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Bulletin
cE2
DE
il
JlE
CE)
Société
la
IV"
TOME
55
V
(N° 14)
IVOVEMRRE
Anthropologie
Histoire
—
des
^11
des 11
!É
OCÉANIENNES
ETUDES
—
1935
Ethnologie
Institutions
—
Philologie.
et
Antiquités
populations maories.
Littérature et Folklore.
Astronomie
—
Océanographie
—
Sciences naturelles
Tourisme.
IMPRIMERIE
A
DU
GOUVERNEMENT
PAPEETK
(TAHITI)
irEÏ
©
�Les articles
teur
publiés dans le Bulletin, exceptés ceux dont l'au¬
ses droits, peuvent être traduits et reproduits
expresse, que l'origine et l'auteur en seront men¬
réservé
a
à la condition
tionnés.
Toutes communications relatives
Société.
la
doivent
au
être adressées
au
Bulletin
au
Président.
Musée
Boîte
ou
à
110,
Papeete, Tahiti.
Le Bulletin est
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ce
envoyé gratuitement à tous ses Membres.
numéro
Cotisation annuelle-des Membres résidents
Cotisation annuelle des Membres résidents
en
'.
français
Cotisation annuelle des
10
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»
pays
:.. 40 francs.
étrangers
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Membre à vie résidant
France
en
Membre à vie résidant à
ou
dans
ses
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l'Etranger, six livres sterling
ou
trente dollars.
Avantages de
se
faire recevoir Membre
a
vie
fois pour toutes. (Article 24 du
rieur. Bulletins N ' 17 et N" 29).
me
versée
1" Le
une
Bulletin continuera
a
pour cette som¬
Règlement Inté¬
lui être adressé, quand bien même
il cesserait d'être Membre résidant à Tahiti.
2°
L'intérêt de cette
revenu
modique somme assure à la Société
supérieur à la cotisation annuelle de 30 fr.
un
3° Le Membre à vie n'a plus à se préoccuper de l'envoi ou du
paiement de sa cotisation annuelle, c'est une dépense et un souci
de moins.
Kn
eonsôqiieiK'C
sont invités à devenir
:
Dans leur intérêt et celui de la-Société,
Membre
a
vie:
TOUS CEUX qui, résidant hors Tahiti, désirent recevoir le
Bulletin.
TOUS LES
TOUS
jeunes Membres de la Société.
CEUXqui,
_
quittant Tahiti
s'y intéressent quand même.
Sodëté des Études Océaniennes
�a*W&3>383?8Ssr
DE
SOCIÉTÉ
LA
D'ÉTUDES
OCÉANIENNES
(POLYNÉSIE ORIENTALE)
TOME V
(N° 14)
\» 55.- NOVEM1ÎKE 1035.
S01S/L IvT A. I K,:E
Pages
Actualité.
Inauguration du Nouveau Musée, L. R
505
Ethnologie.
De
l'usage des Echassesaux Marquises, par Ed. Ahnne.
508
Une visite au Musée Missionnaire des Pères des SacrésCœurs de Picpus, par André Ropiteau
518
Histoire.
Du
nom original de Papeete et de quelques autres noms
géographiques, par T. Anahoa
En marge de l'Histoire de Tahiti - Le Capitaine Mauruc,
par P. Marcantoni
529
333
Philolog ic.
Les bois
par
parlants de l'Ile de Pâques (Manuscrit de 1890),
Mgr. Tepano Jaussen
337
Littérature.
Le Paradis
(Sonnet),
par
Alphonse Gallais
343
Dons et achats
544
Divers.
Bibliothèque et Musée
-
Dons d'Alain Gerbault et notice sur ses découvertes de
nouvelles espèces de diatomées pélasgiques dans l'O¬
céan
Pacifique, L. R
543
•
Société des
i •••»_.
Études
Océaniennes
�Société des
Études
Océaniennes
�Inauguration du Nouveau Musée.
suite de la suppres¬
de Secrétaire Général à Tahiti, et mis à la dis¬
position de la Société des Etudes Océaniennes pour y ins¬
taller le Musée et la Bibliothèque, a été inauguré lors de la
visite officielle de M. le Gouverneur Sautot, en présence du
Président et des Membres du Bureau de la Société, le 21
septembre 1935.
L'ouverture au public eut lieu quelques jours après, le 26
septembre, à l'occasion du trop court séjour à Papeete des
membres de la croisière touristique française à bord du " Céphèe
des Messageries Maritimes.
La salle de lecture, disposée pour une conférence, permit
de grouper environ 60 de nos visiteurs.
L'Hôtel deMamao, devenu vacant par
sion du poste
Sous la Présidence
d'Honneur du Chef de la Colonie et
après une élégante présentation faite par M. Salzani, Direc¬
l'Agence de la Compagnie des Messageries, M. Ahnne,
Président de notre Société, souhaite la bienvenue aux assis¬
tants et leur dit toute la joie qu'il éprouve à recevoir enfin
des compatriotes, après avoir si souvent accueilli des touris¬
tes étrangers, dont la visite est certainement très bienvenue,
mais qui ne peuvent apporter avec eux ce souille de l'air na¬
tal qu'il sent passer aujourd'hui.
teur de
dans ses grandes lignes, l'histoire de la
Polynésie Orientale et de ses habitants 11 évoque les prin¬
cipales théories sur les origines des migrations qui ont peu¬
plé les îles actuelles; soit depuis l'Asie, berceau de l'huma¬
nité, soit, selon la légende, séduisante sans doute, mais assez
hypothétique de la Lé mu rie-, ce vaste continent perdu, dont
l'antique culture aurait laissé, jusqu'à l'Ile de Pâques, les
statues gigantesques et les écritures idéographiques encore
mystérieuses et indéchiffrées.
Sans prendre parti en faveur d'aucune théorie, il rappelle
que des signes identiques furent signalés tout dernièrement
par Ilévésy, dans la vallée de l'Indus, foyer sans doute de la
Puis il expose
Société des
Études Océaniennes
�—
506
première culture des ancêtres de
Président éveilla chez
nos
—
nos
Indigènes océaniens. Le
aimables visiteurs la vision des
éléments critiques propres à l'histoire
tie du Monde, où ils arrivaient pour la
de la cinquième par¬
première fois. Le ca¬
ractère hospitalier et bon de la race Maori, la beauté mysté¬
rieuse et mélancolique des îles, toutes choses si bien senties
et exprimées par P. Loti; le souvenir des grands découvreurs
de nos archipels, et enfin les dix-sept années d'existence et
de travail de la Société des Etudes Océaniennes, pour réunir
et conserver les pièces ethnologiques et la bibliographie ré¬
unies dans le
Rien
ne
nouveau
Musée de Mamao.
fut oublié dans cette causerie si cordiale et
exempte
pédantisme.
M. Bodin, bibliothécaire-conservateur, parla ensuite de
"l'âme des pierres " telle qu'elle a dû se développer dans
les vieilles idoles polynésiennes sous l'influence accumulatrice des courants de pensées craintives et respectueuses,
qui les ont entourées pendant les siècles d'adoration. Ame
toujours active et qui ne pardonne pas aux profanateurs qui
cherchent à les enlever des lieux sanctifiés où elles régnaient
de tout
sur
les Maoris d'autrefois.
Nos dieux recevaient
ce jour-là des visiteurs français, es¬
pèce rare qui, nous l'espérons tous, ne cessera de croître,
encouragée par la sollicitude et les meilleurs vœux de tout
le pays.
Puis ce fut M. le Gouverneur
improvisation
Sautotqui, dans
une
brillante
couronna cette courte conférence
et marqua
de sa haute autorité les sentiments délicats éveillés dans
toute l'assemblée par cette simple et cordiale cérémonie.
La visite
rapide des collections,
sous
la direction du Pré¬
sident et des Membres du Bureau, termina cette
inauguration
qui laissera à tous les assistants un agréable souvenir.
Depuis 1917, date de la fondation de la Société, les riches¬
ses du Musée et de la Bibliothèque
se sont considérablement
accrues. Présentées jusqu'ici dans un local
mal approprié,
elles n'offraient qu'un intérêt scientifique
incomplet et sans
prestige pour la Colonie.
L'initiative d'un changement de local, sollicité depuis long¬
temps par le Président et les Membres de la Société, est due,
à M. le Gouverneur Montagné. Voici la
réponse, qu'il trans-
Société des
Études
Océaniennes
�mettait le 4 octobre dernier, à une lettre qui lui avaitanrionCé
l'inauguration du nouveau Musée.
« Ma joie
est grande d'avoir pu donner à la Société dés
«
Etudes Océaniennes des locaux où elle pourra recevoir en
«
grande Dame qu'elle est, les savants français et étrangers
qui ne veulent pas rester indifférents, devant l'Univers
«
pour nos précieux documents de l'art et de l'histoire de
la Polynésie Orientale... ».
Qu'il nous soit permis de profiter de ce compte-rendu pour
exprimer d'abord au Gouverneur Montagné qui prépara la
...
«
«
décision affectant
au
Musée l'Hôtel de Mamao, ensuite à Mon¬
sieur le Gouverneur Sautot
qui l'a exécutée, l'assurance de
plus profonde reconnaissance de tous ceux qui respectent
passionnément le prestige du passé et rendent à la race
Maori, ainsi qu'aux Etablissements français de l'Océanie,
l'hommage d'un profond attachement. Notre Musée, vérita¬
ble patrimoine national, profitera désormais d'une exposition
plus lumineuse que par le passé, ainsi que de salles spa¬
cieuses où rien ne pourra s'altérer.
Le parc de Mamao, orné des grandes statues de Raivavae,
deviendra peu à peu, grâce à la scrupuleuse et intelligente
conservation de ses arbres, auxquels s'ajouteront des plan¬
tations d'essences indigènes, le prolongement du jardin bo¬
tanique voisin, qui, lui, continuera à acclimater les espèces
étrangères.
Les visiteurs déjà de plus en plus nombreux, prouvent
combien est utile et profitable pour Tahiti l'effort réalisé.
la
La Rédaction.
—
Société des
Études
Océaniennes
�STS3KTOSiOéXXS
De
l'usage des Echasses aux
Marquises.
Lorsqu'on a l'occasion de visiter les principaux Musées de
l'Ancien et du Nouveau-Monde, ou, comme ce voyage n'est
à la portée de toutes les bourses, si l'on se contente d'en
parcourir les catalogues, on est frappé du nombre de spé¬
cimens d'échasses sculptées qui figurent parmi les curiosités
ethnographiques provenant des lies Marquises.
Ainsi, dans le très intéressant rapport publié parle Bishop
Muséum de Honolulu, sous le titre "Report of a Journey
around the world to study matters relative to Muséums"
pas
1912, nous relevons :
Musée National d'Ethnographie: 3 sup¬
ports d'échasses des Iles Marquises.
2 supports d'échasses des Marquises.
Musée d'Ethnographie: 6 supports d'é¬
chasses de belle qualité; 2 supports
avec doubles figures adossées, spéci¬
Copenhague.
Berlin.
Leydc.
unique.
men
$t Bel ersfoourg.
Musée Pierre le Grand : 1 paire d'échas¬
ses montées complètes de 7 pieds; 2
supports d'échasses des Iles Marquises.
Munich.
Musée
royal d'Ethnologie: 6 supports
Marquises.
d'échasses des
Londres.
British Muséum : 2 paires de
ses,
belles échas-
complètes de 6 pieds ; 8 supports
sculptés.
Paris,
Musée du Trocadero
:
1 paire complète
remarquable,
supports et leurs ligatures
originales; 6 supports sculptés. (1)
d'échasses d'une facture
avec
leurs
(i) Ces échasses sont sans doute celles qui étaient autrefois
Marine, au Louvre.
Elles furent apportées en France parle Commandant Collet qui les
avait trouvées chez lcs"Taioa" de Nouka-Hiva.
Note
au
Musée de la
Société des
Études Océaniennes
�—
509
—
pourrions continuer cette énumération par les Mu¬
qui eux aussi possèdent de nom¬
breux spécimens d'échasses marquisiennes. (2)
C'est à croire qu'autrefois, aux Marquises, personne ne
marchait sur ses pieds,
Et.
nous
sées du Nouveau-Monde
#
#
opinions émises par
touchant l'usage de ces échasses, voyons
Avant d'examiner et de discuter les
différents auteurs
quoi elles consistaient, et, pour cela, nous ne pouvons
de citer la description qu'en donne Marchand,
d'après une paire que son compagnon Chanal rapporta en
en
mieux faire que
France
«
:
Chaque échasse est composée de deux pièces ; l'une, de
être appelée marche¬
bois dur et d'un seul morceau, peut
de bois léger, plus ou moins
celui qui doit en faire usage.
