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Bulletin
DE
I
Société
la
des
ï
ÉTUDES OCÉANIENNES
oa
TOME
VI
MARS
Anthropologie
Histoire
—
des
—
(N° 7)
1940
Ethnologie
Institutions
—
Philologie,
et
Antiquités
populations maories.
Littérature et Folklore.
Astronomie
—
Océanographie
—
Sciences naturelles
Tourisme.
IMPRIMERIE
A
DU
PAPEETE
été des
GOUVERNEMENT
(TAHITI)
Études
Océaniennes
�Les articles
teur
a
publiés dans le Bulletin, exceptés ceux dont l'au¬
ses droits, peuvent être traduits et reproduits
expresse, que l'origine et l'auteur en seront men¬
réservé
à la condition
tionnés.
Toutes communications relatives
Société,
la
doivent
être
adressées
au
au
Bulletin
au
Musée
Président.
ou
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à
110,
Papcete, Tahiti.
Le Bulletin est
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Membre à
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colonies. 300 fr.
l'Etranger, six livres sterling
ou
trente dollars.
faire recevoir Membre a vie pour cette som¬
(Aiticle 24 du Règlement Inté¬
rieur, Bulletins N" 17 et N" 29).
Avantages de
me
versée
une
se
fois pour toutes.
i° Le Bulletin continuera
a
lui êtreadressé,
quand bien même
il cesserait d'être Membre résidant à Tahiti.
2°
L'intérêt de'cette
revenu
modique somme assure à la Société
supérieur à la cotisation annuelle de 30 fr.
un
30 Le Membre à vie n'a plus à se préoccuper de l'envoi ou du
paiement de sa cotisation annuelle, c'est une dépense et un souci
de moins.
a
En
conséquence
:
Dans leur intérêt et celui de la Société,
sont invités à devenir Membre à vie :
TOUS CEUX
qui. résidant hors Tahiti, désirent recevoir le
Bulletin.
TOUS LES jeunes Membres de la Société.
TOUS
CEUXqui, quittant Tahiti s'y intéressent quand même.
Société des
Études
Océaniennes
�DE
LA
SOCIÉTÉ D'ÉTUDES
OCÉANIENNES
(POLYNÉSIE ORIENTALE)
TOME VI
IV»
68.—
(No 7)
MARS
s o zivn hyc
1940.
i :r,:e
Pages
Mission Van den Broek d'Obrenan
(La Rédaction)...
249
cyclones enOcéanie française, parj. L. Giovannelli.
250
Météorologie.
——
Les
Folklore.
Origine du
nom
de Punaauia, par E. Ahnne
268
Histoire.
Découverte des Iles des Etablissements
l'Océanie, par W. W. Bolton
'français de
272
Botanique.
Du Kava
ou
Ava, (fin), par G. Cuzent
276
Divers.
Muséum national d'Histoire
Société des
Naturelle, (La Rédaction).
Études
Océaniennes
284
��Mission Van den Broek d'Obrenan.
Après tant de missions étrangères, pins ou moins scienti¬
fiques ou ethnographiques, qui, à différentes époques, ont
déjà visité et souvent dépouillé nos îles de l'Océanie, nous
avons été heureux, malgré les préoccupations de l'heure
présente, de saluer l'arrivée à Tahiti d'une mission bien
française en la personne de M. et Mme Van den Broek d'Obre¬
nan, chargés par le Ministre des Colonies, au mois d'août
de l'année dernière, d'un voyage d'études ethnographiques
et archéologiques, à Tahiti et aux îles Marquises.
Attaché au Muséum National d'Histoire Naturelle de Paris,
chargé du département de l'Océanie au Musée de l'Homme,
M. C. d'Obrenan n'est pas pour nous un inconnu, car nous
avons déjà eu le plaisir de recevoir sa visite en 1934. M. et
Mme d'Obrenan faisaient alors, avec M. et Mme de Ganay, une
croisière autour du monde sur leur yacht « La Korrigane ».
De ce voyage, M. d'Obrenan a publié une relation aussi
intéressante que riche en documents ethnographiques dont
beaucoup inédits.
Le « Voyage de la Korrigane » dont il a bien voulu faire don
à la bibliothèque de notre Société est un beau livre, abon¬
damment illustré et que tous lirent avec profit et plaisir.
Dès leur arrivée à Tahiti, M. et Mme d'Obrenan et leur Se¬
crétaire se sont mis, très aimablement, à la disposition de
la Colonie et de la Société d'Etudes Océaniennes pour la réor¬
ganisation et le classement méthodique du Musée et de la
Bibliothèque de Mamao qui en avaient grand besoin, nous le
reconnaissons volontiers; mais on fait ce qu'on peut avec
les moyens dont on dispose.
D'autre part, M. d'Obrenan a inauguré une série de cours
d'ethnologie pratique, qui sont suivis avec beaucoup d'inté¬
rêt par nombre de nos sociétaires. Dès qu'il aura terminé
ses travaux à Tahiti, il compte se rendre aux îles Marquises
d'où il rapportera certainement des documents et des objets
du plus grand intérêt au point de vue archéologique ou ethno¬
graphique. Nous espérons qu'il voudra bien, dans un de nos
prochains Bulletins, nous donner un aperçu de ses travaux et
de ses découvertes.
La Rédaction.
Société des
Études
Océaniennes
�—
250
—
LES CYCLONES EN OCÉÂNIE
Caractères généraux des
FRANÇAISE
cyclones tropicaux
L'état normal de l'atmosphère est
déterminé, comme on
le sait, par de grandes «circulations
permanentes» condi¬
tionnées à la fois par l'économie
thermique de l'atmosphère
(circulations méridiennes et zonales) et l'ensemble des con¬
tinents et des mers. Mais, cet état fondamental est
perturbé
par de nombreuses zones mobiles de hautes et basses pres¬
sions. Ces dernières, sous les
tropiques, lorsque les condi¬
tions nécessaires à une puissante convection sont
remplies,
se creusent et
atteignent alors le stade d'ouragans. On les
désigne communément sous le nom de cyclones tropicaux.
En Océanie
française, les cyclones tropicaux sont, fort
heureusement, très rares : sur les 311 dépressions cycloni¬
ques importantes observées dans le Pacifique Sud central
et occidental, 15 seulement intéressent les
Etablissements
français de l'Océanie. Les météorologistes expliquent ce fait
en disant que le Front
tropical du Pacifique Sud oriental est
trop près de l'équateur pour être cyclogénétique. Ceci est
une règle générale, et
c'est, parce que les fronts tropicaux
s'éloignent le plus de l'équateur vers la fin de la saison
chaude, que l'on observe à ce moment-là, les cyclones tro¬
picaux proprement dits.
Malgré la rareté des dépressions cycloniques en Océanie
française, il nous a paru intéressant de rechercher, dans les
documents que nous possédons, quelles furent leurs
carac¬
téristiques. Les documents que nous avons pu réunir et con¬
sulter remontent jusqu'en 1831. Nous n'avons
pas, toutefois,
l'intention de faire ici un historique détaillé de cette
question :
il serait oiseux de
répéter ce que d'autres, avant nous, ont
dit en diverses occasions. Nous voudrions
simplement dans
cette étude sommaire tracer
un
tableau succint mais aussi
complet que possible de l'ensemble des tempêtes, ouragans
ou cyclones dont les échos sont
parvenus jusqu'à nous. Pour
plus de détails le lecteur est prié de se reporter aux docu-
Société des
Études
Océaniennes
�—
nlents
ou
251
—
ouvrages dont nous donnons la liste à la fin de cet
exposé.
*
Avant de dresser
#
#
tel
tableau, il nous paraît utile, néan¬
quelques mots, l'état actuel de nos con¬
naissances sur les cyclones tropicaux. Ces
connaissances, il
faut le dire, étaient relativement
peu étendues jusqu'au dé¬
but de ce siècle, et cela était dù assurément au fait
qu'on ne
disposait pas sous les tropiques d'un réseau de stations suffi¬
samment serré -pour suivre une dépression
aux différents sta¬
des de sa formation et de son
développement. Grâce à la créa¬
tion d'un Service
Météorologique colonial en 1929 des pro¬
grès considérables, dans les colonies françaises, ont été réa¬
lisés et la plupart d'entre elles ont fait de
gros efforts pour
multiplier le nombre de stations de 1er ordre parfaitement
bien équipées et bien dirigées. Le résultat ne s'est
pas fait
attendre : un système de prévisions a
pu être élaboré, et
dans la plus grande majorité des cas, un
cyclone peut être
"détecté" dès sa formation. A
Madagascar, par exemple,
la prévision des typhons
(cyclones) se fait de la façon sui¬
vante depuis 1934 :
moins, d'indiquer
1°
un
un
en
message fait connaître que les conditions parais¬
sent favorables à la formation d'un
2°
lise
un
typhon
;
deuxième message annonce que la formation se réa¬
;
3°
un troisième
message indique la direction et les carac¬
téristiques du typhon.
Un exposé théorique de la formation des
cyclones tropi¬
caux et de l'origine, encore assez mal connue
d'ailleurs, de
leur grande énergie, sortirait du cadre
que nous nous sommes
imposé dans cette étude. Nous nous bornerons à un compte
rendu descriptif des phénomènes
qui accompagnent ces dé¬
pressions.
Constitué physiquement par deux masses d'air essentiel¬
lement différentes, un cyclone est dû à une invasion d'air
froid pénétrant dans une masse d'air chaud. Il
néralement dans une région de calmes, « calmes
se
forme gé¬
équatoriaux
et est
»,
entraîné, tout d'abord vers l'Ouest par le courant d'Est
équatorial où il se heurte inévitablement à une aire de hautes
Société des
Études
Océaniennes
�252
—
—
pressions qui l'oblige à s'éloigner de l'équateur. La trajec¬
cyclone s'incurve vers le pôle et change très rapi¬
toire du
dement de direction
sède
:
bout d'un temps variable, il pos¬
au
composante Est.
formé, le cyclone tropical se présente sous l'as¬
pect d'un « tourbillon» assez régulier avec, au centre, une
région de «calmes» (œil de la tempête) entourée de vents
une
Une fois
d'une extrême violence. Les vents tournent autour du
centre,
aiguilles d'une montre clans Vhémisphère Sud,
et en sens inverse clans
Vhémisphère Nord. Les dimensions du
tourbillon sont très variables dans le
temps et dans l'espace ;
clans le
sens
mais à
son
des
début,
son
diamètre est très restreint, et
on
voit
là tout l'intérêt que l'on a à rendre plus nombreuses et
mieux équipées les stations météorologiques. On a
pu voir
des cyclones ravager une localité et ne
pas se faire sentir à
200 kilomètres de là(R.P. Ch.
