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LES POILUS TAHITIENS DE L’ARMÉE D’ORIENT
Les conscrits et engagés volontaires tahitiens du 22ème colonial versés dans la 17ème division d’infanterie coloniale
débarquent à Salonique en octobre 1916.
- Henri Courtet
- Dauphin François
- Le Caill Jean
- Nollemberger Emile
- Juventin Louis
- Bouzer Charles
- Vincent Henri
- Moise Emile
- Rochette Mauarii dit Tioni
- Blanchard François
- Coppenrath Théodore
- Aumeran Paul
- Arnaud Louis Auguste dit Harione
- Lequerré Vincent
- Rey Léon
- Wohler Rinahan
- Labaste Patieroo
- Durietz François
- Mercier Huitoofa
- Hérault Jean
- Brander John
- Drollet Anatole
- Fuller Teheiura
- Baron Egbert
- Rapa a Teehu
- Ravaki Daniel Marere
- Teremai a Putoa
- Raka Maratinoa Marutua
- Tepunuaitua Taumataura
- Teupootahiti aTeriimamau
- Oropeti Teraimana
- Nui a Terii
- Haumatanui Temanara
- Tuahu Tapatoa
- Terupaeiterai Paaeho
- Taumarii a Teriitehau
- Teiva a Mau
- Tane Marere Rata
- Tapi Tehoa
- Mihirai Peni
- Tereuaa Tutea
- Matamua Taupua
- Teave Richmond
- Tetuaitehau a Tau
- Tiamatai a Fiu
- Hiro
- Heremoana a Tuteraiahua
- Temauri a Teihoarii
- Tinau Emile
- Teriierooterai Alfred (Tahuri)
- Taimana a Maono
- TematuaTihoni
- Tuarae a Taero
- Teanoa Tahito
- Tuana Terii Tetuahinau
- Maui a Hoata dit Viri
- Pupaura a Tevahitua
- Puhi Tuahoro
- Teiva Tehau
- Terii Huitoofa Teriiehiraiterai
- Nuihiva Tauripa
- Tumahai Tetuanuiemaruraiterai dit Moe Tane
- Hiapo a Metua
- Poroi Teraitua
- Tumahai Ariinuifa’atomoavaae dit Fano
- Toahiti a Tau
- Rota Fareura dit Ducrot
- Tama a Tama
- Haopua a Puu Pierre
dit Koki
- Tane a Puairau
- Burns Maximilien
- Ruatupua Teriinohotua
a Maiouna
- Ateni Teriitauirai
- Perry Georges
- Tehuitua Huioutu
- Jamet Joseph
Ils ont embarqué à Marseille le 23 septembre 1916 pour suivre une voie
maritime qui les a conduits de Toulon au Cap Corse, puis les îles italiennes.
Après une escale à Mytilène, ils ont gagné le Golf de Salonique.
Les Tahitiens découvrent le port de Salonique dans la brume marine qui se
dissipe, amphithéâtre de maisons blanches avec des toits de tuile rouge, toutes
accrochées à des collines de cyprès et de pins. Le tableau est magnifique.
Les murailles et les créneaux renvoient au temps des croisades et les dizaines
de minarets qui surplombent la ville, rappellent que Salonique a été turque
pendant plus de trois siècles. La ville de Salonique est découpée en secteurs
religieux séparés, les églises orthodoxes se mêlant aux synagogues
et aux mosquées en très grand nombre.
Les maisons bourgeoises du quai.
Fonds Félix Vautrin.
Une antique Tour blanche domine la rade vers l’est.
Dans la rade d’innombrables bateaux sont au mouillage.
Ils sont venus de Marseille ou d’Egypte. Les navires hôpitaux sont ancrés
au large. La rade s’ouvre à leur bâtiment que des dizaines de barques à voile ou
menées par un seul rameur debout en poupe, escortent. Les pêcheurs se distinguent
par leurs barques multicolores dont la proue est ornée d’un œil porte-bonheur.
Ils sortent chaque nuit à la voile pour poser leurs filets et rentrer à l’aube.
Les poilus Tahitiens débarquent. Les maisons bourgeoises du quai
ont leurs volets clos. Les couleurs tendres du tableau de pastel de leur arrivée
Émile
par la mer laissent place à des édifices délabrés. Les coloniaux tahitiens prennent rapidement
Nollemberger
à pied la route du camp de Zeitenlick. Après six kilomètres de marche, les réseaux de barbelés déployés
sur une large plaine annoncent le camp de Zeitenlick. La colonne contourne un cimetière. Les croix de bois
enfermées dans les murets de l’enceinte sont celles de leurs frères d’armes tombés au combat. Toutes les autres qui
s’éparpillent autour, renforcées de premières fosses communes sont celles des victimes des maladies qui déciment
les rangs de l’Armée d’Orient car les campements organisés sur un site marécageux sont insalubres et favorisent
les épidémies. Des roulottes de Tsiganes stationnent entre les tombes. Les coloniaux tahitiens venus du dépôt de
la 17ème division d’infanterie coloniale seront progressivement répartis dans les rangs des 54ème et 56ème régiments
d’infanterie coloniale de la 33ème brigade sous les ordres du Général Têtard ou dans des unités tierces. Les Tahitiens
sont renforcés de natifs de Tahiti incorporés en France : c’est le cas du 1ère classe Charles Louis Natuaevaru
Bouzer né le 16 avril 1889 à Papeete.