Le marche-pied a onze ou douze pouces de hauteur ou de
longueur, un pouce et demi d'épaisseur, et sa largeur, qui est
de quatre pouces en haut, se réduit dans le bas à un demipouce. La partie postérieure est creusée d'une gouttière, pour
s'appliquer contre la perche, comme une jumelle, en terme
de marine, s'applique contre un mât, et elle est liée à la per¬
che par des fibres de tresses de coco ; la tresse d'en haut
passe dans un trou oblong percé dans l'épaisseur du marche¬
pied, et celle d'en bas embrasse par plusieurs tours la par¬
pied ; l'autre est une perche
longue, suivant la stature de
l'assujettit contre la perche. »
partie supérieure que j'appellerai le patin, écrit Mar¬
chand, et sur laquelle le pied doit poser en travers, se re¬
courbe en haut en s'éloignant de la perche. »
« Ce patin porte un pouce et demi d'épaisseur et sa forme
est à peu près celle de la proue d'un vaisseau ou d'un rostre,
ou, si l'on veut, d'un nautile tronqué. »
« Le
dessous de cette espèce de coquille est strié légèretie mince et
«
La
(2) Le Musée de Papeete possède une paire de supports d'é¬
facture, mais qui ne sont pas très anciens.
Sur la vérandah du Cabinet du Gouverneur, on peut voir des portechapeaux qui, sans être très finement travaillés, sont la reproduc¬
tion assez exacte des supports d'échasses marquisiennes. Ils ont été
sculptés par un Indigène des Iles-Sous-le-Vent.
Note
chasses d'une assez bonne
Société des
Études
Océaniennes
�k io
—
nrëiït
sur
toute
sa
—
surface, et les stries partent des deux côtés
pour se réunir clans le bas, sur le milieu, et y former une
arête continue ; sa face supérieure est méplate, pour recevoir
le
pied, et elle, est partiellement ornée de stries peu profon¬
des, qui forment des suites régulières d'angles saillants et
et
d'angles rentrants.
»
Le patin est supporté par un buste de figure humaine,
dans l'attitude d'une cariatide grotesquement travaillée, qui
ressemble assez à un support du genre égyptien ; elle a, au
dessous d'elle, une seconde
figure du même genre, mais
plus petite, dont la tête est placée au dessous des mamelles
de la grande, les mains de la seconde sont posées à plat sur
sa poitrine, et son corps se termine par une longue gaîne
pour former la partie inférieure du marche-pied. Les bras,
ainsi que les autres parties du corps des deux figures, sont
striées angulairement comme la face supérieure du patin.
Cette
description, nous dit M. Ilamy (1) s'applique presque
paire d'échasses de la collection Berlin, n°
272, que l'on a pu voir exposée dans la salle IX de l'aile de
Passy au Trocadéro. Celle-ci ne diffère de celle dont a parlé
Marchand que par une ornementation légère, courant autour
de la perche, et la présence d'une seule figure faisant caria¬
tide à la pédale. Ces échasses ont 1 m. 92 de hauteur, et la
perche mesure 16 centimètres de circonférence au sommet,
17 au milieu et18 à la base. Malgré ces dimensions considé¬
rables, elles sont fort légères, la matière première de la per¬
che étant empruntée a un bois qui diffère assez peu du sapin.
Le marche-pied est en " casuarina " et les deux ligatures
qui le fixent à la perche, appliquées suivant les procédés
indiqués par Marchand, sont formées de la tresse de filament
de coco, appelé "ponou ".
exactement à la
Un rétrécissement
se
dessus de l'extrémité
quelques centimètres auc'est en ce point que s'ap¬
remarque à
supérieure
;
pliquait la main.
Handy, dans
quesas
"
nous
(i) Journal
:
son ouvrage : "The native Culture in the Mardit que. les échasses s'appelaient : "vaeake"
La Nature du
19
Société des
avril 1879.
Études
Océaniennes
�"tapu vae" ; à Ua Uka (1) "Roki" ; à Ua Pou (2)
Elles étaient faites de 'mi'o" ou "casuaiina" par
ou
"Titoko".
des artis¬
spécialistes qui portaient le nom de "tuhuna vaeake".
sculptées étaient réservées aux chefs, ou em¬
ployés dans les cérémonies.
tes
Les échasses
.
Elles étaient strictement interdites
aux
femmes.
L'usage des échasses semble avoir été beaucoup moins
répandu dans les autres îles de la Polynésie. Cependant Ellis,
en 1829, nous dit qu'à Tahiti et aux Iles Sous-le-Vent la mar¬
che
sur
les échasses était
un
des amusements favoris des
Ces échasses n'étaient pas
sculptées
Marquises, mais formées naturellement,
d'une branche droite avec une plus petite sur le côté.
Le nom tahitien des échasses, encore employé aujourd'hui
est "rore " qui signifie également béquille.
Dans une légende de Nouvelle-Zélande, recueillie par
Lesson, nous voyons les dieux des voleurs : Whiro et. Tamate-Kapua se servir d'échasses pour voler les fruits, afin que
le sol ne conservât pas l'empreinte révélatrice de leurs pas
enfants des deux
comme
sur
sexes.
celles des
le sable.
Dans
vement
avec
quel but les échasses furent-elles employées primiti¬
aux Marquises ? Pourquoi étaient-elles sculptées
tant de soin?
qui ont traité cette question ont émis
hypothèses les plus variées et les plus fantaisistes.
Marchand, le premier, et cette opinion a été adoptée en¬
suite par Rien/.i, Elorieux, Eoley et plusieurs autres auteurs
pense que ces échasses étaient utilisées à la saison des pluies
pour traverser les rivières ou les terrains inondés.
Après avoir rappelé avec quel soin les Insulaires de WaiTaho (Vaitahu) la Sauta Cristina de Mendana, actuellement
l'Ile de Tahuata (3) établissaient leurs cases sur des platesLes différents auteurs
les
(1) Ua Huka ou Ua Uka, groupe nord-ouest. Ile du "Solide" ou
Washington.
(2) Ua Pou ou île Marchand, ou île Trévanion, Groupe N.O.
(p Tahuata ou Tauata, Santa Cristina - Groupe Sud-Est. Vaitahu
est Je nom do la baie principale (capitale) de l'île Tahuata.
ile
Société des
Études Océaniennes
�—
512
—
formes de
pierre, à une certaine hauteur, ce qui indique déjà
leur île doit être exposée à des inondations, Marchand
ajoute que l'emploi qu'ils font des échasses confirme cette
opinion (1),
que
«
«
«
«
«
«
«
Ces échasses
auxquelles les voyageurs anglais parais-'
fail attention sont disposées d'une manière
qui annonce que les inondations ne sont pas régulières et
varient dans leur hauteur ; et le besoin qui créa l'industrie,
a suggéré aux habitants de Santa Cristina un moyen
aussi
simple qu'ingénieux, par lequel ce secours, qui leur est
nécessaire pour communiquer entre eux dans la saison des
pluies, peut être employé également dans le cas des plus
hautes eaux comme dans celui des plus basses, »
«
«
sent n'avoir pas
Cette
peu
opinion n'est pas soutenable, pour quiconque
pratiqué les Marquisss et connaît leurs habitants.
a un
Sans doute, les torrents de ces îles, comme ceux de Tahiti,sont
sujets à des crues assez importantes qui en augmentent
le volume et peuvent inonder partiellement le littoral. Mais
ces crues très soudaines décroissent avec la même rapidité,
qu'elles sont
et le niveau de l'eau varie d'un mo¬
figure guère ces braves Marquisiens
occupés sans cesse à hausser ou baisser leur patins d'échasses pour se rendre d'un endroit à l'autre.
survenues
ment à l'autre. On
ne se
En
outre, le lit de ces torrents est formé presque toujours,
pierres rondes, glissantes, souvent très grosses qui, par
les fortes pluies, roulent et s'entre-choquent avec fracas
de
dans
une eau
La marche
trouble et limoneuse.
sur
les échasses y
serait
un
véritable exercice
d'acrobatie.
Et surtout, pour qui connaît nos Indigènes, l'aisance avec,
laquelle hommes, femmes et enfants, dès leur plus jeune
âge, se jouent dans les Ilots les plus tumultueux, la facilité
avec laquelle ils se jettent à l'eau sous le moindre prétexte,
le plaisir qu'ils éprouvent à se baigner à toute heure du jour
(i) Les maisons étaient construites sur des plates-formes élevées,
pour éviter d'être envahies par les porcs. Les maisons cons¬
truites sur des flancs de coteaux, par conséquent à l'abri des inonda¬
tions, n'en étaient pas moins construites sur des "paepae'' élevés. '
surtout
Société des
Études
Océaniennes
�—
513
—
admissible qu'ils aient jamais,fa¬
briqué des échasses pour traverser une rivière.
Que les bergers des landes marécageuses du Bordelais
aient employé les échasses pour éviter de se mouiller les
pieds en gardant leurs moutons on le comprend parfaitement ;
mais c'est une crainte que ne sauraient avoir des hommes
et des femmes qui n'ont jamais eu ni bas, ni souliers, ni pan¬
talons, ni robes, ni rien du tout à mouiller.
Il n'est pas i mpossible, comme le rapporte Lesson pour les
Maoris d'IIawaïki (la Sawaï des Samoa) et Schweinfuth pour
certaines peuplades africaines, que les échasses aient été
•quelquefois employées par des voleurs qui vuulaient ainsi
dissimuler l'empreinte révélatrice de leurs pas. Mais cela
nous semble peu probable pour les Marquises. Non pas, qu'il
n'y eût point de voleurs dans ces îles, mais le sol n'est guère
sablonneux, sauf sur le littoral où il n'y a rien à voler, et les.
rases étaient presque toujours construites sur des platesformes pavées qui ne pouvaient guère conserver l'empreinte
des pas du voleur.
1i
et de la nuit, il n'est pas
*
*
*
Le Professeur Lindblom, directeur du Musée d'Ethnogra¬
phie de Stockolm, en deux brochures publiées en 1927 et
1928 et qu'il a eu l'obligeance de nous offrir (1) a présenté une
•étude très complète et abondamment documentée sur les
échasses dans les cinq parties du monde.
Les échasses, dit-il ont été employées dans trois buts bien
•distincts
1° But
un
:
pratique
;
elles servaient à traverser une rivière ou
terrain marécageux.
2° But plus ou moins religieux ou rituel dans les grandes
cérémonies, plus particulièrement dans les danses masquées,
afin de rendre les divinité représentées, dieux ou démons,
plus impressionnantes par leur taille et leur aspect.
3° But récréatif pour les enfants, ou sportif pour la jeu¬
nesse.
ancien Bibliothécaire de notre
connaissance de l'article de M. Hamy dans
été mis en relations avec 1® Ptafasseyr
(i) C'est grâce à Mr R. Bruneau
S.E.O. que nous avons eu
"«La Nature1'
et avons
Lindblom.
Société des
Études
Océaniennes
�—
514
—
Et
après avoir donné de très nombreux exemples de l'em¬
ploi des échasses dans certaines cérémonies rituelles, parti¬
culièrement en Afrique et en
Amérique, le Professeur
Lindblom conclut ainsi.
«
«
«
(c
En
définitive, et maintenant que nous avons en mains de
renseignements provenant de toutes les parties
du monde, il nous paraît
que l'emploi des échasses dans un
but pratique est de bien peu
d'importance, comparé au rôle
qu'elles jouent dans les cérémonies rituelles.
«
«
si nombreux
« Et tout semble
démontrer que, chez les peuples primitifs
du moins, l'usage rituel est de
beaucoup le premier en date.
Celte conclusion, nous semble-t-il,
s'applique tout parti¬
Marquises.
Dans les temps anciens, c'est-à-dire avant l'arrivée des
premiers navigateurs européens, les échasses avaient un
caractère sacré et n'étaient employées que dans certaines
cérémonies; de là, le soin que l'on prenait de les sculpter
avec art et de les orner de
l'image des dieux ; de là aussi,
culièrement
aux
l'interdiction faite
Peu à peu,
aux
chez
ce
femmes de s'en servir.
peuple où la religion
mement mêlée à tous les évènments de la vie
se
trouvait inti¬
publique
ou
pri¬
vée, les échasses devinrent une sorte de
sport sacré comme
nous l'avons déjà vu
pour l'arc (1) qui, chez les
Polynésiens*
jamais été utilisé ni pour la chasse ni pour la guerre. Handy, du Bishop Muséum, nous dit que des tournois d'échasses
entre champions de différentes tribus constituaient le
princi¬
pal attraction de l'une des grandes fêtes religieuses en mé¬
n'a
moire des morts.
Et
Langsdorff qui
Marquises au début du XIXe
joutes dont il fut le témoin.