Poisson). C'est au reste ce que
nous avons
remarqué à Papeete en 1933 lors du passage
d'une forte dépression au voisinage des îles Australes.
La trajectoire et la vitesse de
déplacement des cyclones,
ou
typhons, le long de cette trajectoire, sont également très
variables. La plus grande fantaisie, semble-t-il, est leur
règle générale, et les courbes qu'ils suivent n'ont, le plus
souvent, qu'un rapport très lointain avec la fameuse para¬
bole dont on parle tant dans certains traités
météorologiques
du siècle dernier. On a pu constater
par exemple :
1° des cyclones « quasi » stationnaires ;
2° des déviations brusques de la
trajectoire ;
3° des trajectoires sinueuses;
4° des disparitions
brusques et des réapparitions bru¬
par
tales
En
avec une
force
accrue
(RONDELEUX).
qui concerne les vents à l'intérieur du tourbillon, il
semble qu'ils soient, dans tous les cas, d'une
grande vio¬
lence et supérieure, en général, à 100 kilomètres
/ heure.
ce
Mais là
note une certaine diversité. Les vitesses
nombre sont, il est vrai, assez rares ;
par
on a évalué en maintes circonstances à 150, 200 et
encore
inférieures à
on
ce
contre,
km./heure, la vitesse du
250
vent. Des anémomètres
spé¬
ciaux sont alors nécessaires. Mentionnons en
passant, qu'en
Floride, au cours du cyclone de septembre 1935, le vent a at¬
teint 360 km j heure pendant les
rafales. La puissance destruc-
Société des
Études Océaniennes
�~
353
—
tive de cet ouragan fut telle que seules les maisons et ou¬
vrages d'art en béton armé ont pu résister, sans gros dom¬
mages, à la pression du vent.
De tels ouragans sont évidemment
exceptionnels.
notre région, en particulier, il semble bien
Dans
le vent, pen¬
dant les cyclones les plus violents n'ait
jamais dépassé 150
kilomètres/ heure. La violence d'un ouragan, n'est d'ailleurs
pas une fonction directe de la valeur du minimum barométri¬
que absolu ; elle dépend plutôt du gradient qui, comme on le
sait, représente la différence de pression entre deux points
distants d'un degré èquatorial. Les minima
barométriques ab¬
solus observés au cours d'un
cyclone sont assez fréquem¬
ment de l'ordre de 715 à 720 millimètres. En
Floride, en 1935,
que
le baromètre serait descendu à 678. mm.
En raison de la faible évaluation au-dessus du niveau de
la mer de beaucoup d'îles
polynésiennes, Tuamotu en
parti¬
culier, notre attention doit être spécialement appelée en
Océanie, sur les effets produits par les « marées de tempête »
qu'on ne doit pas confondre, en dépit d'une certaine iden¬
tité d'aspect, avec les raz de marée
proprement dits. Ces
derniers sont provoqués : soit par une
éruption volcanique,
soit par un tremblement de terre, soit
ment dans une région maritime.
encore
par un
glisse¬
Les marées de tempête appelées
quelquefois lames de
tempête sont, au contraire, d'origine météorologique et liées
à des dépressions
atmosphériques. Il y a invasion lente et
progressive du rivage par la mer et les vagues, très fortes, se
brisent d'une façon irrégulière. L'intensité du
phénomène
dépend directement à la fois de la distance de la dépression
par rapport au lieu d'observation et de l'importance de cette
dépression, cause première de ce gonflement. Dans bien des
cas, la marée de tempête peut ainsi se limiter à une très
forte houle et se traduire
par un léger envahissement des
côtes basses au-delà de la hauteur
moyenne des marées.
Mais, près du centre du cyclone, le soulèvement peut attein¬
dre quelques mètres et les
dangers courus par les populations
côtières peuvent être très grands, en raison même de la
violence des vagues déferlantes dont l'action destructive
s'ajoute à celle de Y intumescence centrale. La protection des
populations contre le retour de pareils phénomènes est
Société des
Études
Océaniennes
�un
des principaux buts du Service
ii est
possible à
un
Météorologique colonial :
observatoire bien équipé et disposant de
nombreuses stations
régulièrement réparties, d'organiser
système d'avertissement de marées de tempête.
Les pluies qui accompagnent un cyclone tropical, sont ha¬
un
bituellement très abondantes
;
tombant
sous
forme d'averses
très fortes et très
rapprochées, elles créent un véritable ri¬
deau de pluie interceptant la vue à 100 et même 50 mètres.
Le débit horaire peut dépasser 10 millimètres en
moyenne.
Les rivières, déjà grossies par les pluies de la saison hu¬
mide, sont alors rapidement en crue et les dégâts qu'elles
causent sont loin d'être négligeables, ainsi que
nous le verronsà diverses reprises dans ce qui suit. Mais toutes les
par¬
ties du tourbillon cyclonique ne sont pas également
pluvieu¬
ses ; à la
périphérie, en particulier, les précipitations sont
nulles. C'est dans cette zone que l'on note des
orages, les¬
quels n'ont jamais été observés à l'intérieur de la dépression.
*
#
#
Les
quelques considérations qui précèdent ne sont évidem¬
fort incomplètes et ne peuvent donner qu'une idée
assez étroite de toute une série de faits très
complexes dont
l'étude précise occuperait tout un volume. Nous nous som¬
mes abstenus, en particulier, d'examiner en détailla
répar¬
tition, en surface et en altitude, de la pression et des vents
à l'intérieur du tourbillon ; ce mot, du reste,
représente d'une
manière impropre le phénomène et peut laisser croire
que
les dépressions barométriques sont de véritables
tourbillons,
analogues à ceux que l'on peut observer à la surface des
eaux des rivières, alors
que la réalité est tout autre. « Un
cyclone tropical n'est pas un transport cle matière, mais la pro¬
pagation d'une baisse barométrique qui a toujours tendance à
ment que
se
combler
»
(Angot).
Disons pour terminer que la courbe
barométrique qui, sous
les tropiques, anormalement l'aspect d'une sinusoïde assez
régulière (marée barométrique), est fortement perturbée par
le déplacement d'une dépression
atmosphérique même
lorsque celle-ci n'est pas dans le voisinage immédiat du
point d'observation. Les grains successifs passant à la sta¬
tion donnent
au
tracé
une
allure anguleuse
Société des
Études
(crochets) de telle
Océaniennes
�sorte que
la plume du baromètre enregistreur paraît oscil¬
part et d'autre de la courbe moyenne.
barométrique dont la valeur moyenne à Papeete,
est de 2.2 millibars
(1.6 à 1.7 mm) s'amortit, et sa dispari¬
tion est un des signes les
plus certains de l'approche d'un
ler constamment de
La marée
cyclone tropical.
Caractéristiques des principales dépressions,
tempêtes, coups de vent, cyclones, observés
Océanie française :
en
Cyclone des 21 et 22 décembre 1831.
Ce cyclone n'intéresse
pas à proprement parler les Eta¬
blissements français de l'Océanie : les
dommages les plus
graves qu'il a causés furent
notés, en'effet, aux îles Cook.
Mais la
lence
tempête
aux
se
serait faite sentir
avec une
certaine vio¬
titre que nous l'in¬
Nous manquons malheureusement de détails
pré¬
îles Sous-le-Vent et c'est à
ce
diquons.
ce sujet.
En ce qui concerne les îles Cook et
plus particulièrement
Rarotonga, on trouvera dans l'ouvrage de Visher « Tropical
Cyclones ofthe Pacific » une relation détaillée de J. Williams
sur les ravages
produits par le passage de la dépression.
Références : Nos 1 et 10.
cis à
Tempête
ou
cyclone du 21 décembre 1843.
Nous n'avons que quelques
données sur les dégâts occa¬
sionnés par cette tempête aux îles
Sous-le-Vent. Aucune
observation barométrique.
A
Iluahine, le
vent très violent serait
(Pahaapiti) à l'Ouest (Toerautia); la
passé du Nord-Est
démontée aurait
mer
envahi le
rivage et quelques maisons. De nombreux arbres
(maiore) furent déracinés ou abattus; plusieurs cases ou
maisons et les temples de Fare et de
Maroe furent détruits.
A Raiatea, les
dégâts furent analogues, mais on eut, en
outre, la mort de quatre hommes à déplorer.
A Tahaa, Maupiti et
Borabora, les dommages furent égale-
Société des
Études
Océaniennes
�ment
importants. On signale par ailleurs que
pied de la montagne.
la mer aurait
atteint à Borabora le
Références : Nos 1, 3 et 5.
Coup de vent du 22 janvier 1856.
La violence de cet ouragan
de "nombreux arbres
rement renversés" en
le rivage
aurait été telle à Papeete que
volumineux lurent déracinés et entiè¬
quelques heures. La mer envahissant
aurait atteint les fondations de quelques
maisons
européennes et aurait laissé en se retirant "une couche très
épaisse de sable noir entremêlé de coquilles dépolies et d'al¬
gues marines" (Dr Prat, cité par Arbousset.)
Les observations météorologiques publiées dans le « Mes¬
» mentionnent que le baromètre est descendu
millimètres, à Papeete. Nous n'avons, bien entendu,
aucune indication sur le type de baromètre employé ni sur
les conditions de mesures.
sager
de Tahiti
à 751.8
Références : Nos 2, 4 et 5.
Tempête ou cyclone du 2 février 1S65.
Société, les îles Sous-le-Vent et les îles Aus¬
touchées par cette dépres¬
sion. A Tahiti les effets les plus désastreux furent observés
dans les districts de Mataiea, Paea et Punaauia. De nom¬
breuses maisons furent détruites, et les dégâts dans les plantalions furent sérieux. En certains endroits, dans les planta¬
tions, la mer aurait recouvert le sol d'une couche de sable
de 50 à 65 centimètres d'épaisseur.
A Tubuai la marée de tempête aurait submergé et anéanti
un ou deux villages.
Observations barométriques: néant.
Les îles de la
trales semblent avoir été les plus
Références : N03 2 et 5.
Ouragan des 18 et 19 janvier 1877.
Observé
aux
Tuamotu et aux îles de la Société.
