux
Française.
C'est le seul Polonais du nom de Fergus, vivant à
l'époque indiquée, dont il ait été trouvé trace ».
Je me suis alors adressé à un chercheur érudit, attaché
libre à la Bibliothèque polonaise de Paris. Il a recueilli,
pour moi, certains renseignements : voici, intégralement
transcrit, le rapport qu'il m'a adressé à ce sujet, fin
«
1948
:
Fergiss, Edouard
Nous retrouvons
:
ce
nom
dans
:
1°) Erosnowski (Adolf) — Almanach historique ou Sou¬
l'Emigration Polonaise, Paris 1837-1838 et 18461847 : Fergiss Edouard, né à Augustow, demeurant à Sa¬
venir de
lins, Jura.
2n) Le relevé alphabétique n° 550 conservé à la Biblio¬
thèque Polonaise de Paris : « Fergiss Edward, Litwa ».
3°) Lettre du Commandant Cottez du 20 août 1948 :
Fergus, Edouard, né à Poniemon (Pologne), en 1803,
soit disant ancien officier supérieur polonais. On le re¬
trouve à Tahiti, en 1835, avec le titre de « Colonel »...
«
Le relevé des officiers et sous-officiers de l'armée po¬
lonaise du royaume de Pologne (1815-1830) ne comporte
de Fergiss Edouard.
un
simple soldat, il n'aurait pu arriver
au
grade d'officier supérieur que grâce à une action ex¬
traordinaire pendant l'insurrection même (1830-1831). Ce¬
pendant, l'histoire de la dite insurrection soit dans le
royaume de Pologne, soit en Lithuanie, ne nous dit rien
sur
Fergiss Edouard. Nous ne trouvons pas même son
pas
le
nom
S'il avait été
inom
!
D'après le Commandant Cottez, Edouard Ferguss serait
né à Foniemon.
Cette localité
dont
l'orthographe exacte est Poniemurt
propriété foncière, située au bord du fleuve Nié¬
men, dans le district de Wladyslawow, à 37 kins de
Kowno (Kaunas). Poniemun a appartenu, dans la seconde
est une
moitié du XVIIIme siècle à la famille Tiszkiewicz et de-
Société des
Études
Océaniennes
�—
vint ensuite
lonais
la
144
—
propriété de Fergiss Constantin ( en po¬
Konstanty).
Fergiss (Konstanty-Alexander-Tadeusz), né en 1792, souspuis lieutenant dans l'armée du Duché de
Varsovie (1807-1815), ensuite Capitaine au 2nie régiment
de chasseurs à pied de l'Année du Royaume de Pologne
(1815-1830), Chevalier de la Croix Militaire d"Or.
Le relevé du contrôle des officiers polonais qui sont
entrés en France après l'insurrection de 1830-1831, con¬
servé à la Bibliothèque polonaise de Paris contient la
mention suivante : « Fergiss, Kcnstanty, Commandant du
2me régiment de chasseurs à pied». Il a obtenu, sans
doute, l'avancement de capitaine à commandant pendant
lieutenant,
l'insurrection même.
Fergiss (Konstanty) est rentré peu après, vraisembla¬
en
1833 en Pologne, il a épousé Mademoiselle
Brigitte Bialozoz, propriétaire de Poniemun. De cette
laçon, Constantin Fergiss est devenu, lui aussi, proprié¬
taire de Poniemun. Son premier fils né en 1837 s'appe¬
lait Alfred-Constantin Fergiss : il a eu deux frères :
Jerzy (Georges) et Ignacy (Ignace).
Edouard Fergiss n'était donc ni frère, ni fils de Cons¬
blement
tantin.
11
ne
serait pas
inutile d'ajouter que le nom de Cons¬
tantin Fergiss est écrit sur la liste
de Varsovie : Fergiss, et sur la
des officiers du Duché
liste des officiers du
Royaume de Pologne : Fergus.
On peut supposer qu'Edouard Ferguss peut être un
lointain parent de Constantin, résidant en France, a pro¬
fité du retour de Constantin en Lithuanie vers 1833, pour
se
servir de son grade et du titre de propriétaire de
Poniemun en contractant
turier anglo-français ».
son
engagement, avec « l'aven¬
s'agit pas uniquement d'un en¬
auprès d'un souverain d'opérette,
mais bel et bien
d'un engagement dans l'année française
(ou la marine puisque à cette époque les troupes colo¬
niales relevaient de la marine). On peut donc se demander
à quel titre, exactement, le « major » Edouard Ferguss
figurait, en 1835, dans le cabinet militaire du ContreAmiral Arnous, Gouverneur de la Guadeloupe.
Malheureusement, il
gagement de fantaisie
ne
Société des
Études Océaniennes
�145
—
Nous
nous
sommes
torique de la
dossier
au
nom
—
alors retournés
Marine, qui
de Ferguss.
vers
le Service His¬
demeuré muet.
est
Le Ministre de la France d'Outré-Mer
Archives ) a pu, lui, nous donner quelques
Aucun
( Service des
renseignements
complémentaires extraits d'une collection constituée, il y
a
plusieurs années, «pour le Gouverneur Jore». Nous
nous
y référerons sous peu, pour narrer la carrière aven¬
tureuse de notre héros. Mais ces pièces
ne disent rien<
de plus sur son état civil, véritable, ou usurpé.
Essayons donc de retracer la vie d'Edouard Fergus.
11 dit être né, en 1803, à Poniemon (Pologne). Si la
date
de
naissance
est
exacte, aucun acte officiel ne
plus, par ce qui précède, nous
qu'il est fort douteux qu'il soit né au lieu qu'il
vient la
savons
su
conlirmer.
Bien
désigne.
On
ne
sait absolument rien
vraisemblable
qu'il a vécu
tain temps, et qu'il était
polonais de l'époque.
en
en
sur
lui avant 1834
France,
:
il est
moins un cer¬
rapports avec les milieux
au
Peut être a-t-il connu le célèbre Comte de LagardoGhambonas, écrivain et littérateur, grand voyageur aussi,
très répandu dans la Société Slavisante, Russe et Poionaise, de la Restauration et du Gouvernement de Juil¬
let, ami, puis, par la suite (1840) associé des Thierry,
dans leur essai de mise en valeur de la Nouvelle-Zélande.
A cette époque, vers 1830, Lagarde-Gbambonas oscillait
vraisemblablement entre la France et la
C'est du moins, ce qu'on peut déduire
blication de divers de ses ouvrages.
Grande-Bretagne.
des lieux de pu¬
Finalement, à la suite de conjonctures favorables, telles
présentation par des tiers, impressions favorables,
et engagement subséquent, il est vraisemblable de penser
que l'Amiral Arnous-Dcssaulsays, nommé Gouverneur de la
Guadeloupe le 1er mars 1831, embarque le seul Vigneti,
son
secrétaire particulier, dans sa suite dorée, lorsqu'il
fait voile pour les Antilles.
Ils débarquent, tous deux, à Basse-Terre, le 7 juillet
1831. S'il y a eu transmission irrégulière de papier de fa¬
mille, « Fergus » n'a guère pu arriver à la Guadeloupe
que
Société des
Études
Océaniennes
�—
146
—
1833, date présumée du retour en
Major ».
avant
«
Pologne du vrai
Hippolyte
Quoiqu'il en soit, en 1834, Charles Philippe
Baron de Thierry » trouvera le « Major Fergus » solide¬
ment installé à Basse-Terre, voire même à Saint-Claude,
«
résidence d'été du Gouverneur, dans
l'amiral précité.
le cabinet militaire de
Au cours de cette même année, tant à Basse-Terre, qu'à
Pointe-à-Pitre, où l'on peut se rendre assez facilement de¬
puis Basse-Terre, à cheval par voie de terre, ou en embar¬
cation à voile par voie de mer, le Baron de Thierry sait
l'intéresser à ses idées grandioses de colonisation de la
Nouvelle-Zélande. Bien plus, il réussit à séduire un riche
négociant israélile, Monsieur Augustin Salomon, qui lui
avancera
des fonds.
Fergus devant quelque punch antillais bien glacé, relevé
s'enthousiasme à tel point pour
ces projets mirifiques, qu'il n'hésite pas, en décembre 1834,
à quitter ce bon Gouverneur de la Guadeloupe, de concert,
d'ailleurs avec son ami Vigneti, secrétaire du même ami¬
ral, pour suivre le Chef Souverain de Nouvelle-Zélande.
«Le Comte d'Orsay» sur son petit sloop de guerre, «le
Momus » les conduit, d'abord à Saint-Martin, puis à SaintThomas. De là, un autre voilier le « Roarer » appareille
vers la
rivière de Chagres, d'où l'aventureux Baron, sa
famille, ses tenants, et sa fortune gagnent Panama.
d'un zeste de citron vert,
déjà que le « Baron de Thierry » réussit dans
prodigieux tour de force de mettre sur pied,
en
quelques semaines, une sorte de « Syndicat » à sa dé¬
votion, qui obtint, à la suite de manœuvres demeurées in¬
connues, du Congrès de Colombie, puisqu'à ce moment,
Panama n'était encore qu'une province excentrique de la
Républiqus de la «Nouvelle-Grenade», le privilège initial
du percement de l'isthme de Darien, première idée, trop
méconnue du futur canal de Panama.
On sait
centre ce
ce
Nous insistons
car
il résulte de
cette épithète de « trop méconnue »,
la lecture de projets ultérieurs de ce
sur
gigantesque travail, que ni Monsieur Garella, ingénieur
envoyé par le Gouvernement de Juillet, ni le Prince Louis
Napoléon Bonaparte, ni même l'illustre Ferdinand de Lesseps ne citent seulement le nom de leur malchanceux pré¬
curseur.
Et
nous
avons
Société des
la preuve
Études
qu'ils le connaissaient
Océaniennes
�147
—
—
bien, cependant ! Peut-être nous permettra-t-on de rap¬
peler, à cette occasion, un mot souvent cité, de Rivarol
sur « les précurseurs »
:
Quand on a raison vingt quatre heures avant le com¬
mun des hommes, on passe
pour n'avoir pas le sens com¬
mun
pendant vingt quatre heures ».
«
%
*
*
1835, Fergus nommé « Chef
avait pris ses nouvelles attributions très à
cœur, d'autant plus que son patron l'avait promu « manu
militari », du rang de Major au grade supérieur de Colonel
( et aux fonctions de Chef suprême de la nouvelle armée
néo-zélandaise ).
A vrai dire, à part le travail de chancellerie-correspon-;
dance toujours abondante, préparation de proclamations
diverses, copies de lettres, enregistrement du courrier, tant
à l'arrivée qu'au départ, les moyens militaires dont il avait
à ordonner et à coordonner l'emploi lui laissaient quelques
loisirs... car ses effectifs dormaient encore, pour l'instant,
sous
les palmes vertes des
cocotiers de Tahiti. Les
«
moyens » de sa future force armée devaient compter
quelques « rifles » plus ou moins longs : flingots ou cara¬
bines, des arme; blanches, haches, piques, coutelas, sabres,
baïonnettes, quelques fourniments, des caisses de cartouches
et surtout deux chevaux dont il fallait assurer la garde,
le transport, et la nourriture à bord de F « Active », voilier
frété à Panama par le Baron pour porter ses fidèles à Ta¬
hiti, principal relai sur la longue route d'Hokianga, (2) en
Dès
le
début de
d'Etat-Major
l'année
»
Nouvelle-Zélande.
Nous
pourrions très facilement relater la traversée de
»,
coupée de tous ses incidents : dépalage au
large d]es Galapagos, ou nos navigateurs comptaient faire
de l'eau ; ennuis suscités à bord par deux indésirables pas¬
sagers, Morel et Bertholini, « frères-la côte » de mauvais
aloi : merveilleuse escale aux Iles Marquises — du 3 au 26
juillet — où le Baron Thierry se voit proclamé Roi de
Nuka-Hiva... ; mais ce n'est pas notre propos. Nous réF
«
Active
: baie à l'ouest et au nord de la pointe septen¬
l'île Nord de la Nouvelle-Zélande, port de débar¬
(2) Hcktanga
trionale
de
quement pour
les
terres
du
atteindre la rivière d'Hokianga où se trouvaient
Baron.
Société des
Études
Océaniennes
�—
148
—
tard, et restons
Fergus.
Bornons-nous à signaler que le Colonel, Chef d'EtatMajor, au cours de cette dernière escale, entre officielle¬
ment et historiquement en fonction, par la rédaction de
quelques ordres demeurés fameux, scellés du Grand Sceau
de Charles, Roi de Nuka-IIiva.