Les champions d'échasses, nous dit-il,
qui prennent part
aux cérémonies sont "tabous" trois
jours avant la fête ; en
conséquence ils ne doivent pas sortir, reçoivent une nourri¬
ture spéciale et n'ont aucun commerce avec leurs femmes.
Dans ces coursee qui étaient
également des luttes, les deux
compétiteurs cherchaient à se renverser mutuellement en
sautillant sur une seule échasse, tandis
que de l'autre, ils
siècle,
iv
nous
passa aux
décrit une de
ces
(i) L'arc chez lus Polynésiens. E Ahnne, Bulletin de la S.E.O.*
36, Juin
1930.
Société des
Études
Océaniennes
�s'efforçaient d'abattre l'adversaire. La règle du jeu exigeait
que l'on attaquât de côté en se retirant vivement une fois le
coup porté.
Le combattant qui tombe, bien que parfois
sérieusement
blessé est l'objet de la risée de toute l'assemblée.
Ce sport, ajoute Langsdorff excita d'autant plus notre
admiration que la place de danse sur laquelle il se pratiquait
était entièrement pavée de dalles polies qui rendaient la
course d'autant plus difficile.
Parfois des tribus entières se provoquèrent, il y avait des
phalanges d'échassiers et l'on cite un de ces combats dans la
légende de Pohu.
Aujourd'hui encore où les échasses ne sont plus qu'un jeu,
nous avons tous pu voir à Tahiti et dans d'autres iles des
jeunes gens montés sur des échasses lutter de vitesse ou
combattre absolument de la manière indiquée par Langsdorff.
Ce jeu a même été interdit dans la plupart des écoles à cause
des nombreux accidents qu'il occasionnait.
■
#
*
#
En
résumé, nous croyons pouvoir affirmer que les échasses,
Marquises, furent tout d'abord de véritables objets
sacrés et que leur usage était essentiellement rituel et reli¬
gieux. Comme les célèbres et terrifiants costumes de deuil à
Tahiti, les masques grimaçants des Tuamotus, ou des Iles
Sandwich, elles étaient utilisées par les chefs et les prêtres
pour rehausser leur prestige et inspirer le respect et la
aux
Iles
crainte de la divinité.
Puis, à mesure que la foi et la crainte superstitieuse s'affai¬
blissaient, les fêtes religieuses dégénérèrent de plus en plus
en fêtes sportives :
danses, combats luttes de force ou d'a¬
dresse et les échasses devinre'nl un simple instrument de
sport. Aujourd'hui, délaissées pour le " foot bail" ou la ra¬
quette de tennis, elles ne s'ont plus qu'un jouet d'enfant.
#
Toutefois,
*
#
devoir signaler deux cas particu¬
paraît que les échasses ont pu recevoir une
application pratique spéciale à nos îles : le "tabou religieux".,
et le " tabou royal".
liers où il
nous croyons
nous
Société des
Études
Océaniennes
�religieuse du tabou, qui, dans
Polynésie, revêtait d'un caractère sacré une personne
ou une chose et en interdisait le contact et même l'approche.
Les chefs, les prêtres, les lieux où ils résidaient, les objets
dont ils se servaient étaient sacrés ; de même, les sculptures,
les marae dont nul ne devait fouler le sol, sous peine de mala¬
die, de folie ou de mort.
Cette institution était tout particulièrement en vigueur aux
Marquises et même au milieu du XIXe siècle, un officier de
marine qui résida plusieurs années dans ces îles, estime que
le 1/3 au moins de la superficie des Iles Marquises était tabou,
c'est-à-dire interdit au vulgaire.
Il fallait faire souvent de long détours pour ne pas passer
Chacun connaît l'institution
toute la
-
sur
les terrains sacrés.
On peut se demander, si on n'a pas eu recours quelquefois
aux échasses pour éluder la loi et franchir, sans poser le pied,
ces zones
dangereuses ?
à Tahiti et aux
sauvegardait particulièrement les biens
et la personne du souverain. Tout ce qui appartenait au roi
était tabou. Bien plus, tout objet que le roi ou la reine avaient
touché, le bateau sur lequel ils avaient mis le pied, la terre
qu'ils avaient foulée devenaient immédiatement leur pro¬
priété.
Aussi, pour ne pas déposséder complètement leurs sujets,
ie roi et la reine ne se déplaçaient que juchés sur les épaules
de robustes porteurs, C'est dans cette posture que nous
voyons Pomare II et son épouse ldia figurer dans le célèbre
tableau, reproduit par Ellis et représentant la cession du dis¬
trict de Matavai au Capitaine Wilson et aux missionnaires
qu'il amenait à Tahiti (1797).
Ici encore, il est permis de se demander si, dans d'autres
îles peut-être, des souverains, de moindre importance, mais
investis de ce redoutable privilège, n'ont pas préféré les
échasses aux épaules de leurs porteurs ?
■Simples hypothèses d'ailleurs, au sujet desquelles nous
serions heureux de recevoir quelques renseignements plus
précis.
Une forme du "tabou" surtout en usage
Iles-Sous-le-Vent
,
#
Société des
#
Études Océaniennes
�—
517
—
Mais
peut-être, après tout, n'est-il pas nécessaire de cher¬
l'explication d'une coutume qui répond à un be¬
soin, à un désir inné au cœur de tout homme : monter, quit¬
ter ce sol auquel il est attaché, planer au dessus du vulgaire.
Depuis Icare qui s'y cassa les reins, en passant par les
frères Montgolfier et les aviateurs, jusqu'au professeur
Picard; de tout temps, en tout pays, les hommes ont été
cher si loin
hantés du désir de s'élever.
Des ailes ! des ailes !
comme
dans le chant de Ruckert. Et,
quand on à pas d'ailes, on se contente des échasses.
Ed. AHNNE.
Ouvrages consultés.
Occasional Papers of the Bishop Muséum
Vol V, N° 5.
Honolulu 1913,
Handy E. S. The native Culture in the Marquesas 1923. Bishop
Muséum. Honolulu.
Marchand Etienne.
Voyage autour du Monde pendant les
années 1790, 1791 et 1792. Paris An VI.
Ëllis.
Polynesian Researches P. 228, Vol I London 1859.
n y de Rienzi.— Océanie, Paris 1836.
II a ni y.—1 Journal la Nature du 19 avril 1879.
Do me
Lindblom K.G.— The Use of Stilts, Stockholm 1927 Further
Notes on the Use of Stilts 1928.
Langsdorfï G.H. Bemerkungen auf einer Reise
Frankfurt
a.
M. 1912.
Société des
Études
Océaniennes
uni
die Welt.
�—
Une visite
an
518
—
MUSÉE MISSIONNAIRE
des Pères des Sacrés-Cœurs de Picpus
à Braine-le-Comte (Belgique).
Braine-lc-Comte, J935.
Par
jour d'hiver froid et pluvieux, où le ciel des Flan¬
sur la terre toute sa plus morne
tristesse, nous
avons retrouvé, au fond d'une petite ville duHainaut, dans un
asile de repos et de prière, un coin d'Océanie,... ô joie, bon¬
heur: ce n'était qu'une simple chambre, mais elle contenait à
un
dres déversait
elle seule les souvenirs
anciens, les plus intéressants, les
du Pacifique Oriental.
Entrons respectueusement, nous allions dire religieuse¬
ment, c'est le Musée de la Maison-Mère des Missionnaires
plus
rares
Picpuciens.
Nous limiterons notre visite
pièces provenant des îles
Française et à celles de l'Ile de Pâques (du res¬
te, le Musée possède peu d'objets remarquables des autres
aux
de l'Océanie
îles du
Pacifique).
Voici, à gauche en entrant, la vitrine consacrée
si précieux de
l'Ile «le
Tous
aux.
objets
Pâques ;
objets proviennent de la Collection constituée à
Tahiti, aux environs de 1870, par MgrTepano Jaussen, vicai¬
re apostolique
de Tahiti : apportés en 1888 et en 1892 à la Mai¬
son-Mère des Pères des Sacrés-Cœurs de Picpus, alors Rue
de Picpus à Paris, ils furent transférés à Braine-le-Comte, en
1905,
De
ces
avec
la Maison-Mère.
Collection
originelle, Mgr Jaussen donna une tablette
russe " Vidas", lors de son
pas¬
sage à Tahiti (elle se trouve actuellement au Musée de Le¬
au
sa
Commandant du navire
ningrad)
Puis,
1894 à
;
sur ses
une
indications,
une
autre tablette l'ut remise
en
honorable famille de Louvain, qui la donna à l'Uni¬
versité
catholique de cette ville : il s'agit de la tablette dési¬
le nom de Keiti ou de Vermoulue ; elle a été dé¬
truite dans l'incendie de la bibliothèque de Louvain en 1914 ;
heureusement on avait conservé à Braine-le-Comte une pho¬
to et un calque des deux faces écrites, et le Bulletin des Amegnée
sous
Société des
Études
Océaniennes
�—
ricanist.es de
Belgique les
519
a
—
très bien reproduits dans son
N° d'Août 1933;
Quelques objets de la Collection de Mgr Jaussen, restés à
Papeete, ont été offerts par son successeur, Mgr Verdier, au
Musée de la Société des Etudes Océaniennes
;
Enfin
quelques autres objets, notamment deux REI-MIRO,
trois MOAI, un petit fragment de tablette, sont ac¬
tuellement au Musée Ethnographique Pontifical du Latrari
à Rome ; et un autre fragment de tablette, appartient main¬
tenant à la Collection du Dr Stephen Chauvet ;
deux
ou
Toutes les autres célèbres curiosités
Rapanui de Mgr T.
vitrine, qu'un jeune
Père, digne Conservateur de telles richesses, veut bien ou¬
vrir quelques instants pour nous.
Jaussen sont bien enfermées dans cette
Nous voyons tout de suite les fameuses tablettes, appelées
KO-HAU-RONGORONGO, ou bois d'hibiscus intelligents;
elles sont
au
nombre de
quatre
:
Voici d'abord celle
qui, aujourd'hui encore entourée d'un
cordonnet de cheveux noirs, fut la première tablette décou¬
verte, de la façon suivante : en 1868, les indigènes de l'Ile de
Pâques envoyèrent en présent à Mgr Jaussen à Tahiti, par le
Père Gaspard Zumbohn, un long métrage d'un cordonnet
noir fait de cheveux d'hommes de l'Ile de Pâques finement,
tressés ; ce cordonnet était enroulé sur une tablette de bois ;
en le déroulant, Mgr Jaussen découvrit sur la tablette des
caractères d'écriture hiéroglyphique et demanda aussitôt
qu'on lui rechercha toutes les tablettes semblables qui exis¬
taient à Rapa-Nui ; malheureusement les indigènes en avaient
beaucoup brûlé comme bois de chauffage et il ne put en ob¬
tenir que 7 ou 8 (on ne connaît â ce .jour, dans le monde en¬
tier, qu'environ 15 tablettes véritables, au total). Cette pre¬
mière tablette, aux dimensions de 23cm/16cm, est un débris ;
les caractères sont tracés plus grands et avec moins de soins
que sur les autres tablettes; Mgr Jaussen ne la mentionne
pas dans ses études.
La deuxième tablette est celle que
ARUKU-KURENGA, du
et
nom
Mgr Jaussen a nommée
de l'artiste qui l'aurait faite???,
qu'il a aussi désignée sous le nom d'Echancrêe, dans son
Pâques, Historique et écriture" - 43 cm/16 cm -
étude "L'Ile de
Société
des.Études
Océaniennes
�—
en
520
—
bois de la famille des Lauracèes.— 10
lignes sur le recto
comportant 1.135 caractères.— On esti¬
me généralement
que cette tablette, qxcellement conservée,
est la plus précieuse.— il
y a beaucoup de finesse et de soin
dans le tracé des caractères, avec une
particularité unique :
deux lignes de sens inverse viennent se fondre en une seule
et 12
sur
le
verso.—
dans l'un des coins
il semble bien que ce soit là une indi¬
cation intéressante pour retrouver si l'écriture va de droite à
—
gauche
de gauche à droite.
tablette, nommée MA MARI, "du nom de l'ar¬
tiste !", est également désignée sous le nom de Miro dans la
brochure citée plus haut ; Mgr Jaussen croyait en effet
qu'elle
ou
La troisième
était
son
en
bois de Miro
(Thespesia populnea), mais, en réalité,
Myrtacèes - 30cm 21 cm -
bois appartient à la famille des
14
lignes de chaque côté — 806 caractères.
quatrième tablette, nommée TAIIOUA, "du nom de
l'artiste !", est plus connue sous le nom de la Rame :
Mgr Jaus¬
sen la désignait ainsi,
croyant y reconnaître l'extrémité pla¬
te d'une rame européenne. De fait, ce morceau de bois de
90 cm/14 cru présente cet aspect dans sa forme et à sa section ;
il est bien remarquable
qu'il soit en />êne(fraximus excelsior),
c'est-à-dire en un bois européen
propre à la confection des
rames. Cette
tablette, soigneusement écrite selon les mêmes
principes que les précédentes, a 8 lignes de chaque côté et
La
1.547 caractères.