Pour cette même année
Société des
(1877) on signale qu'au mois de
Études
Océaniennes
�257
—
—
septembre plusieurs tempêtes firent des dégâts aux TuaManihi, Kaukura, Fakarava, Anaa et Nihiru.
motu:
Références
:
N° 10.
Cyclone des 6 et 7 février 1878.
Ce
cyclone
traversé les Tuamotu de l'Ouest en suivant
: il a été d'une très grande violence,
et les dégâts, dûs aux effets conjugués du vent et de la mer
furent considérables. Cent dix sept personnes ont péri.
a
direction NNW-SSE
une
Les îles les
plus éprouvées furent Anaa, Kaukura. Raiora,
Apataki, Fakarava. Une quantité extraordinaire de cocotiers
abattus couvraient les plantations et de la plupart des mai¬
sons, dit-on, il ne restait que des débris. « Plusieurs bateaux
firent côte ; deux d'entre eux, à Raiora, ont été transportés à
l'intérieur des terres, et l'un d'eux à plus d'un mille du ri¬
vage ».
On estime que le centre de
trentaine de milles d'Anaa.
Observations
tres ;
le 7
:
barométriques
754.6
:
la dépression est passé à
une
A Papeete le 6: 756,4 millimè¬
mm.
Références
:
N03 2, 6, 9 et 11.
Pendant la
période qui s'étend de 1878 à 1901, on ne si¬
gnale, à proprement parler aucune dépression importante.
Les journaux ou annuaires relatifs à cette période mention¬
nent cependant les faits suivants :
11 et 12 décembre 1879
:
chutes de
pluie qualifiées
traordinaires
» :
« d'extoutes les riviè¬
res
débordèrent; de nombreu¬
ses
propriétés furent inondées,
entraînées, des ar¬
des maisons
bres emportés.
? février 1883:
marée de
8 février 1888
marée de
16
mars
:
1889 ;
marée de
tempête ;
tempête ;
tempête ; gros dégâts
à Tahiti.
Société des
Études
Océaniennes
�258
—
—
Coup de vent ou cyclone du 22 décembre 1901.
22
Ce coup de vent, direction Nord-Est, débute à Papeete le
vers midi. De nombreux arbres sont immédiatement dé¬
racinés
abattus et
violent orage
accompagné d'une
pluie diluvienne éclate vers 14 heures. La mer, démontée,
grossit brusquement, envahit le rivage et détruit une grande
partie des quais.
ou
un
Au
mm
cours du phénomène le baromètre est descendu à 744
(baisse de 12 mm en 48 heures) et la mer est montée d'un
mètre au-dessus de
levé
son
niveau normal. Par ailleurs
on a re¬
des 48 heures plus de 247 milimètres de
pluie.
(D'après le rapport du Pharmacien, aide-major, Massion).
au
cours
Nous ne possédons pas d'autres renseignements sur cette
dépression. Il ne semble pas, pourtant, que l'on soit en pré¬
sence d'un phénomène local ; la mer est restée houleuse
pen¬
dant plusieurs jours.
Références : Nos 9, 17 et 21.
Cyclone des 14 et 15 janvier 1903.
Sa
trajectoire est analogue à celle suivie
par
le cyclone de
février 1878, mais elle se situe à 200 milles environ à l'Est de
celle-ci.
Les Tuamotu du centre ont été
particulièrement ravagées
les principaux dégâts ont été observés à Hikueru (village détruit), à Marokau (village détruit), à Makemo, Ravahere, Takume, Rairoa et Napuka. On eut à déplo¬
rer la mort de 517 indigènes : la plupart ont
péri par suite de
l'envahissement brusque des îles basses par la mer. A Hikueru, dans l'espace d'une demi-heure, maisons et habitants
ont été enlevés par les lames venant de la haute mer (Dr Brunati). L'île a été rasée dans la nuit du 14 au 15.
par
la tempête
Observations
;
barométriques: 753,2 mm à Papeete; baisse
lativement faible de 7
fut très
3
re¬
jours. Mais, la vitesse du vent
grande dans la nuit du 13 au 14.
mm en
Références
Société des
:
Nos 9, 17 et 21.
Études
Océaniennes
�259
—
Cyclone du 25
Ce
—
mars
1905.
cyclone suivit de près deux dépressions
assez
" observées, la première à la fin de
février,
le 10 mars de la même année. Les dégâts
ses
qu'il
"creu¬
l'autre
vers
furent
assez importants. Sa
trajectoire, suivant Ch. Marcadé, aurait
eu une direction NNE-SSW et le centre serait
passé près de
Manihi, Apataki, Iiaukura et à l'Est de Tahiti. Son diamètre
a
été estimé à 120 milles et
sa
vitesse à 15
ou
causa
18
heure.
Observations
à Takaroa
:
à
:
Napuka
Papeete
barométriques
kilomètres/
•
735 mm ;
732 mm;
750,4 le 26 mars a 08 heures ; mais dans la nuit
le baromètre est probablement descendu
jusqu'à 750, soit :
une baisse de plus de 10mm en 48 heures.
Le vent a soufflé avec violence
pendant la nuit du 25 au 26 ;
la marée de tempête, par contre, ne fut
pas très accentuée
et les dégâts dûs à l'envahissement du littoral
par la mer fu¬
rent peu étendus. On eut néanmoins à
déplorer le naufrage
de deux goélettes et hélas! la mort de plusieurs
membres
de l'équipage de l'une d'elles.
à
:
Références : Nos 7, 9, 17 et 21.
Cyclone des 7 et 8 février 1906.
On possède un très grand nombre de
renseignements sur
Ce cyclone ; nous nous bornerons à en donner un résumé succint.
Sa trajectoire a très sensiblement la direction NW-SE
; elle
s'étend entre 10° S 152° W
(Grenwich) et 23° S 137° W. La vi¬
tesse de déplacement a été estimée, en
moyenne, à 9 kilo¬
mètres/heure entre Flint etTikahauetà 36 kilomètres/heure
entre Anaa et les Gambier.
Minima
à Flint
à
:
Papeete
:
barométriques observés :
739.lmm le 7
à
21
736.lmm le 8
à
08 h. 20; baisse de 18mm
;
744.
mm
le 8
vers
à Tikahau
:
736.
mm
le 8
vers
à Makatea
;
736.
mm
le 8
vers
à Rotoava
11
heures;
05 heures ;
05 heures ;
à Hikueru: 744. mm le 8 vers 20
Société des
heures;
heures;
Études Océaniennes
en
24 heures,
�—
260
—
La goélette « Papeete », qui se trouvait à
pendant le passage de la dépression, aurait
nimum de 715mm le 8 vers 15 heures.
l'Ouest d'Ànaa
observé un mi¬
Papeete a commencé à envahir le rivage le 7
marée de tempête a atteint son maximum
entre minuit et 03 heures (le 8), soit: 2 m. 75 au-dessus du
niveau moyen de la mer. ATikahauon aurait également ob¬
servé une élévation de 2 m. 50 et à Anaa la hauteur des va¬
La mer à
vers
19 heures et la
aurait atteint 8 mètres.
causés par ce cyclone furent naturellement
considérables : de nombreux villages des Tuamotu furent
anéantis et le nombre d'indigènes qui périrent, s'éleva à plus
de 150. Comme en 1878 et 1903 on doit attribuer à la marée
de tempête la majeure partie des accidents et des dégâts.
Références : Nos 7, 9, 17 et 21,
gues
Les ravages
Pour la
période qui s'étend de 1913 à 1925 on ne possède
relevés des
que quelques renseignements peu précis. Les
observations qui nous sont parvenus, semblent indiquer
tou¬
tefois, que des dépressions barométriques passèrent au voi¬
sinage de Tahiti aux dates suivantes :
4 février 1915 :
751.4 millimètres ;
31 janvier 1919 :
747.2 millimètres ; ce jour là il est tom¬
bé à Papeete 253mm de pluie; la
mer était très grosse et on a noté
une marée de tempête assez im¬
portante. De nombreux orages,
accompagnés de fortes chutes de
pluie furent observés les 3 jours
précédents.
23
janvier 1920 :
30 décembre 1921:
11 décembre 1924 :
749.4 millimètres
751.7
751.3
;
—
—
Dépression ou tempête des 1er, 2 et 3 janvier 1926.
de cette dépression a été caractérisé par des
de pluie très abondantes ; on a relevé à Papeete : 626
Le passage
chutes
millimètres
en
4 jours,
(287,3 le 2), et à Papeari : 942mm en
Société des
Études
Océaniennes
�—
5
261
—
jours, (361.9 le 3, soit plus de 15 mm
Ainsi que nous l'avons dit dans
par heure en
moyenne).
précédente note (1)
« en
quatre jours il est tombé à Papeete deux fois plus d'eau
qu'il n'en tombe généralement pendant le mois de janvier et
à Papeari, 3 fois plus, sinon
davantage...»
Un éboulement causé par les pluies torrentielles fit
plu¬
sieurs victimes dans le district
dePapara et les dégâts dans
les plantations furent sérieux.
Le minimum de la pression a été noté le 2
janvier vers 16
757.9 heures : 752,2 millimètres.
Références
:
une
Nos 17 et 18.
Cyclone des Iles Australes: 23-26 août 1933,
Direction générale de la trajectoire WNW-ESE ; la vitesse
de déplacement du centre était de 30 à 32
Km/heure en fin
de parcours. Le diamètre de la dépression était certainement
assez réduit, puisque à
Papeete, soit à moins de 350 milles
de la trajectoire, la plus basse
pression observée a été de
757.9 millimètres.
Les dégâts, aux îles Australes, furent causés par la marée
de tempête et les très fortes vagues qui
l'accompagnaient.
L'élévation maximum du niveau de la mer a été de 100 à 150
centimètres suivant les endroits. Quantité d'arbres furent
abattus, huit
ponceaux enlevés et
plusieurs maisons détrui¬
tes.
Ce
qu'il y a de remarquable, à première vue dans ce cy¬
clone, c'est qu'il ait pu se produire au mois d'août, fin de la
saison fraîche enOcéanie. Dans une étude antérieure (réf.
n«
14) nous avons essayé de mettre en évidence qu'il n'y a eu,
en fait, aucune anomalie dans la formation de cette
dépres¬
sion : elle a eu pour cause initiale une
brusque invasion d'air
froid originaire du Front Polaire austral (courant dérivé).