L'un est l'ordre de nomination d'un chef indigène aux
importantes questions de Capitaine de Port de Nuka-IIiva ;
l'autre est la promulgation des Règlements du port-franc
cette
servons
attachés
au
facile narration pour plus
sort de
de Nuka-PIiva.
dans divers livres plus ou moins
Nouvelle-Zélande. Ils ont été reproduits
partie, dans quelques livres modernes concernant les
On trouve
ces
textes
anciens, parus en
en
Iles
Marquises. (3)
de Nuka-Hiva, malgré son enchantement,
L'escale
fut
Appelé par son inexorable destin, le Baron de
Thierry, en appareille le 25 juillet pour Tahiti, qu'il at¬
teint le 1er août. Nous n'entrerons pas davantage dans les
divers incidents survenus à Tahiti — tant à l'arrivée de
1'<v Active» : correspondance avec la Reine, refoulement
de Morel et de Bertholini, etc... — qu'au cours du séjour
du Baron à Papeete, incident Fitz Roy (18 novembre),
nouvel incident créé par la Reine en décembre 1835 au
sujet du recrutement, tous événements racontés clans les
chroniques locales (4).
Il suffit de rappeler que le Baron avait trouvé un bun¬
galow convenable, au bord de la mer, sous la verdure,
non loin
sans doute de l'ancien Consulat Britannique. Il
y vivait paisiblement en famille, avec sa femme la Baron¬
ne, née Emily Rudge, ses cinq enfants et une servante
écossaise au grand cœur, la célèbre Margaret Neilsen...
Fergus habitait non loin de lui, dans une autre « fare ».
Les chevaux avaient été débarqués sans encombre ; ils
permettaient au Roi de Nuka-Hiva et à son Chef d'EtatMajor de faire d'admirables promenades dans l'île vers
Faan, i'apenoo, ou à la Fatahua. Quelquefois, Fergus escourte.
(3)
ton...
Brett's Historical
Dr.
Rollin,
Les
Sériés, Early New-Zealand... Welling¬
Marquises, Paris.
(4) Vincendon Dumoulin et Desgraz...
Société des
Études
Tahiti... Paris.
Océaniennes
�—
149
—
cortait galamment, dans un matinal « canter », la jeune
princesse Isabelle, alors âgée d'une dizaine d'années...
Fergus s'occupait aussi de l'entraînement militaire d'une
troupe de miliciens indigènes, recrutés sur place.
Le Baron de Thierry rapporte, en effet, dans ses Mé¬
moires : «Après un mois de séjour à Tahiti, je me ralliai
à la proposition du Major Fergus qui demandait, dans le
but de s'employer, à entraîner militairement quelques in¬
digènes de Nouvelle-Zélande ou de Tahiti : leur effectif
était de dix-huit. Je les nourrissai et je les payai, et sup¬
posai qu'ils pourraient montrer aux populations de Nou¬
velle-Zélande que j'avais l'intention de confier aux indi¬
gènes une mission de protection si cela eût été nécessaire.
Leur uniforme consistait en une veste et des pantalons
blancs et un chapeau de paille de cocotier, relevé d'une
petite cocarde faite d'un ruban de soie bleu-ciel, et pour¬
pre.
d'eux,
superbe Néo-Zélandais, tirait un coup de mousquet,
chaque soir, à huit heures, pour indiquer l'heure à la
Ils étaient enchantés de leurs fonctions, et l'un
un
batellerie locale.
A
cet
instant toutes les
cloches des
goélettes piquaient
heures, et les indigènes commencèrent à adopter
heure, comme signal pour retourner à leurs maisons
leurs huit
cette
». (5)
Un nouvel incident
respectives
provoqué par le vindicatif Fitz-Roy,
Beaglc », amena, d'ordre de la Reine Poraare, leur licenciement définitif, sous le fallacieux pré¬
texte que ce recrutement de militaires, dans son royaume,
était contraire au droit des gens, et pouvait dans l'avenir,
susciter à la Reine des « difficultés diplomatiques »...
Fergus séjournait dans l'île depuis plusieurs mois déjà :
il en avait sans doute, goûté, et peut-être épuisé tous les
commandant du
«
charmes.
Chef d'Etat-Major se trouvait, par cette décision
appel de la Reine, à peu près réduit « au chômage » ;
par ailleurs, à l'instar de ce qui se passe, parfois, dans les
meilleures des Républiques, les fonds du Souverain de¬
vaient être au plus bas...
Aussi Fergus envisagea-t-il sans grande hésitation, ni
Le
sans
(5) Historical Narrative : page 46.
Société des
Études
Océaniennes
�—
150
—
trop cuisants regrets — semble-t-il
Baron de Thierry et... son infortune.
—
d'abandonner le
Tant est-il
qu'il quitta Tahiti, fin décembre 1835, sur
voilier, dont le nom ne nous a pas été conservé, en
un
Valparaiso du Chili...
Yalparaiso, à cette époque, était un des foyers les plus
ardents du Pacifique, centre commercial très actif, escale
de baleiniers au cours de leurs longues randonnées, station
navale de première importance pour les marins de guerre,
et aussi, creuset de maintes révolutions sud-américaines.
Qu'allait y faire Fergus ?
En toute franchise on dait répondre que l'on n'en sait
absolument rien. On en est réduit aux hypothèses... Mœrenhout en voyage en France, est rentré à Tahiti venant
de Valparaiso en janvier 1336 : (6) il ne l'a donc pas
route
vers
«
l'Aventure
»
et
rencontré...
Pendant plusieurs années, six ans exactement, Fergus
disparait de la circulation : peut-être est-il resté au Chili
et a-t-il pris part aux diverses révolutions qui ont ravagé
ce pays ; il a pu, alors exercer ses talents militaires à la
tête de quelques partisans...
Peut-être, au contraire, utilisant des relations, nouées à
son
passage à Panama, avec divers représentants de la
Nouvelle Grenade est-il remonté de Valparaiso vers le
Nord, offrant son épée à la République de Bogota, h
Pimitation du curieux Général Maceroni. (7)
(6) L. Jore-Mœnrenhout... Paris 1939.
(7) Maceroni (Colonel) Memoirs of the Life and adventures
of the late aide-de-camp to Joachim Murât... London 1838,
Apres une vip très aventureuse, passée, en partie à la Cour
du Roi de Naples, cet officier termine sa carrière- militaire en
Colomb'e, où il devient général (1819-21). Il parle vaguement,
dans un appendice de ses Mémoires, de recrutement d'officiers
poloiirs pour la Nouvelle Grenade (Colombie actuelle).
En 1823 l'auteur s'intéresse à un projet de canal à travers
l'isthme de Nicaragua par la rivière Saint-Jean. Il crée même,
Société à Londres destinée à exploiter cette idée : The
une
Atlantic and Pacific Ship Canal Company, appuyée en 1825 de
la
Centrale
Il
De
part en
retour
Mining and Trading Association.
Orient vers 1823-1831 (Constantinople et Smyrne),
Grande-Bretagne en 1831 il se lance dans de
en
Société des
Études
Océaniennes
�151
—
—
Peut-être aussi,
après avoir mangé pas mal de vache
enragée, a-t-il traversé le Pacifique, profi ant d'une occa¬
sion et fait tête sur
l'Australie, autre beau pays de « l'A¬
où il aurait d'ailleurs pu retrouver, au cours de
1837, les partisans exilés d'un ancien Dictateur du Chili,
venture »,
le Président Freire.
Les recherches effectuées dans chacune de
n'ont, jusqu'à
jour,
ces
directions
donné de résultats positifs.
À vrai dire nous avions fondé un
grand espoir sur ce
Président Freire qu'on retrouve à Tahiti en 1838 et 1839,
et dont parlent à l'envi,
navigateurs et chroniqueurs ma¬
ritimes : Cts Laplace, Dupetit Thouars, Dumont d'Urville
et Monsieur Keybaud.
Malheureusement, un examen plus serré des faits ten¬
drait à démontrer que si Fergus avait fait
partie de l'éce
pas
mirifiques inventions, telles celle des
cêtres
des
modernes
taxis,
avec
«
voitures à vapeur » an¬
de London à
démonstration
Harow, et différents autres projets : roues à pales sous-marines,
fusées, systèmes de mise de feu à l'abri de l'eau, plan de
pavage des rues de Londres, etc...
Tout
ceci
lui
fait pas
faire fortune.
inventions, il s'intéresse à la politique du
Portugal comme partisan de Don Pedro (1831-1332). Il est sur
le point de prendre le commandement du
corps de débarquement
portugais qui échoit, en définitive, à Sartorius.
Il est en correspondance suivi avec le Duc de Palmella.
Il termine, naturellement, sa vie dans la misère,
après avoir
vendu son dernier bien, une maison
qu'il possède à Philadelphie.
Il paraît difficile de ne pas
rapprocher sa vie de celle des
Thierry, mêlés, eux aussi, de fort près, au monde portugais.
(Palmella, Marialva) et à celui des inventeurs à Londres, par
Francis, frère du Baron.
De plus, Maceroni en Nouvelle Grenade, a été en
rapports
avec Mac
Gregor, autre aventurier fameux, général en Colombie,
puis fondateur ou protecteur du Royaume des Payais, en prison
à Sainte-Pelagie, vers 1825 avec le célèbre Ouvrard.
(Ouvrard
connaissait les Thierry et les Falleians sont à
l'origine d'une
branche des Thierry). Or, Ouvrard a marié sa fille avec le
général de Rochechouart. lui-même allié aux Faudoas, et cette
vieille famille sert de lien commun aux Damas, Digoine, Falletans.
La générale Savary, Duchesse de Rovigo, est aussi néb
ne
Parallèlement à
Faudoas I
ces
)
Société des
Études
Océaniennes
�—
152
—
quipe du Président chilien, 011 le saurait,
d'une manière ou
d'une autre.
effet, le Président proscrit arrive à Port Jackson
juin 1837, sur la goélette gouvernementale « Colocolo >•. Ï1 reste quelques mois en Australie.
Le Baron Charles de Thierry, de son côté, quitte défini¬
tivement Tahiti, fin mai, et entre dans les passes de Syd¬
ney, le 31 juillet 1837, donc un mois environ après Freire.
En
le 27
séjourne près de trois mois à Sydney pour préparer
expédition en Nouvelle-Zélande.
Si Fergus avait accompagné Freire dans son exil, le
Baron de Thierry l'aurait certainement rencontré : ce der¬
nier l'aurait dit dans ses Mémoires. Or, tout se passe, au
contraire, comme si depuis fin 1835 ; il ne l'avait plus
jamais retrouvé. Thierry écrit assez mélancoliquement, en
efiet, en parlant de ses deux inconstants « Ministres »
Vigneti et Fergus : « Aucun ne m'avait écrit un mot. Je
m'attendais, eu arrivant en Australie, à trouver des lettres
d'eux. Fergus m'avait promis de me rejoindre. Je ne trou¬
vais aucune lettre à Sydney ! »
Bien plus, Freire rejoint Tahiti en septembre 1837 : il
entre eu contact avec M. Mœrenhout, revenu dans l'île,
en janvier 1836, puis nos trois commandants de bâtiments
de guerre, curieusement rassemblés à Papeete, à ce mo¬
Il
son
ment.
Mémoires, le tour de la petite société
Papeete... ( Annexe I ) : Fergus n'est
cité à aucun moment. Or, sa qualité, son rang, ses aven¬
tures, l'auraient immanquablement signalé à l'attention...
aiguë de ces observateurs distingués...
Cette petite enquête semble donc bien prouver que Fer¬
gus ne faisait pas partie de la suite du Président Freire
entre 1837 et 1839, ni même de ses partisans.
Ce résultat négatif est confirmé par le témoignage de
l'historien chilien Diego-Barros Arana (Annexe II). Alors
si Fergus est resté au Chili, il a pu peut-être combattre
dans les rangs des fidèles du Général Prieto ou tout autre
On fait, dans leurs
européenne de
valeureux candidat à la Présidence.
ne faut pas
oublier que Fergus avait conservé
Mr. Feraud, Consul des U.S.A. à Panama, les meil¬
leures relations. Celui-ci a dû lui faciliter les voies, soit
Mais il
avec
pour
trouver une situation
Société des
temporaire aux Etats-Unis, ou
Études
Océaniennes
�—
153
—
quelque part ailleurs en Amérique,. soit plus vraisembla¬
lui trouver, en Colombie même, quelques
juD ».
Cette dernière hypothèse est d'autant plus vraisemblable
que la République de Colombie, alors en pleine formation,
avait, dès 1820, fait appel par le trûchement d'un officier
recruteur français, Chevalier de Saint-Louis, le Baron de
Beauregard [sous ce beau nom de guerre se cachait le pa¬
tronyme aussi honorable, mais plus modeste de Granier ],
à des contingents d'officiers polonais (8).
Rien, donc, de plus naturel que d'imaginer que soit di¬
rectement, soit indirectement, en raison de sa nationalité
d'origine, et de ses relations antérieures, Fergus n'ait trou¬
vé auprès de compatriotes bien placés, un accueil favorable
et
qu'il ait servi quelques années le Gouvernement de
Bogota...