On sait que l'écriture — genre
hiéroglyphique — de l'Ile de
Pâques est composée de lignes de caractères qui s'opposent
par les sommets: arrivé au bout d'une ligne, pour ne pas
avoir la ligne suivante à l'envers, il est nécessaire de tourner
la tablette de haut
en
■
;
bos. A Cause de cette
singularité,
Mgr Jaussen appelle cette écriture bountrophèclone bien que,
l'on donne ordinairement à
ce
mot
un
autre
sens.—
.
Les Pè¬
des Sacrés-Cœurs conservent dans leurs archives de Braiun précieux manuscrit de
Mgr Jaussen, où le Prélat a con¬
res
ne
signé entre autresla rapsodie de Metoro, cet indigène de l'Ile
de Pâques qui prétendit savoir déchiffrer l'écriture des tablet¬
tes, non pas en lisant, mais en chantant les signes ; — plu¬
sieurs fois, il a été question de publier ce manuscrit :
espé¬
rons que l'autorisation nécessaire en sera
heureusement don¬
née, un jour prochain ?.
Société des
Études
Océaniennes
,
�Dans la même
vitrine,
nous
examinons ensuite
:
Des RAPA, trois jeux de deux : ce sont des accessoires dé
danse, que le danseur tenait à chaque main (on dit môme
qu'ils étaient l'ornement et l'attribut des bardes rapanui dans
le chant des
tablettes). Comme le montre la fig. 1, chaque
deux palettes de
bois, réunies par un manche étroit, le tout étant taillé dans
une même
planche mince : l'une des paletfes est à peu près
rectangulaire, portant des crêtes en relief qui dessinent un
faciès humain très stylisé; l'autre palette, sans dessin, en
forme de poire, a son axe central prolongé en "bout-dehors" ;
c'est-à-dire formant une pointe de 5 à 10 cm de long (le rapa
de droite a 59 cm de long., sans compter le "bout-dehors"
la palette supérieure 11 cm de larg., la
palette inférieure
12 cm 1/2 de larg., l'épaisseur moyenne
est de 1 cm, le poids
total 255 grammes).
Un objet en bois représentant un lèzarcl à corps humain
très stylisé, à tête animale et queue en tête d'oiseau — voir
fig- 2rapa est une sorte de balancier, comportant
Des TAIIONGA, au nombre de 11 : ce sont des boules en
bois plein, de la grosseur du poing en moyenne, ayant à peu
près la forme d'une petite noix de coco. Elles sont toutes
parcourues, dans le sens de la hauteur, par des crêtes en
saillie représentant une décoration stylisée : l'une est déco¬
■
rée de deux têtes humaines accolées par la nuque, faces
opposées.; une autre est décorée d'une tète d'oiseau, etc
voir fig. 3 — D'après notre informateur, il n'y aurait que
—
peu de musées possédant des TAHONGA ; pourtant, leur va¬
leur
ethnographique paraît exceptionnelle ; suspendus au
eu une signification importante dans
folk-lore et sans doute dans le culte des Rapanui. (On trou-
cou,
•le
ils semblent avoir
yera dans la brochure citée de Mgr Jaussen "L'Ile de Pâ¬
ques", des dessins de Tahonga).
Deux REI-MIRO, sortes de hausse-cols en bois, en forme
de croissant, que les Chefs ou les Bardes portaient suspen¬
dus au devant de la poitrine, dans les grandes cérémonies
(l'un d'eux est décoré à son extrémité gauche d'une sclupture en forme de tête humaine, tandis que l'extrémité droite
présente le logement d'une pièce rapportée qui manque, per¬
due ou inachevée
voir fig. 4).
.
■
—
Société des. Études
Océaniennes
�—
Deux
522
—
AO, grands balanciers analogues aux Rapa ; l'un a
60 de
long, l'autre 70 cm. On doit signaler les propor¬
parfaites du plus long: le poids des deux palettes se
contrebalance si bien qu'en tenant l'instrument par le milieu,
il est facile de le faire jouer gracieusement.
Des petites haches de pierre (une demi douzaine environ,)
1
m.
tions
très semblables à celles des Iles de la Société
;
obsidiennes, morceaux de verre volcanique noir, taillés
par éclats en forme de pointes de lance, ou d'outils destinés
à sculpter les statuettes.
Un UA, bâton de Chef de 1 m. 85 de long, dont le sommet
est sculpté de deux tètes identiques accolées par leur face
postérieure ; chaque faciès est caractérisé par un grand front
plissé et par les traits, spéciaux, des statuettes de l'Ile de
Pâques.
Trois MOAIoustatuett.es: la plus remarquable, du type
traditionnel aux côtes saillantes et rentrantes, semble fort
ancienne
son bois appartient à la famille des sterculiacées
(voir fig. 1, à gauche) ; une autre, du même genre, niais sem¬
blant. plus récente, est en dammaris australis ; la troisième
enfin (voir fig. 1, à droite), beaucoup plus grossière, plus platî, est en sophora tetraptera, c'est-à-dire en ce que l'on nom¬
me généralement le toromiro.
Avant de quitter cette Collection, il convient de signaler
une remarque fort intéressante, parmi tant d'autres, du Père
Desmedt, Conservateur duMusée, au sujet des différents bois
des objets de l'Ile de Pâques : "jusqu'à ces temps derniers,
tous les auteurs parlaient du toromiro comme étant le seul
bois de l'Ile de Pâques, tout au moins le seul employé par
l'industrie des Rapanui. Or, en 1933, le D1' Rivet, Directeur
du Musée d'Ethnographie duTrocadéro, à Paris, faisait pro¬
céder à l'analyse de nombreux objets de l'Ile de Pâques.
Cette analyse, faite par M. Conrard, assistant au Laboratoire
de Phanérogamie, et étudiée par M. Guillaumin, professeur
au Muséum, détruit positivement la légende du toromiro.
Des
—
Les bois des
tablettes, des statuettes, etc... sont variés; on
le juger pour la Collection de Mgr Jaussen : podocarpus
fatifolius, Myrtacée, Lauracée, Fraximus, Dammara austra¬
lis, etc.. avec un seul objet en toromiro (Voir le Bulletin des
a
pu
Americanistes de
Belgique, Mars 1934,
Société des
Études
pp
67-71)".
Océaniennes
�—
523
—
Pour
compléter notre documentation au sujet de l'Ile de
Pâques, nous nous permettons d'ajouter les références sui¬
vantes, fournies aimablement par le Bernice Pauahi Bishop
Muséum d'IIonolulu, concernant la collection de fragments
cle tablettes que possède ce Musée (les mesures sont expri¬
mées en pouces anglais).
N" B 445
petit fragment de tablette, 2,5-3/4, représentant
deux ou trois caractères bien gravés : il a été donné parle
Lieutenant Symonds du "Moineau", à Mrs W. M. Giffard,
d'Honolulu, qui l'a offert à ce Musée.
N° B 3622
tablette de 28-3,5 -1 : elle est en assez mauvais
état, un côté a été carbonisé. Tout a été effacé, sauf une
ligne de 22 caractères. Deux caractères, qui semblent plus
modernes, ont été grattés d'un côté, sans doute avec une
pointe d'acier. Cette tablette serait le plat d'un "ua" : elle
provient de la collection J. L. Young.
N° B 3623— tablette de 27,5-3 1/4 -1 : très abirnée, elle pré¬
sente trois lignes de caractères lisibles, sur une longueur
de cinq pouces environ — soit un total d'environ 25 caractè¬
res lisibles
provient de la collection .1. L. Young.
N° B 3629
tablette de 12 4 3/4 — 3 4: c'est la mieux conser¬
vée, un côté seulement, d'une surface de 4x5, présente 120
caractères lisibles
provient de la collection J. L. Young.
A quelques milliers de miles de là, c'est-à-dire à la vitri¬
—
—
—
—
—
—
ne
suivante,
Iles
nous sommes aux
Marquises
:
grands exemplaires de tikis en bois, de 75 cm et 55 cm
en présentant leur stylisation connue.
Un tiki double en bois, 15 cm/S cm, est le tiki MAI 1 AN A,
fétiche de la pêche, dont le nom était E AU UPENA.
Une statuette de pierre représentant deux tikis dos à dos,
aux dimensions approximatives du précédent, moins fini.
En os, voici des pendaniifs d'oreilles, présentant des sculp¬
tures de tikis très artistement et très finement exécutées ; des
poinçons ; des coulants appelés POO (ces coulants sont for¬
més d'une rondelle d'humérus humain, provenant ordinaire¬
ment d'une victime humaine ou d'un prisonnier ; un tiki sim¬
ple ou un tiki double les décorent ; ils servaient à maintenir
-et à orner les tresses de cheveux, et les cordelettes en fibre
Deux
nous
accueillent
Société des. Études
Océaniennes
�—
524
—
de coco, des guerriers) ; un peigne
éclat d'os humain emmanché.
à tatouer, 1VI PATU TIKI,,
Des HAAKEI-E1 (quatre paires) : ce sont de lourdes pen¬
deloques, pesant400 gr. la paire, en dents de cachalots sculp¬
tera 10cm), reliées par un morceau de tapa, qui permettait
de s'en casquer la tête à peu près comme on se casque au¬
jourd'hui d'écouteurs de T.S.E.
De-s* dents de cachalot, servant d'ornements
;
un
collier de
trois dents, le PUEU-EI, était réservé aux Chefs et aux Mem¬
bres de leur famille
; un autre collier, composé de 99 dents,
pèse 1 kg. 250: développé, il a une longueur de 94 cm chaque dent a de 4 cm à 6 cm de long - le montage est fait
en alternant une petite et une grande dent, de façon que les
plus longues soient rassemblées au milieu du collier - lesdeux extrémités sont terminées chacune par une boule de
verre bleu,
provenant sans doute des premiers baleiniers.
Un PAE-KUA, diadème très bien conservé en plumes de
Kuku (tourterelle marquisienne), aux couleurs vert, rouge-vif,
jaune, montées sur la membrane fibreuse qui entoure le tronc
du cocotier à la naissance des palmes ; les cordelettes pour
l'attacher sont
en
bourre de
coco.
Ce diadème étail
surmon¬
té d'un
plumet de longues plumes de phaéton ou Kura ; ou*
bien, il pouvait être couronné, comme les diadèmes en écail¬
le de tortue (PAE-KAHA), par un panache de barbe de vieil¬
lard : c'était la coiffure des grandes cérémonies pour les Chefs
et Cheffesses de Nuka-IIiva. (Il y a aussi dans le musée un
autre PAE-KAHA, mais il est en très mauvais état).
Plusieurs PAVAHINA, panaches en poils de barbe de vieil¬
lards, poils gris-blanc, arrangés en touffes au moyen de fila¬
ments de bourre de coco (donnés à Mgr Ee Cadre, par la pe¬
tite fille de Stanislas Moanatini, fils du Grand Chef Carolorno an a
de
Nuku-Hiva).
Deux POHUTU, ornements en tresses de cheveux
humains,
noirs, sortes de bracelets que seuls les Chefs, les PAPAIiAKAIKI, avaient le droit de porter, aux poignets et aux
jambes.
Une paire de KOUI1AU, oreillères de bois, blanchies à la
chaux, que les guerriers casqués se fixaient de chaque côtéde la tête pour se donner des airs plus terribles.
Société des
Études
Océaniennes
\
��Société des
Études
Océaniennes
���Trois MAKÀ, frondes faites avec
l'enveloppe qui
recouvre
la feuille naissante du
cocotier, ou en bourre de coco.
Des PUTONI-KEA, pierres à filets qui servaient de poids
pour tendre les filets : ce sont des morceaux de lave, dans
chacun d'eux est creusée une gorge pour passer la corde
d'attache (plusieurs sont décorés d'une stylisation de tiki
souriant).
Trois paires de pieds d'écliasses seulpics.
Trois supports, décorés de tikis à chaque extrémité.
Des bols, marmites, umete, manches d'éventail sculptés de
tikis, manches d'émouchoirs ornés des dessins habituels
niar-
quisiens.
Un casse-tète.
Un
coffret de bambou purograoè,
mée servant à tatouer
ce
;
pour contenir le noir de fu¬
noir provenait de la noix de rama
(il y a plusieurs noix dans le coffret) ; et un autre coffret sem¬
blable, servant d'étui à un pavahina.