11 ne semble pas, toutefois, que l'on soit en
présence d'un
cyclone tropical proprement dit. Des recherches plus récen¬
tes nous ont montré, en
effet, que nous sommes, comme
du
(1) Formation et variabilité des pluies à Tahiti.— « Annales de Physique
globe de la France d'Outre-Mer », n° 24, décembre 1937.
Société des
Études
Océaniennes
�—
cêia
262
fréquemment en hiver, dans le cas d'une dépres¬
extra-tropicale se formant sur le prolongement du Front
Polaire Austral, qui a cette époque peut atteindre le tropique
du Capricorne. On observe d'ailleurs, à Tahiti, presque tous
les ans, en août ou septembre, une baisse très nette de la
pression accompagnée d'un coup de vent qui peut être res¬
senti même aux îles Marquises.
Ainsi que nous le disions plus haut, il est malaisé, surtout
lorsqu'on manque de données précises, de faire la différence
entre un cyclone ou typhon et une dépression des latitudes
tempérées. Tous ces phénomènes ont la même constitution
générale, la môme nature intime; ils appartiennent, en un
mot, à la même famille, et il n'y a entre eux que des différen¬
arrive
sion
ces
de détail.
Dépressions cycloniques des 6-12 février 1935.
Le manque de renseignements ne permet pas de se rendre
compte avec exactitude de l'allure générale de la situation
isobarique pendant la deuxième semaine du mois de février
1935.
possédons, en effet, que quelques données sur les
pression et sur la rotation des vents pour
une région considérablement étendue, et il est difficile, si¬
non impossible, d'éclaircir une situation qui, par elle-même,
est assez confuse. L'interprétation la plus logique de ces
données et l'application des règles générales nous condui¬
sent à admettre l'existence de deux cyclones ; l'un, assez
faible, serait passé le 5 et le 6 au Sud des îles de la Société
Nous
ne
variations de la
en
suivant
une
direction E-W
;
le second, très violent, aurait
pris naissance au N-E des îles Cook, serait descendu vers
archipel en suivant tout d'abord une direction NE-SW,
pour se diriger ensuite vers le Sud-Est après avoir subi une
rotation. Il n'est pas interdit de penser, par ailleurs, que ce
deuxième cyclone n'est peut-être que la réapparition brutale
du premier: le cas ne serait pas exceptionnel quoique rare.
Les seules données barométriques que nous possédons
pour notre région concernent Papeete et Uturoa. A Papeete
le minimum absolu a été de 999.8 millibars (749.9 millimè¬
tres) le 6 vers 04 heures. A Uturoa la baisse a été plus imcet
Société des
Études
Océaniennes
�263
—
portante
—
le 6 entre 14 et 16 heures on a noté une pression de
(747.9mm). Mais la marée barométrique quoique
amortie, a été toujours enregistrée par les baromètres enre¬
gistreurs des deux stations.
Le deuxième cyclone fit des ravages considérables aux îles
Cook où la force du vent a atteint le dernier degré de Véchel¬
le de Beaufort. Pression minimum : 28.978 inches (736 milli¬
mètres environ).
:
997.1 millibars
Références : Nos 18, 19 et 20.
Dépression cyclonique des 25-27 février 1937 (îles Australes).
Liée à
série de
perturbations atmosphériques et de
cyclones qui, pendant tout le mois de février 1937, firent sen¬
tir leurs effets dans le Pacifique Sud équatorial cette dé¬
pression se forme, semble-t-il, le 24 au Sud-Est de l'archipel
Cook et passe le 25 au matin par le travers d'Aitutaki. Dans
la soirée du 25 elle paraît se trouver au Sud-Est de Rarotonga et se diriger vers le Sud des îles Australes en suivant
une direction NW-SE. A Tubuai, le vent souffle en tempête
une
du Nord-Est le 25 dès 15 heures et le baromètre descend
brusquement à 747.2 millimètres ; la vitesse du vent est es¬
timée supérieure à la force 8 Beaufort. La mer, démontée,
envahit la côte Nord-Est de l'île
vers
17 heures et
une
heure
note une élévation de 75 à 100 centimètres, comp¬
tée à partir des basses eaux. A 22 heures le vent tourne au
Nord, puis au Nord-Ouest et faiblit. La dépression se comble
ou poursuit sa route vers le Sud.
après
on
Le baromètre à Tubuai est tombé à 745.4mm, le 25 février
; la courbe de l'enregistreur présente le " V " carac¬
téristique des dépressions cycloniques. La marée n'a pas
été enregistrée ce jour-là. A Papeete la courbe du barogra¬
phe de l'Observatoire présente les plus grandes irrégulari¬
tés, indiquant de ce fait que la profondeur de la dépression,
sà vitesse ou sa direction de propagation ont subi d'impor¬
à 18h.
tantes modifications.
Valeurs minima
Société des
:
Papeete : 754.4mm.
Uturoa
:
753.8mm.
Tubuai
:
745.4mm.
Études
Océaniennes
�—
264
—
Coup de vent des 6,7 et 8 février 1940.
Cette
dépression bien qu'assez peu profonde se classe, en
son intensité, parmi les coups de vent ou
gales (vi¬
tesses comprises entre 15 et 30 mètres, seconde).
Nous ne pouvons déterminer que par conjecture le lieu de
formation de ce centre de basses pressions: un réseau de sta
tions très serré aurait été nécessaire pour effectuer cette dé¬
termination avec précision. On peut avancer toutefois que le
coup de vent a très probablement pris naissance au voisina¬
ge des îles Sous-le-Vent et s'est déplacé par la suite vers
le Sud-Est. L' "avis de tempête" que nous avons fait émettre
raison de
le 7 février à 14 heures contenait d'ailleurs
ces
indications.
Elles sont confirmées par
la rotation des vents, les courbes
barométriques des différentes stations et l'ensemble des ren¬
seignements fournis parle « Commissaire Ramel » et les goé¬
lettes (1). Ces données montrent, au surplus, que le centre
est passé au Sud de Tahiti le 7 entre 12 et 14 heures et au
Nord des îles Australes entre 16 heures et minuit (Des ob¬
servations précises manquent pour cet archipel).
Minima barométriques (pression corrigée et réduite au ni¬
veau
de la
Papeete
:
Uturoa
:
Rurutu
:
mer :
"Commissaire Ramel"
1001.4 millibars (751.lmm) le 7 vers 15 h. 30.
1002.1
(751.6mm) le 7 entre 14 h. et 16 h.
—
:
1000.6
—
1001.3
—
(750.6mm) le 8
(751.mm).
vers
20 h.
Pour
Papeete et Uturoa, c'est à cause de l'influence de la
barométrique que le minimum s'est produit deux ou
trois heures après le passage de la dépression au voisinage
du point d'observation.
marée
Force du vent
:
1° à Papeete : Nombreux grains, venant du
Nord-Ouest,
supérieurs à 14 mètres/seconde. Les vitesses maxima pen¬
dant les rafales ont été comprises entre 18 et 20 m/s;
2° à Uturoa: Même temps qu'à
Papeete, mais la force du
(1) Tous les renseignements relatifs à Makatea m'ont été obligeamment four¬
M. PRIVE. Je le prie de bien vouloir trouver ici mes plus vifs re¬
merciements. Je remercie également M. JACOB et M. BAUGÉ (Officier à bord
du « Commissaire Ramel ») pour tous les documents
qu'ils ont bien voulu nqe
nis par
communiquer,
Société des
Études
Océaniennes
�—
265
—
vent
20
a été, semble-t-il plus grande : grains fréquents de 15 à
m/s. (vitesse maximum estimée à 25 m/s);
3° à Makatea: Le faible relief de cette île
a une
influence
négligeable sur la vitesse du vent. Les indications fournies
par l'anémomètre de la station installée par la Société des
Phosphates, sont donc très précieuses car elles permettent de
connaître sans trop d'erreur la force réelle du vent sur mer.
Le diagramme relatif à la semaine du 5 au 10 février montre
que l'appareil a enregistré plus de 1.100 km. de vent pendant
la journée du 6 et plus de 1.300 km. pendant la journée du 7;
soit des moyennes horaires respectives de 46 et 54 km/h. De
ce fait, pendant les grains qui furent particulièrement vio¬
lents, la vitesse instantanée du vent a atteint ou dépassé 80
km/h.
«
Commissaire Ramel
» :
vent constant de force 6 à 7 Beau-
fort
(40 à 50 km/heure) atteignant la force 8 (56 à 65 km/h.)
pendant les grains.
En
considérant que
les cyclones ou coups de vent nette¬
caractérisés, on obtient ainsi, pour l'ensemble des
Etablissements français de l'Océanie, un total de 15 dépres¬
ne
ment
sions
4
en
cycloniques se répartissant comme suit dans l'année ;
janvier, 6 en février, 1 en mars, 1 en août et 3 en décem¬
bre.
Eu
égard à la longue période envisagée ici (1831-1940) ce
minime; il l'est bien davantage lorsqu'on le com¬
pare au nombre considérable d'ouragans observés dans les
autres colonies françaises et étrangères du Pacifique Sud,
lesquelles en général ont une étendue plus restreinte que celle
de l'Océanie française (1).
total est
A
Tahiti, le 29 février 1940.
J. L. GIOVANNELLI,
(1) YfSHER dans
son ouvrage
les nombres suivants
Licencié ès sciences,
"Tropical cyclones of the Pacific" indique
:
80 hurricanes pour
58
pour
39
pour
44
pour
34
pour
—
—
—
—
Société des
les Fiji (1840-1823).
les Tonga (1830-1823).
les Nlles-Hébrides (1830-1923).
la NUe Calédonie (1830-1923).
les Samoa (1830-1923).
Études
Océaniennes
�~
266
—
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
relatives aux tempêtes, coup de vent
cyclones, observés dans les Établissements
français de l'Océanie.
ou
1. "Te Tiarama " mati
2.
(mars) 1844.
"Messager cle Tahiti" (janvier 1856, février 1865, février
et mars 1878, mars 1889).
3. DOBSON
Australian
:
cyclonology (Merbourne 1853).
4.
"Nautical
5.
ARBOUSSET: Tahiti et les îles
adjacentes. [Paris 1867).
Rapport sur le cyclone des 6 et 7 février 1878.
Ann. hydro. 1878. 4e semaine, p. 467.
(cité par Ch.
Marcadé).
"Pacific Island Pilot" : Vol. 1, 1920 (U. S. Hydrogra¬
phie Office).
6. EONET
7.
Magazine" 1856.
