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Conclusion
Cent ans sont maintenant passés. Le dernier poilu tahitien s’est éteint centenaire
en 1994. Il a été certainement inhumé comme tous ses frères d’armes avant lui
avec les quelques reliques qu’il avait conservées précieusement avec fierté :
un calot, une vielle capote sur laquelle aura été agrafée sa croix de guerre acquise
par le prix de son courage ou celui du sang versé. La Grande guerre aura été
pour tous ces océaniens une extraordinaire aventure humaine.
Elle les a conduit au gré d’un long voyage de Tahiti via la Nouvelle-Zélande,
la Nouvelle Calédonie, l’Australie et diverses escales jusqu’en France, la Mère
patrie afin de courir à son secours. Mais leur enthousiasme du départ s’est
rapidement estompé dans les affres de la guerre des tranchées, les charges
insensées face à la mitraille. Et si l’acier
des obus ne les a pas emportés, la
maladie les a rongés de l’intérieur.
Le dernier des poilus
tahitiens aura donc gardé
pour lui seul par pudeur
océanienne comme tous
ses frères d’armes, le récit
de leur courage et leurs faits
d’armes individuels. Il a emporté
avec lui leurs souvenirs amers des
entraînements répétés, des longues
marches, la rigueur des hivers, les obus
fusant ou à gaz, la perte d’un frère ou d’un
compagnon d’armes. Car cent ans après que reste-t-il
de toutes leurs souffrances, leurs peurs, leurs meurtrissures et leurs peines? Rien,
car la transmission polynésienne est orale avant tout et aucun écrit n’existe ou si
peu, quelques notes sur un carnet ou quelques lettres, quelques cartes postales
à leurs familles, quelques publications. Certes la ferveur patriotique des Poilus
tahitiens est souvent restée intacte pendant les années qui ont suivi leur retour.
Certains rengageront même à l’appel du Général de Gaulle ou donneront leurs
fils. Mais pour les autres, elle s’est souvent dissipée au constat que le sang versé
n’avait pas pour autant permis à la société océanienne dont ils étaient issus de
grandir. Oubliés de Mama Farani, la Mère patrie, ils sont retournés humblement
à leurs premières occupations, agriculteur ou pêcheur. Certes, il existe le
monument aux morts de Papeete érigé dans les années vingt mais grâce à une
souscription locale. Ses déplacements au gré de contraintes urbaines permettent
de rappeler à leurs contemporains le sacrifice de ces aînés même si beaucoup
de noms sont manquants ou controversés. Le temps a donc fait son œuvre
et comme le chantait Georges Brassens tout le monde s’en fiche
à l’unanimité presque autant que l’on se souciait des guerres de Cent Ans.
La commémoration de l’Armistice du 11 novembre 1918 survivra-elle aux
prochaines décennies ? L’histoire le dira. Fassent donc que poilus tahitiens
forgent par cette modeste contribution l’histoire de nos héros
de la Grande guerre, les premiers pères fondateurs
de la Polynésie moderne d’aujourd’hui.
RÉALISATION GRAPHIQUE JEAN-LOUIS SAQUET - INFOGRAPHIE ARLISIMO
IMPRESSION TAHITI SIGN
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A name given to the resource
Poilus Tahitiens
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Shigetomi, Jean-Christophe Teva
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Poilus Tahitiens_PANNEAU CONCLUSION
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Shigetomi, Jean-Christophe Teva
Contributor
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Saquet, Jean-Louis. Illustrateur
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