Puis, continuant le beau voyage, nous arrivons aux al/oIls des
Iles Tua mol
us :
La pièce principale est une énorme lance, de 2 m. 80 de haut,
provenant de l'Ile Napulca, donnée là-bas aux Missionnaires
Picpuciens lors de leur première reconnaissance de l'île en
1878: c'était l'attribut du grand prêtre pendant les sacrifices
(elle est sculptée en entier de vagues ornementations, mal
caractérisées).
Un PURE,
collier de petites nacres polies, insigne des
Tuamotus ;
messagers aux
Une scie
(Kainio), composée de plusieurs petites dents derequin ajustées à un morceau de bois ; une herminette, en
écaille de bénitier, ajustée à un manche en bois de ngeo-ngeo
(Tournefortia argentea).
Un KANEHU TANGORO, hameçon en nacre perlière pourpêcher le Kito, ou morue, et l'IIoka (fangamea) — spécimen
de l'Ile Talcoto.
Tout à
côté,
nous
trouvons les
Iles Gauibïei*
Ûnepetite statuette
un
être humain
en
:
bois, tiki représentant grossièrement
;
Société des
Études
Océaniennes
�520
—
—
Une pièce de bois fourchue, qui semble être très vraisem¬
blablement le tamure, cette fourche qui
prolongeait l'arma¬
ture
diagonale cle la voile des pirogues
;
Placé dans cette section Gambier, nous
voyons aussi un
■arc, en bois rouge, d'un développement d'un mètre 60cent.,
■dont la corde est en bourre de coco tressée ; avec
l'arc, il
y
u un
lot de flèches
(elles sont faites d'un
roseau
long de 0 m. 50,
prolongé d'un morceau de bois dur et efïilé de 0 m. 25
à
l'extrémité, est attachée, avec une ficelle en bourre de coco,
une arête de poisson striée des deux
côtés) ; mais ni l'arc ni
les flèches ne doivent provenir
originellement de ces îles,
—
nous
semble-t-il ???.
Enfin, voici "notre" île. celle à
laquelle le poète
rait sans aucun doute dédié, s'il l'avait connue, le
de
meux
odes
ses
" ILLE
latin
au¬
fa¬
TERRARUM MIHI PRAETER
vers
■OMNES ANGULUS RIDET "
Tahiti
Voici
:
vivo, llùte
bambou de 35 cm delong et2 cm 1/2
d'épaisseur, percé de trois trous : à une extrémité, deux trous
pour le pouce de la main gauche et l'index de la main droi¬
te ; à
Une
un
en
l'autre extrémité,
idole,
un trou pour
souffler delà narine.
pierre volcanique rouge : les traits du visage
et les deux bras repliés ne sont que tracés, à
peine gravés ;
il n'y a pas de membres inférieurs. 30 cm
hauteur, 60 cm
en
tour maximum
au
milieu.
Différents mail tels à tapa.
Des bols
en
lave, qui étaient utilisés
comme
mesures
de
farine de manioc.
Un TAO, bâton à l'usage d'un grand prêtre
pendant les sa¬
crifices; c'est un superbe bois de miro, très lourd — le bâ¬
ton est rond, d'un diamètre de 2 cm environ, d'une
longueur
de 2 m. 39; il se termine en forme de petite palette qui a 6 cm
de
large.
Un instrument de
pèche, formé de 7 morceaux de nacre,
de long et 1 cm de large, polis, amin¬
cis, percés d'un trou à une extrémité où passe un cordonnet
qui les réunit et les attache ensemble ; on agitait ce paquet
dans l'eau, simulant ainsi un poisson en mouvement, et le
chacun de 5
cm
à 8
cm
Société des
Études
Océaniennes
�—
poisson, attiré
pêcheur.
gros
527
par cette
—
proie, était harponné parie
Plusieurs hev minettes en pierre, despenus, de nombreux
tapas, différents hameçons en nacre, des échantillons de bois
(miro, tamanu, tou, purao, uru, autaraa, tolionu, arevai,
m
ara).
Des nattes, très
épaisses, ayant servi de voiles de pirogue
imprégnées d'humidité d'eau de mer.
Une dernière vitrine renferme des objets modernes : cha¬
peaux, nattes, coraux, coquillages, noix de coco sculptées,
travaux de vanerie(paniers, coussins, éventails, etc... etc...)multiples petits souvenirs que les Missionnaires ont rapporté
des îles, comme le font tous les visiteurs qui ont abordé un
jour à ces rivages heureux
Avant de partir, je regarde longuement tous ces cadeaux
naïfs d'amitié océanienne, donnés sur la plage, à l'heure du
départ, au voyageur qui s'en va...— preuves de sympathie,
d'attachement, d'amour réciproque, comme vous êtes émou¬
vantes, ici... — j'écoute encore dans les conques marines le
chant des vagues du Grand Océan, et je crois bien que les
couronnes desséchées de "tiarés" gardent toujours, pour l'a¬
mi des îles, un peu du parfum de leurs fleurs
sont restées
Paris
—
Novembre 1935
Tahiti.
—
Janvier 1936.
André RQPITEAU.
Société des
Études
Océaniennes
�—
528
-s-
EESSTOJgïtag
DU
et
de
NOM ORIGINAL 1>E PAPEETE
quelques autres
par
noms
géographiques.
T. ANAHOA.
Dans
le Bulletin de Mars 1935,
p. 437 a paru un article en
anglais signé W. W. Bolton, intitulé: « The
Beginnings oî
Papeete » et qui commence ainsi :
« Was
Papeete the original name of the présent town '?
..
«
Answer
-
No
:
the
name was
" Nanu".
Ce que
je traduis :
Papeete était-il le nom original de la ville actuelle
Réponse - Non : Ce nom était " Nanu
?
Et comme preuve de cette assertion M. Bolton
cite les
car¬
tes des
premiers navigateurs : .Cook, Wilson, Boenechea.
A mon avis il y a là line
grosse erreur et je suis persuadé
que la ville de Papeete n'a jamais'porté le nom de "Nanti—.
J'ai
sous les yeux la carte du
Capitaine Wilson qui, il nous
lui-même, est celle du Capitaine Cook à laquelle il a
ajouté .certains noms. Et nous; y voyons en effet le nom
Nawnoo " qu'il faut lire "Nanu "
(en tahitien les U se pro¬
noncent mu)'écrit en dehors des
récifs, mais rien ne prouve
et ne montre que ce nom
indique la ville. Au contraire une
ligne pointillé partant du mot "Nanu" aboutit sur la terre
ferme, à peu près à l'endroit où se trouve actuellement le
bâtiment des Phosphates. Là on voit une masse
noire rec¬
tangulaire qui porte comme indication en anglais ces mots :
"Long House", ce qui vëuhdire
Maison Longue ". A notre
avis c'est cette maison
qui s'appelait autrefois "Nanu "et
le dit
"
non
la ville.
En effet, si l'on considère
quelle était alors la puissance
de la secte païenne des comédiens
ambulants dits " Arioi "
on ne
s'étonnera pas que la carte ait pu mentionner
ce nom
indiquant le bâtiment occupé à l'époque par cette importante
société qui s'appelait
"Nanuu"(avec deux "u" à la fin).
Société des
Études
Océaniennes
�—
fi 29
—
Je ne parlerai pas de la carte du
Capitaine Boenechea puis¬
que M. Bolton reconnaît lui-même que ce navigateur a laissé'en blanc les noms du
port et de la ville.
Tahiti n'a
jamais
eu de ville avant l'arrivée des Blancs..
connaissaient que les noms de leurs terres,
de leurs domaines, de leurs districts et de leurs
îles et parmi
ces noms on ne trouve
jamais celui de "Nanu
Si le nom de "Nanu" avait
existé, on le retrouverait cer-.
Ses habitants
ne
tainement soit dans les "
paripari " (chants à la
d'une terre), soit dans les "
patautau "
louange
(récits historiques), J
Si l'on considère que
les Tahitiens se rappellent encore les.primitifs des îles éloignées comme Teaptearëa \Nou¬
velle-Zélande), Rapanui (Ile de Pâques), Vaihi (lies Sand¬
wich) etc., etc..., on se demande Comment il se fait qu'au¬
noms
cun
tahitien n'a souvenance de
ce nom "Nanu"
qui serait
original de sa ville principale 1
La réponse est
simple : c'est parce que la ville n'existait
pas autrefois et par conséquent son nom non plus,
le
•
nom
Le
premier
nom
de la ville à
formation, sous le règne
des Pomare il y a cent ans environ,
lorsque le siège delà
royauté fut transféré de Arue à Pare, était Vaiste, qui signi¬
fia comme Papeete: Eau Panier. Ce nom était celui de la
sa
rivière dont la
source se trouve derrière le bâtiment actuel
du Secrétariat Général, ancien Palais du Roi.
Autrefois, les'
habitants allaient puiser de l'eau potable à cette rivière, dans
des calebasses placées dans des
paniers, d'où le
"Eau. Panier"
:
Vai-ete
ou
nom
dé "■
bien Pape ete.
'Encore aujourd'hui, pendantles fêtes, on entend des
grou¬
pes de chanteurs célébrer les louanges de Vaiste mais
mais ils ne mentionnent le nom de Nanu.
ja-i
M. Bolton parle encore de "Nanu" comme nom donné à
la partie de la ville comprise entre Parente et la Prison Co¬
loniale en bordure de mer, or cette
partie n'existait pas au¬
remblayée par l'Administration locale.
Mais en admettant que le bord de la mer d'autrefois
s'appe¬
lait "Nanu", comment se fait-il
qu'aucun nom de terre qui
forme cette partie de la ville ne porte ce nom. Tandis
que
nous trouvons Papeete,
synonyme de Vaiete.
trefois. Elle
a
été
Société des
Études
Océaniennes
1
�—
530
-
Je relève encore une autre erreur dans les
renseignements
donnés par M. Bolton en ce
qui concerne Vaininiori et qui
se trouve à la page 438 de son
article, au deuxième para¬
graphe.
D'abord " Vaininiori " n'a
tienne
aucun sens
dans la
langue talii-
Vai-Xinii-Ore qui veut dire Eau qui
ne se déverse
pas. En effet pendant, la plus grande partie de
l'année et surtout à la saison sèche le débit de la rivière à cet
endroit est tellement faible que les eaux ne se déversent
pas
le vrai
;
nom est
à la mer,
mais s'infiltrent dans le sol. C'est, plutôt les eaux
qui forment alors les 2 ou 3 derniers cents mètres
de la rivière, d'où le nom de Vai-Ninii-Ore.
En outre, il parle de berge élevée
qui longe la rivière
de la
"
mer
Vai Ava" supposant qu'elle a été construite
pour canali¬
l'eau de la montagne à la mer. Ce renseignement est er¬
ser
roné, cette bande de terre servait de rempart, son nom du
l'indique Les Remparts et en tahitien Pa qui veut dire
exactement la même chose.
reste
M. Bolton
parle aussi des sept noms principaux de terre
Arupa, Torupure, Papeete,
Paofai, Tipaerui et qui se trouvaient limités parla rue des
Remparts aux Casernes et de là à la prison. S'il avait vérifié,
il s'apercevrait que Arupa est en
partie en dehors de ces li¬
de la ville
:
Fare Ute, Vaininiori,
mites.
Parmi
sept noms, je trouve Torupure qui signifie trois
avis ce nom est erroné, car jamais le tahi¬
tien ne donnerait le mot prière, qui est sacré,
pour désigner '
quelque chose de commun. La vraie orthographe est Torupare
qui signifie Troisième Pare.
ces
prières. A
mon
**#
Il ne faut pas non plus accepter comme
exacts, ainsi que
le fait M. Bolton, tous les noms d'îles inscrits par le
Capi¬
taine Cook, ou les premiers navigateurs sur leurs cartes.
Il y a
de nombreuses
erreurs ; ce
qui est très compréhen¬
impar¬
sible puisque ces étrangers ne comprenaient que très
faitement le taliitien.
Prenons, par exemple, le cas de l'île Borabora : Bota-Bota,
Borabora, Popora et Porapora. Lorsqu'on lit ces quatre noms
on se
demande quel est le vrai ? Les deux derniers sont cer-
Société des
Études
Océaniennes
�lainement les plus conformes à la tradition et
mais quel est le plus
authentique ?
Je connais un pata'uta'u intitulé :
au
langage,
Poporai te nuu vai rau ;
Popora aux eaux nombreuses et variées, qui semble bien in¬
diquer que Popora est le vrai nom de l'île.
D'autre part j'ai connu des indigènes qui
m'ont affirmé que
Porapora est le nom véritable car on trouve encore trace au¬
jourd'hui d'un grand "paepae" (plate-forme en pierre ou en
corail) et un monticule qui portent le même nom de Porapora.