:
8. GIBOUDOT
9.
10.
11.
12.
13.
Note
le
cyclone du 12 aie 17 février
(Ann. Hydro.) 1903).
Ch. MARCADÉ : Régime des vents et marche des
cyclones
clans les parages de V archipel des Tuamotu
(Paris 1915).
Stephen S. VISHER : Tropical Cyclones of
the Pacific.
(B. P. Bishop Muséum, Bulletin n° 20, Honolulu 1925).
M. RONDELEUX : Cyclones: Théorie succinle,
prévision
et manœuvres préventives.
Archipel des Tuamotu ;
cyclone des 6 et 7 février 1878, page 95. (GauthierVillars, Paris 1928).
J. R.AVET : Le cyclone des 23-26 août 1933 aux îles Tubuai (Océanie) Ann. de Phys. du Globe de la France
d'Outre-Mer 1934, n° 4. pages 117 et 118.
1903
aux
:
sur
Tuamotu
"Annales cle la Commission pour l'étude des Raz de Ma¬
rée" n° 5. Documents
scientifiques: Etablissements
français de l'Océanie,
Ravet).
p.
39. (Renseignements four¬
nis par M. J.
14. J. L. GIOVANNELLI
: Le
cyclone d'août 1933 en Océa¬
(Ann. de Phys. du Globe, Fr. O-M 1936, n° 18,
pages 169 et 170; une carte page 176).
nie
Société des
Études
Océaniennes
�—
15. J. L. GIOVANNELLI
:
2(57
—
Dépressions cycloniques pendant
Vhivernage 1936-37 dans le Pacifique Sud. (1938,
29, pages 152 à 157
; une
n°
carte page 146).
16. J. L. GIOVANNELLI
: Marée de tempête à l'île Tubuai
(Ann. de Phys. du Globe de la Fr. O.-M. 1939, n°32,
page 62).
17. Résumés Mensuels des observations faites à
l'Hôpital
de Papeete de 1901 à 1911 et de 1915 à 1930
ves
18.
(archi¬
Papeete).
rapports divers du Service Météo¬
de l'Observatoire de
Résumés Mensuels et
rologique des Etablissements français de l'Océanie
(Archives de l'Observatoire de Papeete).
19. Publication mensuelle de
20.
21.
l'Observatoire de Kelburn
(Wellington).
'Meteorological Summary" Apia Observatory (Western
Samoa).
Journal officiel des Etablissements français de l'Océa¬
nie.
22. Annuaire de Tahiti
(1889 à 1903).
Société des
Études
Océaniennes
�—
Origine du
268
nom
—
de Punaauia.
Lewis, un écrivain anglais qui fit, il ya quelques
séjour assez prolongé à Tahiti, et plus particu¬
lièrement dans le district de Punaauia, vient de publier un
livre (1) qui a pour titre : « The Trumpet is mine », ce qui peut
se traduire en français : « La Trompette est à moi », et en tahitienpar: « Pu-na-au-ia ».
Nous n'avons pas à faire ici l'analyse ou la critique de cet
ouvrage qui n'a aucune prétention scientifique ou ethnolo¬
gique. D'une plume alerte et spirituelle, l'auteur nous conte
ses impressions, ses expériences et ses amours, dans le mi¬
lieu tahitien où il a surtout vécu; il les entremêle de consi¬
M. Cécil
années,
un
philosophiques assez discutables sur la félicité des
qui, dit-il, étaient beaucoup plus heu¬
reux que ceux d'aujourd'hui, parce qu'ils ne connaissaient
ni l'inquiétude, ni la crainte.
Et, quelque flatteur que soit pour notre chef-lieu le juge¬
ment que M. G. Lewis porte sur Papeete, il est bien difficile
à ceux qui l'habitent depuis longtemps d'y souscrire entiè¬
rement. Nous citons ses propres paroles : « Taken ail round,
Papeete maintains: Liberté, Egalité, Fraternité, morecompletly and simply as a practical way of life, than any other
dérations
Tahitiens d'autrefois
town I
was ever
in
».
Mais
plus que l'ouvrage lui-même, c'est son titre que nous
voudrions retenir aujourd'hui pour en discuter l'étymologie.
Au cours de son récit, l'auteur explique lui-même à un
ami pourquoi il a choisi ce titre sonore et peut-être un peu
prétentieux. « The Trumpet is mine » est la traduction exacte
du mot Punaauia, le district où il a longtemps vécu. Et il lui
raconte, d'une manière assez succincte et fantaisiste d'ail¬
leurs, la légende de Punaauia que Teuira Henry tenait du
vieux chef de Fautaua, Peue, et qu'elle a rapportée tout au
long dans son livre : « Ancient Tahiti ».
Résumons-la brièvement;
Un
jeune homme de Fautaua nommé Temuri, beau de
visage, mais de basse extraction, allant à la pê-
taille et de
(1) The Trumpet is mine, by Gccil Lewis. London. Peter Dawes. 1838,
280 pages.
Société des
Études
Océaniennes
�—
269
—
au mulet du côté de Faaa rencontra, sur la plage, la belle
princesse Pereitai, fille de la noble maison des Maheanuu.
Ils s'éprirent l'un de l'autre, se rencontrèrent plusieurs fois
et, finalement, la jeune princesse déclara à ses parents qu'elle
ne voulait d'autre époux que le beau Temuri. Naturellement,
les parents ne pouvaient consentir à pareille mésalliance et,
ayant appris que les deux amants avaient résolu de s'enfuir
ensemble, dans la cité de refuge de Papenoo, ils dépêchèrent
au rendez-vous un prêtre qui assomma Temuri d'un coup
de massue et l'ensevelit proprement au marae royal d'Ahu-
che
rai à Faaa.
La
consoler de la mort de Te¬
nuits à pleurer, sa santé
déclinait et, pour la distraire de son chagrin, ses parents
l'envoyèrent faire un voyage aux Iles-Sous-le-Vent avec son
jeune frère Matairuapuna.
ARaiatea où ils furent reçus avec beaucoup d'honneurs par
la famille royale des Tamatoa, Pereitai fut demandée en ma¬
riage par le jeune chef Teraimarama. Elle accepta pour plaire
à ses parents, bien qu'elle n'eût pas encore oublié Temuri.
Le mariage eut lieu en grande pompe et, un an après, na¬
quit une petite fille jolie comme sa mère.
Mais quelques mois plus tard, pour une futile histoire de
tapa, Pereitai se sentit humiliée parles femmes de Raiatea.
Elle s'enfuit dans la vallée de Faaroa et s'assit pour pleurer
sur une grande pierre, au lieu dit Teoraaotaha; on voit en¬
core aujourd'hui la pierre parsemée de taches blanches, tra¬
muri.
ces
jeune Pereitai ne pouvait
Elle passait ses jours et
se
ses
des larmes de Pereitai.
Son frère
qui la cherchait, la trouva là; mais quand elle
l'aperçut, elle plongea dans un trou profond au fond de la
rivière. Il plongea après elle et tous deux descendirent par
un sombre passage creusé dans le roc et arrivèrent chez Pô,
le royaume des ténèbres, où habitent les âmes. Ils furent
bien accueillis par leurs ancêtres, restèrent là un an et Pe¬
reitai oublia son chagrin.
Dans ce séjour des morts, il y avait d'immenses conques
marines dont les esprits tiraient des sons harmonieux. Par¬
fois encore, par les nuits calmes, les pêcheurs de Punaauia
quand ils passent près d'une grande fissure dans le récif
pommée Toatemiro, entendent la musique des esprits,
Société des
Études
Océaniennes
�—
On donna
de
270
—
jeune frère de Pereilai
jouer très habilement.
Ils restèrent là un an, puis on leur dit qu'il
fallait retour--;,
ner dans le
royaume des vivants et on leur montra un long
tunnel qui les mena jusqu'à Tahiti, au district de Punaauia
qui s'appelait alors Manotahi. Ils débouchèrent dans une
grotte au bord de la mer et aussitôt le jeune homme se mit
à jouer de sa trompette.
Tous les habitants accoururent, les reconnurent et les ac¬
une
ces
qui apprit bien vite à
conques au
en
cueillirent
avec joie.
Matairuapuna fit don de sa conque au grand chef Pohuetea qui, pour perpétuer la mémoire de cette merveilleuse
histoire, changea le nom du district de Manotahi en celui de
Punaauia (La Trompette est à
moi).
La seconde
elle est
mais
étymologie de Punaauia est toute différente:
non point sur le mot « Pù » (la conque marine)
Puna, nom propre d'un guerrier célèbre de son
basée,
sur
temps.
La voici, telle que M. Martial Iorss la raconta à la fête du
folklore qui eut précisément lieu à Punaauia, en 1928, sur
le marae de Taputapuatea.
Autrefois, Punaauia s'appelait Iliti, du nom de son roi, et,
avec Paea, composait la division
géographique et adminis¬
trative d'Atehuru qui s'étendait de Tefana à Ahurai
jusqu'à
Teva : nous dirions aujourd'hui, de Faaa à
Papara.
Un jour, Puna, guerrier de Teva-i-Tai (la
presqu'île) échoua
à Hiti
(Punaauia).
Il fut saisi par
les indigènes qui voulurent le mener au Roi.
qui n'était pas habitué à être commandé, refusa. On
voulut le prendre de force ; il se défendit
jusqu'au moment
où un coup de massue lui fracassa la mâchoire. Vaincu, il
fut amené dans la vallée, ligoté et porté sur le marae où il
fut sacrifié. La pointe où eut lieu ce combat et où la mâchoire
de Puna fut brisée s'appela Taapuna (de taa, la
mâchoire).
La vallée où Puna fut pris et ligoté reçut le nom de Punâruu (de ruu, attaché). Enfin l'endroit où il fut
sacrifié, se nom¬
ma dès lors, Punaauvihia
(de auvihia, immolé).
Cette seconde légende est moins merveilleuse
que la pre¬
mière, partant, moins intéressante pour un écrivain, mais il
Puna
Société des
Études
Océaniennes
�—
271
—
qu'elle est beaucoup plus vraisemblable.
D'ailleurs, c'est moins une légende qu'un simple épisode
d'une époque où les têtes cassées étaient monnaie courante
faut reconnaître
dans
nos
Elle
îles.
outre l'avantage d'expliquer l'origine des noms
pointe et de la passe de Taapuna et de la vallée du Punaruu qui n'ont point changé depuis que Puna y échoua si
a en
de la
misérablement.
si M. Gecil Lewis connaissait cette
l'étymologie de Punaauia, il ne pouvait
guère en faire état à l'appui de sa thèse favorite : que les
Tahitiens d'autrefois étaient beaucoup plus heureux que
ceux d'aujourd'hui, parce qu'ils ne connaissaient ni l'inquié¬
tude, ni la crainte.