Là aussi, s'il existait. des archives, Etats Militaires ou
Annuaires, il serait facile d'obtenir, en les compulsant, une
certitude. Mais dans ces pays, soumis à de nombreuses ré¬
volutions, les archives se révèlent, souvent, étrangement
pauvres, et les fonctionnaires chargés de les garder, jalou¬
blement pour
«
sement muets.
Nous
donc réduits
pour l'instant — aux
chacune a été pesée à son juste poids. Nous
avouons incapables
de conclure...
en
hypothèses
nous
sommes
—
:
%
On
*
*
renseignement négatif, mais cependant de haute im¬
portance nous est fourni, au sujet de Fergus, par le Capi¬
taine de Vaisseau Laplace, l'illustre commandant de 1' « Artémise » (beau-frère du Baron Tupinier, longtemps l'un
des Directeurs les plus écoutés du Ministère de la Marine,
chargé de l'intérim de ce Département à plusieurs re¬
prises ).
Laplace, à la suite d'un échouage de sa frégate sur un
inconnu, devant Tahiti, était longtemps resté à terre,
pour réparer son bateau, qui avait été mis en carène sur
la plage de Papeete.
11 rapporte, en effet, dans le récit de ses voyages, qu'en
1838, aucun Européen ne vivait à Tahiti, à l'exception
banc
(8) Maceroni
;
Mémoires... Appendices (Tome II).
Société des
Études
Océaniennes
�154
—
—
certain Louis,
d'un
(9) — marchand de perles, et inter¬
prète à l'occasion. Fergus n'est pas nommé, et l'aurait cer¬
tainement été s'il avait vécu dans l'île.
Par contre, dans les vieux papiers de l'Amiral Bruat (10)
trouve le nom de Fergus, comme «interprète officiel»
vers 1842.
on
Si l'on admet que la langue tahitienne présente quelques
difficultés lorsqu'on veut s'élever du « tahitien de la pla¬
ge » à la langue noble des « rangatiras » et « tavana îiau »,
cette date permet d'inférer que Fergus se trouvait à ce
moment, de retour dans l'île depuis un certain temps déjà :
deux ans, trois ans
dans le maniement
peut-être. Tout dépend de sa virtuosité
de ce que — sauf votre respect —
les vieux navigateurs d'autrefois appelaient dans leur lan¬
gue forte, mais imagée, « le dictionnaire en peau de cuis¬
ses »,
d'usage courant dans ces îles, au temps des balei¬
niers en bois, avant que la Recherche Scientifique de la
France d'Outre-Mer n'eut projeté sur ces terres bénies
des Dieux, ses redoutables tentacules...
Ht
Le dossier rassemblé
$
Oudinot, anciennement nommée
ça avait plus de panache en¬
core
«pour le Gouverneur Jore», fait réapparaître en
en
1843 «à la vie officielle, le major Fergus» ?
A cette époque, il occupe une modeste habitation à
Faaa entourée d'une petite plantation de cocotiers, qui
lui donne à peine de quoi subsister. En 1844, il est nommé
Juge de Paix ; il bénéficie, alors, du traitement correspon¬
dant, à sa nouvelle fonction.
rue
rue
Plumet, rappelons-le,
—
—
En 1846
sa
maison est malheureusement détruite par un
incendie.
Quelques temps après, il sollicite la Croix de la Légion
en
qualité d'ex «Major Polonais», réfugié,
Juge de Paix à Papeete. Il invoque les pertes qu'il a su¬
bies dans la guerre avec les indigènes (1847).
Le Gouverneur
l'Amiral Bruat
appuie sa demande
d'Honneur
—
avec
(9) Rejbaud
et
—
bienveillance.
:
Séjour de 1'
«
Artémise
»
à Tahiti,
page
136
137.
(10) Commandant Cottez
S.E.O.
:
Vieux papiers de l'amiral Brual...
No
Société des
Études
Océaniennes
�—
155
—
En
1849, il échange quelques lettres, assez acerbes, avec
Gouverneur, le Commandant Lavaud, à la suite
d'une réduction de ses appointements de Juge de Paix. Il
rédige môme à ce sujet, une réclamation au Ministre. Le
Gouverneur lui fait remarquer « que beaucoup vivent avec
moins que lui ». On ne trouve pas d'autres suites à cette
réclamation. (3 mars et 8 mars 1849).
Il r ésuite de son dossier qu'il menait une vie très libre
et tout à fait désordonnée ; il était criblé de dettes.
le
nouveau
Il semble qu'il ait vécu en bohème, assez peu
ses intérêts matériels,
voire même moraux,
soucieux
épicurien
ou
édonien, couronné de fleurs, entouré de vahinés las¬
cives, aux paréos éclatants, de joyeux compagnons fetii
et « tayos », pinçant à longueur de journée, l'hukalellé, en
sifflant, à pleins verres, rhum de traite ou jus fermentés
d'oranges — bref la bonne vie des « beach-combers » d'au¬
trefois, — avant l'invasion des ice-creams, coca-colas, et
de
touristes de Frisco.
en mai 1853, âgé de cinquante
lui connaissait aucun héritier (légal).
Fergus est mort à Tahiti,
ans
seulement. On
ne
Peut-être, précédant de plusieurs décades le frère aîné
Loti, a-t-il laissé à Faaa, ou ailleurs, quelque Rarahu
plus ou moins éplorée, et une descendance semie-maorie ?
de
Nul
ne
saurait le dire...
L'Etat fit
régler
sa
succession
:
elle s'élevait à la
somme
de 6.873 francs. Sur cette somme,
l'Amiral Bonard (10) qui
avait été Gouverneur de la Guyane, réclamait 2.622 francs,
reliquat d'un prêt de 4.222 francs, fait à Fergus «: lors du
séjour de celui-ci à la Guyane ». (11)
Ainsi finit Fergus !
*
*
*
(10) Bonard : célèbre officier de marine, illustré, comme ca¬
pitaine de corvette par la prise de la Faatahua, après une es¬
calade vertigineuse, et la prise à revers des insurgés. Capitaine
de vaisseau en 1847, Commissaire de la Reine Pomare et Com¬
mandant
de la Subdivision Navale de l'Qcéauie. Gouverneur de
en 1.853. Fergus l'avait
années... Promu amiral en 1855.
la
Guyane
connu
pendant de longues
(11) Nous n'avons pas trouvé trace de ce voyage de Fergus à
Guyane. Il peut résulter d'une ambiguïté d;u texte. Bonard
a
pu être tapé à distannce par Fergus, quand celui-là était
nommé Gouverneur de la Guyane.
la
Société des
Études
Océaniennes
�—
156
—
Cette étude
apparaîtrait décevante, malgré son caractère
burlesque, si elle ne laissait subsister, dans
l'esprit de nos lecteurs que le souvenir d'un aventurier
polonais assez peu scrupuleux pour utiliser les papiers
d'un lointain cousin, lui, du moins, valeureux guerrier, et
Major authentique, puis grâce à ce brillant tour de passepasse, finir — somme toute — honorablement à Tahiti,
dans la peau d'un magistrat colonial !
tantinet
un
Mais
aux
dernières nouvelles un doute subsiste dont
ferons bénéficier le prévenu, sinon « l'accusé ».
nous
En effet, un certain pasteur mormon ,1e Révérend David
Wheeler qui avait séjourné à Tahiti, en même temps que
le Baron de Thierry, a eu le bon goût de laisser des
Mémoires (12) dans lesquels on peut lire que le Major
Fergus, officier polonais, avait été dans
sa
jeunesse à
l'école des
cadets, et avait servi plusieurs années à SaintFetcrsbourg, dans VEtal-Mafor de l'Armée Russe.
Peut-être peut-on
déduire de ce texte un peu incertain,
fait partie, comme divers Polonais, vers
.1815 tels le Prince Adam Czartoryszki de ces patriotes
qui ont d'abord accordé leur confiance à l'Empereur Ale¬
xandre 1er, et ont espéré qu'il ressuciterait, en leur faveur,
le vieux royaume indépendant de Pologne. (13)
Puis ils ont pu constater par la suite, que ces promesses
n'étaient qu'un leurre. Ils ont à ce moment tourné casaque,
sont passés dans les rangs de l'armée révolutionnaire, ou
ont fui leur ingrate patrie « d'adoption »... Ce pourrait,
alors, être le cas d'Edouard Fergus.
Ce petit problème historique serait des plus faciles à
résoudre, si l'on ne se heurtait au fameux rideau de fer,
que
ou
Fergus
si
a
de
certains
faire preuve
nos
Attachés
Militaires
consentaient à
«die la plus modeste activité professionnelle.
(14)
(12) Wheeler
:
Memoirs... London. 1812.
(13) d'Haussonville : Mélanges, page 192-203.
(14) : J'ai dû écrire trois fois en Grande-Bretagne et attendre
deux ans pour obtenir un renseignement t:ès simple sur Thierry.
J'ai écrit à trois reprises à notre attaché militaire en Russie,
en
passant par le canal officiel du Ministre des Affaires Etran¬
gères. Je n'ai pas, jusqu'à ce jour —• après plus de deux ans —
été honoré de la moindre réponse... Or il suffisait de consulter
Société des
Études
Océaniennes
�—
157
—
Dans l'état actuel des
choses, et sauf intervention ex¬
providentielle, il demeure impossible à trancher.
Quoi qu'il en soit, la silhouette un peu trouble et énigmatique du «Colonel» Fergus, Chef d'Etat-Major du Ba¬
ron de Thierry, Roi
de Nuka-Hiva, méritait, selon nous,
une courte mention au
grand livre de l'Histoire Océanien¬
térieure
ne.
Qu'il y ait eu de la part de ce magistrat d'occasion,
usurpation d'état-civil ou non, nul ne saurait s'en forma¬
liser beaucoup ; d'ailleurs il se trouve aujourd'hui couvert
par une prescription exactement centenaire.
Pêcheur capital, ou seulement véniel ,plus heureux que
certains, Edouard Fergus repose, désormais, en terre tahitienne, où son dernier sommeil est bercé par l'éternelle
chanson de l'alizé dans les frêles filaos, et sur le récif
sonore, le grondement des flots.
Commandant J. COTTEZ
Capitaine de Frégate ( R )
correspondant de la S.E.O.
Membre
P.S.
Ce
qu'il y a de plus piquant dans cette affaire,
j'ai moi-même, il y a plus d'un quart de siècle,
épisodiquement — dans ces îles, les fonctions
de Juge de Paix... « à incompétence étendue »...
Je suis donc particulièrement heureux de pouvoir rendre
ce modeste hommage, à un ancien « collègue », à Voccasion
du centenaire de sa mort (1853).
:
c'est que
exercé
—
J.C.
ANNEXE
DUPET1T THOUARS
—
1
■
Voyage autour du Monde.—
Tome II.
Page 429
Arrivés
un
:
Septembre 1838
au
Annuaire !
Autriche,
:
port nous nous embarquâmes pour aller dîner
Dans les pays
Allemagne,
on
étrangers, même autrefois ennemis,
répond dans les huit jours et très
correctement.
Société des
Études
Océaniennes
�-
h bord de la
«
158
—
Vénus », où Monsieur le Général Freire, ex-
Président du Chili, qui alors habitait Papeete,
nous
faire l'honneur de nous accompagner.
Ce
voulut bien
Général était
un
ancien compétiteur des généraux
Prieto, mais à l'avènement de ce dernier à la pré¬
sidence et de son parti au pouvoir, il se vit forcé de
rechercher un asile à Lima où il a vécu plusieurs années
et où il retrouva le éGnéral O'Higgins, ex-Président du
Chili et, comme lui, émigré...
Après la sanglante catastrophe du Général Sa7aberry, en
1837, amenée par la défaite qui suivit l'entrée des troupes
de la Bolivie sur le territoire du Pérou, le Général Freire
fut sollicité par ses amis et par ses nombreux partisans,
Pinto
et
de revenir
au
Chili... Le Général Freire cédant enfin
aux
sollicitations
qui lui étaient faites et persuadé que c'était
une
conjoncture favorable pour faire valoir ses droits à
une candidature à la
présidence, se décida à s'embarquer
pour le Chili, sinon pour y reprendre la haute direction
des affaires, dans le cas où, par une nouvelle élection, il
y serait reporté, mais du moins, pour y revoir sa famille.
Le bâtiment sur lequel le Général Freire s'embarqua,
était un ancien brick de guerre dont les canons avaient
été mis dans la cale, pour servir de lest ; rencontré par
une division chilienne,
cette circonstance aggrava sa po¬
sition : il fut contraint, sans débarquer au Chili, et sans
qu'il lui fût permis de revoir sa famille, de passer du
brick sur lequel il était,, sur une goélette de la République
qui avait ordre de le conduire au « Port Jackson », à la
Nouvelle-Hollande, où il était envoyé en exil par ordre
du Général Prieto, Président du CHli.