D'autres indigènes m'ont dit que ces noms étaient tous er¬
ronés. Popora ou Porapora étaient tirés de Bola-Bola, nom
donné par erreur par le Capitaine Cook à l'île et voici com¬
ment l'erreur se serait produite.
Un jour à Borabora, le
Capitaine Cook voulut savoir le nom
de l'île. Il rencontra plusieurs
passants qui se rendaient à
une réunion ou
Apooraa. Il s'adressa à plusieurs d'entre eux.
mais ceux-ci croyant que le Capitaine leur demandait où ils
allaient répondaient Apooraa et Cook finit
par croire que
Apooraa-Apooraa était le nom de l'île, mais ne saisissant pas
bien la prononciation des indigènes, il crut entendre Abola
Aboi a d'où il composa le nom de Bola-Bola.
Dans tous les cas on sait qu'à cette époque l'île
s'appelait
Faanui et son nom primitif était Yavau.
En
qui concerne Raiatea:
Capitaine Cook a su le vrai nom de l'île, mais il l'a mal
orthographié. Au lieu de Raiatea il mit Ulietea. Enlevez la
lettre U, il vous restera lietea, maintenant, lisez ce mot en
anglais et vous obtiendrez Laiatea se rapprochant beaucoup
de Raiatea. Mais le malheur est que plusieurs auteurs de
livres sur Raiatea ont pris ce nom de Cook : Ulietea comme
authentique et lui ont cherché une signification. Voici ce
qu'ils ont trouvé : Uli ou plutôt Uri, chien ; tea : blanc et ils
ont écrit froidement que Raiatea
s'appelait autrefois Uritea
qui veut dire chien blanc.
Or on sait que le vrai nom est Raiatea, autrefois Havaii
;
Tahaa s'appelait alors Uporu.
ce
Le
#
Société des
*
#
Études
Océaniennes
�Le
.
cas
de l'île Huahine
:
Le
Capitaine Cook l'ayant surnommée Huaheine, le nom
est resté jusqu'à ce jour avec la vraie
orthographe Huahine.
Heureusement que les auteurs qui ont parlé de cette île n'ont
pas cherché à expliquer la signification de ce nom. S'ils l'ont,
fait ils n'ont pas osé traduire en français le vrai sens de Hua¬
hine. Les indigènes n'auraient jamais surnomme leur terre
d'une façon aussi réaliste. Le nom de l'île était Matairea
(vent joyeux).
#
Le
cas
de l'île Eimeo
*
:
Le
Capitaine Cook l'appelle Eimeo ou Eimoo et là encore
est resté. Chaque nom
indigène ayant une significa¬
tion, on est obligé de se creuser la tète pour savoir ce que
Eimeo peut bien signifier et l'on
s'aperçoit que Cook l'a mal
orthographié.
Le nom de l'île n'est pas Eimeo
qui ne signifie rien, mais
Aimeho, un mot composé de Ai, manger et meho, caché.
Et voici une légende qui semble bien
justifier celte étymologie :
Dans les temps anciens, vivaient dans la vallée de
Uaîau, au
district de Haapiti deux géants jumeaux :
Tapuhnte et Felunanici. Leur habitude était de se cacher :
meho, au fond de la
vallée. Ils ne se montraient en public
qu'aux heures des re¬
pas qu'ils prenaient au bord de la mer, non loin du marae
Maraetefano. C'est cet endroit où ils prenaient leur
repas qui
le
nom
■■
donna le
nom
à toute l'île
:
Aimeho.
#
*
Je reconnais que
si beaucoup de noms ont été défigurés,
ou complètement
changés, la responsabilité en incombe sur¬
tout aux habitants des îles mentionnées
plus haut qui n'ont
pas su faire rectifier en temps opportun une
orthographe er¬
ronée et l'ont eux-mème adoptée. Pourtant les
îles Raiatea
et surtout Tahiti qui s'écrivaient autrefois de
plusieurs fa¬
çons ont pu. retrouver leur véritable
orthographe.
Quoi qu'il en soit, les anciens noms tahitiens ne sont
pas
oubliés de tous; s'ils ne sont pas écrits, ils restent
gravés dans la mémoire des vrais tahitiens et n'en déplaise
encore
à M. Bol ton, le nom de Nanti
ne
s'y trouve pas.
T. ANAHOA.
Société des
Études
Océaniennes
�En marge
de l'histoire de Tahiti
LE CAPITAINE MAI RI C.
(D'après les souvenirs de P. Marcantoni)
(Note de la rédaction).— M. Pascal Marcantoni est mort le
septembre 1935 à Papeete où il s'était retiré depuis plu¬
sieurs années. Il était Chevalier de la Légion d'Honneur et
21
du Mérite
Maritime, Membre de notre Société des Etudes
Océaniennes.
Arrivé dans la colonie
1879 à
l'âge de dix sept ans, il
politique et économique de nos
archipels, en particulier des lles-Sous-le-Vent où il joua un
rôle important pendant l'annexion. Sa mémoire était res¬
tée fidèle et il excellait à évoquer les événements en marge
de l'histoire : Celle du Capitaine Mauruc, vaut la peine d'être
citée. Elle fournit l'un des aspects de la Société tahitienne au
début de l'influence française et établit une des raisons, la
dernière peut-être, qui aurait déterminé l'Amiral DupetitThouars à proclamer le Protectorat le 9 septembre 1842.
Nous laissons la parole à M. Pascal Marcantoni :
en
aimait à raconter l'histoire
*
#
Le Capitaine Mauruc (ou Maurouc), établi à Tahiti vers
1828, était originaire de la Normandie ; il est mort dans le
district de Tefareri, île de Huahine et fut enterré dans le ci¬
metière du
Village Sud, à Huturaro. Près de sa tombe se
Capitaine Lidet, qui vécut long¬
temps dans une plantation voisine de la sienne. Mauruc
mourut le premier en 1871, désespéré d'apprendre le triom¬
phe des armées allemandes et la délaite de sa Patrie. Les
sentiments français de ces deux hommes ont laissé un sou¬
trouve celle de son ami le
venir
encore
vivace.
A cette
époque le patriotisme de nos nationaux, surexcité
par les tentatives de prépondérance des Anglais, sous l'in¬
fluence troublante du Consul-Pasteur-Commerçant Pritchard,
et plus tard des Allemands qui tentèrent de s'établir aux IlesSous-lé-Vent, cherchant à tour de rôle à dominer le
Société des
Études
Océaniennes
carac-
�—
53 <i
—
1ère versatile de la reine Pomare IV et des
indigènes, avait
aspect parfois héroïque, bien déchu aujourd'hui à Tahiti.
Mauruc était le Capitaine d'un bateau baleinier dont la
sta¬
tion fut Huahine; il a
parcouru les Iles de l'Océanie et.se
rendait souvent à
Valparaiso. Ces bateaux excerçaient géné¬
un
ralement leur industrie
par couple. L'un d'eux poursuivait
baleines, puis donnait périodiquement les produits de sa
chasse à l'autre
chargé de la vente dans les grands ports.
C'est ainsi que Lidet connut intimement
Mauruc.
Ce dernier se trouve mêlé, d'une
façon assez curieuse, à
la déclaration du Protectorat de la
France, établi en 1842 sur
Tahiti et ses dépendances,
par le Contre Amiral DupetitThouars ; il semble même que Mauruc, et son chien, en furent
la cause déterminante, la
goutte d'eau qui fait déborder la
coupe trop pleine...
Cela se passait à l'époque où Pritchard avait
incité le Gou¬
vernement de la reine Pomare IV à exercer
certaines vio¬
lences à l'égard de deux missionnaires
les
le P.
français, dont l'un,
Laval, fut célèbre plus tard
Gambiers.
La reine venait de solder l'indemnité de
25000 piastres chi¬
liennes (seule monnaie locale à cette
époque), qui lui avait
été imposée, elle avait
gardé plus de ressentiment que de
crainte et son entourage était
aux
disposé à créer de nouveaux
incidents.
Aimata (Pomare IV) avait sa résidence
près de la source
de la "Rivière de la Reine", où se trouve
maintenant le Pa¬
lais de Pomare V, devenu le Secrétariat
Général. Un certain
nombre
d'indigènes composé surtout de serviteurs fournis
prisonniers condamnés par les'
par les districts (et aussi de
.Juges Tabitiens), que l'on appelait les " Teuteuarii" vivaient
rapine et de complaisances autour des cases de sa Ma¬
jesté.
(C'est au sujet des "Teuteuarii", serviteurs à vie, livrés
obligatoirement à la monarchie-tahitienne par les chefs de
chaque district, qu'une campagne anti-esclavagiste fut sou¬
levée plus tard et provoqua la
suppression de cette préro¬
là de
gative royale).
Le
Capitaine Mauruc passait
un jour par là, en compagnie
chien, un beau terre-neuve à peu près de même taille
que celui offert peut de temps avant à Pomare Vahine
par
de
son
Société des
Études
Océaniennes
�le commandant d'un bateau de
guerre anglais, probablement
le " Vindictioe". Les "teuteuarii excitant leur chien contre
celui de Mauruc, les deux animaux s'affrontèrent avec une
telle force
qu'il devint difficile de les séparer. Mauruc, qui
frappa le chien de la reine. Les "teuteu¬
arii" jugeant que cela constituait un
outrage à sa Majesté»
saisirent le capitaine, le rouèrent de
coups, et, une fois ficelé
solidement, le déposèrent dans le coin d'une case.
Plainte fut porté à l'Amiral dès qu'il revint d'une croisière
avait
une carme en
dans les îles voisines. Profondément ému
par tous les man¬
ques d'égard dont nos nationaux avaient à souffrir il pensa,
dit-on, exiger de la reine
une nouvelle réparation s'élevant
piastres, bien décidé d'avance à prendre
la direction de l'Ile en déclarant le Protectorat
Français.
La reine qui était à Moorea
pour ses couches avait été of¬
ficiellement prévenue des intentions du
représentant de la
France, mais, toujours mal conseillée par les étrangers, elle
ne tint pas compte
des sentiments de la majorité des chefs,
favorables à la France, et lit la sourde oreille.
cette fois à 125000
L'Amiral
Dupetit-Thouars, annulant le traité d'amitié
du 4
septembre 1838, établit le Protectorat le 9 septembre 1842
(ratifié le 25 mars 1843). Le pavillon français fut hissé sur le
fort de Motuuta, îlot
appartenant à la reine. Il y eut à ce su¬
jet une certaine résistance mais la reine finit par abandonner
son
droit à la France.
Cette situation
politique devait durer jusqu'à la prise de
pendant l'insurrection de 1845-1846 et prit fin lors
l'abdication du roi Pomare V, le 20 juin 1880,
qui eut cette
la Fautaua
de
fois
comme
résultat l'annexion de Tahiti le 30 décembre 1880.
Entre temps le ministre Guizot avait obtenu, contre le vote
au Parlement d'une indemnité aux Missions de
Londres, le
rappel du Consul-Missionnaire Pritchard. (Cette indemnité
en fin de
compte ne fut jamais payée).
Le rôle de Mauruc
après 1842 est assez effacé, il se retire
femme, originaire de Tahiti, dans le même district
de Huahine que son ami le capitaine Lidet. Ce dernier était
marié avec une métis anglo-tahitienne fort bien
éduquée à
Sydney. Ils devinrent l'un et l'autre planteurs de café et de
coton. Ce dernier produit, particulièrement
avantageux penavec sa
Société des
Études
Océaniennes
�—
dant la guerre
de Sécession
536
en
—
1860, leur avait procuré une!
•certaine fortune.
■
ii
-
La maison
torchis, construite par Mauruc, existe
Huturaro, mais elle est très délabrée.
en
Mauruc et Lidet n'ont laissé
aucune
descendance
légitime
connue-
Pascal MARCANTONI.
Société des
Études
Océaniennes
encore
�o37
—
parlants de l'îles de Pâques.
Les bois
Mgr.. Tepano JAUSSEN (1890).
Manuscrit de
RAME
LA
.