Mais il est évident que
seconde version de
E. AHNNE.
Société des
Études
Océaniennes
�—
272
—
2SïgT©5£5&E
LISTE
des Iles des Etablissements
français de VOcéanie. Date de leur découverte et noms des navi¬
gateurs.
par
W. W. BOLTON.
Ile
Découverte par
Date
Iles de la Société
ainsi nommées par Cook en l'honneur de la
Société Royale de Géographie de Londres.
Wallis leur avait donné le nom d'îles du roi
Georges.
Tahiti
Wallis
Moorea
Wallis
1767
Wallis
1767
Maiao
Tubuai Manu
ou
Mehetia
1767
Wallis (vue également par
Carteret)
Makatea
ou
1767
Ile de la Ré¬
création fait maintenant
partie des Tuamotus
Tetiaroa
Roggeveen
Wallis (vue également
Cook)
1722
par
1767
Groupe des Marquises
nommées ainsi par
Mandana en l'honneur du
Marquis de Mendoça, vice-roi du Pérou.
Groupe Sud-Est
Fatuhiva
ou
de la Made¬
leine
Hivaoa
Dominique
ou
Tahuata
ou
Santa Cristina
Mendana
1595
Mendana
1595
Mendana
1595
Groupe Nord-Ouest
Nukahiva
ou
Baux
Uauka
Uapu
ou
île Marchand
Société des
Ingraham
Ingraham
Ingraham
Études
Océaniennes
1791
1791
1791
�—
273
—
Marchand et Chanal s'attribuent également
la découverte de ce groupe.
Date
Découverte par
Ile
Archipel des Gambier
Wilson
ainsi nommé par
Akamaru
Wilson
1797
Aukena
Wilson
1797
Mangareva
Wilson
1797
Taravai
Wilson
1797
Wilson
1797
Grescent
(Timoe)
Archipel des Tubuai.
Raivaivai
Gayangos
1775
Rapa
Vancouver
1791
Rimatara
Henry
1811
Rurutu
Cook
1769
Tupuai
Cook
1777
Iles-Sous-le-V eut
ainsi nommées par
Raiatea
Cook.
Cook
1769
1769
Huahine
Cook
Maupiti
Tupai ou Motu-iti
Cook
1769
Cook
1769
Tahaa
Cook
1769
Scilly
Wallis
1767
Cook
1769
Kotzebue
1824
Wallis
1767
ou Manuai
Borabora ou Faa-nui
Bellinghausen ouMotu
One
Mopelia
ou
Mapihaa
Archipel des Tuamotu
ainsi nommé par
en
1851,
connu
l'administration française
autrefois sous le nom de Pomotus.
Ahe
ou
Ahunui
Vaterland
ou
Cockburn
par
Société des
1616
Schouten
(vue
Martin)
Beechey
Études
Océaniennes
également
1826
�—
Ile
274
—
Découverte par
Akiaki
ou
Amanu
Lanciers
Bougainville
Quiros (vue aussi
Maller
ou
Date
1768
par
Va-
rela
Anaa
la Chaîne
ou
Anu-Anuraro
Margaret
ou
1606
Quiros
Wallis
1606
(vue aussi
par
Qui¬
ros
Anu-Anuranga
Glau-
ou
cester
ros
Apataki
Arutua
Faaite
ou
Rurick
Miloradewitch
ou
Fakahina
ou
Fakarava
ou
Predpriatic
Wittgenstein
Fangataufa
Fangatau ou Angatau
Hao ou la
Island
Harpe
ou
Bow-
Kauehi
Kaukura
Vahitahi
ou
Makemo
Phillips
ou
Wilson
ou
Matahiva
ou
Manuhangi
Lazareff
ou
ou
Osnabrugh
Motutunga
Marutea
Niau
ou
ou
Furnaux
Greig
Nukutavake
Charlotte
1722
1819
Kotzebue
1824
Schouten
1616
Beechey
Beechey (vue aussi
Cockburn)
Bougainville (vue aussi
1826
Wallis
par
1826
par
1768
1767
Boenechea
1772
Boenechea
1774
Humphrey
1822
Cook
1774
Cook
1773
Schouten
1616
Bellinghausen
1819
Cumber-
land
Moruroa
1722
Bougainville
1768
Bougainville (vue aussi par
Quiros
1768
Marokau
Manihi
1767
Roggeveen
Roggeveen
Bellinghausen
Quiros
Hereheretue ou Sfc Paul
Haraiki ou Crocker
Hikueru ou Melville
Maria
1767
Wallis (vue aussi par Qui¬
ou
Wallis
1767
Wallis
1767
Cook
1773
Edwards (vue aussi par
Cook
1791
Shouten (vue aussi par
Greig)
1616
Carteret
1767
Queen
Société des
Études
Océaniennes
�275
—
Ile
Napuka ou Ile du Désap¬
pointement
Naugenengo ou Negonen-
—
Découverte par
Date
Byron
1765
1767
Wallis
go
Wallis
Nukutipipi
(vue également
par
1767
Quiros
Pukaruha
Puka-Puka
Pinaki
Gloucester
ou
Rangiroa
Reao
Honden
ou
Whitsunday
ou
Paraoa
Serles
ou
Rairoa
ou
Clermont-Ton-
ou
1616
Carteret
1767
Wallis
1767
Schouten
1616
(vue aussi
par
1822
Barclay de Tol-
ou
ly
Raraka
Tatakoto
ou
ou
Takaroa
Narcisse
Papakaua
ou
Tiooka
Tahanea
Tauere
tion
ou
Tikehau
ou
ou
Tekokoto
Krusenstern
Otoho
Temataugi
ou
Bligh
Tikei
Takume
ou
Wolkonski
Varela
1774
Garleret,
1767
Schouten
1616
Boenechea
1774
Boenechea
1772
Schouten
1616
Bellinghausen
1819
Wallis
Vairaatea
Vanavana
1722
1831
1722
Roggeveen
1722
Roggeveen
1722
Roggeveen
1765
Byron
Turbull (Supercargo) vue
aussi par le Cap. Bruyers 1803
1792
Bligh
Elisabeth
Tepoto
Roggeveen
Ireland
de la Résolu¬
ou
Takapoto
ou
Kurataki
Il semble n'exister
Beechey (vue aussi
Barrow)
aucun
ne
1767
par
1826
document concernant la décou¬
verte des 17 îles ou
tous
Tonner¬
re
Raroia
Toau
1797
Schouten
Bell
nerre
Tureia
Wilson
petits Atolls de l'Archipel des Tuamofigurant pas dans cette liste.
Société des
Études
Océaniennes
�—
276
—
DU KAVA OU AVA.
par
Communiqué
par
G. Cuzent
M. le Pharmacien PÉTARD
(Suite et fin,)
PRÉPARATION
DE LA LIQUEUR DE KAVA
Ce sont les
jeunes filles ou, à leur défaut, des jeunes gens
qui mâchent les racines de Kava. On choisit pour cette opé¬
ration délicate, celles ou ceux qui ont les
plus belles dents..
Us se lavent préalablement la bouche et les
mains, et dispo¬
sent des vases spéciaux, d'une
propreté irréprochable.
On n'emploie jamais que la racine fraîche
qui se mâche in¬
contestablement mieux que la racine sèche,
quoi qu'on en ait
dit. Cette mastication s'opère lentement, l'on n'abandonne
chaque morceau de racine que lorsque le tissu fibreux est
bien divisé et que le tout forme un bol
homogène.
Quand la provision de Kava est mâchée, (et la quantité va¬
rie suivant le nombre des buveurs), l'on réunit les bols fi¬
breux, jaunes et tout gluants de salive, dansun grand plat de
bois porté sur trois pieds (Umete), et on les délaie dans une
quantité d'eau déterminée en les pressant doucement avec
la main. Ce mélange achevé, les
parcelles ligneuses qui flot¬
tent dans le liquide, s'enlèvent au
moyen d'une poignée de
filaments qu'on obtient au moment même, en écrasant et en
étirant plusieurs fois, entre deux
petits morceaux de bois,,
les hampes vertes et tendres du
cyperus cinctus (rriôu). Pro¬
menés avec soin et à diverses reprises
par tout le liquide,.,
ces filaments se
chargent des débris fibreux et bientôt il ne
reste plus en suspension dans celui-ci
qu'une assez forte
proportion de fécule. Au lieu d'employer l'eau ordinaire pour
délayer la racine mâchée, on fait usage dans quelques îles,
d'eau de coco. Dans tous les cas, le
breuvage est toujours ser¬
vi tôt après sa préparation et sans qu'on ne lui
fasse jamais
subir la moindre fermentation préalable.
Le Kava est une boisson essentiellement
aqueuse, d'un as¬
pect peu engageant, surtout lorsqu'on a assisté à sa
prépa¬
ration. Sa couleur rappelle celle du café au
lait, mais quel-
Société des
Études
Océaniennes
�—
277
—
quefois, en même temps que la racine, on mâche des feuilles
de la plante, ce qui donne alors au breuvage une couleur verte
et le fait ressembler à la liqueur d'absinthe, mais il n'a nul¬
lement le goût de cette liqueur, ainsi que nous l'avons tout
récemment lu dans d'excellents articles
sur
l'Océanie, pu¬
bliés par la « Revue Contemporaine ».
L'odeur aromatique de la liqueur de
Kava attire prompgrande quantité de petites mouches, aussi les
Indigènes ont-ils la précaution de couvrir le vase qui la con¬
tient, soit avec une feuille de Taro (Arum Esculentum), soit
tement
avec
La
une
un
morceau
de
de feuille de bananier.
liquide est d'abord douce, puis elle de¬
piquante et âcre.
Dans quelques îles on délaie la racine de Kava dans très
peu d'eau, ses effets sont alors prompts, et la moitié d'une
coupe, c'est-à-dire, un de nos verres, suffit pour étendre à
terre les Indigènes les plus robustes.