Le Général Freire vécût pendant plusieurs mois au PortJackson (Sydney) où il ne fût point accueilli avec les
égards dûs à son rang, et à ses malheurs. Il quitta enfin
cette terre inhospitalière pour lui, et vint à OTaiti où du
moins il mène une vie tranquille, sinon heureuse. Ce gé¬
néral
a
trouvé dans le
cœur
de Monsieur Mœrenhout
une
généreuse et noble sympathie, et ses peines se trouvaient
adoucies par les soins de l'amitié. Il supportait avec cou¬
rage et philosophie le temps de l'adversité.
ANNEXE
II
(I) Extrait d'une lettre de l'attaché culturel
mt.
Société des
Études
Océaniennes
au
Chili,
vers
�159
—
—
L'historien chilien
Diego Barros Arana, dans un Appen¬
XIV de ses oeuvres complètes,
où il
de Dupetit Thouars, et celui
de Dumont d'Urville, Tome IV,
pages 67 et suivantes,
de son voyage au Pôle Sud et dans l'Océanie, donne les
précisions suivantes :
« Le
13 mars 1337, le Général Freire s'est embarqué à
bord de la goélette « Golo-colo » qui partait de l'île de
Juan Fernandez (île de Robinson Crusoë ) pour l'Australie.
Le 29 juin suivant, il arrivait au Port Jackson,
près de
Sydney.
dice
qui
se trouve au Tome
utilise le témoignage
Avant la fin de l'année 1837, il se rendit à Tahiti, où
il fut l'hôte d'un commerçant français nommé Mœrenhout.
Il
quitta Tahiti
il s'installe dans le
en
1839, puisqu'au mois d'octobre 1839
port bolivien de Cobija...
Aucune mention n'est
En dehors de
faite nulle part de Fergzis.
Mœrenhout,
on cite seulement le capitaine
marin français appelé Léonce Senoret,
et les autres exilés chiliens qui s'embarquèrent à destina¬
tion de l'Australie, en compagnie du Général Freire ; ce
sont : le Lieutenant-Colonel Salvador Puga, et les civils
Vicente Urbistondo, José Iiu'erta et Ramon Buenrostro »...
de la
goélette,
un
Signé GLEACH. Attaché culturel
(II) Il faudrait
Mœrenhout
et
encore consulter les papiers
Pritchard : nous n'en avons
au
Chili.
des consuls
pas eu la
possibilité...
Peut-être d'ailleurs
ne
nous
apprendraient-ils rien de
plus !
(III) Il est bon de signaler encore le livre du chroniqueur
Reybaud : Polynésie, les Marquises et Voyages.
Paris 1843. (Pages 136 et 137).
C'est lui qui parle dans son article sur le séjour de
colonial
1' « Artémise » à Tahiti, des réunions amicales chez Mr.
Mœrenhout où se retrouvaient le Président Freire, un
jeune commerçant britannique, Monsieur Rebion, et les
officiers de 1'
«
Artémise
».
Il cite aussi le seul Français de l'île : Louis (1838), na¬
vigateur, marchand de perles et interprète, rompu à tous
les dialectes des archipels voisins.
Société des
Études Océaniennes
�160
—
—
ANNEXE III
Bibliographie Sommaire
LAPLAGE
(Al) : Campagne de Circumnavigation de la
Frégate V « Artémise » 1837 à 1840 — Paris 1841-1848
DUPETIT THOUARS :
Monde (1836-39) —
Voyage de la « Vénus
Paris 1847-49.
DUMONT D'URYILLE
:
la «Zélée»
(1837-40)
autour du
»
Voyage de V « Astrolabe
Paris 1841-54.
»
et de
—
F1TZ-ROY : Surveying voyage of H.M.S. «
and « Beagle » (1832-36) — London 1839.
VIN CENDON-DUMOULIN
DESGRAZ
&
Adventure
Iles
:
Tahiti
»
—
Paris 1844.
Rev. D. WHEELER
works
of DW.
REYBAUD
Memoirs of the life and evangelical
London 1842.
:
—
Polynésie. Les Marquises. Voyages.
:
—
Paris
1842.
MâCERONI ; Memoirs of the life and
late aide de camp to Joachim Murât
Ch. de THIERRY
Auckland 1862.
:
d'HALSSONVILLE
Paris 1878.
:
L. JORE
:
Ilistorical
Gt. J. GOTTEZ. Dossiers
vers
(extraits)
—
—
—
Paris 1844.
personnels.
Lettre de l'attaché
M. MEYER. Attaché libre à
Paris
narrative...
Mélanges. Le congrès de Vienne
Vie de Mœrenhout
M. CLEACH.
1951.
adventures of the
— London 1832.
la
culturel
au
Chili
vers
Bibliothèque Polonaise de
1949.
Général H. BLANC, Directeur du Musée de
Invalides (1953).
Lieutenant-Colonel
TRUTAT, Adjoint
Historique de l'Armée
Société des
—
au
aux
chef du service
Paris 1952.
Études
l'Armée
Océaniennes
�—
Mlle
MOREL, Archiviste
rine
—
161
au
—
service historique de la Ma¬
Paris 1949-53.
Mme PIGAELT. Archiviste libre.
—
Paris 1950-1953.
Mr. LAROC//E, Chef du service des Archives
de la F.O.M.
Paris
au
Ministère
—
ROBIN
H.YDE. ChecJe
to
Bulletins de la Société
Ministère des Affaires
your
King
—
London 1938.
des Etudes Océaniennes
(divers).
Etrangères. Direction des Archives.
1950-1953.
Archiviste
en
chef des Antilles
(Martinique, Guadeloupe,
Guyane ).
Directeur
Bibliothèque Slave de Paris
Nous prions nos
ri avons pas pu tous
nos
vive
remerciements
gratitude
—
Correspondance.
différents correspondants
que
nous
citer, de bien vouloir trouver ici, avec
renouvelés, Vexpression de notre bien
J.C.
Société des
Études
Océaniennes
�Les Premiers Européens à
Tahiti
Il est intéressant cle chercher quels furent les premiers
Européens qui s'arrêtèrent ou demeurèrent tempera'renient
ou
définitivement à Tahiti depuis sa découverte.
Qui étaient-ils ? D'où venaient-ils ? quelles raisons
les poussèrent ou les forcèrent à demeurer ? Quel rôle
jouèrent-ils ?
Nous n'avons que peu de renseignements sous la main,
mais on peut donner 5 réponses principales à leur séjour
dans l'île : la découverte, la désertion, le naufrage, le
trafic, des buts religieux.
Notre étude s'arrêtera en 1810, époque à laquelle les
Européens ou Américains devinrent de plus en plus nom¬
breux.
Alvarez de Queiros quitta Caalao du Pérou le 21 dé¬
avec trois bâtiments. Il trouva une île qu'il
cembre 16G5
« Sagittaria » et que l'on crut être Tahiti. La re¬
qu'il donna de sa découverte ne correspondait pas
à la réalité géographique. Il s'agissait probablement d'une
île de l'archipel des Tuamotu.
Ce fut en réalité l'Anglais Wallis, sur le « Dolphin »,
qui découvrit Tahiti en 1767. Il donna à l'île le nom d'Ile
du Roi Georges III. Il fut le premier à mouiller dans la
baie de Matavai qui devait devenir le mouillage officiel
tant que dura la marine à voile. Il ne séjourna que 36
jours.
Le Français Louis, Antoine de Bougainville le suivit de
très près, en 1768. Il mouilla, lui, à Hitiaa. Il avait avec
lui la « Boudeuse » et « L'Etoile ». Il prit possession de l'île
pour la France et la nomma la Nouvelle-Cythère. Il igno¬
rait le passage de Wallis.
Le capitaine anglais James Cook fit quatre voyages
1769, 1773, 1774, 1777. Deux matelots de son équipage
ayant déserté, il employa la manière forte, retint des
otages à son bord, la reine Berea entre autres, jusqu'à
restitution de ses hommes. Le moyen réussit.
Ces premiers découvreurs ne laissèrent personne derrière
appela
lation
eux.
Parmi les
premiers navigateurs dans cette région il faut
Société des
Études
Océaniennes
�—
1C3
—
l'expédition espagnole dirigée par don Miguel Boesur l'ordre de don Miguel Aniat, vice-roi du Pé¬
rou, qui avait eu vent de la découverte de Wallis.
Boenechea partit une première fois sur « Aguila » et
citer
nechea,
aborda à Tautira le 19 novembre 1772. Il avait à
deux
r
son
bord
eligieux, le Père Bonamo et le Frère Amich pour
tenter la christianisation de l'île. Le relevé des côtes fut
exécuté, l'île fut appelée Amat. L'escale dura 31 jours,
puis, le 20 décembre, le vaisseau repartit pour Valparaiso
avec quelques Tahitiens dont plusieurs moururent.
Aguila » fit un second voyage en 1774, mais accom¬
pagné du « Jupiter », une sorte de navire-magasin trans¬
portant des denrées et le matériel nécessaire à un établis¬
sement prolongé. A Tautira un terrain fut accordé, et une
maison élevée pour les PP. Glota, Gonzalez et un soldat
interprète (Où avait-il appris le tahitien ? ) C'étaient à
eux qu'incombait le
soin d'amener le peuple au christia¬
L'
«
nisme et à la civilisation.
Le 1er
janvier 1775, une croix fut plantée, le pays de¬
possession espagnole. Le chef de l'expédition mou¬
rait sur ces entrefaites. Le 28 janvier, les vaisseaux repar¬
taient pour l'Amérique. Outre les personnes citées plus
haut, demeuraient aussi un matelot et deux néophytes ta¬
venait
hitiens.
Avec le
capitaine Langara, 1'
«
Aguila » fit un troisième
progrès de l'é¬
voyage le 2 novembre pour s'assurer des
tablissement et pour ravitailler la Mission.
tracasseries constantes des insulaires, ne
bien entre eux, découragés, les néophytes
au paganisme, les prêtres demandèrent à
être rapatriés, ce qui leur fut accordé.
Le 12 novembre 1775, Tahiti retombait dans son isole¬
Lsès par les
s'entendant pas
étant retournés
ment.
Mœrenhout
parle d'un Espagnol déserteur en 1773, mais
détail sur ce personnage.
des découvertes était définitivement close ; dé¬
sormais Tahiti sera surtout visitée par des baleiniers, des
nous
n'avons
aucun
L'ère
naufragés et des trafiquants.
Plusieurs d'entre eux jouèrent un certain rôle comme
auxiliaires dans 1 es guerres des Poraare. Les insulaires fai¬
saient grand cas de ces Européens qui pouvaient les aider
par leur astuce et leurs armes à feu. Si certains capi-
Société des
Études
Océaniennes
�—
164
—
Cook, par exemple, refusèrent de s'immis¬
querelles intestines des indigènes, d'au¬
tres furent moins discrets, soit par désir d'aventures, de
lucre, ou pour montrer leur reconnaissance à ceux qui les
avaient accueillis. Leurs interventions ne furent en général
pas heureuses pour le pays.
taines,
cer
comme
dans toutes les
Le 10
juillet 1788, le capitaine Severn sur « Lady Penaborda à Matavai. Pomare I se servit de lui pour
rétablir une situation peu brillante pour ses armes. Il était
en
guerre avec Eimeo alliée aux Atahuru (Punaauia). Il
lui restait à cette époque Pare comme résidence, encore
préférait-il résider à Taiarapu, loin de ses ennemis. Nous
ne savons de quelle manière
Severn lui vint en aide, en
rhyn
»
tout
cas
la situation du roi s'améliora.
Ensuite apparut la « Bounty » avec le capitaine Bligh,
qui venait chercher des plants d'arbres à pain pour les
introduire
aux
Antilles. Tout le monde connait cette his¬
toire dont le cinéma
cairn
s'est emparé et le mystère de Pit¬
qui fut si longtemps impénétrable.
Bligh aborda le 26 octobre 1788. Pomare lui dût aussi
le rétablissement de
qui devaient,
par
affaires et reçut
des armes à feu
la suite, rendre les combats plus meur¬
ses
triers.
Il
quitta le pays le 4 avril 1789 après avoir récupéré
quelques-uns de ses matelots qui avaient déserté.
La
« Bounty »
reparut quelques temps après sous un nou¬
commandant, Bligh ayant été abandonné en mer avec
quelques hommes.
veau
Après s'être muni d'hommes et de femmes en vue d'un
possible dans quelque région moins fréquen¬
tée, le navire révolté partit pour Tupuai où les choses se
garèrent vite. Il fallut revenir à Tahiti en eeptembre 1789.
16 membres de l'équipage décidèrent d'y demeurer malgré
les risques qu'ils couraient d'être découverts. Les autres
partirent pour Pitcairn.