-
—
(1)
lioe-(2) ruina te pahu-rutua te maeva-atua rirorero
atua hataatu
atua atarei
tuu te rei hemoa - iako te
Te
-
-
hetuu e roia - e ragi
pakaa - e kania kanareia e heheuia e pureia-ka tuu i te ragi - ka ma-roa
te ragi - e ragi matlia-e hiku te manu - ki te ika - motai no
te ariki nuku haka-piri te alia - no te ariki - e hau tni ikamo te ragi - rno te manu rimahoho - e paia - mamaketu - no
te manu ariga noi araro - e liau tea - ehalia kai - ki te ragi e ariki tarupuia ki te ika - 1110 hagai 0 to ariki - e ravarava te ika hagai e hiki hakaua - ki te ragi e aha te manu kara
vai
-
Ko le mai talii
huhuki
-
e
aha ia
-
(3) - ko le maharogu
-
-
roturotu ki te vai
ia
-
e
-
ko te rei oho ia mai e lionu
haha kai ia
-
-
e
e
taha
-
e
- ika-mo te ariki - e haha
hiki aakauna - ki te manu
hau lui
haha ia
-
e
- ko le manu - kua tau - i hehatuhoi - e ravarava
hagai te ariki - i hetaraluu - e vaha kai - i vaha
kai
nuku nui
ki te manu
noho - i te ragi - ko te manu
gaotako - ko te manu gao roaroa- ku tarupuhia -i te manu
no gagataapaki pure - le tagata rave i te ika -,
mau i te rei
100 te ariki hehuki lioi
110 te moa - i heheha hia - ki te
nuku
o te manu kenukenu huki - ki te ragi - ki te manu,
ruku ki te gu - e ariki - haluituri ia,
huhuki
te ika
-
ragi
rno
-
-
-
-
-
-
(1) La raine comprend huit lignes de chaque côté et 1547 caractè¬
elle mesure 90 centimètres, sur 10 centimètres. D'après la tradi¬
tion elle fut écrite par Tahua a Hotuiti. Elle fut interprétée par Me-j
toro Tauaoure, né à Mahatoua, iils de Hetouki et qui avait eu pourmaître Gahou Reimiro et Paovau (Voir le Bulletin delà S E.O. n°47;.
res,
(2) Les tirets placés dans le texte indiquent les signes différents et,
correspondante.
!
leur traduction
,
(3) Ce dernier mot '* talti"
employé ici sans certitude.
Société des
en
.
.
partie détruit dans le manuscrit est'
: : ur
Études
Océaniennes
�538
—
—
2.— Ki te
ragi - e marna vaielie (vaiehu ?) - ki te tagata matagata vae e ihi ki te hetuu - kamaroa-ki te
ragi - mauia - kahauia - te mararaa te uraoho kapu - i te ra¬
gi -ka aliu aliu - te tagata vaerua maho-ki te tagata hakaganagana- ki te tagata vero tai - ki te tagata hua - ki te ragi
e na rima pouu matuaneanea - i
liaga te maro - moti - ka tuu
ka pegapega te maru o te manu - na rima tuhi henua i
baga
te maro
o te manu na rima na roaroa
taliaga - i baga te ma¬
nu gutupikopiko na maniri-i
baga te maro-o te manu-ki
te tagata - amo i te kaliia - no te tagata anio i te katii - ki te
toga- tuu bia- i e togahahebia kinagagata arigaerua- kotia
kotia-ki te tagata - nobo - i te ragi tagata mau-maro-ki
te vai i puna rua - i hehoiatu - e uhi - tapa mea
- taraihe ta¬
gata tua i te fenua- e tapamea - no te tagata - mau i te fenua tae tahi-ki te
-
-
-
ka hora te fenua-ka kau te fenua i te vie
- vi ki te fenua
uhi tapamea - e kape tuuia ma te huki hoi
te mamaketu-o te manugao takotakoa i mau te vai
tohomatanuku
e
ma
ki te fenua
e
-
te
tagata
-
-
hagai te rei - ni te tagata vero - ki
piri e rua - ki te ragi - ka rere
te manu ki te henua-ki te ika no Le tagata huki bia-ko te
manu-ni maitaki e manu gao takoa-e
manugao riuriu-e
manu mau i te maro-mo te
tagata ko te manu- tarupu i te
rei 0 te manu i te tagata tutu - i te fenua - hakataa Lia 11a
te nuku nui
materei 0 te tagata mata etahi-i tuu ki te fe¬
nua
ki te ragi ki te tagata i m ai ri a ruga - e moa nui.
3.— No te moa tea
i baga te rnaro - 0 te moa tea - i
baga
te maro no te hoko huki
ki te manu
no te hoko vero
i baga
te ika
e
-110
vahamea
-
ko te
-
manu
-
-
-
-
-
-
-
te
hi
rnaro
-
ki te
ku tikea te
mau maro
maro
-
e
te mata
maro ma
riga tiatu
nu a
-
-
marama
0
-
-
kababau ki te
te nuku nui
-
maro
-
te ka-
mo
te maro-o. te
ma¬
tagata nobo bia - ma Le rnaro - ma te nuku
te tagata - mau maro - e nuku hoi - ma te
-
-
ma
huki hoi
ma
te
maro
-
e
hetara hiva
-.ma
te maro
atua mago - kai ko le manu - kua
te
maro
-
e
-
-
kore
-
kua here i te
kani
-
ki te
manu rere
-
akau ia e lie tu k al 1 ai a - kua mau i te rnaro
baga i te maro ko Le marama-kua here i
tagata vero tai - kua huki i te maro e tagata vae
maro
-
ma
-
te
maro
ko te
-
ko temaro
-
0
manumau maro
tagata
-
ma
te ariki
-
te liatuhuri
te rei
-
-
Études
ko te
manu
ma le
eihe hoi atu - 0
tahuri bia-ki le tagata - mau i te henua - ki te
rima ui ki te taoraa - ta tikea ki te maro - 0 le
Société des
-
vagi
Océaniennes
-
ragi
pakia
-
-
ko te
e
ko
�te maro
te
manu - gahu o te niaro - o te tagata gao takoa
allia îfiago - mau i te maro - kai akau ia - lautara
hua ia-rna te ulii - ma te ra varava - te maro - ma te moa
o
-
ki te
maro
roa
te nuku
-
te hua rai
i
liaga ma te maro - te taro - e
hipu te kape - te poporo te pia - e fau - ka pu i te toromiro koi pu i te turemi - ka pu i te moku tai te moku uta - e te
mauga hakavari - o te kanaroga- ma te kai - kaanamea - te
rei ma le tara hoi
te tagata liaga - i te kana - kapipiri - ma
te vaerei
aia
te ni mai
te marama
i te ragi - ka mau i te
tao
ki te vai
mere o te manu
ki te ragi - e henua ui ki te
vai kinagaagata a riga e rua-ka rei i te vae.
-
ma
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
4.— E
tagata amo - i te fenua - 110 te moa puu - hakarua pi ri ia ko agoiagata - e piri raua- ma te hoko huki - ma
te ravarava-ka pipi ri - ki te marama-ki na
agaagata-kai
arurua-ma te lienua-ma le
kaiga-ko te rei hakatuu ki te
niu-hakamaro ki te niu
tagata gao ta koa-no te henua e
ika
vero
tai ki te hetu ukaa
no te mataviri
ki te ragi ki te tai
ka hakatuu
ki te ragi - ki te liau - ka tupu te
poporo - 111a te ika - hua i te lai - ma te tapa mea - ko te toki kua
-
-
-
-
-
-
-
-
mai marahea tau
tauua i liaoai te
-
aoai
maro
ko mata tuhavai
ma
-
hakatuu ai mai liiva
-
-kake kua kake te
te herakiraki
aganagaria-ko te tagata rimaroturotu
11a roa
te
e
ki te rei tau
-
manu
kake
rino te
tea
te
ma
ki te henua
manu
ma
-
-
-
-
te nuku rei
-
talia te
e
kake ki te fenua
tahi ki te vai
ua
tehetuukaliai te ragi
-
no
-
-
-
e
mai maraehea
ki te raaitaki
te henua
ma
manu
-
-
tagata-ki te henua
ko te tagata haka
-
ki te
-
e
alia
kake ki te henua
-
moa-noho
te manu
-
-
-
-
i te liau
kahauhauha
-
ko te mauga i ruga te hetuu - ko te
kaiga - ko te maro here - i te vae - ko te tagata - no te mauga lionu paka - e vero ki te ltenua -110 te tagata mau - i te maro ko te
maro
mea
-
kai
ko moto motou honu - ma te mauga kua tui i te mauga - e vae e tai 1 i a te tagata e alia - e
- te
uaroa-kua kake te manu-Ici te tagata tui-maro maro a mea
tagato oho ki te
-
karogo
ki te maro
te hau tea -
kiatui te ika te tagata.
5. —ko te tuhuga-na te paretuu-ma teihe-ma te manu
moe-ka pipiri te hetuu-ka tau avaga ma te reiia-taku
maitaki-taku maharoga-ma te ganagana-iilie manu karee vero
re
te
-
-
i te ika
ki tona
maro
-
maro
marama mau
ma
-
-
te haka
ma
i hei hetau
i te
maro e
Société des
-
-
ki tona
manu mau
rua-ihe vaitau
Études
-
ma
-
Océaniennes
ma
i te ihe
-
ko
te nuku
-
ko
-
�£4:0
—
te
maro-o
te
ragi huki
-
ko te
te
—
kake rua-ko te
manu
maro-o
o te maro - ko te nuku vae olio ko te maro - o te mea kai
vae
-
ko te
-
te vai ako
maro
ko te
te
o
-
maro o
m
à
vae
te ta-
gata ui ki tahana - e ko te maro liuki te mago - e moa huki matagi - e lietuu noho - i tona maro - ko te manu liiri i tona kaiga
-i te maro ko te marama -i ruga i huki ai-i te maro o te
ariki ko te vai e vai huki- maro-ko te tagata ariga moe ki
-
-
raro mau
-ihe
-
nolio huki
ma
i te
maro
maro
mau
-
-
te
te
ma
-
e
tagata
maro ma
manu
tihaki i te ariki
huki-ki te tagataihe hoko -ko te matariki -
-
-
-
te tagata noho i ruga - tiaki
i tana ika-ko te tagata - ka
ma
-
mau
le inoino
ko te
-
manu vero
inoino
te matariki
ma
i te hetuu-ko te
te ariki
o
-
i tona kona
-
te henua
hoho
-
rei
-
ka hoho te taoraha
-
ma
te
ma¬
tariki-ka noho ariki matua-i te matariki-ka noho te ariki
i tana
moa- ma
te inoino
-
e
aha
te inoino kamoe aia ki
-
te ika
ma
e
aha
-
ma
raro
-
ko te
-
moa-ma
to rima- ihe hakaua-
koia-ko te
tupuhaki-ma te hahe ia ma te matariki - ma
inoino-ka hora te poporo ka maraga te poporo-i toona o
henua - i te tagata e rua ina vaha - ko te marama i ruga o
te
te
te
hetuu-ko t.e-rima-mau i te tagata-ki tona henua - e ko te
hetuu-ko te rnanu-ki te tagata moe-ma te ua roa-ki te
ragi-ma te maitaki.
G. — ki te ragi - maitaki - ka oga te ragi - ma te ahaa ki te
ika-ma te rima-e nuku-ko te tagata vae kore-kua oho ia
-
tona
ma
maro mau
ko te
-
ki te ika
-
no
te ahaa
ma
te nuku
te
tagata mea kai - ko te tagata
tonanohoga-kua rago i tona kaiga - kua hiri i tona
kaiga - e tagata mea mau - e tagata kua oho - ki tona manu
-ki te tagata e mau ana- e tagata moe ki raro - ki te nukuko te tagata-kua oho ki te ua roa-ko te tagata ma te ua -ko
te tagata - kua ui ki tona rei - kua hua te ipu - oona ko te mai¬
taki
ko te manu tau i rugaotona mauga - kavari - i ruga i te
mauga-ko te mauga - ka hakal.urauia-mauga luutoga-tehito-o te ragi nuana ia- tona manu punua- te inoino - i tona
rua
-
maro
110
-
kua rago i
-
ri
ma
-
-
m
ai taki
tona henua
-
0
te inoino
-
i tona ri ma
kua vaha-kua ki
—
-
i vai tau ihe -ka hora
ki tona henua- kua
(haha)
vaha- i tomanu kua noho i te henua-ma te vaha-ma te
nuku
rua-
i te lienua-ma te vaha-kua vaha ia-hakaturou
-ki te hue-kua hakaturou
turou-mau i te rima
e
ma
te
hue-i te nuku rua-haka-
te huee-i te henua-ma te ua-i ako
Société des
Études
Océaniennes
�te vai-ka ilio
-
te vai
-
tagi ho Lu
-
ma iko - mai eretura
maharoga-tagata mau-
te vai-
te vai-taku maitaki-te vai-Taku
i te matariki tonainoino-Ko te nuku vari-ote matariki-ko
te matariki-ma te lioko huki-ko te hau tea-ko te matariki
teinoinokuahuki-i tonamaro-ko te matariki-ko te ino-
-o
ino-ma te hoko huki-ki tona
tagata-e te tagata-ka mau
tana honu-ko te kaiga-ko
tona kaiga- kua noho te ragi i rugama te moko-ko te nuku
rua
o te henua-ko te pike a-ma te ihe tau o tona manu - ko
te tagata-uhi amu i te matariki-ko te tagata kaa ui ki te
inoino- henua ora rua-ki nagagata.