Aux îles Marquises, la dose se calcule par le nombre de
bouchées de racine mâchée. Deux bouchées, délayées dans
saveur
ce
vient
uu verre
que
ou
d'eau fraîche, constituent la dose ordinaire de cha¬
individu. Il
y a
pourtant des buveurs qui en délaient trois
quatre dans la même quantité d'eau ; l'ivresse est pres¬
instantanée. Si l'on ne fait usage que de la dose ordi¬
ne se produit que vingt minutes après l'in¬
gestion, mais si l'on n'a pas l'habitude du Kava, l'on se
que
naire, l'ivresse
trouve subitement ivre.
Nous n'avons à
parler ni du cérémonial, ni des pratiques
d'apparat.
Dans beaucoup d'îles de l'Océanie, le Kava se donne à l'oc¬
casion d'une réception officielle ; il est le gage de l'hospita¬
lité offerte et acceptée, une marque d'alliance. Autrefois il
précédait toujours les entreprises guerrières et les fêtes re¬
ligieuses. C'était un signe de paix, de réconciliation ou l'ob¬
jet d'un riche présent.
A Nukahiva, c'est une boisson journalière analogue à notre
thé ou à notre café et dont chaque indigène se régale de
compagnie dans sa demeure. L'usage en est interdit aux
femmes et aux enfants,
Sa préparation, très minutieuse, était une pratique sacrée
dans plusieurs îles, où la faveur de boire le Kava s'accorsolennelles d'un Kava
Société des
Études
Océaniennes
�—
278
—
dait
comme récompense au jeune homme
qui venait de faire'
premières armes, et à qui sa première victoire valait
l'insigne d'honneur de tremper ses lèvres à la coupe du breu¬
vage symbolique, dont l'usage le classait désormais parmi
les guerriers.
A dose faible, c'est une boisson
tonique, stimulante, qui
donne la force de supporter aisément de grandes
fatigues
tout en procurant une excitation
agréable que les anciens
chefs sauvages savaient fort bien mettre à
profit au moment
ses
du combat.
Lorsque dans un Kava solennel l'on se proposait de déci¬
der le peuple à déclarer la guerre, à faire la
paix ou à sacri¬
fier un prisonnier, les prêtres et les chefs seuls
pénétraient
préparait le Kava. La dose de
racine, calculée selon le but proposé, produisait une liqueur
simplement excitante et prêtres et chefs, en proie à une exal¬
tation fébrile, comme possédés d'une sorte de délire
prophé¬
tique, apparaissaient tout à coup au milieu du peuple assem¬
blé qu'ils passionnaient bientôt par l'entrain et la véhémence
de leurs discours. Pâle d'émotion et de
stupeur, la foule
dans l'enceinte sacrée où
écoutait
en
A dose
silence
au
se
dehors du Marae.
élevée, le Kava détermine
une ivresse triste, si¬
lencieuse et somnolente, complètement différente de celle'
que
de
produisent les boissons alcooliques. A-t-on l'habitude
breuvage, l'ivresse qu'il amène à sa suite ne dure guère
ce
plus de deux heures ; mais si l'on en boit rarement elle se
prolonge quelquefois jusqu'à douze heures. Laisse-t-on passer
quelques jours sans prendre du Kava, l'ivresse dure six heu¬
res dès
qu'on se remet à en boire. Les véritables buveurs de
Kava en prennent chaque jour six à huit fois et même da¬
vantage, pour entretenir leur ivresse. Parvenus à leur sixiè¬
me ou huitième
dose, un tremblement nerveux les saisit tel¬
lement fort qu'ils ne peuvent plus porter la
coupe à leurs
lèvres. L'air hébété, ils la dirigent
vaguement du haut en
bas, la portent à leurs yeux, à leur nez... aussi faut-il leur
venir
en
aide. Pour diminuer les contractions
spasmodiques
l'œsophage, et les empêcher de vomir,
on leur comprime fortement le dos et
l'épigastre avec les
mains. Ils hument alors lentement plutôt
qu'ils ne boivent,
de l'estomac et de
le liquide qu'on leur présente,
Société des
Études
Océaniennes
�—
279
—
La mastication de la racine de Kava surexcite tellement là
muqueuse buccale de celui
qui s'est chargé de
ce
soin, qu'il
peut participer à la distribution du breuvage ; il lui serait
impossible de le garder, il le vomirait à l'instant. Mais celui
des buveurs qui se trouve le premier débarrassé de l'ivresse,
s'empresse de mâcher une dose de racine et le masticateur
peut à son tour satisfaire sa passion.
ne
Nous l'avons
déjà dit, l'ivresse du Kava se fait quelque¬
c'est quand l'espèce de Piper qui a servi à
préparer le breuvage, a été récoltée dans des terrains humi¬
fois attendre
;
des. Les buveurs restent alors
plongés dans
fonde, ils s'impatientent, s'irritent
viennent même méchants. On
ne
une torpeur pro¬
moindre bruit et de¬
peut non plus les faire
au
parler sans les rendre malades.
Jadis, lorsqu'un chef tahitien buvait de l'Ava, il s'entou¬
rait de gardes spéciaux qui écartaient tous les importuns.
Un chien venait-il à aboyer, on le tuait à l'instant; un
coq
chantait-il, on lui infligeait le même sort.
Aux Marquises nous avons vu les buveurs de Kava se re¬
tirer dans des
cases
isolées. Il est Tabu
(défendu) aux indi¬
gènes de passer dans les environs et il n'y a que ceux qui
préparent à manger aux gens ivres, qui puissent parvenir
jusqu'à ces cases. Les femmes ne peuvent en approcher sous
les peines les plus sévères.
Malgré la stupeur et l'état d'abrutissement dans lequel
plonge le Kava, l'on n'en perçoit pas moins les bruits les
plus légers. Aussi dès qu'un Européen pénètre dans une
case où quelque indigène cuve son
Kava, on voit le buveur
entr'ouvrir péniblement ses paupières alourdies, faire signe
de la main de marcher plus doucement et de ne pas l'in¬
commoder. Lui parle-ton, il faut que ce soit à voix très basse,
sans quoi, il se plaint de
violents maux de tête ; un bruit
plus fort le contrarie, l'excite, provoque des vomissements
et l'ivresse se dissipe.
Le Kava
boit dans
moitié de coco grattée, transfor¬
légère et transparente qui, après un
certain temps d'usage, prend une belle teinte
jaune et ac¬
quiert un vernis éclatant : à la beauté du vernis, l'on juge
de la richesse de celui à qui appartient la coupe. C'est
qu'au¬
trefois il n'y avait que des gens de haute naissance Arii, et
mée ainsi
se
en une
une
coupe
Société des
Études
Océaniennes
�—
280
—
Raatira qui, affranchis du travail
agricole, pussent tous les
jours se donner le luxe de ce breuvage.
Aux
ne
Marquises, cette coupe est sacrée (tabu), les femmes
peuvent s'en servir et si, par un hasard malheureux, l'une
d'elles venait à briser
un de ces
vases, elle serait vouée à
et, tôt ou tard, mourrait empoisonnée.
Aussi les Kanaques portent-ils suspendue à la ceinture la
coupe destinée au Ivava afin de la garantir de toute souillure.
une
mort certaine
Les femmes
font très rarement usage de ICava.
Lesson,
gonorrhéiques et
anti-leurcorrhéiques, dit que « les Tahitiennes l'employaient
comme moyen
prophylactique à la suite de leurs relations
journalières avec les navires qui les visitent... »
accordant à cette boisson des vertus anli
Nous
ne
savons
Tahiti, mais
aujourd'hui.
nous
s'il
en
a
pouvons
été réellement ainsi autrefois à
affirmer que cela n'existe plus
Lorsque les Polynésiens prennent la coupe pour boire le
Kava, ils hésitent quelques instants avant d'avaler le breu¬
vage, et la répugnance qu'ils éprouvent se traduit chez eux
par des nausées, des contractions répétées de l'estomac. Cet¬
te première impression de
dégoût surmontée, ils ingurgitent
le liquide tout d'un trait,
puis immédiatement après, ils se
gargarisent avec de l'eau fraîche et parfois se lavent aussi
le visage et les mains. Le Kava n'est donc
pas pour eux «une
boisson agréable à laquelle on s'habitue aisément.»
Les Tahitiens
ne
mangent point avant de prendre le Kava,
qu'ils l'ont avalé, ils se hâtent de prendre des ali¬
ments avant que l'ivresse les saisisse. Le mets
qu'ils choi¬
sissent de préférence dans ce cas, est le
poisson cru et le fruit
mais dès
cuit de l'arbre à
pain. Leur repas achevé, ils allument une
cigarette, prennent une position commode, se couvrent le vi¬
sage et attendent ainsi, dans un repos complet, que l'effet du
breuvage se manifeste.
A Nouka-hiva (îles
Marquises), les Indigènes fument beau¬
coup dès qu'ils sont sous l'influence du Kava. Aussi
gar¬
dent-ils près d'eux un enfant, c'est le
plus souvent une petite
fille (Paoe) pour entretenir le feu du tison
et pour, sur leur
moindre geste, venir allumer leur
pipe ou leur cigarette.
L'ivresse du Kava a de
l'analogie avec celle de
l'opium et
Société des
Études
Océaniennes
�—
284
—
l'on voit les buveurs de Kava, comme les
thériakis, s'affais¬
poids de leur corps.
Dès que les Polynésiens ont pris ce breuvage, ils
causent
et plaisantent entre eux, tout en exhalant
par le nez ou en
avalant la fumée de leur cigarette, qu'ils rendent
par la bou¬
che avec beaucoup de lenteur ; tout à
coup, ils pâlissent, ils
se taisent, leurs traits prennent
une expression morne, hé¬
bétée ; leur vue se trouble ; une vive rougeur des conjoncti¬
ves et des
phénomènes de diplopie se manifestent. La circu¬
ser sous
lation
se
le
ralentit d'une manière notable et tout le corps est
pris d'un tremblement nerveux, avec projection de la face
en avant,
qui rend la station et la marche absolument impos¬
sibles. Des sueurs abondantes surviennent et, chose singuliè¬
re, de fréquentes envies d'uriner (jusqu'à vingt fois dans
une heure mais peu chaque
fois). Il y a absence complète
d'appétits génésiques. Nos buveurs restent ainsi plongés
dans cette sorte d'ivresse comateuse qui laisse pourtant in¬
tactes les facultés intellectuelles. Un silence et un repos ab¬
solus leur sont alors indispensables, Quand on leur adresse
la parole, ils ne répondent qu'en rechignant, avec une lenteur
et une difficulté extrêmes; les questionner en ce
moment, c'est
littéralement les mettre au supplice. L'effet du Kava épuisé,
ils ressentent une grande fatigue dans toutes les articulations,
aussi vont-ils immédiatement se plonger dans l'eau fraîche
et courante de quelque ruisseau. Au repas qui suit, ils s'ab¬
stiennent de popoï, qui les ferait vomir, et ne mangent que
de la noix de
coco.