établissement
Ces Anglais restés à terre furent les premiers Européens
qui s'établirent h demeure, du moins ils le pensaient. Cet
élément étranger était une bonne aubaine pour les chefs
qui pourraient en tirer profit. Pomare leur donna des
terres
fortune
à
Pare et Matavai.
du
chef
Vehiatua
Société des
Deux d'entre
de
Études
Taiarapu
eux
;
Océaniennes
suivirent la
c'étaient l'an-
�—
165
—
d'armes de la « Bounty » Churchill et son
Thompson.
Ils devaient périr tragiquement. Churchill, le plus inté¬
ressant des deux, devint le « tayo » du chef, son conseiller ;
cien
maître
camarade
à la mort du chef et contre les coutumes locales, mais avec
l'assentiment de tous, l'Anglais fut invité à lui succéder.
Thompson furieux de cette rapide ascension le tua, il fut
tué à son tour en représailles.
Les mutins devinrent vite des auxiliaires précieux de
Ils
Pomare.
commencèrent
à lui
refuser leur assistance
lorsque le roi tenta une expédition à Eiméo
lui rendirent service toutefois
en
mettant en
(1790), mais
état les
armes
à feu laissées par
Bligh.
Leur attitude changea bientôt quand il s'agit de dé¬
fendre les terres qui leur avaient été accordées. Le chef
de Faaa, allié à celui de Atahuru, menaçait Pomare. Avec
un
petit schooner qu'ils, avaient construit, les Anglais par¬
ticipèrent à l'attaque de Atahuru et rétablirent, pour un
certain temps, Pomare dans ses affaires. Bientôt le roi
prépara avec son allié Temarii, de Papara, une attaque
contre Taiarapu, et, le 21 mars 1781, le schooner repar¬
tait en campagne 1 orsque survint malencontreusement pour
lui et pour le roi, la « Pandora » qui devait clore l'ère
des félicités. Il fallait payer le prix de la faute. Le capi¬
taine Edwards venait chercher les
révoltés. 3 d'entre
eux
gagnèrent les montagnes,
mais ne pouvant y subsister, firent leur soumission.
10 seulement des 16 matelots devaient revoir l'Angle¬
terre, et non pour leur bonheur. Deux étaient morts (Chur¬
chill et Thompson), 4 autres devaient périr dans le nau¬
frage de la « Pandora » au nord de l'Australie.
Pomare fut accablé de cet événement qui le laissait
se
rendirent aussitôt, les autres
livré à lui-même.
Pour
ne
pas
briser notre récit nous n'avons pas signal,£
Cox, il re¬
d'un bateau suédois commandé par
lâcha à Tahiti après le premier retour de la
laissa dans l'île un déserteur nommé Brown.
la
venue
Bounty. Il
Intelligent,
courageux, épris d'aventures, sans beaucoup de scrupules,
il devint rapidement un précieux auxiliaire de Pomare ;
mais lors de l'affaire de la « Pandora », il préféra quitter
le pays.
Un
autre
découvreur
Société des
d'îles,
Georges
Vancouver, qui
Études Océaniennes
�—
avait
166
accompagné Cook dans
—
ses
voyages, mouilla
la « Discovery »,
à Ma-
et le
qui venait de l'y précéder avec le capitaine
Broughton. Il put se rendre compte des méfaits apportés
par les guerres continuelles, l'usage des armes à feu, et
de la dégénérescence de la race par les épidémies qui la
ravageait. Les deux navires appareillèrent le 24 janvier
tavai
le
30
décembre
1791
avec
«Ghatham»
1792.
La « Mathilda », capitaine Weatherhead, avait fait nau¬
frage. Un de ses radeaux aborda à Àtahuru en 1792, Les
hommes qui le montaient furent dépouillés. Pomare, plus
par intérêt que par charité, marcha sur le district et
battit
ses
gens.
Bligïi reparut le 7 avril 1792 avec 1' « Assistance » et
la « Providence » ; le, naufragés en profitèrent pour quitter
l'île.
Cependant trois dr 'entre eux demeurèrent ; on cite un
Irlandais 0 Connor et un Juif dont
on ne donne
pas le nom. Nous les retrouverons bientôt.
En février 1793, le capitaine New arriva sur le « Dé¬
dains». Il laissa deux déserteurs, les Suédois Andrew Cor¬
nélius Lynd et Peter Ilaggerstein ; le premier né à Stock¬
holm vers 1766, le second un peu plus âgé, originaire
d'IIelsingford.
11 se constitua ainsi une petite colonie d'Européens. Il
ne s'agissait pas d'éléments de très grande moralité, mais
d'aventuriers dont les mœurs corrompirent les insulaires,
et les crimes ensanglantèrent l'île. Néanmoins ils étaient
des outils précieux dans les mains des chefs qui pourraient
s'en servir. Pomare avait pris le Juif et les deux Suédois
et quand le chef Wano voulut s'emparer de Wapaiano
(Papenoo) l'affaire échoua grâce à ces alliés.
La guerre reprit avec Atahuru comme centre. Temarii
Ecossais Butcher, un
avait
avec
lui Butcher et O'Connor. Les insulaires purent
Pomare flé¬
Suédois n'é¬
quant aux autres ils fi¬
que les Européens s'étaient divisés.
chit dans le combat et l'aurait perdu, si les
constater
taient pas
venus à son secours ;
piètre figure et s'enfuirent.
Lesson qui passa à Tahiti en 1823 parle d'un Espagnol
âgé, fixé à Tahiti depuis 25 ans qui parlait parfaitement
la langue. Nous n'avons pas de détaTs.
llevenons pour en finir h ces cinq déserteurs iritimément
rent
Société des
Études Océaniennes
�—
liés pendant un
ticulièrement à
167
—
certain temps à la politique locale, et par¬
Lynd sur lequel nous avons plus de détails.
En 1797 lors de Farrivée du
«
Duff
»
amenant les pre¬
miers missionnaires, ce furent Lynd et Haggerstein qui
furent les interprètes auprès des nouveaux venus et de
Pomare. Gela n'empêcha pas d'ailleurs Lynd de dire à
Pomare II alors que les Anglais étaient agenouillés pour
la
prière : «Vois, ils sont tous agenouillés et sans dé¬
fense, il serait bien facile de dire à tes serviteurs de
Ladre sur eux et de les tuer, alors tous leurs biens t'ap¬
partiendraient ».
Nous retrouvons
dans les
Roua». 11
annales
Lynd dans la sanglante
tahitiennes
sous
le
nom
guerre connue
de « Tamai a
fut pas
le moins cruel de la horde déchaînée
qui marcha sur Atahuru et en massacra tous les habitants
qui y étaient demeurés.
Voici comment le capitaine Turnbull parie de ce Sué¬
ne
dois.
Le
penchant des insulaires à faire la guerre avait les
conséquences les plus fatales pour leur bien-être ; ils
avaient
cquis une férocité de mœurs qui ne paraissait
pas naturelle à leur caractère, et ils cherchaient avec
avidité l'alliance de quelques Européens déterminés, qui
pussent les guider au combat avec des chances de succès.
Andrew, le Suédois, avait toujours été le guide des
troupes de Pomare ; il avait été souvent considéré comme
un sauveur dans les
moments les plus dangereux ; c'était
lui qui, dans la dernière guerre d'Atahuru, avait dirigé
l'invasion et frappé les plus rudes coups dans le massacre
nocturne qui porta 1a.
désolation dans les familles des
ennemis ; cependant les services de cet Européen, plus
sauvage que les sauvages, eux-mêmes, n'avaient pas été
récompensés ; il avait reçu de grandes promesses, mais il
n'eut pas plutôt accompli les désirs de Pomare, en le sau¬
vant d'une ruine imminente, qu'il fut délaissé et il éprouva
les effets d'une i ngratitude qui le mécontenta au plus haut
degré.
Lorsque la paix fut rétablie, il se mit au service du
capitaine Turnbull et l'accompagna dans différents dis¬
tricts hostiles à Pomare. Il reçut partout la réception la
plus bienveillante ; sa renommée était si grande qu'on lui
faisait de toutes parts des propositions avantageuses pour
Société des
Études Océaniennes
�—
168
—
changer de parti ; on lui offrit des maisons, des terres,
pirogues pour l'engager à abandonner Pomare. An¬
des
drew avait
de
eu
la
peine à trouver
sa
subsistance.
Cependant, Pomare, instruit de ce qui se passait, fut
épouvanté des suites de cette défection. Il accourut en
toute hâte à Matavai
pour tenter de se réconcilier avec
Andrew, ldia ( la femme de Pomare
) lui rappela, en le
cajolant, que lorsqu'il avait épousé une parente de la
famille régnante, on lui avait donné la
jouissance d'un
terrain ; mais le Suédois fut inflexible
jusqu'à ce que
Pomare, après de longues tergiversations, lui eut accordé
la possession d'une pièce de terre. Cette affaire fut arran¬
gée à temps, car si Andrew avait été s'établir parmi les
habitants des districts voisins, les résultats auraient
pu
être fatals, non seulement
pour Pomare lui-même, mais
aussi pour
1 es missionnaires. Il aurait été un ennemi dan¬
il était aussi actif que courageux, quoiqu'il
fut atteint d'une éléphantiasis
qui gênait sa marche. Il
était sous tous les rapports,
apte à guider un parti de
mécontents et il aurait pu commettre les
plus graves dé¬
gereux,
car
sordres. Il aurait formé un centre de ralliement où se¬
raient venus se grouper tous les
Européens mécontents,
les marins déserteurs et les convicts
échappés des éta¬
blissements pénitentiaires de l'Australie qui
commençaient
déjà à infecter
ces
parages.
Le triste personnage mourut en
Revenons à notre chronologie.
L'année 1797 fut
de l'arrivée des 18
1807.
année cruciale pour
Tahiti, celle
premiers missionnaires envoyés par la
Société des Missions de Londres pour tenter
la christianisation de l'île. Ils débarquèrent du « Duff »,
capitaine
Wilson, le 6 mars. Il y avait quelques femmes et des en¬
une
fants à bord.
Nous
ne
occuperons des missionnaires que dans la
où ils intéresseront notre étude. Ils devaient d'ail¬
tenir la première
du fait de leur
nous
mesure
leurs
place
d'intermédiaires
En effet
du
Sud,
entre
l'extérieur
situation
et
les insulaires.
l'Australie, qu'on appelait les Nouvelles Galles
capitale Port Jackson, plus tard Sydney,
métropole des îles du Pacifique. Son premier
avec sa
devenait la
peuplement avait été fait de convicts tirés des prisons an¬
glaises. Il fallait ravitailler les nouveaux établissements
Société des
Études
Océaniennes
�—
169
—
une flotte
parcourait les îles à la recherche des
qui y étaient abondants. Le porc salé devait être le
premier commerce et le but des échanges avec les Ta-
et
toute
porcs
hitiens.
La présence de tous ces navires, marchands ou militaires,
mouillant dans la baie de Matavai, district de Pomare,
offrait à ce dernier de nombreux avantages, non seulement
au
point de
vent
de
la
vue des échanges qui lui rapportaient sou¬
poudre et des awnes à feu, mais aussi du
point de vue de son influence. Il se faisait des amis des
capitaines et les employait ensuite à l'aider dans ses
rêves de domination de l'île entière. Aux prises avec des
situations difficiles, du fait des guerres continuelles qui
ravageaient le pays et dont il était souvent à l'origine,
les Européens arrivaient à l'en tirer et à rétablir sa situa¬
tion.
Lorsque les missionnaires débarquèrent, il crut qu'il
se servir d'eux, mais il en fut vite détrompé, ces
hommes n'étaient pas venus chez lui pour répandre le sang.
Le « Nautilus », capitaine Bishop, navire marchand ve¬
nant de Chine, fit relâche
pour renouveler ses approvi¬
pourrait
sionnements le 6
hommes
1798. Il resta peu, repartit, mais
mars
revint bientôt pour
désertèrent
fuir
un
avec
mauvais temps. Deux de
une
ses
baleinière.
Mœrenhout dit qu'il perdit plusieurs hommes d'équipage
Sand/wichiens. Il est parlé ailleurs d'un Sandwichien nommé Micaël Donald, mais nous n'avons aucun
détail sur lui,
dont 6
Le capitaine réclama ses
mise des missionnaires. Le
hommes à Pomare par l'entre¬
jeune roi Pomare II était plus
ou moins
complice dans cette désertion ; il n'aimait pas
beaucoup les missionnaires que son père, qui y voyait son
intérêt, protégeait. Il leur fit payer cher leur intervention
car il était mécontent aussi de ce
qu'ils avaient ravitaillé
le «Nautilus» dont il aurait pu retirer lui-même des
gains
substantiels. Bref, les missionnaires furent attaqués, dé¬
pouillés de leurs vêtements et deux d'entre eux faillirent
être noyés. Le régent fut très mécontent de cette affaire
et fit meîftre à mort deux des
coupables. La population
prit très mal la chose et se souleva. Le roi requit le»
concours de la Mission, niais celle-ci ne
pouvait lui venir
en
aide, elle s'était désarmée elle-même, avait apporté
ses
armes
au
«
Nautilus
»
et se remettait entièrement entre
Société des
Études
Océaniennes
�—
170
—
les mains de la Providence
pour sa vie et ses biens. Les
Tahitiens, néanmoins, s'emparèrent de la forge pour fa¬
briquer des armes.