De la classe 1909, Charles Bouzer est incorporé à Belfort.
ème
Les minarets rappellent que la ville
Les
Belfortins
de
la
57
division
conduite
par
le
général
Jacquemot
de Salonique a été turque
sont les héros de la prise de la cote 1248. Il est permis de penser
pendant plus de trois siècles.
que Charles Bouzer, enrôlé à Belfort demanda à être versé au 54ème
colonial pour retrouver ses frères d’armes Tahitiens.
Charles Bouzer est tué le 25 décembre 1916 à Orahovo pendant la
prolongation de son service, par un projectile de crapouillot alors
qu’il est à son poste de téléphoniste.
La garde au drapeau du 54éme colonial au camp de Zeitenlick.
Coll. privée.
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La petite centaine de renforts tahitiens quitte Salonique le 25 novembre 1916.
Ils descendent dans une petite station au matin et entament plusieurs jours de marche
pour gagner par étapes Monastir, après avoir remonté la vallée du Vardar et crapahuté
dans celle de la Cerna. Le réseau routier est vétuste. Le pays est constitué de collines, de plateaux,
de ravins et de vallées fluviales. Sur la route, les coloniaux tahitiens rencontrent le Docteur Cassiau,
chef de l’ambulance alpine n°1. Le 1er décembre 1916, les coloniaux tahitiens ont atteint un ravin
en 28ème ligne. Le bivouac d’un petit groupe d’entre eux est alors atteint par un obus. Koki le
marquisien et Paheroo Labaste de Huahine sont tués sur le coup. Henri Vincent, le fils du
notaire de Papeete est gravement atteint. Sa main droite
a été fendue jusqu’au-dessus du poignet, son flanc droit
ouvert. Il décédera de ses blessures le 15 décembre
1916. Son frère François Vincent, blessé
et fait prisonnier dans les rangs du 5ème
colonial à Barleux le 4 septembre 1916,
est décédé en captivité à Münster en
Westphalie. Nui a Terii, de Papeari
a eu la jambe gauche coupée
juste au-dessus du soulier, le bras
gauche cassé et des éclats dans la
L’ambulance alpine n°1 où les Tahitiens rencontrent le docteur Cassiau.
jambe droite.
Il sera amputé et évacué sur la France. Il n’est pas impensable que Terii a Nui décède en route et que son
corps a été immergé en Méditerranée. Les soldats Anatole Drollet, Alfred Teriimamau Teupootahiti et
Tihonuia Tematua ne sont que légèrement blessés. Teraitua Poroi, Jean Le Caill, Jamet et Paul Aumeran
dit Tifana, Maximilen Burns sont indemnes. Le 54ème colonial va tenir les tranchées.
Les tahitiens sont affectés à l’organisation de secteurs défensifs qui s’étendent
de Monastir, la côte 1050 glacée battue par les vents, les rives gelées des lacs
de Prespa et d’Okrida jusqu’à la Cerna. Ils sont particulièrement exposés aux salves
d’artillerie allemandes et bulgares. Dans ces reliefs macédoniens tourmentés,
les reconnaissances et les patrouilles offensives sont dangereuses.
Premier décembre 1916 : Le bivouac tahitien est décimé par deux salves.
Koki le marquisien et Paheroo Labaste
de Huahine sont tués sur le coup.
Le 24 décembre, Jean Hérault est blessé à l’épaule. Le 2ème classe, Daniel Ravaki Marere,
originaire d’Anaa aux Tuamotu,de la 3ème compagnie au 54ème colonial, est aussi blessé
dans la plaine de Monastir. Il est évacué sur l’hôpital temporaire n° 6. Le Tahitien Raka
Marohua est mortellement blessé le 23 décembre 1916 à Orahovo. Le froid s’installe.
L’hiver macédonien est rude. Beaucoup de Tahitiens sont malades. Certains les pieds
gelés doivent être évacués. Teremaia Putoa est évacué le 2 décembre 1916. Georges Perry
versé au 56ème régiment d’infanterie coloniale est évacué de la ligne de front de Monastir
Daniel Ravaki Marere,
sur l’hôpital n°4 à Salonique le 12 décembre 1916. Il a les pieds gelés et est atteint de
et au dessus, Georges Perry
paludisme. Tuahua Tapatoa du 54ème colonial est évacué malade le 14 décembre 1916.
Le 2ème classe Puhia Tuahoro est évacué malade le 21 décembre 1916. Il décédera le 28 mars 1918 à l’hôpital complémentaire
n°58 à Nice. Le 2ème classe du 56ème colonial Louis Juventin, malade est aussi retiré du front le 21 décembre 1916. Il est évacué
le 14 janvier 1917 sur un hôpital de Toulon.
Teriitauiaraia Ateni est évacué le 22 décembre 1916
Assaut bulgare contre une position
du 54 colonial.
pour pieds gelés et paludisme. Tehoaa Tapi
de la classe 1915 du 54ème colonial est évacué
malade le 28 décembre 1916 et hospitalisé à
Zeitenlick à Salonique.
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Poilus Tahitiens
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Shigetomi, Jean-Christophe Teva
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Poilus Tahitiens_PANNEAU 14 (1 et 2) Les Poilus tahitiens de l'Armée d'orient 1916
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Saquet, Jean-Louis. Illustrateur
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