Une maladie de peau
particulière, désignée à Tahiti sous
d'Arevareva, résulte de l'usage journalier du Kava.
Les vieux buveurs ont en outre la vue très obscurcie, les
conjonctives très rouges, les dents fortement colorées en jau¬
ne : leur peau est
sèche, écailleuse, fendillée et ulcérée par¬
tout où elle offre des épaisseurs, aux mains et aux
pieds, par
exemple, et ils finissent par tomber dans un état complet
d'émaciation et de décrépitude. Aux Iles Marquises, on les
voit portant des sandales afin de ménager la sensibilité de
leurs pieds malades.
Les Tahitiens qui parvenaient à guérir les ulcères produits
par l'abus du Kava étalaient avec fierté leurs cicatrices, C'é¬
tait pour eux autant de marques honorifiques, et plus un
le
nom
Société des
Études
Océaniennes
�—
buveur d'Ava
282
—
présentait, plus il acquérait de considéra¬
jeunes hommes dont
la peau était écailleuse et
profondément fendillée, signes aris¬
tocratiques qui ne se rencontraient que chez les gens riches
et de noble race. Après ceux-ci, elles recherchaient les hom¬
mes obèses, et l'on
voyait les déshérités faire des repas fré¬
quents, manger d'énormes quantités de cocos et de féis, afin
d'acquérir de l'embonpoint et de devenir l'objet des faveurs
de ces bizarres jeunes filles.
en
tions. Les Tahitiennes raffolaient des
Les femmes recommencent à boire du Kava
aux
Iles Mar¬
quises. Celles qui en prennent tous les jours ont, au bout de
deux mois, le corps entièrement couvert d'une
espèce d'ichthyose. Tout récemment trois heures après avoirbu une trop
forte dose de
ce
breuvage,
Kava n'est donc pas
poison bien lent
une Noukahivienne est morte : le
«dans tous les cas, comme le café, un
».
Les Noukahiviennes boivent du Kava
pour
combattre la
phtysie pulmonaire? Dans les bronchites elles en éprouvent,
disent-elles, un très grand soulagement. Dans ce cas, elles
en prennent une dose
légère le soir, au moment de se cou¬
cher.
D'après ce qui précède, le Piper methyst.icum (Kava ou Ava)
tonique et stimulant à faible dose, et à doses plus éle¬
vées, il deviendrait succesivementcalmant, sudorifique, diu¬
rétique, stupéfiant, anaphrodisiaque. Il serait de plus, d'après
Lesson, anti-gonorrhéique et anti-leurcorrhéique. Enfin, il
serait
exerce une
action directe
ou
indirecte
sur
la peau.
ANALYSE CHIMIQUE DE LA RACINE DE KAVA.
La racine du Piper methysticum renferme une huile es¬
sentielle, de couleur jaune citron, unie à une résine balsa¬
mique. C'est sans doute à cette oléorésine que sont dues les
propriétés anti-gonorrhéiques et anti-leurcorrhéiques men¬
tionnées par Lesson. L'on trouve
encore dans cette racine,
grande quantité de fécule à grains petits et arrondis,
un principe neutre
particulier que nous avons isolé à Tahiti
le 10 avril 1857 et auquel nous avons donné le nom de Kavahine (Kavahine). C'est probablement à ce
principe que doiune
Société des
Études
Océaniennes
�—
vent être attribuées les
283
—
propriétés stupéfiantes et énivran-
tes du Kava.
Société des
Études
Océaniennes
�—
284
—
Muséum national d'Histoire naturelle
MUSÉE DE L'HOMME
rfij-i&irr-.
Motion
Le
Groupe du Centre des Etudes Océaniennes du Musée
de l'Homme
l'Homme,
:
réuni le vendredi 9 février 1940
sous
Musée de
au
la présidence du Professeur Rivet,
ayant entendu le compte-rendu de la Mission de M. Leenhardt,
ayant constaté, d'une part la persévérante activité de la
Société des Etudes Océaniennes et les résultats qu'elle a ob¬
tenus pour l'organisation du beau Musée de Tahiti,
d'autre part, la création de la Société des Etudes Mélané¬
siennes, ainsi que de sa belle Revue et les grands espoirs
que permet son activité pour l'organisation du Musée de
Mélanésie à Nouméa,
considérant, que les circonstances actuelles dont souffre
l'Europe, ne peuvent entraver pour l'heure les efforts tentés
dans le Pacifique,
envoie à ces deux Sociétés ses félicitations pour le magni¬
fique travail accompli.
Le Groupe du Centre des Etudes Océaniennes fait des vœux
pour que les Gouvernements locaux et la population ne ces¬
sent de participer à leur activité et encourager leurs initia¬
tives, nécessaires au rayonnement culturel de la France
d'Outre-mer.
Vœu
Le
Groupe du Centre des Etudes Océaniennes du Musée
de l'Homme
:
réuni le vendredi 9 février 1940
au
Musée de
l'Homme, sous la présidence du Professeur Rivet,
ayant entendu le compte-rendu de la Mission de M. Leenhardt,
ayant constaté la valeur des efforts tentés par la Société
des Etudes Océaniennes à Papeete et par la Société des Etu¬
des Mélanésiennes à Nouméa,
Société des
Études
Océaniennes
�—
28o
—
considérant l'intérêt que présentent les Musées de ces deux
capitales et l'importance
pour
rayonnement culturel dont
ces
la France du Pacifique, du
Sociétés sont des foyers.
Emet le vœu,
Que les Gouvernements locaux soient encouragés à facili¬
ter par tous les moyens les efforts que tentent ces Sociétés
pour la connaissance des lies Océaniennes et le développe¬
ment des Musées dont
Nous
ces
Sociétés ont la
charge.
apprécions vivement et
transmettre à tous
nos
sommes très heureux de
Sociétaires le très honorable témoi¬
gnage et les vœux que M. le Professeur Rivet Directeur du
Musée de l'Homme adresse à notre Société des Etudes
Océaniennes.
LA
Société des
Études
RÉDACTION.
Océaniennes
�Société des Études Océaniennes
�BUREAU DE LA
SOCIÉTÉ
Président
M. E. Ahnne.
Vi ce-Président
M. G. Lagarde.
Trésorier
M. A. Cabouket.
Sécréta ire-Archiviste
M. le D1' Rollin.
Assesseur.
M. M. Rey-Lescure.
Assesseur
M. W. Malinowsici.
Sfecrétairc-Bibliothécairc-Conscrvàteur
Pour être reçu
un
du Musée M. 'Bouvier.
Membre de la Société
se
faire présenter par
membre titulaire.
imuijotiièque.
Le Bureau de la Société informe ses Membres
que dé¬
sormais ils peuvent emporter à domicile certains livres de
la Bibliothèque en signant une reconnaissance de dette en
cas
où ils
ne
rendraient pas
le livre emprunté à la date
fixée.
Le Bibliothécaire
La
et à
présentera la formule à signer.
Bibliothèque est ouverte aux membres de la Société
leurs invités tous les jours, de 14 à 17 heures, sauf le
Dimanche.
La salle de lecture est
de 14 à 17 heures
ouverte au
public tous les jours
musée
Le Musée est ouvert tous les
jours, sauf le lundi de 14 à 17 h.
jours d'arrivée et de départ des courriers : de 9 à 11 et de 14
17b.
Les
à
Pour tout achat de
s'adresser
au
Musée, Boîte
Bulletins, échanges ou donation de livres
Société, ou au Bibliothécaire du
Papcctc.
Président de la
1 10.
LE BULLETIN
Le Bureau de la Société
accepte l'impression de tous les articles
qui paraissent dans le Bulletin mais cela n'implique pas qu'il
épouse les théories qui y sont exposées, ou qu'il fait sien les
commentaires et les assertions des divers auteurs qui, seuls, en
prennent toute la responsabilité.
Aux lecteurs de' former leur
appréciation.
La Rédaction.
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Dublin Core
The Dublin Core metadata element set is common to all Omeka records, including items, files, and collections. For more information see, http://dublincore.org/documents/dces/.
Title
A name given to the resource
Bulletin de la Société des Études Océaniennes (BSEO)
Description
An account of the resource
La Société des Études Océaniennes (SEO) est la plus ancienne société savante du Pays. Depuis 1917, elle publie plusieurs fois par an un bulletin "s’intéressant à l’étude de toutes les questions se rattachant à l’anthropologie, l’ethnographie, la philosophie, les sciences naturelles, l’archéologie, l’histoire, aux institutions, mœurs, coutumes et traditions de la Polynésie, en particulier du Pacifique Oriental" (article 1 des statuts de la SEO). La version numérique du BSEO dispose de son ISSN : 2605-8375.
Identifier
An unambiguous reference to the resource within a given context
2605-8375
Text
A resource consisting primarily of words for reading. Examples include books, letters, dissertations, poems, newspapers, articles, archives of mailing lists. Note that facsimiles or images of texts are still of the genre Text.
Établissement
Université de la Polynésie Française
Dublin Core
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Title
A name given to the resource
Bulletin de la Société des Études Océaniennes numéro 68
Description
An account of the resource
Mission Van den Broek d'Obrenan (La Rédaction) 249
Météorologie - Les cyclones en Océanie française, par J. L. Giovannelli 250
Folklore - Origine du nom de Punaauia, par E. Ahnne 268
Histoire - Découverte des Iles des Etablissements français de l'Océanie, par W. W. Bolton 272
Botanique - Du Kava ou Ava, (fin), par G. Cuzent, communiqué par Monsieur le Pharmacien Pétard 276
Divers - Muséum national d'Histoire Naturelle, (La Rédaction) 284
Source
A related resource from which the described resource is derived
Société des Études Océaniennes (SEO)
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Société des Études Océaniennes (SEO)
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1940
Date de numérisation : 2017
Relation
A related resource
http://www.sudoc.fr/039537501
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
1 volume au format PDF (44 vues)
Rights
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Language
A language of the resource
fre
Type
The nature or genre of the resource
Imprimé
Identifier
An unambiguous reference to the resource within a given context
PFP 3 (Fonds polynésien)