Sur
entrefaites parurent
deux baleiniers le 24 août,
Un drame allait s'en suivre.
Temarii; le chef de Papara, allié de Pomare, reçut de
la poudre à canon, mais un
pistolet tiré à proximité mit
le feu au baril qui éclata. Six insulaires furent
blessés,
Temarii très gravement, il en mourut. En un sens, cette
mort était une bonne aubaine
pour Pomare qui, adopté
par le chef de Papara, devenait son héritier. Il arrondis¬
le
ces
Cornwal]
«
sait
ses
Le
et la
«
Sally
».
Etats.
1er
janvier 1800 apparaissait le corsaire
le 6 le
et
»
baleinier
De nouvelles
«
Elisa
difficultés s'étaient
Atahuru, mais l'arrivée de la
et
«
Betsy
»
».
élevées
«
Porpoise
entre
»,
Pomare
navire de
venant d'Australie et apportant h Pomare une
lettre du Gouverneur King, intimida ses ennemis.
Le 10 juillet 1801 voyait mouiller le
«Royal Admirai»,
le bateau de la Société des Missions de Londres
remplaçant
le « Duff » qui avait été saisi
par un corsaire
guerre
français.
De
missionnaires
nouveaux
débarquèrent.
Au début de 1802, le «Norfolk» et la «Vénus» mouil¬
lèrent à Matavai, le capitaine Rishop ( est-ce le même
que
celui
qui commandait le « Nautilus » ou un homonyme ? )
resta à terre, à son
départ, avec 6 hommes, pour grouper
les approvisionnements - et procéder aux
salaisons.
Le 30 mai, le « Norfolk » fut
jeté à la côte par un
coup de vent ; on put toutefois récupérer une bonne partie
du matériel. De ce fait, une
petite colonie d'Anglais se
trouvait, outre la Mission, établie à Matavai.
A
cette
date
se
situe
la guerre
certain
de Roua qui dura
un
temps et qui se fit en plusieurs épisodes. Nous
pouvons la résumer ainsi. La statue d'Oro se trouvait à
Atahuru ; elle assurait à ses possesseurs certains
privilèges
religieux et politiques. Pomare voulut s'en emparer ; on
la lui refusa ; finalement, il réussit et
l'emporta à Tautira. Faaa fut envahi, tout fut brûlé et massacré, Pomare
fut battu h Taiarapu et l'idole
reprise.
Il
réfugia à Matavai, la Mission anglaise en danger
En 1802, les Atahuru étant allés
impru¬
demment à
Taiarapu, Pomare fondit sur le district et y
se
se
retrancha.
Société des
Études
Océaniennes
�—
massacra
cruel de
tout.
cette
171
—
Lynd le secondait et
ne
fut pas le plus
horde déchaînée.
Pomare fut voué à l'exécration. Matavai faillit être en¬
vahi ; le capitaine Bishop retranché sur le mont ïaharaa
réussit à arrêter l'ennemi. La Mission fut sauvée, mais
semblables événements pouvaient se reproduire. Les An¬
glais aménagèrent la maison pour pouvoir résiste -, les
arbres fruitiers, uniques dans le pays furent coupés, et
la chapelle abattue.
L'arrivée du « Nautilus » changea le cours des événe¬
ments et rendit espoir à la
petite colonie et à Pomare
qui, découragé, parlait d. & se réfugier à Eimeo, ce qui
aurait laissé les Européens sans défenses.
Après la massacre d'Atàhuru, Pomare, qui sentait mon¬
ter l'hostilité autour de lui, demanda l'aide du «Nautilus»
pour remettre ses affaires en train.
Le capitaine proposa à ses compagnons d'aller attaquer
Atahuru ; le capitaine House et les missionnaires refusè¬
rent. Un peu plus tard, Pomare réitéra sa demande. Après
avoir de nouveau tenu conseil, les Anglais décidèrent de
s'armer, à l'exception des missionnaires, pour servir la
cause
de Pomare. La Mission assumait la responsabilité
de la conduite des capitaines, ceux-ci étant en opposition
avec
Le
les instructions du Gouverneur
King.
3
juillet 1802, le capitaine Bishop, un officier du
«Nautilus», 23 hommes et un pedt canon se joignaient
aux insulaires. Un missionnaire suivait en
qualité de chi¬
rurgien.
Les ennemis furent battus, le « Nautilus » quitta Tahiti ;
îa «Vénus» fit une rapide relâche et, le 19 août, la
Mission se trouvait de nouveau livrée à elle-même, mais
pas pour longtemps.
En septembre arriva la « Margaret », le capitaine Turnbull
se
trouvait à
son
bord. Il donna dans la suite beau¬
de détails sur Tahiti telle qu'elle était à cette époque.
La « Porpoise » capitaine Scott l'avait précédé.
La guerre de Roua venait de se terminer provisoirement
par une trêve ; Pomare se proposait d'ailleurs de la bri¬
ser, lorsqu'un radeau de la « Margaret » naufragée aux
îles Palliser, aborda à Atahuru. Le roi accueillit les mal¬
heureux, et fidèle à sa politique leur demanda leur con¬
cours pour en
finir avec les Atahuru. Ils commencèrent
coup
Société des
Études
Océaniennes
�—
172
—
efuser, mais sur la promesse du pillage du district
récompense de leurs bons offices, ils finirent par
accepter. Leurs officiers leur avaient refusé des armes.
par r
comme
Le 27 août 1803 ils combattirent
Ensuite
fut le
avec
Pomare.
Hope » suivant les uns, le « Dart »
qui se montra. Pomare décida d'aller
à bord, il prit une
pirogue, mais à peine avait-il couvert
la moitié du trajet qu'il fut saisi de terribles douleurs,
il fut ramené à terre. Tous les moyens
employés par le
paganisme furent employés pour essayer de le sauver ; les
missionnaires furent appelés mais n'agirent que très pru¬
demment ayant déjà été accusés de causer la mort de ceux
qu'ils soignaient. Rien n'y fit. Pomare mourut.
Les armées qui suivirent furent relativement
calmes,
mais la guerre allait
reprendre en 1808. La « Persévé¬
ce
suivant les
«
autres
de Port Jackson arriva
rance »
Sur l'ordre de Pomare les
très à propor.
missionnaires furent
embar¬
qués le 7 novembre. Un rapprochement avait été tenté,
sans succès
par la Mission entre les parties adverses. 4
missionnaires demeurèrent, les autres allèrent à Huahine
attendre la suite des événements. Les insurgés entrèrent
à Matavai, brûlèrent la Mission et désolèrent le
pays. Le
roi s'enfuit à Eimeo où le
pasteur Nott le suivit au péril
de
sa
vie.
Les navires
qui trafiquaient avec Tahiti évitaient main¬
région ; le ravitaillement était devenu pro¬
blématique, ils leur semblaient que l'île relombait à la
barbarie. Les insulaires 'avaient décidé qu'ils s'empareraient
de tous les bâtiments qui
viendraient mouiller en repré¬
sailles pour l'attitude des
Anglais qui ne cessaient d'aider
tenant
cette
Pomare.
La première victime fut la «Vénus» ; son second fut
tué, l'équipage passé par dessus bord, les survivants ré¬
servés pour les cérémonies
sanglantes du mârae. Ils au¬
raient
été
immolés
si
1'
«
Hibernia
»
n'était
arrivé
avec
ie
capitaine Campbell. Il reprit la « Vénus » et délivra
l'équipage. Pomare qui, malgré ses revers, persévérait
dans sa politique et voulait à toutes forces réaliser son
ambition d'être le plus puissant chef de l'île,
prit passage
à bord de
1'
Hibernia » et tenta une descente à Tahiti.
demeura à Pare où il attendait des renforts
des îles Sous-le-Vent où il s'était fait des alliés en
épousant
une des filles du roi
de Raiatea.
Il échoua
«
et
Société des
Études
Océaniennes
�—
173
—
Il
préludait de cette manière à une politique d'alliance
les îles voisines ; il pensait qu'elle lui serait plus
profitable que l'aide des Anglais.
Disons eu terminant cet histo ique en 1810,
que l'année
suivante Pomare rappela les missionnaires ; ils revinrent
en 1811 et, en 1812, le roi fit
profession de christianisme.
avec
Au terme de
bref
exposé qui couvre à peine un demipu voir quel fut le rôle des
Européens qui séjournèrent à Tahiti.
Que faut-il en penser ? Leur comportement fut celui
que l'on retrouve partout où une race plus forte, plus
développée, entre en contact avec une autre plus faible :
invasion, combats, déeimation et parfois anéantissement.
Ceci n'est pas particulier aux Européens ; il y eut guerre
et invasions
asiatiques, africaines, etc... des peuples maî¬
tres et des peuples esclaves.
Seuls les Européens, se disant de civilisation chrétienne,
auraient pu briser avec cette loi. Malheureusement ceux
qui abordèrent les premiers dans des pays neufs étaient,
à quelques exceptions près, des gens sans foi, ni loi, des
aventuriers, des baleiniers de mœurs rudes, las de leurs
périples à travers le6 océans. Ils ne trouvaient pas d'au¬
torité assez forte pour freiner leurs instincts.
Les Missions qui s'installèrent en môme temps qu'eux
n'eurent pas à se féliciter de leur voisinage.
Ellis écrivait : « C'est un triste fait que l'influence de
quelques étrangers sans principes, a été plus fatale aux
missionnaires ; plus fâcheuse pour l'état moral des indiindigènes, plus adverse à l'introduction du christianisme
que les préjugés de la population en faveur de l'idolâtrie
et l'attachement des prêtres aux intérêts de leurs dieux...
Il est incontestable cependant que leurs efforts ont été
souvent paralysés par la présence de quelques aventuriers,
jclés par le hasard sur leur route».
Les Missions qui vinrent après ces aventuriers durent
d'abord se contenter d'une œuvre de réparation.
Tahiti ne put échapper à cette loi, mais il nous semble
injuste de faire reposer sur les Européens seuls la respon¬
sabilité des conflits qui désolèrent le pays. Leur tort fut
de s'en mêler et de les aggraver par l'apport de leur
siècle d'histoire
ce
nous
avons
Société des
Études
Océaniennes
�—
174
intelligence
—
et de leurs armes.
faire reposer sur une collectivité
de certains individus
dépravés
condamner.
Nous
r
ésumerons
Il
est
injuste aussi de
ou
une
nation les crimes
qu'elle
ne
pouvait
que
notre
exposé.
Depuis Wallis (1767) jusqu'à Bligh (1788), il
pas qu'aucun Européen ne se soit établi dans
Les mutins delà «
leur liberté une bien
Bounty » payèrent de leur
courte
impunité.
semble
ne
1 île.
vie
ou
de
Le Suédois
méfaits
Brown, conseiller du roi, après de nombreux
quitta le pays.
3 matelots de la « Mathilda
ci fit souche dans le
pays.
»
demeurèrent, l'un de
ceux-
2 déserteurs du « Dedalus » se
joignirent à eux et for¬
mèrent une colonie dont les intérêts ne
tardèrent pas à
se diviser.
Lynd mourut dans le pays.
Les matelotjs des baleiniers
pouvaient déserter plus fa¬
des navires marchands ou de
guerre
dont la
discipline était plus stricte.
Les capitaines
employaient des moyens de coerci ion
pour reprendre leurs hommes, soit en usant de
représailles,
soit en gardant des
otages.
La vie de maquis
était difficile à supporter, l'île étant
assez
exigîie et les récompenses offertes pour la capture
des déserteurs rendaient l'isolement
précaire et la trahison
cilement que ceux
probable.
Les
introduites à titre de présents ou
par échan¬
un but bien déterminé de
domination, ren¬
le3 combats
plus meurtriers.
Au début du siècle
dernier, trois
armes
ges
dirent
ou pour
se
trouvèrent réunis
à
catégories d'Européens
Tahiti, chacune avec ses intérêts
propres.
Les aventuriers
qui ne désiraient voir aucun ordre s'é¬
qui les missionnaires étaient un obstacle
à leurs débordements.
Lynd, par exemple, étaient pour
leur suppression radicale.
Les équipages à la recherche de frêt et d
approvisionne¬
tablir
et
pour
ments.