7.
me agau i te gutu -ko te tagata - uhi - ki te marama ko te manu kara roturotu-tona nohoga ki te ragi-ko te ta¬
gata vae hia-ma te tapa mea-i tona pure-i tona henua-i te
ragi-i te manu hua-o tona henua-ko te manu kua mau-i
uke i tana
mea
-
ko te henua
no
-
—
tona
kua hua ia-kuro
maro
vero
ia- tahiko kore-ma te ho-
ho huki-ruako kore-ma te hoko huki-kua hanauia-ki tona
marama
-
e moe
ia-i tona hue
-
ki te maitaki-e
kua
te
amo
vero
te
nei ia
hakarao ia-i tona henua - kua
ua
i te valia
ma
ia-hakaturou
-
-
te manurere
mau
e rua-
manu o
maitaki-i tona henuate maitaki- e taralioi-ma
te
i te hau tea-te ihe tau
pu na te
rua o ona
tagata-ki te
te inoino
ma
mau
-
te aha
(valia) - i tonakaiga te tagata ma te nuku ragi -ko
hanau ia ko te rei - kua ohi ki tona
moa-ko aga agata-kua ui ki tona manu-ko te tagata-kua
vero ki te mago-ko te tagata mau-i te marama ko te tagata
nui -ko te tagata vaha e rua-i te henua-i te manu vaeriema
te rei
-
kua oho ki te tagata
i te henua-
o
te manu-ki tona
henua kua oho te rima-kua
hua ia h are hare matagi-ko te henua-ma te ragi-tagata
mau i te mea e rua-ma te nuku -heke - te hau tea- ma le
vae-i ui-ko te
manu
ka
mau
ia i te vaha-e
moa
tegetege
huki ki te
ragi-ma te ua roa-kua noho te ariki-e
te manu-ko te tagata-kua uiki te hetuu- no te nukuragiko te tagata mau-i tona maitaki - ko te maitaki- ui ki te he¬
nua
ko te ragi-kua ue ki tona arona-ko te tagata mau-i
tona purega-koiae tagata-kua aka aroha ki te vae-o te
-e manu
-
ariki.
tagi ia - ki tona purega-kua noho te ariki - ku piripiri te hetu- ko te ariki - kua tau i te lietu e ku piripiri - ko
te maitaki-ko te tagata-ko te moa tegetege-ko te manu
8.
—
kua
Société des
Études
Océaniennes
�rioi mai -ki te lielu
e manu re
-
re rua
hakaova-i to hekë
-
-
nirigapea-ma t;o hua-kanakatiro-ko lo nuka-ko ui ki te
hetu-ko le nuku kua noho-ki te ragi-ko te lienua - ko le
ragi-ko te atua mago-ka tanu te tau moko-kua pure iaki tona
purega-ki te lienua-ka vaha - ki
kai-ko te manu-ku lia
ua
tona rima-mo te
te lie tu-ko te manu-i tehenua-
i te ragi-ko te kape-maitaki ko te lienua ma te
hua-ko te
nuku mata-ko te nuku nui liuki lioi-o te
pito motu-ihe tau
e i te taliiri - ka lia uaua-kitona marama
iheihe tuu ma
-
-
te
toga- le hau tea-ko te lienua
tona lienua
o
ura
aha te
pa mea-e
-
i te
-
te manu
-
-
o
te hau tea
manu gao
ki te ariki
-
ki te
ragi-kua rioho ia- i
moa pu - ma le ta¬
takoa-ko oho mai koe ki te ika
-
maitaki
o
-
ma
te
te lienua
-
ko te
manu rere
ki tona-rei-o tona
tagata tapa mea-kua pure ia — ki tona
nohoga- i tona lienua - e liaki pu - ma te ilie tau - toga rima
ihe ihe tau
-
ma
le tara tu a
kua vari -ki te kai-
ma
-
iheihe tau
-
o
te manu
rere
-koia
to heke-no te maitaki-te manu-ki
te
kaiga-e rnoa tegetege-ihe ihe tau-e moa uhapu-ma te
mauga-i te hau tea - te moa roa-iheihe tau-mate uaroa-
ki te henua
amo
hia-ki te tagata ariga e rua.
Note de Mgr. Tepano Jaussen : Caractères
par lignes au recto
de " La Rame" : ire 84- 2e : 9b y : 105 - 4e : 97 - 50 : 102 -6e : 117 - 7 :.
io8-Se : 97 soit au total : 806.
(À suivre).
Société des
Études Océaniennes
�543
—
—
Le Paradis
Titayna, retour du lointain Pacifique
Qu'elle aime "mieux que tout", en
d'Alain
[ Gerbault,
Mélancoliquement soupire : Affreux tombeau,
L'occident m'a repris sous son joug maléfique !...
sœur
^
■■
Evoquant Tautira, cet Eden magnifique
Où Stevenson vécut son roman le plus beau,
On oublie et la crise et la sombre
panique
Dont tremble maint Crésus sous son brillant jabot!...
#
'
Là-bas, dans la vallée, ô Rêve ! lu suggères,
Au parfum délicat d'artistiques fougères,
Loin du choc des Cités le suprême Bonheur :
v
*
Par les mille cascades bleues cueillant la fleur
Près d'une vahine gracieuse et bon cœur,
Tous soucis endormis, les heures sont
légères !...
Alphonse GALLAIS.
Vermenlon, 20 Juin 1935.
Société des
Études
Océaniennes
�BIBLIOTHÈQUE
Bous.
Don de
MM. E Vedel:
La
Géographie (Revue)-Routier inédit d'un
de Bougainville (Ch. de la
Roncière)
compagnon
Rd. P.
Patrick
O'Reillv: Essai de
tes
en
Bibliographie des Missions MarisOcéanie Occidentale.
A. Métreaux
Ile de
:
E. Hervé:
Pâques (A. Métreaux)
(Fernand Boverat)
La bataille de l'Océan
P. I. Nord-
Le document
mann :
-
Mers du Sud
A. Cabouret:
(Bernatzik)
Histoire de Paris (5 vol.)-G. Touchard Lafosse Superstition, Crime et misère en
Chine (Dr J.J. Matignon)
Institut d'Eth¬
nologie
:
La vie d'El'IIadj Omar (Mohammadou Aliou
Tyam) - H. Gaden.
MUSÉE.
Il a été rapporté des Iles
Marquises, à la suite du voyage
d'inspection de M. le Gouverneur Montagné (Déc. 1934) :
1 Grande statue en pierre
originaire de Atuona
1 tête en pierre rouge de grand tiki
Marquisien
1 tête en pierre grise, genre
marquisien.
Dons de
:
MM. L. Staehelin: 1 casse-tête
en
bois
originaire des Nelles
Hébrides.
1
casque coloré des Nelles Hébrides,
Société des
Études
Océaniennes
�—
545
—
Punuato aTaumihau,
(dit Iotua):
1 chainette
en bois (Travail au couteau)
1 ceinture ornée des souvenirs des tran¬
Albert Drollet:
chées de la Grande Guerre.
Mmo
Philiponnet: 1 Tild
Mlle Vaitumahuta
en
pierre originaire de Tahiti.
Vehiatua dite Tarere :
1 médaille d'honneur "Courage et dévouaient"
en
a
1869 à Roometua, Chef de
Haapape
tage d'une embarcation de naufragés,
pointe Venus,
-
décerné
pour le sauve¬
au
large de la
Achats.
1
Grande hache
1 Tiki tahitien
pierre de Rapa - Spécimen rare.
originaire de Tuatahu-Punaruu.
en
Musée et
Bibliothèque
Dons de M. Alain Gerbault
Modèle réduit de "L'Alain Gerbault", bateau du célèbre
ex¬
plorateur.
Grand Atlas illustré du
Voyage de La Pérouse (ouvrage rare)
Voyage Thither (2 vol.)-H. Melville.
Voyage Français à destination de la Mer du Sud avant Bougainville - M.E.W. Dahlgren.
Mardi and
a
#
Nous
titut
*
#
heureux de signaler que le Bulletin de l'Ins¬
Océanographique de Monaco-N° 669 - du 20 Mars 1935
sommes
spécialement consacré aux Péridiniens et Diatomées pé¬
lagiques recueillis par Alain Gerbault entre les îles Mar¬
quises et les îles Galapagos.
Le "Navigateur Solitaire'' est revenu aux
Marquises et
voyage dans les Etablissements Français de l'Océanie depuis
le 13 Décembre 1933. Les nombreux prélèvements de
plankest
ton, effectués en
cours de route, ont fourni un matériel par¬
ticulièrement intéressant, non seulement pour l'étude des
variétés déjà connues, mais encore, par la découverte de
nouvelles variétés
en
particulier le Pyrocystis (Dissodiniuin
en l'honneur de l'éminent naviga¬
Gerbaulti) nommé ainsi
teur,
Société des
Études
Océaniennes
�Société des
Études
Océaniennes
�BUREAU DE LA
SOCIÉTÉ
Président
M. E. Ahnne.
Vice-Président.
M. G. LaGARDR.
Trésorier
M. A. CABOURET,
Secrétaire-Archiviste
M. Y. Malardé
Bibliothécaire et Conservateur du Musée M. H. Bodin.
Pour être reçu Membre
membre titulaire.
de la Société
se
faire présenter par
un
BIBLIOTHÈQUE.
Le Bureau de la Société informe
ses
Membres que
dé¬
sormais ils
peuvent emporter à domicile certains livres de
la Bibliothèque en signant une reconnaissance de dette au
cas où ils ne rendraient pas le livre emprunté à la date
fixée.
Le Bibliothécaire
présentera la formule à signer.
Bibliothèque est ouverte aux membres de la Société
et à leurs invités tous les jours de 15 à 17 heures.
Le Dimanche de 14 à 17 heures.
La
.
MUSÉE.
Le Musée est ouvert le
et les
Jeudi et le Dimanche de 14 à 18 heures
jours d'arrivée et de départ des courriers. Mêmes heures.
Pour tout achat de
s'adresser
au
Bulletins, échanges ou donation de livres
Président de la Société,
ou
au
Bibliothécaire du
Musée, Boîte 1 io, Papeete.
LE BULLETIN
Le Bureau de la Société accepte l'impression de tous les articles
qui paraissent dans le Bulletin mais cela n'implique pas qu'il
epouse les théories qui y sont exposées, ou qu'il fait sien les
commentaires et les assertions des divers auteurs qui, seuls, en
prennent toute la responsabilité.
Aux lecteurs de former leur appréciation.
La Rédaction.
��
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Bulletin de la Société des Études Océaniennes (BSEO)
Description
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La Société des Études Océaniennes (SEO) est la plus ancienne société savante du Pays. Depuis 1917, elle publie plusieurs fois par an un bulletin "s’intéressant à l’étude de toutes les questions se rattachant à l’anthropologie, l’ethnographie, la philosophie, les sciences naturelles, l’archéologie, l’histoire, aux institutions, mœurs, coutumes et traditions de la Polynésie, en particulier du Pacifique Oriental" (article 1 des statuts de la SEO). La version numérique du BSEO dispose de son ISSN : 2605-8375.
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An unambiguous reference to the resource within a given context
2605-8375
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A resource consisting primarily of words for reading. Examples include books, letters, dissertations, poems, newspapers, articles, archives of mailing lists. Note that facsimiles or images of texts are still of the genre Text.
Établissement
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Title
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Bulletin de la Société des Études Océaniennes numéro 55
Description
An account of the resource
Actualité - Inauguration du Nouveau Musée, La Rédaction 505
Ethnologie
- De l'usage des Echasses aux Marquises, par Ed. Ahnne. 508
- Une visite au Musée Missionnaire des Pères des Sacrés-Cœurs de Picpus, par André Ropiteau 518
Histoire
- Du nom original de Papeete et de quelques autres noms géographiques, par T. Anahoa 529
- En marge de l'Histoire de Tahiti - Le Capitaine Mauruc, par P. Marcantoni 333
Philologie - Les bois parlants de l'Ile de Pâques (Manuscrit de 1890), par Mgr. Tepano Jaussen 337
Littérature - Le Paradis (Sonnet), par Alphonse Gallais 343
Divers
- Bibliothèque et Musée - Dons et achats 544
- Dons d'Alain Gerbault et notice sur ses découvertes de nouvelles espèces de diatomées pélagiques dans l'Océan Pacifique, La Rédaction 543
Source
A related resource from which the described resource is derived
Société des Études Océaniennes (SEO)
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Société des Études Océaniennes (SEO)
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1935
Date de numérisation : 2017
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1 volume au format PDF (52 vues)
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Imprimé
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PFP 3 (Fonds polynésien)