Enfin les missionnaires
Société des
qui avaient débarqué
Études
Océaniennes
en
1797.
�—
Ils
seraient
175
—
volontiers
passés de cette colonie d'Euro¬
les hommes du « Norfolk » et de la « Vé¬
nus», car elle ne faisait que compliquer leur tâche de
pacification et continuer les guerres dont elle était la
première à subir les effets.
S'étant désarmée elle-même, la Mission ne
pouvait ré¬
sister. Le:; Anglais qui avaient aidé Pomare contre Atahuru furent victimes de représailles et durent se fortifier.
se
péens formée
L'œuvre
en
par
fut
ruinée
momentanément.
la petite colonie, ils voulaient
De
même
race
bien mais ils cherci: aient a ssi celui de leur patrie d'adoption. Les combats
continuels désolaient le pays, entretenaient la haine entre
di tricts, amenaient la famine, la maladie et la
dépopu¬
q e
son
lation.
La
question qui se pose maintenant est de savoir si ces
devaient être imputées aux Anglais. Il ne le
semble pas. Ces derniers étaient invités à aider les Po¬
mare qui les suscitaient.
S'ils entrèrent dans le jeu, ils
guerres
les fomentèrent pas.
ne
Pomare aurait-il pu
eux
? On
réaliser
son
rêve d'hégémonie
sans
peut se le demander, cela n'est pas impossible.
On peut
donc dire que Pomare qui, d'un côté, protégeait
Mission, d'un autre, retardait son œuvre ; aidé des
Européens ou non, le résultat était le même. Mais le
christianisme devait être bientôt, dans la paix revenue,
un
élément de concorde et de prospérité.
la
REY-LESCURE.
Société des
Études
Océaniennes
�—
Travaux
176
—
Archéologiques
La Commission du
Pacifique Sud a bien voulu l'an der¬
faire don à notre Société d'une somme de 30.000
CFP. destinée à des fouilles et des travaux
nier
archéologiques.
Le Bureau de la Société des Etudes Océaniennes
a es¬
timé que ces fonds pourraient être
utilisés au déblaiement
et à la reconstruction d'un «
marae »
son
choix s'est
porté sur le « marae » de Arahurahu situé à 300 mètres
environ de la route de ceinture du côté de la
montagne
au 22me kilomètre dans
le district de Paea. Ce monument
est parfaitement décrit dans
l'excellent livre du Professeur
Kenneth EMORY « Stones remains in ihe
Society Island » Bishop Muséum.
—
Mr.
JACQUÏEB, notre Président, a eu l'occasion à ce
sujet de s'entretenir avec le professeur Emory lui-même
à Honolulu ces
temps derniers.
Pour entreprendre un travail
archéologique de ce genre,
le monument doit
répondre aux conditions suivantes :
1°) être facilement accessible pour permettre au public
de le visiter et
permettre également la surveillance des
travaux.
2°) présenter
son
un
site et par sa
caractère archéologique
construction.
certain
par
3°) ne pas être dans un état trop avancé de destruction.
Il faut ajouter que dans le cas
particulier, le monument
devait être de dimensions
moyennes sous peine de néces¬
siter des crédits
Le
tions,
«
supplémentaires.
de Arahurahu
construit presque
marae »
Il
est
répond à toutes
entièrement
au
ces
condi¬
moyen
de
pierres basaltiques taillées en forme de prisme à base
carrée, le soin avec lequel ces pierres ont été assemblées
est absolument
remarquable. La longueur est de 28 mètres
et sa
largeur de 16 mètres. Le « Abu » comporte quatre
gradins d'une hauteur totale de 3 mètres environ. Situé
sur
une
propriété appartenant h Mr. René PASSARD,
ce
«
marae »
ments
est
classé dans
la liste officielle des
historiques de Tahiti.
Société des
Études
Océaniennes
monu¬
�—
Les travaux ont
17?
—
commencé il y a trois semaines
sous
la surveillance de Mr René
Passard, conducteur des Tra¬
vaux Publics et celle de Mr
Jacquier.
Il a fallu tout d'abord abattre les arbres qui croissaient
dans la cour du « marae » au nombre desquels se trou¬
vaient cinq cocotiers dont le désouchage a du se faire
avec
précaution.
Le niveau du sol sur le pourtour du monument a été
abaissé a 50 centimètres environ, ce qui a permis après
enlèvement des déblais de découvrir les assises du « ma¬
rae»
constituées par des dalles de basalte assemblées à
angle droit et présentant l'aspect d'un trottoir.
On retrouve dans ces déblais beaucoup des pierres tail¬
lées formant l'enceinte. Ces pierres sont replacées au fur
et à mesure.
Le travail le
l'autel
ou
plus important
sera
la reconstruction de
«Abu». La végétation a fait écrouler les gra¬
dins par
place, de plus un étranger y aurait il y a une
vingtaine d'années, procédé à des fouilles pour des fins
personnelles et ce travail, mené sans soins, a contribué au
délabrement du monument.
Nous
pensons
dix semaines
que
aux
le travail pourra être terminé en
desquelles d'ailleurs nos crédits
termes
épuisés.
espérons dans un prochain numéro donner à
sociétaires une description complète du monument
seront
Nous
tauré.
Société des
Études
Océaniennes
nos
res¬
�178
—
—
Association Internationale des Amis de
PIERRE LOTI
Cette Association
qui
a
des comités locaux
Sénégal, ainsi qu'en divers
au
Perse, etc... serait très
■
pays
désireuse de
en
étrangers
voir
:
Algérie,
Turquie,
former
se
un'
comité à Tahiti.
Monsieur le Médecin général de la marine
Ragot que j'ai
cette année à Paris et
qui a séjourné à Tahiti en 1947
souhaiterait vivement voir se créer une filiale dans le
vu
pays
immortalisé
par
le
«
Les abonnés recevraient
édités périodiquement.
Mariage de Loti
les
cahiers
«
».
de
Pierre
Loti
»
Le siège de l'Association se trouve à VAcadémie de
Marine, S Avenue Octave-Gréard, Paris (7me).
Le Bureau
constitué des
est
personnalités suivantes
Président
:
:
M.
Claude
M.
M. Le Baron CHASSERIAU
M.
Jean
FARRERE, de l'Académie Française
Vice-Présidents
:
MARIE, Président de la Compagnie Générale
Transatlantique
Trésorier
M.
Henri
ritime
:
CANGARDEL, Président de
et
-
la
d'Outre-Mer
Trésorier-Adjoint
Ligue Ma¬
:
M. Robert GUENEAU
Secrétaire
:
M.
J. SORBETS
M.
Samuel LOTI-VIAUD
M.
Jean DLVIGNAN DE LANNEAU
M.
Fernand LAPLALD
Membres du Conseil d'Administration
Société des
Études
Océaniennes
:
�—
179
Secrétaire Honoraire
—
—
Fondateur
:
Médecin Général André RAGOT
Capitaine de Vaisseau Maurice GUIERRE
Capitaine de Vaisseau Pierre SIZAIRE
M. Henri RORGEAUD
M.
Paul JARLY
M. Jean DEJNIZET
M.
René MAURICE
M.
André MOULIS
M.
Claude REY
M. Alfred SEXER
Toutes les personnes
pement sont priées de
intéressées à la création de ce grou¬
faire connaître à Mle LAGUESSË,
se
Secrétaire de la Société d'Etudes Océaniennes
A. NATUà, bibliothécaire du Musée.
ou
à
MUe
Une réunion pourrait être envisagée à ce sujet au siège
de la Société des Etudes Océaniennes au Musée de Mainao.
H.
Société des
Études
JACQUIER.
Océaniennes
�—
Dons
et
180
—
Acquisitions
DONS
de
:
Monsieur Donald Stanley MARSHALL
A WORKING BIBLIOGRAPHY OF
THE
1SLANDS PARTI GULARLY TAHITI »
«
SOCIETY
by Donald Stanley Marshall
Deceniber 1951.
1 OS HUMAIN
1
MORCEAU DE « TAPA »
2 BOUTS DE CORDELETTE EN
BOURRE DE COCO
TRESSEE provenant d une
grotte de.Pa'ea (Ile Tahiti)
1 COLLECTION D'HERMINETTES
provenant de Pile Makatea
de
Monsieur
PREHISTORIQUES
(Tuamotu)
Georges M. SHEAHAN
Jr.
MARQUESAS SOURCE MATERIALS
( Chronological and alphabetical bibliography
«
»
Letter
;
of
Rcv. William Pascoe
Crook, datecl May 23,
1793. from Sir Henry Martin's Island
(Nukubiva), addressed to the Directoro of the
Missionary
Society, to
the care of Mr
Wilks, London ; Diction a y and Gramaccording to the dialect used at the Marquesao,
1799* Account of the
Marquesas Islands (circa 1800).)
by George M. Sheahan Jr.
Quincy, Massachusetts, 1952
(in-4° ronéotypé — Exemplaire No 17 )
mar
de Monsieur
«
Bengt DANIELSSON
L ILE DU KON-TIKI
par
»
Bengt Danielsson
Editions Albin Michel
22,
de
rue
Huyghens, Paris, 1953.
Monsieur Robert ROBERTSON
«
GAZETEER
»
No 7
Société des Études Océaniennes
�181
—
Isîands of the Central and
—
South Pacific
Hydrographie Office Publication No 887
Navy Department, March, 1944.
United States
«
EMERGENCY FOOD PLANTS AND POISONOUS
PLANTS OF THE ÏSLANDS OF THE PACIFIC »
by E.D. Merrill
War Department Technical Manuel
United States Government Printing Office
Washington, 1943.
de Monsieur
«
J.M.Â, ILOTT
THE HAPPA7 ISLAND
»
by Bengt Danielsson
Translated
the
from
Swedish
by F.H. Lyon
George Allen and Unwin Ltd.
Ruskin iiouse Muséum
Street, London.
de Monsieur Ro'oma BRODIEN
2 JOURNAUX MANUSCRITS
1
-
2
-
Ra'iatea, August 1, 1859 - December 11, 1869
«A Journal of Daily Events », Ra'iatea, 1880-1382.
de Monsieur
Philippe REY-LESCURE
Des monnaies
l'ancien
d'argent trouvées dans les fondations de
temple protestant du district de Mataiea (Ile
Tahiti) comprenant
des monnaies
2
7
:
françaises
pièces de 2 francs de 1871
pièces de 1 franc de 1859, 1866, 1867, 1867, 1867,
1868 et 1872.
3
pièces de 50 centimes de 1864, 1865 et 1867.
des
5
1
pièces de 1
pièce de 10
des
1
monnaies
«
«
italiennes
lira » de 1863, 1863, 1863, 1866
soldi » de 1868.
monnaies chiliennes
pièce de 1
«
sol
»
de 1865
Société des
Études
Océaniennes
et 1868.
�—
182
—
1
pièce de 1 « peso » de 1875
pièces de 20 «cents» de 1854, 1857, 1865, 1866, 1871,
1871, 1871, 1872 et 1874.
8
de Monsieur le Commandant PEAUCELLIER
Une médaille à
l'effigie de Louis-Philippe 1er, roi de*
le revers l'inscription suivante, gra¬
vée en relief: «MINISTERE DELA
MARINE/A/POHERU1/EN RECOMPENSE/DE SON COURAGE/ET/DE SA
FIDELITE/1847 » laquelle fut trouvée par Monsieur Lé)
LANGOMAZ1NO h Papeete, sous quatie mètres de terre,
lors de la construction du
pont Vaira'atoa. Cette pièce
fut l'une des
vingt-six médailles d'argent distribuées
par le Gouverneur des Etablissements Français de l'Océanie, le 30 avril 1848, aux Tahitiens qui avaient été
l'objet de recommandations spéciales du Contre-Ami al
BRIJAT, à l'occasion de la prise de Faùtau'a,
Français, ayant
sur
de Monsieur A. THOMSON
Capitaine de la «Charlotte Donald»
Une copie moulée en plâtre d'une hermine lté de
pierre
trouvée à Avarua, ville principale
de l'île Rarotonga
(Archipel de Cook)
ACQUISITIONS
«
:
ETHNOLOGIE DE X'UNION
par
FRANÇAISE
André Leroy-Gourhan et Jean Poirier
Presses Universitaires de France
108, Boulevard Saint-Germain, Paris, 1953,
«
SILLAGES DANS LES MERS DU SUD
par
l'Amiral Decoux
Librairie Pion
8,
«
rue
Garancière, Paris (6e), 1953.
LE SOURIRE
»
de Paul GAUGUIN
Collection
complète
Introduction
et
en
notes par
Société des
fac-similje
L,J. Bouge
Études
Océaniennes
»
»
�—
183
—
Ancien Gouverneui des Etablissements
Français de l'O-
céanie
Editions G.F. Maisonneuve
Max
et
et Gie
Besson, Libraire
193, Boulevard Saint-Germain, Paris, 1952.
«
NOUS SOMMES RESTES DES HOMMES
»
par Sydney Stewart
présenté par André Siegfried
de l'Académie Française
Amiot-D'umont, Paris.
UNE
D'HERMINETTES
COLLECTION
PREHISTORI¬
QUES
(provenant de l'île Taravai (Archipel Gambier)
l'effigie de Louis XVIII,
l'inscription suivante
UNE MEDAILLE D'ARGENT à
roi de France ayant sur
le
revers
en relief : «VOYAGE AUTOUR
DE LÀ CORVETTE LA COQUILLE» —
gravée
DU MONDE
«
S.A.R. Mr/
D'ANGOULEME/AMIRAL DE FRANCE/Mr LE
CLERMONT-TONNERRE/PAIR DE FRANCE,
MINISTRE/DE LA MARINE/Mr DUPERREY LIEUT.
DE Vau/COMt L'EXPEDITION/1822.
LE DUC
Mis
Des
«
DE
numéros
LE SOURIRE
Gérant
No 1
«
:
—
Paul
No 2
:
—
de Tahiti
»
Gauguin
Août 1899
LE SOURIRE
Gérant
I
d'un vieil hebdomadaire
—
4 pages
( 2 numéros )
»
Paul
19
supplément
Gauguin
septembre 1899
au
—
>1
pages
journal précédent.
Société des
Études
Océaniennes
:
�—
TABLE
Enumération par
184
DES
—
MATIERES
ordre des sujets traités dans les Bulletins
de la Société des Etudes Océaniennes
TOME
VIII
Depuis le numéro 90 jusqu'au numéro 101 inclus
MARS
1950
—
DECEMBRE 1952
ACTUALITE
Contribution à l'étude des contrats
à
ploitants et propriétaires de cocoteraies,
lier.— Bulletin No 95, page 281.
passer
par
entre
ex-
P. Peaucel-
ANTHROPOLOGIE
Les sang
de
l'anglais
mêlé en Polynésie, par E. Beagleliole, traduit
Ph. Rey-Lescut-e. — Bulletin No 90, page 3.
par
ARCHEOLOGIE
Monuments
et sites
pittoresques des Etablissements Fran¬
Tahiti, Moorea, Iles Sous-le-Vent
et Iles Marquises),
par Ch. van den Broek d'Obrenan. —
Bulletin Nos 98-99. page 362.
Découvertes archéologiques h Makatea, par B. Villaret.
Bulletin No 100, page 421.
Monuments et sites pittoresques des Etablissements Fran¬
çais de l'Océanie ( 2 — Iles Australes et Archipel Gambier), p'ar Tramier. — Bulletin No 101, page 491.
çais de l'Océanie (I
—
ASSEMBLEES
GENERALES
Compte-rendu de l'Assemblée Générale du 14 février
Bulletin No 94, page 163.
1951.
—
Société des Études Océaniennes
�—
185
—
Compte-rendu de l'Assemblée Générale du
Bulletin Nos 98-99, page 345.
1952,
28
mars
—
BOTANIQUE
Sur
par la ^égétation
plateau Temehani à
Bulleti/n No 94, page 182.
problème écologique posé
un
des hauts
sommets
de
Tahiti
Raiatea,
du
et
par K. Papy. —
Catalogue des plantes vasculaires de la Polynésie fran¬
çaise, par R. Robertson. — Bulletin Nos 98-99, page 371.
DIVERS
Dons.
—
Bulletin No
90,
page
34.
Nouveaux statuts de la Société d'Etudes Océaniennes.
Bulletin No 91, page 49.
Liste des membres de
page
la
Société.
—
—
Bulletin No 91,
62.
Bulletin No 94, page
200.
Exposition de Jacques Boullaire à Papeete. — Bulletin
No 95, page 229.
Inauguration du monument à la mémoire d'Alain Gerbault.
Bulletin No 95, page 231.
Bulletin No 97, page 336.
Dons.
Dons et acquisitions. — Bulletin No 100, page 458.
Dons.
—
—
—
ETHNOLOGIE
Enquête sur les hameçons anciens des îles du Pacifique,
S. Chauvet — Bulletin No 91, page 41.
par
ETHNOGRAPHIE
Mésalliance
letin No
polynésiennes,
par
E. de Bisschop.
—
Bul¬
92, page 93.
Le voyage
du radeau Kon-Tik:, par T. Heyerdahl, tra¬
Ph. Rey-Lescure. — Bulletin No 93, page 137.
Les origines de la population d'Ouvea (Iles Loyalty)
et la place des migrations en cause sur le plan général
océanien, par J. Guiart. — Bulletin No 93, page 149.
De vieux gestes, par Ph. Rey-Lescure. — Bulletin No
95. page 220,
duit par
Société des
Études
Océaniennes
�186
—
Mœurs
bulaire,
et
par
De vieux
98-99, page
coutumes
—
de l'ancien Tahiti
d'après le voca¬
Ph. Rey-Lescure. — Bulletin No 97, page 331.
gestes, par Pli. Rey-Lescure.
Bulletin No
352.
—
Des fables de La Fontaine
en tahitien.
Bulletin No
page 463.
Une interprétation des coutumes
indigènes dans une
société océanienne
changeante, par L. Mason. — Bul¬
letin No 101,
page 488.
—
101,
Les musées pour
les recherches dans le
F.R. Fosberg. — Bulletin No
101, page
Pacifique,
489.
par
FOLKLORE
Légende du cocotier et du « mape » ou l'histoire de
l'anguille aux grandes oreilles, par F. Teuinatua.
Bulletin No 91,
page 45.
Une légende de
Mangareva : Maviku, par A. Massaînoff.
Bulletin Nos 98-99,
page 356.
Les oiseaux
rouge» de Oropaa. — Bulletin No 100,
page 409.
La légende de Manu et de
Pitorita, par A. Massainoff.
Bulletin No 101,
page 499.
—
—
—
GEODESIE
Chronique de la monljagne. A
géographique de l'I.G.N. à Tahiti,
letin No
de la mission
M. Jay. — Bul¬
propos
par
96, page 271.
HISTOIRE
Essai sur les pavillons
Bulletin No 90, page 11.
Milan Ratislav Stefanik
Bulletin No 92, page 85.
océaniens,
par
J. Cottez.
—
à
par
R.
—
Tahiti,
Klima.
Recherches historiques sur une
expédition militaire sué¬
doise en Océanie, à la fin du XVIIIe
siècle, par J.
Cottez.
Bulletin No 94,
page 173.
Akaroa, un coin oublié de France aux antipodes, par
II. Jacquier. — Bulletin No
—
96,
page
247.
Rétrospective des pavillons océaniens,
Bulletin No 96, page
par
260.
Société des
Études
Océaniennes
J. Cottez.
—
�—
187
—
Documents pour survir à l'histoire de Tahiti,
par Ph.
Rey-Lescure. ( Document fourni par Tefaaora sur le gou¬
vernement des
Iles Sous-le-Vent ). — Bulletin No 97,
page 306.
Documents pour servir à l'histoire de Tahiti,
par Ph.
Rey-Lescure ( Document fourni par Mare sur le voyage
de Pcmaré Vahiné), — Bulletin No 97,
page 308.
L'histoire de Borabora et la généalogie de notre famille
du « marae » Vaiotaha, par Tati Salmon. — Bulletin No
97, page 315.
Histoire d'une expédition militaire suédoise dans le
Pacifique à la fin du XVIIIe siècle, 1789-1790, par
J. Cottez.
Bulletin No 100, page 425.
Deux vieux papiers. — Bulletin Nos 93-99, page 349.
—
ICHTYOLOGIE
Liste
Lescure.
de
—
poissons de
mer
Bulletin No
92,
à identifier,
89.
par
Ph. Rey-
page
LITTERATURE
Vieux
papiers de l'époque coloniale, par H. Jacquier,
de J. Laguesse. — Bulletin No 92. page 73.
traduction
METEOROLOGIE
Quelques observations météorologiques faites à Raroia
(Tuamotu) du 1er janvier au 30 juin 1950, par B. Datiielsson (F.K. de l'Université d'Upsala, Suède. — Bul¬
letin No 94, page 192).
Suite des observations météorologiques faites à Raroia
(Tuamotu) du 1er juillet au 30 décembre 1950, par B.
Bulletin No 95, page 236.
Danielsson.
—
MYTHOLOGIE
Rapprochements entre la mythologie polynésienne, la
antique, par J. Laguesse. —
Genèse et le Mythologie
Bulletin No 93, page 127.
NECROLOGIE
Teriierooiterai a Teriierooiterai a Tehuri<aua,
Iorss
Bulletin No 100, page 454.
—
Société des
Études
Océaniennes
par
M.
�—
188
—
ORNITHOLOGIE
Les oiseaux naturalisés du Musée de
letin No
100,
page
Papeete.
—;
Bul¬
423.
PEDAGOGIE
L'emploi des langues vernaculaires comme moyen d'en¬
seignement scolaire et extra-scolaire et les problèmes que
pose l'enseignement en langues antres que vernaculaires
dans le Pacifique du Sud,
par G.J. Platten. — Bulletin
No 97, page 293.
La langue maternelle, par Ph.
Rey-Lescure. — Bul¬
letin No 97, page 304.
TOPOGRAPHIE
Note relative à l'établissement de cartes
topograpbiques
provisoires des Iles de la Société et de Makatea (Océanie
française), par R Papy et F. Bagnouls. — Bulletin No
93, page 119.
Une carte allemande de Tahiti, par Ph.
Rey-Lescure.
Bulletin No 95, page 218.
—
TOURISME
A
l'intérieur de Tahiti.
penoo
Mataiea,
par
Noi.es
M. Jay.
Société des
—
Études
sur le
parcours de PaBulletin No 95, page 203.
Océaniennes
�Les articles
publiés, dans le Bulletin exceptés ceux dont l'au
ses dioits, peuvent être traduits et reproduits)
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réservé
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Pour tout achat de Bulletins, échange ou donation de livres
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5000F.P.
à l'Etranger. 30 livres sterling ou
dollars.
Avantages de se faire recevoir Membre a vie pour cette som¬
versée une fois pour toutes. (Article 24 du Règlement Inté¬
rieur. Bulletins Nu 17 et N" 29).
me
i° Le
Bulletin continuera a iui être adressé, quand bien même
d'être Membre résidant à Tahiti.
il cesserait
Le Membre à vie n'a
plus à se préoccuper de l'envoi ou du
paiement de sa cotisation annuelle, c'est une dépense et un souci
2°
de moins.
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sont
conséquence: Dans leur intérêt et celui de la Société,
invités à devenir Membre à vie:
TOUS CEUX qui.
résidant hors de Tahiti, désirent recevoir le
Bulletin.
TOUS LES jeunes
TOUS CEUX
Membres de la Société.
qui, quittant Tahiti, s'y intéressent quand même.
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Dublin Core
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Title
A name given to the resource
Bulletin de la Société des Études Océaniennes (BSEO)
Description
An account of the resource
La Société des Études Océaniennes (SEO) est la plus ancienne société savante du Pays. Depuis 1917, elle publie plusieurs fois par an un bulletin "s’intéressant à l’étude de toutes les questions se rattachant à l’anthropologie, l’ethnographie, la philosophie, les sciences naturelles, l’archéologie, l’histoire, aux institutions, mœurs, coutumes et traditions de la Polynésie, en particulier du Pacifique Oriental" (article 1 des statuts de la SEO). La version numérique du BSEO dispose de son ISSN : 2605-8375.
Identifier
An unambiguous reference to the resource within a given context
2605-8375
Text
A resource consisting primarily of words for reading. Examples include books, letters, dissertations, poems, newspapers, articles, archives of mailing lists. Note that facsimiles or images of texts are still of the genre Text.
Établissement
Université de la Polynésie Française
Dublin Core
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Title
A name given to the resource
Bulletin de la Société des Études Océaniennes numéro 105
Description
An account of the resource
Archéologie - Dernières recherches scientifiques à Raroia, par Bengt Danielsson 139
Histoire
- Notes sur Fergus, par le Cdt J. Cottez 142
- Les premiers Européens à Tahiti, par Rey-Lescure 162
Divers
- Travaux archéologiques 176
- Association internationale des amis de Pierre Loti 178
- Dons et acquisitions 180
- Table des matières (tome VIII) 184
Source
A related resource from which the described resource is derived
Société des Études Océaniennes (SEO)
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Société des Études Océaniennes (SEO)
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1953
Date de numérisation : 2017
Relation
A related resource
http://www.sudoc.fr/039537501
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
1 volume au format PDF (56 vues)
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Language
A language of the resource
fre
Type
The nature or genre of the resource
Imprimé
Identifier
An unambiguous reference to the resource within a given context
PFP 3 (Fonds polynésien)